Le château de Cardiff, au Pays de Galles
LES TÉMOINS DU PASSÉ

Logo du château de Cardiff
LE CHÂTEAU DE CARDIFF, AU PAYS DE GALLES

Le donjon de la motte castrale de Cardiff

Drapeau du Pays de Galles
TYPE : château fort, et fort romain (motte castrale).
La motte castrale est le premier mode de protection par une enceinte apparu au Xème siècle.
STYLE : architecture militaire médiévale.
NOM COURANT : Cardiff Castel.
PÉRIODE : Moyen Âge.
FONDATION : 1081.
DÉBUT DE CONSTRUCTION : 1091.
COMMANDITAIRE : Guillaume le Conquérant.
PROPRIÉTAIRE INITIAL : Robert FitzHamon.
PROPRIÉTAIRE ACTUEL : le Conseil de Cardiff (Cardiff Council).
CLASSEMENT : classé Grade I le 12 février 1952.
En Angleterre et au Pays de Galles, le classement se fait comme suit, par ordre décroissant d’« importance » et de difficulté à obtenir une autorisation de travaux : – Grade I : édifices d’un intérêt exceptionnel. – Grade II* : édifices particulièrement importants ou d’un intérêt spécial. – Grade II : édifices d’intérêt spécial.
ÉTAT DE CONSERVATION : vestiges.
PROTECTION : Le château est entretenu par l’organisme public CADW (division de l’environnement historique du gouvernement gallois, responsable de l’entretien et de la protection des bâtiments historiques du Pays de Galles).
COMMUNAUTÉ : Cardiff.
COMTE : South Glamorgan.
PAYS : Royaume-Uni.
LOCALISATION

Vue générale du donjon donjon de Cardiff
Le château de Cardiff (en gallois : « Castell Caerdydd » ) est un château médiéval et un manoir néogothique victorien situé dans le centre-ville de Cardiff, au Pays de Galles.
CARDIFF

Cardiff
Cardiff est une ville qui se situe dans le sud-est du Pays de Galles, au Royaume-Uni. Depuis 1955, elle est la capitale constitutive de la nation galloise.
Selon le recensement de 2011, avec ses 346 000 habitants, elle était la onzième cité la plus peuplée du Royaume-Uni.
En 2021, sa population s’élevait à 362 400 habitants. Son agglomération comprend environ 447 000 habitants sur une superficie totale de 102,34 km2.

Armoiries du Pays de Galles
PRÉSENTATION

Vue générale du château de Cardiff
« Cardiff Castle » (en gallois « Castell Caerdydd ») est un manoir médiéval, avec des influences de l’architecture victorienne, situé dans la capitale du Pays de Galles. Le château a appartenu pendant des générations à la famille des marquis de Bute, très puissants dans la région et propriétaires de terrains, mines et entreprises commerciales dans le port de Cardiff.
Le premier château dont on a la preuve est un fort romain construit vers 55 après J.-C. L’enceinte était plus vaste que la surface actuelle. La motte castrale fit partie d’une ligne défensive romaine dans le sud du Pays de Galles pendant les guerres contre les populations indigènes ; ce château primitif fut abandonné vers 80 après J.-C.
Au IIIème siècle, les Romains revinrent dans la région. Ils établirent une fortification (utilisée comme poste avancé) contre les incursions des pirates sur les côtes (à l’époque, la mer était beaucoup plus proche, et le fort donnait directement sur la baie). Cette seconde fortification était de forme irrégulière, car le plan était limité par la rivière « Taff » qui en formait une des frontières. Le fort sera de nouveau délaissé à la fin du siècle. De nos jours, seuls quelques vestiges archéologiques de l’époque romaine subsistent.
Au XIème siècle, avec l’avènement des Normands, « Cardiff Castle » retrouva une nouvelle période de splendeur. Les Conquérants venus de France commencèrent à coloniser le territoire d’une manière de plus en plus belliqueuse. Pour arriver à leurs fins, ils bâtirent des châteaux défensifs le long des côtes (souvent sur des substructions primitives de forts romains abandonnés), tout en chassant les populations autochtones vers l’intérieur des terres.
Robert Fitzhamon fut le premier à faire du château de Cardiff un fief militaire important. Il l’utilisa comme base lors des batailles qu’il mena dans la région de Glamorgan. La position stratégique du château était idéale, car facilement accessible par bateau ; il surplombait la route côtière romaine antique.
Robert FitzHamon et Sibilla de Montgomery, sa femme
HISTORIQUE

Cardiff Castel
Du 1er au IVème siècle de notre ère
A l’origine, le site du château de Cardiff fut d’abord utilisé, pendant de nombreuses années, par les Romains comme lieu fortifié. Le premier fort fut probablement construit vers 55 après J.-C. et occupé jusqu’en 80 après J.-C. C’était une structure rectangulaire nettement plus vaste que celle de nos jours. Le site faisait partie de la « lime » (frontière romaine) sud du Pays de Galles pendant la conquête des Silures (peuple de l’île de Bretagne, dans le sud de l’actuel Pays de Galles). Lorsque la frontière se déplaça, ses défenses diminuèrent d’importance, et deux fortifications beaucoup plus petites furent dressées sur le côté nord du site actuel.
Au milieu du IIIème siècle, un quatrième fort fut bâti pour lutter contre la menace des pirates le long de la côte ; il constitue les vestiges romains visibles de nos jours sur le site du château.
L’édifice était de plan presque carré. Il mesurait environ 194 m de long sur 184 m de large. Sa composition était faite de calcaire rapporté par la mer de « Penarth » (ville de la vallée de Glamorgan, située à environ 3 miles – 4,8 km – au sud du centre-ville de Cardiff).
Les dimensions du fort étaient limitées par la rivière « Taff », qui coulait le long du côté ouest des murs. Ce n’est qu’au XXIème siècle que la mer serait venue beaucoup plus près du site, le fort surplombant alors directement le port.
Ce fort romain fut probablement occupé au moins jusqu’à la fin du IVème siècle ; on ignore exactement à quel moment il fut finalement abandonné. Il n’y a aucun témoignage de la réoccupation du site avant le XIème siècle.
XIème siècle
A partir de la fin des années 1060, les Normands commencèrent à faire des irruptions dans le sud du Pays de Galles, se dirigeant vers l’ouest à partir de leurs conquêtes dans l’Angleterre récemment occupée.
Lire :
Leur invasion fut matérialisée par la construction de châteaux (souvent dressés sur d’anciens sites romains en utilisant leurs substructions) et la création de seigneuries régionales. La réutilisation des anciens sites romains donna lieu à des économies considérables concernant la main-d’œuvre, indispensable à la construction de grandes fortifications.
Le château de Cardiff fut construit à cette époque. Il existe deux dates possibles pour sa construction : dès 1081 par Guillaume le Conquérant, à son retour de pèlerinage à Saint Davids (ville cathédrale du Pembrokeshire), ou vers 1091 par Robert Fitzhamon, le seigneur de Gloucester.
Fitzhamon envahit la région en 1090 et au cours des années suivantes, il se servit du castel comme bastion pour envahir le reste du sud de Glamorgan.
Le site était assez près de la mer pour être facilement ravitaillé par bateau. De plus, il était bien protégé par les rivières « Taff » et « Rhymney », et contrôlait également l’ancienne voie romaine bordant la côte.
Le château de Cardiff était un château à « motte » et à « bailey » (fortification dotée d’un donjon en bois ou en pierre, située sur une zone surélevée – appelée motte – accompagnée d’une cour murée – ou bailey – entourée d’un fossé protecteur et d’une palissade).

Plan d’une motte castrale
Les anciens murs romains s’étaient écroulés. Les Normands se servirent de leurs substructions pour établir le périmètre extérieur du château. Ils creusèrent une tranchée défensive, et élevèrent un talus de terre de 8,2 m de haut sur les vestiges des anciennes fortifications romaines.
Les Normands scindèrent ensuite le château en deux avec un mur intérieur, pour créer une basse-cour intérieure et une basse-cour extérieure. Dans l’angle nord-ouest du château, un donjon en bois fut érigé au sommet d’une butte (motte de terre) de 12 m de haut, entourée d’un fossé de 9,1 m de large ; c’était à l’époque la plus grande motte construite au Pays de Galles. La superficie totale du château était d’environ 3,34 ha ; la basse-cour intérieure avait une superficie d’environ 0,81 ha.
Au cours de cette période, les moulins étaient vitaux pour les communautés locales. Celui du château se trouvait à l’extérieur (du côté ouest du castel), alimenté par la rivière « Taff ». En vertu de la loi féodale locale, la population de Cardiff pouvait l’utiliser pour moudre son propre grain.
Les terres conquises dans le Glamorgan furent distribuées sous forme de lots appelés « fiefs de chevaliers ». Un grand nombre de ces chevaliers purent conserver leurs terres, à condition de faire allégeance au seigneur en fournissant des troupes pour le protéger, lui et le château de Cardiff.
Dans leurs tâches dues au seigneur (appelées « système de garde du château »), certains chevaliers avaient pour obligations d’entretenir des bâtiments appelés « maisons », au sein même du château, dans la cour extérieure.
Des paysans anglais s’établirent autour de Cardiff, apportant avec eux les coutumes saxonnes. Néanmoins, jusqu’au XIVème siècle, les seigneurs gallois continuèrent à gouverner les comtés les plus éloignés en toute indépendance.
Le château de Cardiff était un fief des « seigneurs de la Marche ». Ceux-ci bénéficiaient de privilèges spéciaux et d’une indépendance vis-à-vis de la Couronne anglaise. La ville médiévale de Cardiff s’étalait du côté sud du château.
Du XIIème au XIVème siècle
En 1106, FitzHamon fut tué à la bataille de Tinchebray. En 1122, Henri Ier octroya le château à Robert de Gloucester (fils illégitime du roi et époux de Mabe, fille de FitzHamon).
En 1126, le duc de Normandie Robert Courteheuse (le fils aîné de Guillaume le Conquérant) fut écroué au château. Après sa tentative manquée de prendre l’Angleterre à son frère Henri Ier (quatrième fils de Guillaume le Conquérant), il y restera emprisonné jusqu’à sa mort, en 1134.
Robert de Gloucester habita le château durant les années tourmentées de l’anarchie en Angleterre et au Pays de Galles, et le transmit à son fils, William Fitz Robert.
Vers le milieu du XIIème siècle, Robert de Gloucester fit bâtir sur le sommet de la motte un donjon en coquille de 23 mètres de large et 9 mètres de haut, ainsi qu’un mur de pierre flanquant les côtés sud et ouest de la basse-cour intérieure.
La construction de ce donjon fut probablement entreprise pour répliquer à la menace du soulèvement gallois de 1136. Les troubles avec les Gallois se poursuivirent pendant des années.
Ceci afin qu’Henri II puisse ensuite la marier à son plus jeune fils, le prince Jean, et ainsi lui fournir de vastes terres. Jean divorça plus tard d’Isabelle, mais il conserva le contrôle du château de Cardiff jusqu’à ce qu’elle épouse Geoffroy de Mandeville (2ème comte d’Essex et 4ème comte de Gloucester), en 1214.
En 1184, pour pallier aux attaques galloises, des murs d’enceinte furent dressés autour de Cardiff, et la porte ouest de la ville fut construite entre le château et la rivière.
En 1217, à la mort d’Isabelle, le château devint la propriété de Gilbert de Clare. Il constituait le centre du pouvoir de la famille dans le sud du Pays de Galles, même si les Clare préféraient généralement habiter dans leurs châteaux de Clare et de Tonbridge.
Armoiries de la famille de Clare Gilbert de Clare (6ème comte de Hertford, et 7ème comte de Gloucester de 1262 jusqu’à sa mort) naît le 2 septembre 1243 à Christchurch, dans le Dorset. Il meurt le 7 décembre 1295 à Monmouth, dans le Monmouthshire. Gilbert de Clare C’était un puisant baron anglais qui était également connu sous le nom de Gilbert de Clare « le Rouge » (ou « le comte rouge »), probablement en raison de la couleur de ses cheveux ou de son tempérament fougueux au combat. Leader éminent de la Seconde Guerre des Barons (1264-1267), il combattit par la suite au Pays de Galles, avant d’être déchu par Édouard Ier. Il possédait la seigneurie de Glamorgan (l’une des plus puissantes et des plus riches des Marches galloises), ainsi que plus de 200 manoirs anglais.
A la fin du XIIIème siècle, le fils de Gilbert, Richard de Clare (6ème comte de Gloucester), effectua des travaux au château. Il construisit la Tour Noire, qui fait partie de la porte sud visible aujourd’hui. Richard fit probablement reconstruire les murs en pierre, nord et est de la basse-cour intérieure.
On accédait à la cour intérieure par une guérite (nommée plus tard « la porte de l’Échiquier ») sur le côté est, défendue par deux tours circulaires. Ces travaux défensifs furent peut-être justifiés par la menace et l’hostilité du chef gallois Llywelyn ap Gruffudd (Prince de Galles).
En 1314, le petit-fils de Richard, Gilbert de Clare, le dernier mâle de la famille de Clare, fut tué à la bataille de Bannockburn (les 23 et 24 juin 1314). Le château fut cédé à Hugh Despenser le Jeune, le favori critiqué d’Édouard II.
En 1316, les mauvaises récoltes et la dure administration de la famille Despenser entraînèrent une rébellion galloise dirigée par Llywelyn Bren ; celle-ci fut écrasée. Et en 1318, Llywelyn fut pendu et écartelé au château de Cardiff, sur ordre de Hugh Despenser le Jeune. Le châtiment provoqua de nombreuses contestations d’indignation de la part des communautés anglaises et galloises. En 1321, Hugh Despenser fit arrêter Sir William Fleminge (le tenant pour responsable de l’incident). Il l’emprisonna d’abord dans la Tour Noire, puis le fit exécuter dans le parc du château.
En 1321, un conflit entre les Despenser et les autres seigneurs de la Marche éclata au cours de la guerre des Despenser. Le château fut pillé et dévasté.
En 1326, Hugh Despenser fut exécuté pour trahison. La famille récupéra malgré tout le château, et le conservera pendant le reste du siècle.
En vertu d’une charte de 1340 accordée par les Despenser, le connétable du château fut nommé maire de « facto de Cardiff », avec pour prérogatives de contrôler les tribunaux locaux.
Du XVème au XVIème siècle
Au XVème siècle, les Despenser délaissèrent de plus en plus Cardiff pour se tourner vers le château de Caerphilly, dont ils firent leur résidence principale dans la région.
Armoiries de Sir Thomas Despenser, 1er comte de Gloucester À la mort de Thomas Despenser, le château passa d’abord à son jeune fils, Richard, puis à sa mort, en 1414 (par l’intermédiaire de sa fille Isabelle), à la famille Beauchamp. Isabelle épousa d’abord Richard de Beauchamp (comte de Worcester), puis, à sa mort, son cousin Richard de Beauchamp (comte de Warwick) en 1423.
En 1401, une rébellion menée par Owain Glyndŵr éclata dans le nord du Pays de Galles, et se propagea rapidement dans le reste du pays.
En 1404, les rebelles s’emparèrent de Cardiff et du château, endommageant considérablement la Tour Noire et la guérite sud.
En 1430, Richard de Beauchamp fit construire une nouvelle tour à côté de la Tour Noire, restaurant la porte et étendant les défenses de la motte.
Entre 1425 et 1439, il fit aussi construire des nouveaux bâtiments domestiques au sud-ouest du site. Ils étaient composés d’une tour octogonale centrale de 75 pieds (23 m) de haut (affichant des mâchicoulis défensifs et comportant quatre tourelles polygonales plus petites, faisant face à la cour intérieure).
Un jardin fleuri fut réalisé au sud, avec un accès privé aux chambres de Richard. Celui-ci fit également rebâtir les défenses de la ville, y compris un nouveau pont de pierre sur la rivière Taff ; les travaux seront achevés en 1451.
Jusqu’en 1449, le château resta la propriété du fils de Richard, Henry, et de la fille de ce dernier, Anne.
À la mort d’Anne, le castel passa par mariage à Richard Neville, qui le conservera jusqu’à sa mort, en 1471 (durant la période des conflits civils de la Guerres des Deux Roses).
La Guerre des Deux Roses fut une guerre civile menée pour le contrôle du trône d’Angleterre. Elle eut lieu du milieu à la fin du XVème siècle, entre les partisans de deux branches cadettes rivales de la maison royale des Plantagenêt : les Lancaster (rose rouge), et les York (rose blanche). Les affrontements décimeront les lignées masculines des deux dynasties. L’issue de ce conflit conduira la famille Tudor à monter sur le trône d’Angleterre.
Au cours du conflit, le château changea de main à plusieurs reprises : il passa de George (duc de Clarence) à Richard (duc de Gloucester), puis à Jasper Tudor (duc de Bedford), puis de nouveau à Anne (la femme de Richard Neville), de nouveau à Jasper Tudor, et enfin au prince Henry (le futur Henri VIII Tudor).
L’avènement de la dynastie Tudor sur le trône d’Angleterre, à la fin de la Guerre des Deux Roses, annonça un changement dans l’administration du Pays de Galles.
Les Tudor étant d’origine galloise, leur règne apaisa les tensions entre les Gallois et les Anglais. De ce fait, les châteaux défensifs devinrent moins importants. En 1495, Henri VII radia officiellement le statut de « territoire des Marches » du château de Cardiff et des territoires environnants. Il les plaça sous le droit anglais normal, avec le nom de « comté de Glamorgan ».
En 1513, la Couronne loua le château à Charles Somerset.
En 1550, William Herbert (plus tard comte de Pembroke) acheta le château de Cardiff et les domaines environnants à Édouard VI.
A cette époque, la basse-cour abritait une série de bâtiments, et de gros travaux de construction furent réalisés au cours du siècle. Le « Shire Hall » fut construit dans la basse-cour extérieure. Il faisait partie d’une série de bâtiments fortifiés. La basse-cour extérieure comprenait également des vergers, des jardins, et une chapelle.
Au cours du XVIème siècle, la Tour Noire du château fut utilisée comme prison pour y enfermer des criminels ; l’hérétique Thomas Capper fut brûlé au château sur ordre d’Henri VIII.
Le donjon fut décrit par l’antiquaire John Leland comme « une grande chose solide, mais maintenant en ruine ». Cependant, la Tour Noire, elle, était considérée en bon état. Dans la cour intérieure, les Herbert réalisèrent une extension élisabéthaine à l’extrémité nord du logement principal, avec de grandes fenêtres donnant sur un nouveau jardin au nord ; le jardin au sud fut remplacé par un potager.
Du XVIIème au XVIIIème siècle
En 1642, une guerre civile éclata entre les partisans royalistes du roi Charles Ier et ceux du Parlement. Le château de Cardiff était alors la propriété de Philip Herbert (un Parlementaire modéré). L’édifice était initialement détenu par une garnison pro-royaliste, et dès le début de la guerre, les forces parlementaires s’en emparèrent (d’après la tradition populaire, l’édifice fut pris lors d’une attaque sournoise, en utilisant un passage secret).
Le commandant royaliste William Seymour (marquis de Hertford) attaqua alors le château à son tour, le prenant par surprise. Les forces parlementaires et les troupes locales l’assiégèrent et le reprirent après cinq heures de combat. Puis ils réinstallèrent une garnison.
Au début de 1645, M. Carne, le « Hight Shérif », se rebella contre le Parlement, prit la ville de Cardiff, mais échoua dans un premier temps à s’emparer du château. Des deux côtés on envoya des renforts : le roi dépêcha des troupes d’Oxford, placées sous le commandement de Sir Charles Kemys, et le Parlement envoya une escadre navale pour attaquer depuis la mer. Une petite bataille s’ensuivit, et le château fut finalement pris par les Royalistes.
En 1648, une armée royaliste de 8 000 hommes fut rassemblée sous le commandement du général Rowland Laugharne et de Sir Edward Stradling. Les forces parlementaires, avec seulement 3 000 hommes placés sous le commandement du colonel Thomas Horton, se déplacèrent et attendirent que l’armée d’Oliver Cromwell puisse arriver de Gloucester. La bataille de Saint Fagans qui suivit, à l’ouest de Cardiff, se solda par une lourde défaite royaliste.
Portrait d’Oliver Cromwell par Samuel Cooper. Les historiens divisent souvent le conflit en deux ou trois guerres distinctes. Celles-ci s’étendirent sur la totalité du royaume d’Angleterre (y compris le Pays Galles). Les conflits concernaient également des guerres avec l’Écosse et l’Irlande, et des guerres civiles internes. Ces belligérances, qui se déroulèrent dans les trois pays, sont connues sous le nom de « Guerres des trois royaumes ». Les Guerres des Trois Royaumes sont, sous Charles Ier, une série de conflits imbriqués qui se sont déroulés entre 1639 et 1653 dans les royaumes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande. Elles comprennent les Guerres des évêques (de 1639 à 1640), la Première Guerre civile anglaise (de 1642 à 1646), la Deuxième guerre civile anglaise (de 1648 à 1649), les Guerres confédérées irlandaises (de 1642 à 1649), la Conquête cromwellienne de l’Irlande de 1649 à 1653), et la Guerre Anglo-écossaise (de 1650-1652).
Après la guerre, le château de Cardiff fut épargné des dommages et des destructions délibérées occasionnées envers de nombreux autres châteaux (peut-être en raison de la menace d’une invasion pro-royaliste par les Écossais presbytériens). On y installa une garnison parlementaire, et le château resta intact.
La famille Herbert resta propriétaire du château (en tant que Comtes de Pembroke), à la fois pendant l’interrègne et après la restauration de Charles II d’Angleterre.

Charles II
Le connétable du château continua sa fonction de maire de la ville de Cardiff (contrôlant les réunions des bourgeois, les baillis et les échevins de la ville). Au cours de cette période, les Herbert nommèrent généralement à ce poste des membres de la noblesse locale la plus importante.
Lady Charlotte Herbert fut la dernière de la famille à administrer le château de Cardiff.
Elle se maria deux fois, la dernière fois avec Thomas (vicomte de Windsor) ; à sa mort, en 1733, le château passa à leur fils, Herbert.
En novembre 1766, Charlotte Jane Windsor (la fille d’Herbert) épousa John, Lord Mount Stuart (qui deviendra marquis de Bute en 1794). Charlotte inaugura ainsi une lignée familiale qui régira le château pendant le siècle suivant.
En 1776, Lord Mount Stuart entreprit de rénover la propriété avec l’intention d’en faire une résidence pour son fils, John.
Le terrain fut radicalement modifié : le mur de pierre qui séparait les basses-cours intérieures et extérieures fut détruit (on utilisa de la poudre à canon). Le « Shire Hall » et les maisons des chevaliers, dans la basse-cour extérieure, furent démolis, et le terrain restant, partiellement aplati et recouvert de tourbe. Des travaux considérables furent effectués sur les logements principaux, et deux nouvelles ailes furent construites pour produire une apparence plus contemporaine au XVIIIème siècle. Le donjon et la motte furent dépouillés du lierre et des arbres qui y avaient proliféré, et un chemin en spirale fut aménagé autour de la motte. Dans le cadre de l’aménagement paysager, les douves de la motte castrale furent comblées. Une maison d’été fut bâtie dans le coin sud-est du château.
XIXème siècle
En 1814, John (petit-fils du marquis de Bute) hérita du titre et du château.
En 1825, il entreprit une série d’investissements dans les docks de Cardiff (un programme de travaux coûteux qui permit à Cardiff de devenir un port majeur d’exportation de charbon). Ces docks modifièrent la valeur des intérêts miniers et fonciers des Bute (la famille devint immensément riche). En 1900, le domaine familial possédait 22 000 acres (8 900 ha) de terres dans le Glamorgan.
Le second marquis de Bute préféra vivre en Écosse, et n’utilisa le château de Cardiff que de façon passagère. En 1831, durant les violentes protestations de la révolte de Merthyr, il s’installa au château de Cardiff.
En 1848, John, 3ème marquis de Bute, hérita du titre et du château alors qu’il était très jeune (moins d’un an). Plus tard, le jeune Lord Bute engagea l’architecte William Burges pour entreprendre la rénovation du château à grande échelle.
A la majorité de Lord Bute, en 1868, les travaux débutèrent avec la construction de la tour de l’horloge, haute de 40 m.
La tour, construite en pierre de taille de la forêt de Dean, était constituée d’une suite de chambres de célibataires. Elle comprenait une chambre à coucher, une chambre de service, et les fumoirs d’été et d’hiver. Elle abrite 7 statues de 1869 (créées par Thomas Nicholls) ornées de 2,7 m de haut et sculptées dans la pierre, représentant Mercure, Luna (lune), Mars, Jupiter, Saturne, Vénus et Sol (soleil). À l’intérieur, les pièces étaient superbement décorées de dorures, de sculptures et de dessins, de style souvent allégorique, représentant les saisons, les mythes et les fables. Le fumoir d’été avait une hauteur de deux étages avec un balcon intérieur qui, à travers une ligne continue de fenêtres, offrait des vues sur les quais de Cardiff, le canal de Bristol et la campagne de Glamorgan. Le sol était recouvert d’une carte du monde en mosaïque.
Le château se développant, les travaux progressèrent, avec notamment la construction de la tour des invités, de la salle arabe, de la salle Chaucer, de la crèche, de la bibliothèque, de la salle de banquet, et des chambres de Lord et Lady Bute. Dans la tour Bute se trouvait la chambre de Lord Bute. Elle se terminait par le jardin sur le toit, avec une sculpture de la Vierge à l’enfant de Ceccardo Fucigna. Elle abritait une vaste iconographie religieuse et une salle de bains attenante.
Au centre du château, il y avait une salle de banquet à deux étages, avec une immense bibliothèque en dessous. Cette dernière abritait une partie de la vaste bibliothèque du marquis. Les deux contenaient des sculptures et des cheminées raffinées, celles de la salle de banquet représentant le château à l’époque de Robert, duc de Normandie.
La salle arabe de la tour Herbert reste cependant l’un des chefs-d’œuvre de Burges. Son plafond est particulièrement remarquable. La partie centrale du château comprenait également le Grand Escalier.
Des travaux furent aussi effectués sur le terrain du château : sa partie intérieure fut encore plus aplanie, ce qui détruisit une grande part des vestiges archéologiques médiévaux et romains.
En 1889, pour la première fois depuis le XIème siècle, les travaux de Lord Bute mirent au jour les vestiges de l’ancien fort romain, qui ont conduisirent en 1890, à des recherches archéologiques.
De nouveaux murs de style romain furent bâtis sur les fondations des originaux, ainsi qu’une porte nord. Le parc fut abondamment planté d’arbres et d’arbustes, y compris sur la motte.
De la fin du XVIIIème siècle jusqu’aux années 1850, le parc du château fut entièrement ouvert au public ; mais des restrictions furent imposées en 1858. Puis, à partir de 1868, le parc du château fut fermé au public. Des écuries furent construites au nord, et le mur des animaux fut bâti le long du côté sud, et décoré de statues d’animaux.
Le pont suisse (une combinaison de pavillons d’été et de traversée de rivière) fut érigé au-dessus de la rivière, près de la porte ouest. Cathays Park fut construit sur le côté est du château ; en 1898, il fut vendu à la ville de Cardiff.
Du XXème au XXIème siècle
En 1900, à la mort de son père, John, le quatrième marquis, acheta le château. Les investissements autour du domaine commencèrent alors à diminuer. Au cours du siècle précédent, Cardiff avait connu une croissance colossale : sa population était passée à environ 250 000 habitants en 1900. Mais le commerce du charbon commença à se réduire après 1918, et l’industrie souffrit pendant la dépression des années 1920.
Dans les premières décennies du XXème siècle, la famille vendit une grande partie des actifs restants autour de Cardiff (y compris les mines de charbon, les docks et les compagnies de chemin de fer). La majeure partie des intérêts fonciers sera finalement vendue ou nationalisée en 1938.
Les travaux du château se poursuivirent. Une restauration complète de la maçonnerie médiévale fut réalisée en 1921. L’architecte John Grant reconstruisit la porte sud, la tour barbacane, la porte ouest médiévale, et le mur d’enceinte le long du château. Le pont suisse, lui, fut déplacé en 1927, pour faire place au nouvel agencement de la porte ouest.
En 1922 et 1923, des recherches archéologiques furent menées sur les murs romains ; ce qui conduisit Grant à redessiner la guérite romaine nord.
La seconde moitié des écuries du château fut finalement achevée. Dans les années 1920, le mur des animaux fut déplacé vers le côté ouest du château. Dans les années 1930, le grand escalier du logement principal fut arraché.
Au cours de la Seconde Guerre Mondiale, de larges tunnels à l’intérieur des murs médiévaux servirent d’abris antiaériens ; ils pouvaient accueillir jusqu’à 1 800 personnes. Le château fut également utilisé pour installer des ballons de barrage captifs au-dessus de la ville.
En 1947, John (cinquième marquis) hérita du château à la mort de son père, et fut confronté à des droits de succession considérables.
Il vendit les dernières terres de Bute à Cardiff, et donna le château et le parc environnant à la ville de Cardiff.
CARDIFF CASTEL

Plan du château
A – Porte Nord
B – donjon à motte et coquille C – basse-cour D – logis principal |
E – basse-cour
F – la Tour de l’Horloge G – la Tour Noire H – Porte Sud et tour barbacane |
CARDIFF CASTEL, UN MÉLANGE DE STYLES…
Le château de Cardiff est un surprenant mélange de fort romain, de style gothique victorien, d’influence normande médiévale, de fresques mythologiques et arabes. Il représente tous les styles de toutes les époques. Au fil des siècles, les différents résidents ont laissé libre cours à leur inventivité. Les amateurs de frasques aimeront particulièrement la visite guidée du fumoir, de la salle de jeux et du salon arabe : tous sont ornés de fresques thématiques baroques.
LE DONJON A MOTTE
LA TOUR DE L’HORLOGE
LE LOGIS PRINCIPAL
LES PORTES ET FORTIFICATIONS
LES SALLES INTÉRIEURES
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Cardiff
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cardiff