L’église romane Saint-Martial d’Assas

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ÉGLISE ROMANE SAINT-MARTIAL D’ASSAS

L’église Saint-Martial d’Assas

Blason de la ville d’Assas

 

NOM : église Saint-Martial d’Assas.

TYPE : église castrale, puis paroissiale.

STYLE : art roman languedocien.

CULTE : catholique.

VOCABLE : Saint-Martial (évêque de Limoges).

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIIème, XIIIème XVIIème et XIXème siècles (première citation de l’église dans des textes en 1288).

ÉTAT DE CONSERVATION : l’église fut modifiée aux XIIIème, XVIIème et XIXème siècles.

PROTECTION : classement par arrêté sur la liste des Monuments Historique du 29 décembre 1987.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

VILLE : Assas.

DÉPARTEMENT : Hérault.

RÉGION : Occitanie.

LOCALISATION

L’église Saint-Martial d’Assas

L’église Saint-Martial est une église catholique située à Assas, dans le département de l’Hérault, en région Occitanie.

ASSAS

Assas est une commune française située dans le nord-est du département de l’Hérault, à 15,7 kilomètres au nord de Montpellier (sources Google Maps).

La cité d’Assas est exposée à un climat méditerranéen. Elle est drainée par le « Salaison », le ruisseau de « Cassagnoles », et par deux autres cours d’eau. La végétation est variée. On y trouve de la garrigue, des prairies, des vignes et de la forêt méditerranéenne.

En 2022, la commune comptait 430 habitants, les Assadines et les Assadins.

LES REMPARTS ET LE VILLAGE

LE CHÂTEAU

Il date du XVIIIème siècle. Il est attribué à l’architecte Jean-Antoine Giral (1713-1787). Il fut érigé entre 1759 et 1760, sur les ruines du château féodal. L’édifice est, pour diverses parties, classé et inscrit au titre des Monuments Historiques.

BALADES HÉRAULTAISES

Minerve, cité cathare, le château de Puisserguier, l’église Saint André de Montagnac, la collégiale Saint-Étienne de Capestang, l’Abbaye de Vignogoul, le Château de Capestang, l’abbaye de Gellone, l’Abbaye Sainte Marie de Valmagne, la Cathédrale Saint Nazaire et Saint Celse de Béziers, la chapelle Saint-Hippolyte de Loupian, l’église Sainte Cécile de Loupian, l’église de Saint-Jean de Buèges, l’église Notre-Dame de Pegairolles de Buèges, l’église Saint-André de Buèges, l’église Saint-Félix-de-Gérone de Claret, l’église Saint-Julien et Sainte Basilisse de Baillargues, l’église Saint-Martial d’Assas, l’église Saint-Martin de Londres, l’église Saint-Michel de Gusargues, l’église Saint-Pierre de Montbazin, l’église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Cuculles, l’église de l’Exaltation-de-la-Sainte-Croix de Quintillargues.

HISTORIQUE

MOYEN ÂGE

Au cours de cette période, l’église Saint-Martial fut mentionnée dans divers actes. Elle fut insérée dans l’enceinte du château et devint sa chapelle castrale. Elle était ouverte sur le village au Sud, et sur le château à l’Ouest et au Nord.

Elle a coexisté avec l’église Saint Julien jusqu’à la destruction de celle-ci. De nombreux seigneurs du pays y furent inhumés.

L’histoire d’Assas est ancestrale. En effet, au XIème siècle, un château féodal (aujourd’hui disparu), une église et des remparts y existaient déjà. Mais rien ne raconte l’histoire de ce château, ni du village autour de cette époque. Le 1er document mentionnant Assas remonte à 1103.

En ce temps-là, le seigneur d’Assas (du nom de Rostagnus de Arsads) dépendait du comte de Melgueil.

En 1215, après la Croisade des Albigeois, le pape Innocent III transféra le comté de Melgueil, dont Assas, à l’évêque de Maguelone.

RENAISSANCE

Au XVème siècle

En 1486, Rostang d’Assas, le dernier seigneur du nom, vendit à Guillaume de Bonnail (un riche marchand de Montpellier) la moitié de la seigneurie d’Assas dont il était coseigneur. L’acquéreur reconnut l’évêque de Maguelonne comme suzerain, et l’indemnisa du droit de mutation.

Guillaume II succéda à son père, et légua ses terres à son fils Gaspard (lui substituant, en cas de décès prématuré, son neveu Jacques de Salomon, docteur en médecine).

Au XVIIème siècle

Afin d’éviter que l’édifice ne tombe en ruine, des maçons venus de Montpellier réalisèrent des travaux sur l’édifice, par l’intermédiaire de baux à « prix-faits » établis en 1685 et 1698. Mais comme depuis 1698 la voûte menaçait toujours de s’effondrer, les paroissiens durent en 1741 effectuer de nouvelles réparations.

LA RÉVOLUTION

Au XVIIIème siècle

En 1756, Assas devint le siège d’un archiprêtré et rassemblait 10 paroisses.

Lors de la Révolution Française (de 1793 à 1796), le culte fut interrompu.

En 1796, l’église et le presbytère furent vendus à deux légistes de Montpellier.

Jean-Jacques (fils de Jacques, conseiller du roi et mort célibataire en 1810, à Saint-Germain-en-Laye) fut le dernier seigneur d’Assas, chassé par la Révolution.

Pendant cette « tourmente » révolutionnaire, des gens de Baillarguet et Montferrier (deux communes voisines) tentèrent de s’emparer du seigneur d’Assas, qui réussit à leur échapper, défendu et protégé par les Assadins en reconnaissance de ses généreux bienfaits. Les deux tours Est du château furent détruites (sur leur faîte), ainsi que les armoiries sur la façade. L’église, le clocher, le presbytère, le château et divers autres biens furent saisis et déclarés biens nationaux.

En 1797, André Crépin Bouschet (de Montpellier) acquit tous les anciens biens religieux.

ÉPOQUE CONTEMPORAINE

XIXème siècle

En 1822, la commune rachètera 2000 francs l’église à Françoise de Grolée (la veuve Bouschet) et à sa fille Clotilde Gabrielle. Puis en 1861, le presbytère sera à son tour racheté.

En 1824-1825, l’église, décrite comme « un vieil édifice délabré et menaçant ruine », estimée à 2000 francs, sera acquise par la municipalité d’Assas.

Par la suite, la commune prendra les travaux en charge (en 1836, 1840, 1871, 1920).

XXème et XXIème siècle

Le 1er juillet 1970, on assiste, avec l’ouverture des frontières, à une arrivée massive de vins italiens sur le marché français, provoquant la contestation des maires de l’Hérault.

Le 2 février 1971, ces derniers occupent jour et nuit, pendant deux jours, le Pavillon populaire de Montpellier, sur lequel le maire d’Assas, Henri Moynier, hisse le drapeau de sa commune.

L’année suivante, ils font le serment, sur le drapeau d’Assas, de « rester unis pour soutenir totalement et de toutes leurs forces, la profession de l’agriculture, et en priorité la viticulture. Tous sont convaincus qu’en défendant le vin, ils travaillent pour une juste cause ». Chaque année, le 2 février, ils renouvelleront, dans une commune différente, « le serment d’Assas ». Ce qui sera encore fait en 2016.

Comme suite à la demande effectuée par le Conseil Municipal, l’église est classée Monument Historique, en partie en 1942, et dans sa totalité en décembre 1987.

L’ÉGLISE ROMANE SAINT-MARTIAL

L’église Saint-Martial d’Assas

L’église étant fermée à la visite le jour de notre venue, je n’ai pas pu prendre de photos de l’intérieur.

VUE GÉNÉRALE

LA FAÇADE D’ENTRÉE

L’entrée se fait au sud par un portail plein cintre, doté de colonnes latérales à chapiteaux.

La porte méridionale est surmontée d’un beau tympan, composé d’une résille de pierre finement ajourée. La porte est flanquée par deux colonnes, rehaussées, à leur base, d’un double anneau torique et, à leur sommet, d’un chapiteau sculpté composé de motifs végétaux.

LE PORTAIL

Il se distingue par son archivolte torique, son tympan avec plaques de stuc rapportées élaborées en canevas (résille).

Les chapiteaux affichent des figures végétales.

LE CHEVET

Le chevet, édifié sur un soubassement en moellon, est bâti en pierre de taille de qualité et surmonté d’une corniche moulurée.

La fenêtre absidiale est dotée de deux colonnes dominées par des chapiteaux sculptés, embellis de motifs végétaux, qui soutiennent un archivolte torique (arc en forme de boudin).

Ces deux colonnettes sont ornées, à leur base, d’un double anneau torique et, à leur sommet, d’un chapiteau sculpté, chacun décoré d’un visage et de motifs végétaux.

LA MAÇONNERIE

En architecture, le mot appareil (opus en latin) désigne la façon dont les moellons, les pierres de taille ou les briques sont assemblés dans la maçonnerie. On trouve aussi : petit, moyen et grand appareils.

La pierre de taille est une pierre naturelle dont toutes les faces sont dressées, alors que la pierre dite à « Bossages » présente une face non taillée, donnant ainsi au mur un aspect brut.

Trou de boulin : aménagement quadrangulaire de quelques dizaines de centimètres de côté, dans la paroi d’une maçonnerie, destiné à recevoir un boulin, une pièce de bois horizontale supportant un échafaudage fixé dans la structure.

LE CLOCHER

Dans la partie méridionale de l’église, à l’extérieur de la nef et au sommet d’une tour, on distingue la présence d’un petit clocher carré accolé à l’édifice.

LE CALVAIRE

SAINT-MARTIAL

Saint Martial de Limoges – Église Saint-Jean de Patmos – Evêque de Limoges (IIIème siècle)

En latin, Martial signifie « guerrier ». Il s’agit d’une référence latine à Mars (Dieu gréco-romain de la guerre et de l’agriculture).

Martial de Limoges (« ou Saint Martial »), également appelé l’« apôtre des Gaules », ou l’ « apôtre d’Aquitaine », fut, selon la tradition, le premier évêque de Limoges.

D’après le témoignage de Grégoire de Tours , Martial faisait partie du groupe de moines envoyés comme évêques par le pape, autour de 250, pour évangéliser la Gaule au temps de la persécution des Chrétiens par l’Empereur romain Trajan Dèce : Trophime à Arles, Paul à Narbonne, Saturnin à Toulouse, Denis à Paris, Gatien à Tours, Austremoine en Auvergne, et donc Martial dans le Limousin…

Les observations écrites les plus anciennes concernant Martial de Limoges remontent au début du Moyen Âge. Sidoine Apollinaire (évêque de Clermont au Vème siècle) attesta qu’« Augustoritum » (nom latin de Limoges) reçut Martial comme évêque.

Une première biographie de Martial, intitulée « vita antiquior » (Vie primitive), fut rédigée au VIIIème siècle par un membre du clergé limousin qui développa le récit de Grégoire de Tours .

NAISSANCE

Martial est né en Orient, probablement vers la fin du IIIème siècle de notre ère, et mort à « Augustoritum » (Limoges) au cours de ce même siècle.

SA VIE

On sait de Saint-Martial qu’il fut Evêque de Limoges dans la seconde partie du IIIème siècle.

Les traditions et les légendes le concernant convergent sur de nombreux points ; son parcours a donné lieu à deux versions nettement différentes :

1 – en 994, le miracle de la guérison du « mal des ardents » lui fut attribué.

2 – « Adémar de Chabannes » (le prédicateur de Saint-Martial de Limoges, l’un des moines les mieux connus du XIème siècle, chroniqueur et compositeur franc du Moyen Âge, de l’abbaye Saint-Martial de Limoges) rédigea une légende qui ramenait chronologiquement Martial de Limoges à l’époque des apôtres.

Église Saint-Martial de Rudelle, Lot

L’ERGOTISME OU LE « MAL DES ARDENTS »

Aux XIème et XIIème siècles, une épidémie, « le mal des Ardents », frappa l’Europe (cette infection donnait aux malades l’impression d’être brûlés vifs, et gangrénait rapidement leurs membres qui, sans hémorragie, se séparaient du reste de leur corps). On vint alors de partout sur les reliques des Saints pour demander leur protection.

L’ergotisme était une maladie impactant l’homme ou les animaux herbivores. Elle provenait d’une intoxication par ingestion d’alcaloïdes produits par l’ergot du seigle (Claviceps purpurea), ou d’autres espèces du genre Claviceps. Ces champignons parasitaient notamment le seigle, mais aussi d’autres céréales, ainsi que des graminées fourragères (utilisées pour l’alimentation animale, sous forme de pâturage, foin ou ensilage).

Au Moyen Âge, l’ergotisme était connu sous les noms de « feu de Saint Antoine », « feu de Saint Martial », « mal des ardents », « peste de feu », « feu sacré », ou encore « feu d’enfer ». Le malade infecté avait l’impression d’être dévoré de l’intérieur par de vives sensations de brûlures. Celui-ci, que la gangrène des extrémités tuait ou transformait en « démembré », était appelé égrotant, et spécialement pris en charge par l’ordre des Antonins.

Lire : l’abbaye Saint-Antoine, à Saint-Antoine l’Abbaye

Dès le haut Moyen Age, certains des miracles de Saint-Martial en firent un protecteur. Aux alentours de l’an mil, et en particulier à l’époque d’Adémar de Chabannes, il devint, grâce au miracle de 994, défenseur de la paix et de tout le peuple aquitain. Son abbaye se transforma en un véritable lieu de pouvoir.

SON TOMBEAU MIS AU JOUR…

Dans les années 1960, à Limoges, lors du creusement d’un parking souterrain sous la place de la République, des fouilles furent réalisées sur l’emplacement de l’ancienne abbaye Saint-Martial. On découvrit, dans les vestiges d’une crypte, un tombeau attribué à Saint-Martial ainsi qu’une mosaïque du Haut-Empire, témoignant de l’importance du personnage inhumé.

LE CULTE

Reconnu comme l’évangélisateur du Limousin et comme le fondateur du siège épiscopal de Limoges, Saint-Martial est un des Saints les plus populaires de l’Aquitaine. Aujourd’hui encore, vingt-trois villages portent son nom, et de nombreuses paroisses lui sont dédiées ; elles se trouvent spécialement dans le Limousin, et aussi en Aquitaine.

De nos jours, la dévotion au Saint Evêque de Limoges demeure vivante et populaire. En témoigne chaque année la fête des « Ostensions » (vénération de ses reliques), qui attire de nombreux pèlerins et touristes.

HÉRALDIQUE

Le portrait et les initiales de Saint Martial apparaissent sur le blason de la ville de Limoges. 

Blason de la ville de Limoges

Il est également cité dans la devise de la ville, en occitan : « Dieus gart la vila e sent Marsals la gent » (Dieu garde la ville et Saint-Martial le peuple).


Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Assas_(H%C3%A9rault)

https://www.assas.fr/L_Eglise/43/D/1078/1004/A1

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martial_d%27Assas

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00103361/assas-eglise-paroissiale-saint-martial

https://fr.wikipedia.org/wiki/Martial_de_Limoges

https://www.limousin-medieval.com/saint-martial

https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1412/Saint-Martial-de-Limoges.html

https://www.lejourduseigneur.com/saint/saint-martial

 

 

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