Église Saint- Martin de Saint-Martin-de-Londres

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ÉGLISE SAINT-MARTIN

DE SAINT-MARTIN-DE-LONDRES

Église Saint-Martin à Saint-Martin-de-Londres

 

Blason de la ville de Saint-Martin-de-Londres

NOM : église Saint-Martin.

TYPE : église.

STYLE : roman (premier art roman méridional). C’est une église romane dans sa forme mais d’influence byzantine, ce qui lui vaut la présence de la coupole centrale.

CULTE : catholique.

VOCABLE : Saint-Martin.

RATTACHEMENT : diocèse de Montpellier.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIIème siècle.

DIMENSIONS :

– longueur totale de l’église romane : 25 mètres.

– longueur de la nef : 15 mètres.

– largeur de la nef : 6.50 mètres.

– largeur du transept : 14.10 mètres.

– ouverture de l’abside : 5.90 mètres.

– ouverture des absides latérales : 5.40 mètres.

– hauteur de la coupole : 15 mètres.

ÉTAT DE CONSERVATION : L’église a été beaucoup remaniée au XIXème siècle (destruction du clocher, adjonction d’une chapelle au nord et agrandissement de la nef d’une travée à l’ouest). Elle fut restaurée en 1932.

PROTECTION : l’église est classée par arrêté sur la liste des Monuments Historiques du 16 février 1900.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

VILLE : Saint-Martin-de-Londres.

DÉPARTEMENT : Hérault.

RÉGION : Occitanie.

LOCALISATION

Église Saint-Martin à Saint-Martin-de-Londres

L’église Saint-Martin de Saint-Martin-de-Londres est une église paroissiale située à Saint-Martin-de-Londres, dans le département de l’Hérault, en région Occitanie.

SAINT-MARTIN-DE-LONDRES

La mairie

Saint-Martin-de-Londres est une commune rurale française située dans le nord-est du département de l’Hérault.

La commune est exposée à un climat méditerranéen. Elle est drainée par l’Hérault, le Lamalou, le ruisseau de Rieutort, et par un autre cours d’eau.

En 2022, la commune comptait 2728 habitants, les Saint-Martinoises et les Saint-Martinois.

BALADES HÉRAULTAISES

Minerve, cité cathare, le château de Puisserguier, l’église Saint André de Montagnac, la collégiale Saint-Étienne de Capestang, l’Abbaye de Vignogoul, le Château de Capestang, l’abbaye de Gellone, l’Abbaye Sainte Marie de Valmagne, la Cathédrale Saint Nazaire et Saint Celse de Béziers, la chapelle Saint-Hippolyte de Loupian, l’église Sainte Cécile de Loupian, l’église de Saint-Jean de Buèges, l’église Notre-Dame de Pegairolles de Buèges, l’église Saint-André de Buèges, l’église Saint-Félix-de-Gérone de Claret, l’église Saint-Julien et Sainte Basilisse de Baillargues, l’église Saint-Martial d’Assas, l’église Saint-Martin de Londres, l’église Saint-Michel de Gusargues, l’église Saint-Pierre de Montbazin, l’église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Cuculles, l’église de l’Exaltation-de-la-Sainte-Croix de Quintillargues.

HISTORIQUE

Église Saint-Martin à Saint-Martin-de-Londres

LE MOYEN ÂGE

Vers le XIème siècle, la seigneurie de Saint-Martin relevait du Comté de Montferrand.  Elle était la propriété de à la famille Guilhem de Mantarnaud (elle-même vassale des Comtes de Melgueil, dans le diocèse de Maguelone).

L’église Saint-Martin apparut  le 1er mai 1088 dans le Cartulaire de Gellone, lorsqu’Adhémar-Guilhem de Montarnaud (seigneur du lieu) lègua à l’abbaye de Gellone l’église Saint-Martin-de-Londres, ses dépendances et ses fiefs,  ainsi que les dîmes, les prémices, le cimetière, et tout ce qui appartenait à ladite église.

Le village était alors entouré de nombreux mas ou hameaux qui constituaient des fiefs indépendants de la seigneurie.

Mais la seigneurie de Saint Martin ne fut transmise aux moines de Saint-Guilhem qu’un siècle et demi plus tard, vers l’an 1254. A partir de l’an 1331, et jusqu’à la Révolution, les évêques furent les suzerains de tous les villages situés dans le vallon de Londres.

À l’époque celtique, « Llyn dinas » (devenue la ville de Londres) désignait « la colline de l’étang » chez nos voisins anglais. En Languedoc, « Loundro » aurait signifié « bourbe, eaux croupissantes ».

Après évolution, les termes « Lundras », « Lundrias », « Doundras », donnèrent Londres (dans les écrits médiévaux, ils furent utilisés pour caractériser le « vallon de Londres », aujourd’hui asséché. Il restait cependant souvent submergé dans la brume qui s’échappait des sols, jadis envahis par les marécages).

https://www.grandpicsaintloup-tourisme.fr/village/saint-martin-de-londres

En 1090, l’église fut érigée en prieuré. Au cours du XIIème siècle, celui-ci se développa et devint important (ce qui allait provoquer de nombreux conflits avec les seigneurs de Montarnaud, les propriétaires du village).

Les rivalités vers la fin du XIIème siècle devinrent fréquentes et obligèrent le seigneur à élever de hautes murailles pour se défendre. L’enclos du cimetière fut aussi fortifié. Par rapport à la ville, un portail de 2,25 mètres d’ouverture fut installé au centre du rempart, permettant l’accès à cette enceinte. C’est par cette unique ouverture que se faisaient les communications avec l’extérieur.

Aujourd’hui encore, on peut voir cette séparation du village entre les autorités ecclésiastiques et les seigneuriales : l’enclos du prieuré est matériellement séparé du reste du village par un rempart.

On aperçoit les traces du vieux village autour de l’église. Une première enceinte fortifiée polygonale fut le domaine du prieur. La ville, bâtie lors de la Guerre de Cent Ans et domaine du seigneur, était bornée par une deuxième enceinte dont on voit encore deux tours.

Au XVIème siècle, le village sortit de ses remparts et s’étendit dans les faubourgs (ou « barrys », « hors les murs »). Une grande partie des tours et des fortifications furent détruites au XIXème siècle.

Cette lutte prit fin en 1250, lors du rachat de la seigneurie de Saint-Martin par Gellone.

LES GUERRES DE RELIGION

Saint-Martin fut épargnée par les Guerres de Religion, ce qui ne fut pas le cas pour la maison-mère (l’abbaye de Gellone), qui dut céder la seigneurie en 1592 à la famille de Roquefeuil, afin de financer les travaux de reconstruction.

En 1644, l’abbaye de Gellone entra dans la Congrégation Bénédictine de Saint-Maur. Elle se fit restituer la seigneurie en 1689.

L’ÉGLISE SAINT-MARTIN

Église Saint-Martin-de-Londres

L’église actuelle a remplacé le prieuré érigé par l’abbaye mère de Gellone vers 1025, prieuré à usage monastique, situé à côté de l’ancienne église paroissiale.

L’église étant fermée à la visite le jour de notre venue, je n’ai pas pu prendre de photos de l’intérieur.

VUE GÉNÉRALE

L’édifice est bâti selon un plan tréflé en forme de croix latine. Ses trois absides semi-circulaires (présentation unique en Languedoc), affichent une coupole d’influence byzantine courante en Italie.

LA FAÇADE D’ENTRÉE

En arrivant sur le parvis, on distingue tous les éléments caractéristiques de cet art roman : ses bandes dites « lombardes », son soubassement en relief, ses petits arcs aveugles en plein cintre groupés par trois, unis par des « lésènes » (piliers plats), couronnés par des « redents » (ou dents d’engrenage).

On peut admirer, dominant l’édifice, une coupole octogonale surmontée par un lanternon, formant un campanile carré à fenêtres romanes et terminé par une boule.

Le clocher actuel date de la fin du XIIIème siècle, mais a été restauré au XVIIIème siècle.  La grosse cloche, de 1763, est agrémentée d’une croix en relief et ses anses de fixation sont sculptées.

Le clocher

LE LANTERNON

LE PORTAIL D’ENTRÉE

L’entrée est constituée d’une archivolte en plein cintre à trois voussures concentriques. Elle délimitait un espace (dit « gimel » ou « narthex ») entre les deux portes. Au XIXème, une quatrième voussure est venue diminuer ce porche afin de transformer le « gimel » en chapelle.

Le narthex : nommé parfois avant-nef, vestibule, ou antéglise, le narthex est avant tout un portique intérieur, bâti à l’entrée de certaines églises paléochrétiennes ou médiévales.

Cet espace intermédiaire se situe avant de pénétrer dans la nef. Il représente la transition entre l’extérieur (lieu profane) et l’intérieur (lieu sacré). Cet accès transversal est le plus souvent placé au-devant du portail, ou situé entre le portail d’entrée et la nef, ou fait corps avec cette dernière. Il se différencie du porche, généralement grand ouvert sur l’extérieur. Le narthex, lui, est ouvert sur la nef, et fermé sur l’extérieur par des portes et des fenêtres.  

Un « Gimel » correspond à un bâtiment de plan carré, formant narthex d’entrée à l’église.

En levant les yeux, on remarque une statue de pierre qui trône sur le haut du linteau principal. Il s’agit de Saint-Martin, soldat à cheval partageant son manteau. Cette statue était anciennement installée sur la porte de la sacristie. En1697, elle fut déplacée sur ce tympan sur ordre de l’évêque Colbert.

Le porche date du XIIème siècle. A droite, à hauteur d’homme, on remarque deux cadrans canoniques sculptés dans la pierre, indiquant le début des offices pour les moines. A gauche, on distingue une belle pierre tombale qui fut fixée à cet endroit en 1875. Il s’agit de la plaque funéraire du quatorzième prieur de Saint-Martin (le vénérable Seigneur Béranger de La Tour). Au centre sont visibles ses armoiries dans un écu en forme de bouclier.

LE CHEVET

Les baies (fenêtres) sont très étroites, et certaines présentent des colonnettes aux chapiteaux décorés. Elles sont ébrasées des deux côtés pour laisser un maximum de lumière pénétrer dans l’édifice.

LA MAISON CLAUSTRALE

En face de l’église se trouve l’ancienne maison claustrale, partiellement transformée avec son escalier de pierres, sa terrasse, et la bibliothèque du village. Aujourd’hui, le bâtiment abrite des appartements privés. Cet édifice est un vestige de l’ancien cloître. Il était probablement composé de voûtes en berceau, dont certaines sont encore visibles à l’extrémité de la galerie. Elles furent reconstruites dès le XVIIème siècle. Sous cette maison claustrale se trouve une galerie voûtée, débouchant par trois arcades sur le parvis. Autrefois fermée, elle fut ouverte à la Révolution.

LA MAÇONNERIE

En architecture, le mot appareil (opus en latin) désigne la façon dont les moellons, les pierres de taille ou les briques sont assemblés dans la maçonnerie. On trouve aussi : petit, moyen et grand appareils.

La pierre de taille est une pierre naturelle dont toutes les faces sont dressées, alors que la pierre dite à « Bossages » présente une face non taillée, donnant ainsi au mur un aspect brut.

LA CROIX EN PIERRE

La croix en pierre située au centre du parvis est originale, car elle affiche deux faces sculptées.

                                                                           SAINT MARTIN DE TOURS

Saint-Martin partageant son manteau – église à Saint-Martin de Londres

Saint Martin de Tours, aussi nommé Martin le Miséricordieux, ou encore Saint Martin des Champs, a donné son nom à différents édifices religieux.

Le nom de Martin signifie « voué à Mars », Mars étant le dieu de la guerre à Rome.

Martin naît en 316 dans l’Empire romain, plus précisément à Savaria, dans la province romaine de Pannonie (actuelle Hongrie), et meurt à Candes-Saint-Martin, en Gaule (Touraine), le 8 novembre 397.

Il fut l’un des principaux Saints de la chrétienté et le plus célèbre des évêques de Tours avec Grégoire de Tours L’adoration à Martin s’exprima à travers une relique (son manteau ou sa cape), qu’il partagea avec un pauvre transi de froid.  Dès le Vème siècle, le culte martinien donna lieu à une dévotion particulière sur la vie, l’écriture, et les faits et gestes du Saint.

FAMILLE ET JEUNESSE

Saint-Martin de Tours, église de Candes-Saint-Martin

Son père était un tribun militaire de l’Empire romain, c’est-à-dire un officier supérieur chargé de l’administration de l’armée.

En cette époque marquée par le développement du christianisme, à l’école, Martin fut vraisemblablement en contact avec des chrétiens. Tout jeune, vers l’âge de dix ans, il voulut se convertir à cette religion.

En tant que fils de magistrat militaire, Martin suivit son père au gré de ses affectations de garnison. Il était en quelque sorte lié à la carrière de son père, vouée au service de l’Empereur. (Dans le bas-Empire romain, la population avait des métiers héréditaires)

Lorsque son père fut muté à Pavie (en Italie du Nord), Martin le suivit.

Son père, irrité de voir son fils se diriger vers une autre carrière que la sienne, le força à l’âge de quinze ans à entrer dans l’armée (l’âge légal de l’enrôlement était de dix-sept ans). Il est fort possible que Martin se soit laissé persuader pour ne pas discréditer la condition sociale de ses parents.

LE PARTAGE DU MANTEAU

Alors nommé à Amiens, en Gaule, un soir de l’hiver 334, le légionnaire Martin partagea son manteau militaire (la chlamyde faite d’une pièce de laine rectangulaire) avec un pauvre gelé de froid (Martin n’avait plus d’argent sur lui, car il l’avait généreusement distribué à des déshérités). La nuit suivante, le Christ lui apparut en songe vêtu de ce même manteau.

Plus tard, le morceau de son manteau restant, appelé « cape », sera placé à la vénération des fidèles dans une pièce dont le nom est à l’origine du mot « chapelle » (« cappella » en italien, « chapel » en anglais, « Kapelle » en allemand).

MARTIN L’ANACHORÈTE

Martin quitta l’armée vers 356, et se rendit à Poitiers pour rejoindre Hilaire (évêque de la ville depuis 350). Son statut militaire (il a versé le sang) l’empêchait de devenir prêtre : aussi refusa-t-il la fonction de diacre que lui proposait l’évêque alors qu’il était attiré par une existence religieuse.

Église Saint-Martin de Plaimpied

Puis il partit en Illyrie (Albanie actuelle) pour convertir des membres de sa famille (dont sa mère). Il combattit alors l’hérésie arienne qui régentait le clergé de la région.

C’est à Arius (256-336), théologien alexandrin, que l’on attribue au début du 4ème siècle le courant de pensée théologien, l’« arianisme ». Sa pensée assure que si Dieu est divin, son fils Jésus, lui, est avant tout un humain mais possède cependant une part de divinité. C’est en 325 que le concile de Nicée, rassemblé par l’empereur Constantin, rejeta l’« arianisme » jugé hérétique.

En 361, après que l’arianisme fut une nouvelle fois condamné au Concile de Paris, Martin revint à Poitiers, où Hilaire l’autorisa à créer une communauté religieuse non cloîtrée à Ligugé, en Poitou.

En 371, sa renommée fut telle que les Chrétiens de la région de Tours le choisirent contre son gré comme évêque. Menant une existence très humble, il contrastait avec ses condisciples (les évêques de son époque) qui eux, issus de l’aristocratie gallo-romaine, souvent vivaient dans l’opulence. Il parcourut son diocèse (ce qui n’était pas commun pour les évêques de son époque, alors sédentarisés dans les villes). Il évangélisa la population (restée jusqu’alors païenne) et fonda les premières paroisses rurales de la région centrale de la Gaule.

Martin s’installa ensuite à Marmoutier, près de Tours, et vécut en ermite dans une cabane en bois. Rapidement rejoint par des Chrétiens, il fonda ainsi le premier monastère de la Gaule.

Un jour, voyant des oiseaux pêcheurs se disputer des poissons, il expliqua à ses disciples que les démons se disputaient de la même manière les âmes des chrétiens. Et les oiseaux prirent ainsi le nom de l’évêque ; ce furent les « Martins-pêcheurs ».

SA MORT

Basilique Saint-Martin de Tours

Le 8 novembre 397, à la fin de l’automne, Martin mourut à Candes-Saint-Martin, sur un lit de cendres, comme mouraient les Saints hommes.

Son corps fut inhumé à Tours, et devint le lieu d’un pèlerinage qui fut un des plus importants du Moyen Âge. Les rois Mérovingiens le prirent comme Saint patron protecteur.

Saint Martin fut très populaire en Gaule, puis, par la suite, en France. Près de 485 communes portent son nom ; plus de 3 660 paroisses lui sont dédiées.

Martin est aussi le nom de famille le plus porté en France (en Occitanie sous la forme « Marty »).

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martin_de_Saint-Martin-de-Londres

https://www.grandpicsaintloup-tourisme.fr/village/saint-martin-de-londres

https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Martin-de-Londres

https://www.herault-tourisme.com/fr/fiche/patrimoine-culturel/eglise-saint-martin-saint-martin-de-londres_TFOPCULAR034V52MJOJ/

https://patrimoinereligieux34.catholique.fr/eglise-saint-martin-de-saint-martin-de-londres/382-eglise-saint-martin-de-saint-martin-de-londres

https://www.grandpicsaintloup-tourisme.fr/village/saint-martin-de-londres

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00103701/saint-martin-de-londres-eglise-saint-martin

https://www.saint-martin-de-londres.fr/index.php/Histoire-et-Patrimoine?idpage=38&afficheMenuContextuel=true

 

 

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