Les guerres de Vendée – La bataille de Cholet
LES GUERRES DE VENDÉE
(1793-1796)
LA BATAILLE DE CHOLET
(Le 17 octobre 1793)
2ème bataille de Cholet
SOMMAIRE
– Lire : Des origines à l’étincelle
– Lire : La Vendée triomphante
– Lire : L’apogée
-Lire : La chute
-Lire : Le sursaut
– Lire : L’anéantissement
ÉVÉNEMENTS ANTÉRIEURS
OCTOBRE
– Le 1er : le général républicain Jean Léchelle (1760-1793) remplace Jean-Antoine Rossignol (1759-1802) et devient commandant en chef à l’Ouest.
– Le 6 : Jean-Baptiste Kléber est victorieux à Saint-Symphorien.
– Le 11 : 2ème bataille de Châtillon.
Bataille indécise entre les forces républicaines commandées par Alexis François Chalbos, François-Joseph Westermann, René François Lecomte (né en 1764- 1793, mort lors de la bataille) et François Muller (1764-1818), face à l’Armée catholique et royale sous les ordres de Maurice Gigost d’Elbée, Louis de Lescure, Henri de La Rochejaquelein et Jean-Nicolas Stofflet. La ville sera mise à sac par Westermann.
– Le 12 : Charette de La Contrie s’empare de Noirmoutier.
– Le 15 : Bataille de La Tremblaye.
Victoire des forces républicaines commandées par Antoine Marie Bard (1759-1837), Armand-Michel Bacharetie de Beaupuy (1755-1796) et François Séverin Marceau-Desgraviers, face à l’armée catholique royale de Vendée placée sous les ordres des généraux « Blancs » Maurice Gigost d’Elbée, Louis de Lescure, Charles de Bonchamps, et Charles Augustin de Royrand (1731-1793).
Louis de Lescure est mortellement blessé lors de la bataille ; il succombera à ses blessures le 4 novembre 1793.
FORCES EN PRÉSENCE :
Pour les « Blancs » : 40 000 hommes.
COMMANDANTS : Maurice Gigost d’Elbée, Charles de Bonchamps, La Rochejaquelein, Charles Augustin de Royrand (1731-1793), Jean Nicolas Stofflet, Bernard de Marigny, François Jean Hervé Lyrot (1732-1793) et Piron de La Varenne (1755-1794).
Pour les « Bleus » :26 000 hommes.
COMMANDANTS : Jean Léchelle (1760-1793), Jean-Baptiste Kléber, Marceau-Desgraviers, Michel de Beaupuy (1755-1796), Nicolas Haxo, Louis Antoine Vimeux (1737-1814), Marc Scherb (1747-1838), Antoine Bard (1759-1837), Alexis Chalbos, François Muller (1764-1808) et François-Joseph Westermann.
PROLOGUE
Après avoir été battus deux jours auparavant à la bataille de la Tremblaye, les « Blancs », dépourvus de munitions et d’artillerie, considèrent qu’ils ne peuvent pas défendre Cholet et sont forcés de l’abandonner. Le 16, les « Bleus » de l’avant-garde de Beaupuy entrent dans la ville désertée et prennent position sur les hauteurs au nord de la cité. Mais c’est sans compter sur le retour inattendu de l’armée vendéenne qui revient en masse. Dans l’urgence, Kléber aligne ses forces pour l’affronter. Il dispose Louis Antoine Vimeux sur la droite de son dispositif, au centre Marceau et Scherb, à gauche Nicolas Haxo et Beaupuy ; enfin la division de Chalbos est placée en réserve.
DÉROULEMENT DE LA BATAILLE
Le 17, vers une heure de l’après-midi, les 40 000 hommes de l’armée vendéenne, avec à leur tête La Rochejaquelein, se ruent sur les lignes républicaines et chassent Haxo et Beaupuy de leurs positions, au nord de la ville. Alors que Stofflet charge les hommes de Vimeux, d’Elbée et Bonchamps attaquent Marceau. Les assauts sont furieux et acharnés. Les Vendéens mettent le feu aux genêts, et l’épaisse fumée qui s’en dégage masque les combats et entrave sérieusement les tirs de l’artillerie républicaine. Vimeux commence alors à faiblir, et Marceau doit se replier vers la ville. Kléber fait donc donner une partie de la réserve qui s’avance vers l’ennemi. Mais, à la vue des Vendéens qui arrivent inébranlables et en rangs serrés, les Républicains, terrifiés et paniqués, se dispersent et reculent en traversant Cholet dans la plus grande débandade.
Le désordre règne aussi parmi les forces vendéennes. Kléber, qui s’en est aperçu, contre-attaque le flanc droit de l’ennemi et le repousse. Soudainement revigorés, les Républicains reprennent le dessus. Les Vendéens, qui croient à l’arrivée d’une nouvelle armée des « Bleus », amorcent alors une retraite et prennent la fuite.
Au centre de son dispositif, Marceau a disposé son artillerie cachée derrière ses troupes. Alors que les Vendéens se ruent à l’assaut, il ordonne à ses fantassins de reculer, dévoilant ainsi à l’ultime moment ses canons. La canonnade sera intense et la mitraille provoquera un véritable massacre parmi les lignes avancées royalistes. D’Elbée et Bonchamps, croyant la victoire encore possible, tenteront de leur prêter main-forte, mais en vain. Cernés par l’ennemi, repoussés et acculés, ils tomberont presque en même temps, grièvement blessés.
A ce moment, la déroute devient générale pour les « Blancs ». Emportant leurs chefs blessés avec eux, les Vendéens refluent vers Beaupréau, aux cris répétés de : « à la Loire » !
Dès le lendemain, Westermann apprend que les Vendéens ont traversé la Loire à Saint-Florent-le-Vieil. A l’issue de cette retraite, 4 ou 5000 prisonniers seront épargnés de la mort grâce à la générosité de Bonchamps. Le grand chef vendéen restera célèbre pour son fameux « Pardon de Bonchamps »
– Le 18 : entre 60 000 à 100 000 Vendéens passent la Loire. Mort de Bonchamps.
– Le 20, c’est le début de la « Virée de Galerne ». Henri de La Rochejaquelein est nommé général en chef en remplacement de Maurice Gigost d’Elbée, blessé le 17 lors de la bataille de Cholet.
PERTES HUMAINES
Pour les « Blancs » :7000 à 8000 morts ou blessés.
Pour les « Bleus » :2000 à 4000 morts ou blessés.
LA MORT ET LE « PARDON DE BONCHAMPS »
LA MORT DE D’ELBEE
Maurice Gigost d’Elbée est transporté tout d’abord à Beaupréau, puis le 2 ou 3 novembre, il est déplacé sur un brancard à Noirmoutier, où il est accueilli en grande pompe par la population fidèle à Charrette de La Contrie. En raison de son état jugé grave, il est logé dans une maison avec son épouse. Le 2 janvier 1794, les « Bleus » se lancent à l’assaut de l’île. Les Vendéens sont battus et les troupes républicaines se rendent maîtres de la ville. D’Elbée et d’autres chefs vendéens sont arrêtés. Dans la foulée, les « Bleus » font prisonniers 1200 paysans, femmes et enfants ; tous sont entassés dans l’église. A la cadence infernale de 60 par 60, ils sont amenés à l’extérieur de l’édifice religieux et mis à mort. D’Elbée, lui, est traduit devant une commission militaire qui le condamne à être exécuté. Il est fusillé séance tenante, le 9 janvier, sur la place publique de Noirmoutier. On l’amena dans un fauteuil pour accomplir la sentence, ses quatorze blessures ne lui permettant pas de se tenir debout. Son cadavre sera balancé dans les douves du château et ne sera jamais retrouvé…
Après son exécution, le siège fut récupéré par sa famille, et sera conservé précieusement jusqu’en 1975 dans la demeure du marquis Charles Maurice d’Elbée. Il en fera don au musée de Noirmoutier, alors en construction ; il est depuis exposé dans une salle du château de Noirmoutier.
LE MOUCHOIR ROUGE DE CHOLET
Par temps de paix ou de guerre, le vêtement du soldat vendéen est sensiblement le même : la veste est ronde, la culotte large, et la tête est coiffée d’un immense chapeau de feutre. Ce dernier peut atteindre deux pieds de diamètre. Le fantassin le relève sur le devant, pour y agrafer la cocarde et pour pouvoir ajuster plus facilement son tir. Sur son dos il transporte un havresac. La panoplie ne serait pas complète sans le célèbre mouchoir de Cholet.
LE CLIN D’ŒIL !
Étrange comportement de la part de ces hommes robustes et endurcis à la fatigue. Ils redoutent le prêtre et le sorcier,observent une religiosité bienveillante lors des messes et contemplent avec attention la grande pierre mystérieuse qui se dresse dans les bruyères. Dans un même élan, tous ces braves se rassemblent au son du tocsin. Ils quittent leurs champs, remplissent leurs musettes de pain pour trois ou quatre jours, pas plus, et prennent la route pour aller au combat. Ils portent leurs chapelets autour du cou, arborent un crucifix sur la poitrine ou l’image d’un saint vénéré. Certains cousent sur leurs vêtements un Sacré-Cœur en laine rouge. D’autres décorent leurs chapeaux de cocardes blanches, vertes ou rouges, de papiers de couleurs variées, ou de plumes et de rubans.
Ces textes sont très intéressants. En ce qui concerne de BONCHAMPS il est dit qu’il était coutumier du fait : il avait déjà donné son pardon sur le parvis de l’Eglise de Saint-Pierre de CHEMILLE après la bataille de CHEMILLE qui avait fait 6000 morts., ce qui est décrit dans l’église. C’était avant la bataille de CHOLET. Peut-on relier ces événements ?
En ce qui me concerne je suis propriétaire d’une petite ferme, essentiellement en torchis, qui s’appelle MAUNIT. Les Soeurs de Bonsecours m’ont dit en 1962 qu’elles en étaient propriétaires avant la révolution et qu’elles y venaient faire la classe, ce qu’elles ont continué après la révolution. J’ai connu la présence de supports en tuiles pour placer des torches dans une pièce. Elles également m’ont dit que de CHARETTE s’y était réfugié après avoir été défait par les Bleus à CHOLET . A-t-on quelque chose qui s’y rapporte ? Ce qui signifierait aussi que de CHARETTE était également à CHOLET.Cordialement