L’église Sainte-Cécile de Loupian

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ÉGLISE SAINTE-CÉCILE DE LOUPIAN

L’église Sainte-Cécile

Blason de la ville de Loupian

NOM : église Sainte-Cécile.

TYPE : église.

STYLE : gothique méridional.

CULTE : catholique.

VOCABLE : Sainte-Cécile.

DIOCÈSE : archidiocèse de Montpellier.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIVème siècle. Une charte de 1099 atteste d’une église Sainte-Cécile à Loupian parmi les possessions de l’abbaye de Psalmodi.

ÉTAT DE CONSERVATION :

L’église Sainte-Cécile fut sévèrement endommagée en 1945, à la suite de l’explosion d’un important dépôt de munitions à Sète. La déflagration provoqua la destruction totale des vitraux et le soulèvement des voûtes. Les travaux de reconstruction furent réalisés entre 1946 et 1966. L’église fut alors rendue au culte à la Pentecôte 1966.

PROTECTION : l’église est classée par arrêté sur la liste des Monuments Historiques du 22 décembre 1949.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

VILLE : Loupian.

DÉPARTEMENT : Hérault.

RÉGION : Occitanie.

LOCALISATION

L’église Sainte-Cécile

L’église Sainte-Cécile est une église catholique située à Loupian, dans le département de l’Hérault, en région Occitanie.

LOUPIAN

La mairie de Loupian

Loupian est une commune française située dans le nord-est du département de l’Hérault.

La commune est exposée à un climat méditerranéen. Elle est drainée par le ruisseau du Pallas, par le ruisseau des Coquillades, et par divers autres petits cours d’eau. Elle est située entre l’étang de Thau au sud, et une zone de vignes et de garrigue au nord.

En 2022, la population s’élevait à 2179 habitants, les Loupianaises et les Loupianais.

BALADES HÉRAULTAISES

Minerve, cité cathare, le château de Puisserguier, l’église Saint André de Montagnac, la collégiale Saint-Étienne de Capestang, l’Abbaye de Vignogoul, le Château de Capestang, l’abbaye de Gellone, l’Abbaye Sainte Marie de Valmagne, la Cathédrale Saint Nazaire et Saint Celse de Béziers, la chapelle Saint-Hippolyte de Loupian, l’église Sainte Cécile de Loupian, l’église de Saint-Jean de Buèges, l’église Notre-Dame de Pegairolles de Buèges, l’église Saint-André de Buèges, l’église Saint-Félix-de-Gérone de Claret, l’église Saint-Julien et Sainte Basilisse de Baillargues, l’église Saint-Martial d’Assas, l’église Saint-Martin de Londres, l’église Saint-Michel de Gusargues, l’église Saint-Pierre de Montbazin, l’église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Cuculles, l’église de l’Exaltation-de-la-Sainte-Croix de Quintillargues.

HISTORIQUE

ANTIQUITÉ

Le village de Loupian se trouve au sud du tracé de la « via Domitia ». La partie centrale de la route était la mieux aménagée : elle était réservée aux passages des convois militaires et à celui des officiels (autorités compétentes, membres du gouvernement etc…), qui étaient prioritaires. Elle mesurait six mètres de large ; la largeur totale de la route atteignait dix-huit mètres en incluant les voies latérales, moins entretenues.

LA « VIA DOMITIA »

L’empereur Auguste (23 septembre 63 avant J.-C-19 août 14 après J.-C) avait découpé la Gaule en quatre provinces : trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule Belgique), et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise).

Auguste

Géographiquement, la Gaule romaine recouvrait la France actuelle et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles.

Lugdunum (Lyon) fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs.

Après avoir conquis la partie méditerranéenne de la Gaule (120-118 av. J.-C.), les Romains organisèrent la province dite « Narbonnaise » (des Alpes aux Pyrénées). C’est durant cette période romaine qu’ils tracèrent notamment la célèbre voie « Domitienne ».

La « via Domitia » fut la première route construite par les Romains à la suite de la conquête de la Gaule, achevée vers -120 (la partie sud-est deviendra la province romaine de Gaule narbonnaise). La construction commença dès 118 av. J.-C. à l’instigation du proconsul Cneus Domitius Ahenobarbus, dont elle prit le nom. La « Via Domitia » (Voie Domitienne) reliait l’Italie à la péninsule Ibérique en traversant la Gaule narbonnaise.

Des fouilles archéologiques mirent également au jour la présence d’une vaste villa gallo-romaine, destinée à la production de vin et à son exportation.

Au Vème siècle, cette propriété devint un splendide domaine au sol recouvert de mosaïques.

Aux environs, à quelques centaines de mètres de la villa et près de l’actuelle église Sainte-Cécile, on a retrouvé les vestiges d’une grande église paléochrétienne (20 m x 30 m). Au milieu des ruines, on distingue une cuve baptismale hexagonale et les pièces annexes d’un habitat.

LE MOYEN ÂGE

Au Moyen Âge, le village s’établit à proximité de l’église paléochrétienne, à quelques centaines de mètres.

L’église Saint-Cécile se dresse en bordure d’un chemin ancien qui était, à la fin du Moyen Âge, une des principales routes du Languedoc méditerranéen :  le « Cami Romieu » (chemin des pèlerins).

Il était entouré d’un rempart englobant le château de Loupian (devenu aujourd’hui la mairie de la commune) et sa chapelle castrale, Saint-Hippolyte, de style roman.

La commune se trouvait alors sur le territoire de l’ancien diocèse d’Agde.

LA RÉVOLUTION

Lors de la Révolution française (en floréal an II), les Loupianais se réunirent au sein de la société révolutionnaire, baptisée « société populaire des Montagnards ».

L’ÉGLISE SAINTE-CÉCILE DE LOUPIAN

L’église étant fermée à la visite le jour de notre venue, je n’ai pas pu prendre de photos de l’intérieur.

L’édifice, de style gothique languedocien, se compose d’une nef unique de cinq travées barlongues de quinze mètres de large. Le bâtiment affiche également une abside heptagonale moins large.

Le massif barlong est, en architecture, un parallélépipède allongé transversalement (le « barlong »), qui se situe sur la croisée du transept et qui est surmonté par le clocher.

LA FAÇADE OCCIDENTALE – LE CLOCHER

Les inscriptions présentes sur la cloche nous permettent de préciser la date de son installation (entre le 13 février et le 5 mai 1731). Elle a pour parrain messire Roger de Montaud, Seigneur et baron de Loupian, et pour marraine Jeanne de Milhau, son épouse.

Cette cloche est classée au titre des Monuments Historiques depuis 1961.

Malgré la grande rosace au-dessus du portail, la lumière intérieure demeure volontairement faible (une caractéristique du « gothique languedocien »).

LA FAÇADE MÉRIDIONALE – LES CONTREFORTS

Vue de l’extérieur, l’église, de masse rectangulaire, a l’austérité d’une forteresse.

LA FAÇADE ORIENTALE – LE CHEVET

LA FAÇADE SEPTENTRIONALE

L’église, construite dans le courant du XIVème siècle, se compose d’une nef unique. Elle est d’une grande simplicité, caractéristique du « gothique languedocien ». Une travée sur deux est aveugle ; notons que les quelques fenêtres existantes sont étroites et situées en hauteur, sur les parois.

LA MAÇONNERIE

Trou de boulin : aménagement quadrangulaire de quelques dizaines de centimètres de côté, dans la paroi d’une maçonnerie, destiné à recevoir un boulin, une pièce de bois horizontale supportant un échafaudage fixé dans la structure.

En architecture, le mot appareil (opus en latin) désigne la façon dont les moellons, les pierres de taille ou les briques sont assemblés dans la maçonnerie. On trouve aussi : petit, moyen et grand appareils.

La pierre de taille est une pierre naturelle dont toutes les faces sont dressées, alors que la pierre dite à « Bossages » présente une face non taillée, donnant ainsi au mur un aspect brut.[/su_note]

 

L’« OPUS MONSPELIENSIS »

L' « opus monspeliensis » (ou appareil alterné de Montpellier) est un appareil de construction de murs, qui fut principalement utilisé à l'époque romane dans la région géographique située autour de la ville de Montpellier (Hérault).

L' « opus monspeliensis » (également appelé « opus monspelliensis », ou « opus monspeliensium ») alterne des assises de pierres de taille minces et hautes, posées alternativement à plat et sur champ.

Il tire son nom de celui de Montpellier (« Monspessulus » en 1119, « Monspessulanus » en 1160 et « Monspelier » en 1200), car il est principalement utilisé à l'époque romane dans la région située autour de cette ville. On retrouve ce type de parement sur des édifices romans dans les départements de l'Hérault, mais également du Gard.

SAINTE CÉCILE, UNE MARTYRE ROMAINE DU IIIème SIÈCLE   

Sainte Cécile, patronne des musiciens

Cécile naquit au début du IIIème siècle à Rome, dans l’Empire romain.

Vers l’an 230, après avoir converti de nombreuses personnes au Christianisme, en raison de sa foi, elle y subit le martyre sous la persécution d’Alexandre Sévère.

Issue d’une noble famille romaine, elle voua sa vie très jeune à Dieu, et fit vœu de virginité. Quand elle fut en âge de se marier, ses parents lui choisirent pour époux Valérien, un païen. Lorsqu’arriva la nuit de noces, elle lui révéla son secret et déclara qu’un ange veillait sur sa virginité. Elle lui demanda de la respecter et de se convertir à sa foi chrétienne.

Cécile dit à Valérien : « s’il apprenait que, même légèrement, tu m’aies touchée d’un amour impur, aussitôt il te frapperait et te ferait perdre la fleur de ta belle jeunesse. Mais si, au contraire, il apprend que tu m’aimes d’un amour pur, il t’aimera autant que moi et te montrera sa gloire ! ».

Désireux de voir cet ange, Valérien se fit baptiser par le pape Urbain Ier. Son frère Tiburce le suivit dans sa démarche.

LA LÉGENDE

Sainte Cécile la Patrone des musiciens

La légende de Cécile de Rome est notamment racontée dans la « Légende dorée » de Jacques de Voragine. Selon Voragine, lors de ses épousailles, Cécile se serait adressée à Dieu en chantant, et en lui implorant que son corps restât pur.

La « Légende Dorée » est un ouvrage rédigé en latin entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine (dominicain et archevêque de Gênes), qui raconte la vie d’environ 150 Saints ou groupes de Saints, Saintes et martyrs chrétiens.

Le préfet Turcius Amalchius, prévenu de l’enthousiasme des deux frères convertis (qui offraient aux chrétiens martyrisés de Rome une sépulture digne, alors que lui les faisait tuer et brûler comme criminels), et de la ferveur de Cécile, les fit tous arrêter.

Alors qu’il libérait Cécile en la plaçant sous surveillance, il fit emprisonner puis condamner à mort les deux frères (Valérien et Tiburce). Maxime, leur geôlier, stupéfait par la foi et l’attitude des deux frères lors de leur exécution, se convertit à son tour. Comme Valérien et Tiburce, il mourra, lui aussi pour sa foi.

SON MARTYRE

Sainte Cécile de Giambattista Tiepolo. Tableau peint entre 1750 et 1760, musée national d’Art de Catalogne.

Écrouée dans sa maison, Cécile, dont la foi ne vacilla jamais, persista dans sa mission de catéchisation des Romains se convertissant au Christianisme. Dénoncée, elle fut traduite devant la justice du préfet de Rome. Comme elle refusait toujours de « sacrifier aux idoles » (c’est-à-dire dit d’abjurer le Christianisme), elle fut condamnée à être ébouillantée. Ce supplice ne parvenant pas à l’étouffer, on décida de la décapiter en public.

Sainte Cécile se mit à chanter en attendant le coup de hache du bourreau. Celui-ci s’y reprit à trois fois, sans y réussir. Il la laissa donc agoniser durant trois jours (la loi romaine interdisait le quatrième coup, et les trois blessures au cou apparaissaient sur le gisant de la Sainte). Finalement, sa mort intervint au bout d’une agonie de trois jours.  

Sainte Cécile dans la Cathédrale du même nom à Albi

Selon la tradition, « Cécile de Rome est devenue la patronne des musiciens, car un passage de sa légende mentionne qu’en allant au martyre, elle aurait entendu la musique de Dieu. », musique qu’elle fredonna.

SON CULTE

Saints Tiburce, Valérien et Maxime, martyrs à Rome sur la via Appia.

Cécile est fêtée le 22 novembre.

Les attributs de la Sainte sont les lys, les roses, la flûte, l’orgue, le luth, la harpe, le clavecin, la partition, et le chant d’un oiseau.

Elle est la Sainte Patronne de la musique sacrée, des musiciens, des luthiers, des poètes, des chanteurs lyriques, et des hymnographes.

LE CULTE WISIGOTHIQUE DE SAINTE CÉCILE

Il semblerait que le culte à Sainte Cécile fût introduit dans le sud-ouest au haut Moyen Âge par les Wisigoths. En 413, ces derniers arrivèrent de Rome en Gaule narbonnaise, et en 418, firent de Toulouse la capitale de leur royaume.

Pour des raisons inexpliquées, le rite wisigothique accorde une place importante au culte de Sainte Cécile. On peut constater que, dans les régions acquises par les Wisigoths (le Minervois, les Corbières, le Roussillon, la Catalogne…, en plus du Toulousain et de l’Albigeois), le nombre d’églises dédiées à Sainte Cécile fut beaucoup plus important qu’ailleurs.

À l’époque, la « Civitas albigensium » (la cité d’Albi) était déjà le siège d’un évêché (depuis au moins 405), et une église épiscopale y était déjà édifiée. Comme toute église-mère, elle fut, suivant la coutume, placée sous le patronage d’un Saint ou d’une Sainte. La première mention de la dédicace de la cathédrale d’Albi à Sainte Cécile ne date que de 920. Les historiens pensent que ce vocable pourrait remonter à la période wisigothique.

La présence de reliques de la Sainte fut attestée pour la première fois à Albi vers 1130 (ossements et vêtements). Il est probable que cette présence soit antérieure. En 1468, à ces estimables reliques vinrent s’en rajouter d’autres, octroyées en 1466 par le pape Paul II à l’évêque d’Albi de l’époque, le cardinal Jean Jouffroy.

Sainte Cécile dans la Cathédrale du même nom à Albi

Ses précieux restes (radius du bras gauche et maxillaire inférieur de la Sainte, morceau d’étoffe coloré de son sang, partie de sa robe, fragment du suaire mis par le pape Saint Urbain Ier autour de son corps, et frange du tapis sur lequel la dépouille de la martyre repose dans son tombeau) sont conservés dans la châsse-reliquaire réalisée par l’orfèvre parisien Placide Poussielgue-Rusand en 1887, à la demande de Monseigneur Jean-Émile Fonteneau, archevêque d’Albi.

La cathédrale Sainte Cécile d’Albi

Cette châsse-reliquaire est actuellement placée dans la chapelle du Christ pour la vénération des fidèles. Elle fait l’objet chaque année d’une procession à la messe solennelle de la fête de Sainte Cécile, le dimanche le plus proche du 22 novembre.


Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Sainte-C%C3%A9cile_de_Loupian

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00103491/loupian-eglise-sainte-cecile

https://fr.wikipedia.org/wiki/Loupian#Histoire

https://www.france-voyage.com/villes-villages/loupian-11937/eglise-sainte-cecile-17847.htm

https://trompetteactus.fr/2021/11/22/secret-dhistoire-sainte-cecile/

https://cathedrale-albi.com/histoire/qui-est-sainte-cecile/

https://fr.wikipedia.org/wiki/C%C3%A9cile_de_Rome

 

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