Le château de Carew, au Pays de Galles

LES TÉMOINS DU PASSÉ

Armoiries du Pays de Galles

LE CHÂTEAU DE CAREW, AU PAYS DE GALLES

Le château de Carew

TYPE : château fort.

STYLE : architecture médiévale normande et Tudor.

NOM COURANT : Carew Castel.

ÉPOQUE : féodale.

PÉRIODE : Moyen Âge.

ANNÉE DE CONSTRUCTION : 1270

HAUTEUR : jusqu’à 15 mètres (49 pieds)

PROPRIÉTAIRE INITIAL : Nicolas de Carew (mort en 1297).

Armoiries de la famille Carew

PROPRIÉTAIRE ACTUEL : famille Carew.

ÉTAT DE CONSERVATION : ruines, vestiges ; partiellement restauré. Depuis 1984, CADW finance une part importante de la restauration effectuée par le Parc national côtier du Pembrokeshire.

BÂTIMENT CLASSE : grade 1 le 14 mai 1970.

Au Royaume-Uni, le terme « listed building » (littéralement « monument classé ») désigne un édifice reconnu et protégé pour son aspect historique, architectural ou culturel exceptionnel.

En Angleterre et au pays de Galles, le classement se fait comme suit, par ordre décroissant d’« importance » et de difficulté à obtenir une autorisation de travaux :

Grade I : édifices d’un intérêt exceptionnel.

Grade II* : édifices particulièrement importants ou d’un intérêt spécial.

Grade II : édifices d’intérêt spécial.

PROTECTION : le château est actuellement géré par CADW (division de l’environnement historique du gouvernement gallois, responsable de l’entretien et de la protection des bâtiments historiques du Pays de Galles).

CADW (conserver, garder en gallois) est un organisme public semi-autonome créé en 1984, qui a son siège à Nantgarw, près de Cardiff. Il a pour mission de protéger, conserver et mettre en valeur le patrimoine du Pays de Galles.

COMTE : le Pembrokeshire.

Le Pembrokeshire (appellation anglaise), ou Sir Benfro (appellation galloise, littéralement, le « comté de Penfro »), est un comté situé dans le sud-ouest du Pays de Galles. Son centre administratif est la ville de Haverfordwest. C’est l’agglomération la plus peuplée du Comté ; en 2011, sa population s’élevait à 13 547 habitants.

C’est le comté le plus occidental du Pays de Galles, sur les bords de la mer d’Irlande. On y trouve de nombreux dolmens et mégalithes préhistoriques, mais aussi des croix de pierre de la chrétienté celtique.

Croix celique

La capitale du Pembrokeshire a été transférée à Haverfordwest. Les villes principales sont Fishguard, Milford Haven, Saint David’s.

VILLE : Carew

NATION : Pays de Galles.

PAYS : Royaume-Uni.

LOCALISATION

Le château de Carew

Le château de Carew (en gallois : Castell Caeriw) est un château de la paroisse civile de Carew, dans le Pembrokeshire. La famille Carew tire son nom de ce site ; elle possède le château depuis plus de 900 ans.

La paroisse civile (en anglais : « civil parish ») est une subdivision territoriale de base de l’Angleterre et de l’Écosse, au Royaume-Uni.

L’édifice se dresse sur une falaise calcaire dominant l’anse de Carew (une partie de l’estuaire marémoteur qui constitue la voie navigable de Milford Haven).

CAREW

Le château de Carew

Carew (en anglais), ou « Caeriw » (en gallois), est un village et une communauté du Pembrokeshire, au Pays de Galles.

Au pays de Galles, une communauté (« cymuned » en gallois, et « community » en anglais) est, depuis 1996, un échelon administratif local inférieur à une zone principale, genre de territoire prenant la forme d’un comté ou d’un borough de comté.

Un « county borough », traduit en français par « borough de comté », désigne un « borough » ou une cité indépendante de l’administration d’un conseil de comté (county council).

Carew est situé dans le sud du Pembrokeshire, sur un bras de l’estuaire de Milford Haven, à 6 km au nord-est de la ville de Pembroke, et à 15 km au nord-ouest de Haverfordwest, le chef-lieu du Pembrokeshire.

La communauté de Carew comprend aussi les villages et hameaux de Carew Cheriton, Carew Newton, Milton, Redberth, Sageston, West Williamston et Whitehill.

En 2021, sa population s’élevait à 1534 habitants.

HISTORIQUE

Le château de Carew

CAREW, DU FIN FOND DES ÂGES !

Dès les temps les plus éloignés, le site devait avoir une importance stratégique primordiale. Des fouilles récentes dans la zone extérieure ont mis au jour plusieurs murs défensifs d’un fort de l’âge du fer.

LES TEMPS RECULES DU MOYEN ÂGE…

L’origine du castel normand provient d’un donjon en pierre construit par Gerald de Windsor vers 1100. Gerald fut désigné châtelain du château de Pembroke par Arnulf de Montgomery, au cours de la première invasion normande du Pembrokeshire.

Vers 1095, il épousa Nest ferch Rhys, princesse de Deheubarth (née vers 1085, morte avant 1136). En guise de dot, Nest apporta le manoir de Carew, et Gerald édifia son propre château normand. A l’origine, les murs extérieurs étaient en bois, et seul le donjon était en pierre. Celui-ci existe toujours sous le nom de « Vieille Tour ».

William, le fils de Gérald, prit le nom de « de Carew ». Au milieu du XIIème siècle, il bâtit une enceinte de pierre autour du donjon d’origine, et à l’intérieur, une « grande salle ».

L’architecture actuelle, qui affiche des hauts remparts et une série de pièces et de salles, fut réalisée vers 1270 par Nicholas de Carew. La composition de cette structure reprend le modèle des châteaux édouardiens du nord du Pays de Galles (Anneau de fer d’Edouard 1er d’Angleterre). À cette époque, la cour extérieure était également entourée de murs.

L’ÉPOQUE TUDOR, ET LA GUERRE DES DEUX ROSES…

LA GUERRE DES DEUX ROSES

La Guerre des Deux Roses fut une guerre civile menée pour le contrôle du trône d’Angleterre. Elle eut lieu du milieu à la fin du XVème siècle, entre les partisans de deux branches cadettes rivales de la maison royale des Plantagenêt : les Lancaster (rose rouge), et les York (rose blanche).

Les affrontements décimeront les lignées masculines des deux dynasties. L’issue de ce conflit conduira la famille Tudor à monter sur le trône d’Angleterre.

Ce fut une période difficile pour les de Carew car ils furent contraints d’hypothéquer le château, notamment après la Peste noire (de 1346 à 1353). L’édifice fut acquis par Rhys ap Thomas (né en 1449 et mort en 1525). Celui-ci changea stratégiquement de camp pour aller se ranger aux côtés d’Henri VII, juste avant la bataille de Bosworth (le 22 août 1485). Ce qui fit sa fortune : il fut récompensé par l’octroi de fiefs et un titre de chevalier.

Henry VII Tudor

A la fin du XVème siècle, Rhys ap Thomas agrandit le château dans lequel il fit construire de somptueux appartements d’influence Tudor (une porte intérieure est décorée de trois blasons : ceux d’Henri VII, de son fils Arthur, et de Catherine d’Aragon, la femme d’Arthur).

Mais cette allégeance se détériora. Rhys ap Gruffudd, le petit-fils de Rhys ap Thomas, tomba en disgrâce et fut exécuté en 1531 par Henri VIII pour trahison. Le château revint alors à la couronne.

En 1558, il fut acquis par Sir John Perrot (un Lord Deputy d’Irlande), qui réalisa les dernières retouches du château. Perrot reconstruisit les murs nord et y installa de nombreuses pièces domestiques.

LA GUERRE CIVILE

Par la suite, Perrot tomba en disgrâce. Emprisonné dans la Tour de Londres, il mourut en 1592. Le château revint de nouveau à la couronne. Il fut finalement acquis par la famille de Carew en 1607. Pendant la guerre civile, les royalistes fortifièrent le château, alors que le sud du Pembrokeshire était fermement parlementaire.

La Première révolution anglaise (« the English Civil War » pour les historiens britanniques), également appelée « Grande Rébellion », se déroula sous le règne de Charles Ier, de 1642 à 1651. Elle eut pour conséquence le jugement, puis l’exécution du roi Charles Ier, le 30 janvier 1649 à Whitehall, près de Westminster. La monarchie fut abolie et une « République », appelée Commonwealth d’Angleterre, fut instaurée avec Oliver Cromwell (25 avril 1599-3 septembre 1658) à sa tête.

Portrait d’Oliver Cromwell par Samuel Cooper.

Les historiens divisent souvent le conflit en deux ou trois guerres distinctes. Celles-ci s’étendirent sur la totalité du royaume d’Angleterre (y compris le Pays Galles). Les conflits concernaient également des guerres avec l’Écosse et l’Irlande, et des guerres civiles internes. Ces belligérances, qui se déroulèrent dans les trois pays, sont connues sous le nom de « Guerres des trois royaumes ».

Les Guerres des Trois Royaumes sont, sous Charles Ier, une série de conflits imbriqués qui se sont déroulés entre 1639 et 1653 dans les royaumes d’Angleterre, d’Écosse et d’Irlande.

Elles comprennent les Guerres des évêques (de 1639 à 1640), la Première Guerre civile anglaise (de 1642 à 1646), la Deuxième guerre civile anglaise (de 1648 à 1649), les Guerres confédérées irlandaises (de 1642 à 1649), la Conquête cromwellienne de l’Irlande de 1649 à 1653), et la Guerre Anglo-écossaise (de 1650-1652).

Après avoir changé trois fois de mains, le mur sud fut démoli pour que le château ne soit plus utilisable par les Royalistes. À la Restauration, l’édifice fut restitué aux de Carew, qui occuperont l’aile Est jusqu’en 1686.

Le château fut ensuite délaissé et tomba dans l’oubli. Une grande partie de la structure fut dépouillée de ses pierres (construction des habitations et du four à chaux).

LE MOULIN A MARÉE DE CAREW

C’est le seul moulin à marée restauré du Pays de Galles. Les origines du moulin ne sont pas précises, mais des attestations suggèrent qu’un moulin existait sur le site en 1542. On l’appelle souvent le « moulin français ». Il est fort probable que cela puisse provenir de l’utilisation de meules dites « françaises ». Les murs de la chaussée et les vannes furent restaurés par Sir John Carew vers 1615. L’une des roues du moulin est datée de 1801. Son exploitation prit fin en 1937, et le bâtiment tomba à l’abandon.

CASTEL CAREW

Le château de Carew

VUE GÉNÉRALE

Le château se dresse sur une falaise calcaire dominant l’anse de Carew (une partie de l’estuaire marémoteur qui constitue la voie navigable de Milford Haven).

L’édifice actuel, qui a remplacé un donjon en pierre primitif, est construit presque entièrement en calcaire carbonifère local ; à l’exception de certains éléments architecturaux Tudor, tels que les encadrements de fenêtres, qui sont fabriqués en pierre importée des « Cotswolds » (la pierre de Cotswold est un calcaire oolithique jaune du Jurassique. Ce calcaire est riche en fossiles, notamment en oursins fossilisés).

LES TOURS ET LES REMPARTS

Bien qu’il s’agisse à l’origine d’un château fort normand, le bâtiment affiche un assortiment de styles architecturaux apportés au fil des modifications de sa structure au cours des siècles.

La façade du château comportait trois tours en forme de D et des murs crénelés. L’arrière du château possède encore deux grandes tours rondes. Au XVIème siècle, le mur défensif nord fut transformé en une rangée de maisons Tudor dotées de fenêtres décorées, et une longue galerie.

LA TOUR DE LA CHAPELLE

L’INTÉRIEUR

Dans la cour extérieure, on découvre des terrassements construits par les défenseurs royalistes pendant la Première Révolution anglaise, dans les années 1640.

L’entrée de la cour intérieure s’effectuait par un fossé sec où se trouvait une barbacane et une guérite.

LA LÉGENDE DU SINGE DE CAREW  

Le château de Carew

Au bord d’une rivière s’élève une forteresse de pierre, le château de Carew. Cette fière bâtisse est le reflet d’une époque passée, colossale et figée dans le temps. Entre ses murs, les nuits d’orage, lorsque la pluie ruisselle et que le vent rugit, on raconte qu’un autre son s’ajoute au hurlement de la tempête. Un hurlement irréel, qui n’appartient pas à ce pays, ni à ce royaume des mortels…

Au XVIIème siècle, Carew était la demeure d’un seigneur, l’explorateur Sir Roland Rhys. Celui-ci maintenait de force, dans la tour nord-ouest, un macaque de Barbarie arraché de son habitat dans les régions septentrionales de l’Afrique. L’animal avait été capturé, à moitié fou, lors d’un naufrage contre les rochers, au large de la côte du Pembrokeshire. Rhys, au comble de la méchanceté, l’avait enchaîné pour se distraire. 

Cet homme cruel et féroce avait un penchant pour les actes démoniaques envers ceux qui osaient entrer dans les murs de son château. Ces actes étaient généralement exécutés par son singe de compagnie. 

Par Berthold Werner, CC BY-SA 3.0, macaque de Gilbraltar

Désormais dressé par Sir Roland, le singe suivait sans hésitation chacun de ses ordres. Tous ceux qui avaient subi les dommages de l’animal suggéraient qu’il y avait énormément de joie malveillante dans les yeux du primate, lorsqu’il exécutait les souhaits les plus diaboliques de son maître. 

Une nuit fatidique d’orage, alors que des nuages ​​noirs s’amoncelaient et que le tonnerre grondait, on frappa à la porte de Sir Roland. Fou de colère, il alla répondre à cette intrusion importune et tardive. Debout devant lui, enveloppé par la nuit et trempé par la pluie battante, se tenait Horowitz, un marchand local, un commerçant flamand. 

Perplexe et furieux de ce réveil malvenu, Sir Roland exigea une explication. Horowitz lui fit part de son inquiétude : cet homme emprunté et consterné venait accuser le fils du seigneur d’être venu jusque chez lui pour violer sa fille. Sir Roland se moqua, ne croyant pas que son fils puisse être épris de la fille d’un humble marchand. 

D’un geste dédaigneux de la main (comme s’il chassait une mouche gênante), Sir Roland renvoya le commerçant ; mais celui-ci insista pour plaider sa cause. Contrarié par cette tentative d’attentat contre sa personne, Rhys jeta Horowitz à terre et poussa un cri, faisant sortir son singe de l’ombre. Écumant de rage, il desserra les chaînes du primate et le lança sur le marchand terrifié. Proche de la mort, Horowitz réussit à s’en délivrer. Mais, affaibli pour avoir perdu beaucoup de sang, il tenta de s’enfuir avec difficulté et s’écroula, à demi-conscient. Entre les éclairs et les coups de tonnerre, les rires cruels mêlés aux cris de douleur résonnèrent dans la nuit. 

Par I, ArtMechanic, CC BY-SA 3.0, macaque berbère

Horowitz fut traîné sur un lit par les serviteurs de Sir Roland pour que l’on soigne ses graves blessures. Alors qu’il gisait étendu et meurtri, il prononça quelques mots… 

« Sois maudit, Roland. Sois maudit de subir le même sort que moi… ». 

Il s’endormit profondément peu après, en rêvant de vengeance.

Soudain, il se réveilla brusquement au son d’un hurlement comme il n’en avait jamais entendu, suivi de cris d’angoisse. Se traînant hors de son lit, il rampa vers les cris. En arrivant sur place, il n’en crut pas ses yeux. Devant lui, Sir Roland gisait là sans vie. Et dans la grande cheminée, brûlant comme dans les flammes de l’enfer, gisait le macaque. La malédiction d’Horowitz s’était réalisée ; le singe et son maître étaient morts. 

Cette nuit-là, blessé et effrayé, Horowitz s’enfuit du château pour ne plus jamais y revenir. 

Depuis cette nuit fatidique, le château resta fier et flamboyant. On raconte que les nuits d’orage, au milieu des pluies cinglantes, des coups de tonnerre, des éclairs déchirant le ciel, et du vacarme, un autre bruit se fait entendre : les hurlements du fantôme du singe, qui erre toujours dans les jardins du château, attendant un nouveau maître et un prochain méfait à accomplir…


Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pembroke_(pays_de_Galles)

https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Carew_Castle?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Paroisse_civile_(Grande-Bretagne)

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Carew

https://www-bluestonewales-com.translate.goog/discover/history-and-culture/scariest-stories-from-haunted-pembrokeshire/the-carew-ape?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

 

 

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