La Guerre de Sécession – La bataille de Williamsburg
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
LA BATAILLE
DE WILLIAMSBURG
Ou de
FORT MAGRUDER
(Le 5 mai 1862)
SOMMAIRE
Celui qui le remplacera se nomme Robert E. Lee. Ce dernier prendra le commandement de l’Armée de Virginie du Nord pour ne plus jamais le quitter.
Lire :
« Le Sud défend sa capitale ».
« La bataille de Seven Pines ».
« La bataille de Beaver Dam Creek ».
« La bataille de Gaines’s Mill ».
« La bataille de Malvern Hill ».
« Mon objectif suprême dans ce conflit est de sauver l’Union et non de protéger ou de détruire l’esclavage. Si je pouvais arriver à mes fins sans émanciper le moindre esclave, je le ferais, si je pouvais sauver l’Union en libérant tous les esclaves, je le ferais, et si je devais n’en émanciper qu’une partie sans toucher au sort des autres, je le ferais aussi ». Abraham Lincoln « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
SITUATION : la Péninsule est située entre les rivières York et James, de Fort Monroe jusqu’à Richmond (Virginie).
Au cours de la Guerre de Sécession, au printemps et en été 1862, la Campagne de la Péninsule fut une offensive de grande envergure de l’Armée de l’Union, contre la capitale confédérée, Richmond.
Témoignage cité par Shelby Foote « La guerre de Sécession », de Ken Burns.
&
CAMPAGNE DE LA PÉNINSULE
(De mars à juillet 1862)
– Les 8 et 9 mars : bataille de Hampton Roads. Embouchure de la James River, Virginie. Issue de la bataille indécise.
– Du 5 avril au 4 mai : Siège de Yorktown, Virginie.
Bataille indécise entre l’armée de l’Union commandée par George Brinton McClellan (1826-1885), face aux forces confédérées placées sous les ordres des généraux Joseph Eggleston Johnston et John Bankhead Magruder (1807-1891).
– Le 5 mai : bataille de Williamsburg, dans les Comtés de York, de James City et à Williamsburg.
Victoire de l’armée de l’Union commandée par George Brinton McClellan (1826-1885), face aux forces confédérées placées sous les ordres des généraux Joseph Eggleston Johnston.
– Le 7 mai : bataille de Eltham’s Landing, Comté de New Kent, Virginie.
Bataille indécise entre l’armée de l’Union commandée par William Buel Franklin (1823-1903), face aux troupes confédérées placées sous les ordres des généraux Gustavus Woodson Smith 1821-1896) et William Henry Chase Whiting (1824-1865).
– le 15 mai : bataille de Drewry’s Bluff, Comté de Chesterfield, Virginie.
Victoire de l’armée confédérée.
– Le 27 mai : bataille de Hanover Court House, Comté de Hanover, Virginie.
Victoire de l’armée de l’Union.
– Du 31 mai au 1er juin : bataille de Seven Pines (aussi appelée bataille de Fair Oaks), Comté de Henrico, Virginie.
Bataille indécise entre l’armée de l’Union commandée par George Brinton McClellan (1826-1885), face aux forces confédérées placées sous les ordres des généraux Gustavus Woodson Smith 1821-1896) et Joseph Eggleston Johnston. Ce dernier sera blessé au cours de la bataille ; le commandement de l’armée incombera de facto au général Robert E. Lee.
La bataille de Seven Pines représente le point d’orgue de l’offensive de George B. McClellan en Virginie. Au soir du 1er juin 1862, l’armée du Potomac a atteint les faubourgs de Richmond.
« Je préfère affronter Lee plutôt que Johnston. Lee est plus prudent, moins audacieux et ne s’aventurera pas à m’attaquer ». McClellan se trompe lourdement. Lee va se montrer courageux, et déployer tout son talent et son génie. Il prendra des risques osés, défiant ainsi toutes les règles inscrites dans les manuels militaires. Son adversaire sera surpassé sur tous les plans. « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
RÉSUMÉ
La bataille de Williamsburg (aussi connue comme la bataille de Fort Magruder) a lieu le 5 mai 1862 dans le comté de York, le comté de James City, et à Williamsburg, lors de la Campagne de la Péninsule pendant la Guerre de Sécession.
Ce sera la première bataille rangée de la campagne péninsulaire, à laquelle près de 41 000 Nordistes et 32 000 Sudistes prendront part. L’issue de la bataille est indécise. Malgré tout, McClellan clamera sa victoire et la qualifiera de « Brillante victoire ».
Lorsque dans la nuit du 3 mai, sans s’y attendre, le général confédéré Joseph E. Johnston retire son armée Yorktown, le major-général de l’Union George B. McClellan est pris par surprise.
Il ne s’attendait pas à voir son adversaire reculer. Ce qui l’oblige à le poursuivre. Mais McClellan n’est pas préparé pour mettre sur pied dans l’urgence une poursuite immédiate.
Le 4 mai, il ordonne au brigadier-général George Stoneman de poursuivre, avec sa cavalerie, l’arrière-garde de Johnston. Dans le même temps, il envoie une grande partie de son armée, placée sous le commandement du brigadier-général Edwin V. Sumner, se lancer également à la poursuite de Johnston.
Pour tenter de stopper la retraite des Confédérés, McClellan ordonne à la division du brigadier-général William B. Franklin d’embarquer à bord de navires de transport sur la York River. L’objectif est de progresser en amont de la rivière pour pouvoir débarquer en cas de contre-attaque sudiste.
Le plan est assez cohérent, mais il va falloir deux jours à Franklin pour embarquer sa troupe et les fournitures sur les navires. Un temps bien trop long pour être efficace, si bien que les unités de renfort de William B. Franklin ne pourront, le 5 mai, prendre part la bataille de Williamsburg.
La division de Franklin, une fois débarquée, ne sera effective que le 7 mai pour participer à la bataille d’Eltham’s Landing.
ARMÉES EN PRÉSENCE
ARMÉE DU POTOMAC
(1861-1865)
Lorsqu’éclate la Guerre Civile en 1861, seule une partie de la Virginie fait sécession. Les comtés du Nord-Ouest décident de rester fidèles à l’Union (aujourd’hui l’État de Virginie-Occidentale). L’État du Maryland, bien qu’esclavagiste, demeure également dans l’Union. Ainsi, une grande partie du cours du Potomac et de son estuaire forment la frontière séparant l’Union des États confédérés. Les commandants : – Le brigadier – général Irvin McDowell : commandant de l’armée et Département du Nord-Est de Virginie, du 27 mai au 25 juillet 1861. – Le Major – général George McClellan : commandant de la Division militaire du Potomac, et plus tard, de l’armée et du ministère du Potomac, du 26 juillet 1861 au 9 Novembre 1862. – Le Major – général Ambrose Burnside : commandant de l’armée du Potomac du 9 novembre 1862 au 26 Janvier 1863. – Le Major – général Joseph Hooker : commandant du ministère et de l’armée du Potomac du 26 janvier au 28 juin 1863. – Le Major-général George Meade : commandant de l’armée du Potomac du 28 juin 1863 au 28 Juin 1865. – Le Major-général John G. Parke : a eu le commandement temporaire pendant les absences de Meade à quatre reprises au cours de cette période. – Le lieutenant – général Ulysses S. Grant : général en chef de toutes les armées de l’Union. Il a placé son quartier général dans l’armée du Potomac, et a fourni les directions opérationnelles à Meade de mai 1864 à avril 1865.
ARMÉE DE VIRGINIE DU NORD
(1861-1865)
Placée sous les ordres du général Robert E. Lee, cette armée se composait en majorité de soldats venant des États de Virginie, de Caroline Du Sud, de Caroline du Nord, et du Maryland. Certaines unités étaient issues d’États tels que l’Alabama, l’Arkansas, le Tennessee, et le Mississippi. L’armée de Virginie du Nord occupait une position stratégique. Placée en limite de la ligne de séparation avec les États frontaliers, elle bloquait tout accès à la terre sacrée de Virginie en faisant face aux États de l’Union et à l’armée nordiste du Potomac.
« Old Dominion, Mother of Presidents » 10ème État. Capitale : Richmond. Date d’Entrée dans l’Union : 25 juin 1788. – La Virginie est une des treize colonies fondatrices des États-Unis. Elle donnera quatre des cinq premiers présidents : Washington, Madison, Monroe et Jefferson. – C’est en 1584 que le navigateur anglais Walter Raleigh conçoit de coloniser l’Amérique du Nord et fonde la Virginie. – En 1607, un groupe de colons anglais, envoyé par le roi d’Angleterre James 1er, fonde la 1ère colonie anglaise permanente, Jamestown. – C’est en 1660 que l’esclavage, déjà pratiqué, est officialisé. – En 1784, la Virginie cède aux États-Unis les territoires au nord de l’Ohio pour le développement vers l’ouest, selon le système des townships. – Le 17 avril 1861, la Virginie, État esclavagiste, fait sécession et rallie la Confédération des États du Sud. La plupart des grandes batailles du théâtre oriental de la Guerre de Sécession se dérouleront sur son sol : Bull Run, Chancellorsville, Fredericksburg… Sa capitale, Richmond, tombe aux mains des Nordistes le 2 avril 1865 (peu de temps avant la reddition du général Robert E. Lee à Appomattox), avant d’être en grande partie incendiée et ravagée.
FORCES EN PRÉSENCE
POUR LES FÉDÉRAUX
Les forces nordistes, avec les 105 000 hommes de l’Armée du Potomac, sont sous les ordres du Major Général George Brinton McClellan (les forces nordistes de McClellan engagées au cours de la bataille s’élèvent à 40 768 hommes).
LES COMMANDANTS :
IIIème CORPS : général de brigade Samuel Peter Heintzelman (1805-1880).
IVème CORPS : général de brigade Erasmus Darwin Keyes (1810 -1895).
CAVALERIE : général de cavalerie George Stoneman, Jr. (1822-1894)).
ARTILLERIE : Général William Hays (1819-1875).
POUR LES CONFÉDÉRÉS
L’armée sudiste, avec les 60 000 hommes de l’Armée de Virginie du Nord, est sous les ordres du général Joseph Eggleston Johnston (les forces sudistes engagées au cours de la bataille s’élèvent à 31 823 hommes).
LES COMMANDANTS :
Corps du major-général James Longstreet (1821-1904) :
– Division du général de division James Longstreet.
– Division du général de brigade Richard Heron Anderson (1821-1879).
Corps du major-général John Bankhead Magruder (1807- 1871) :
– Division du général de brigade David Rumph Jones (1825-1863).
– Division du général de division Lafayette McLaws (1821-1897).
Corps du général de division Daniel Harvey Hill (1821-1889).
Cavalerie
Cavalerie du brigadier général James Ewell Brown « Jeb » Stuart (1833-1864).
Thomas Norris sera tué lors de la bataille de Williamsburg. Louis Alexander Conoley deviendra sous-lieutenant au 29ème Régiment d’Infanterie de l’Alabama. Il mourra de maladie avant la fin de la Guerre Civile.
DEROULEMENT DE LA BATAILLE
Le 5 mai, l’armée de Johnston avance lentement sur les routes inondées et embourbées de la Péninsule, les pluies du printemps ayant lessivé toutes les voies praticables. La cavalerie du général George Stoneman et celle du brigadier-général J.E.B. Stuart s’affrontent dans une série d’escarmouches sur l’arrière-garde de l’armée confédérée, qui se replie sur la capitale, Richmond.
Johnston veut laisser à son armée le temps de manœuvrer pour s’échapper ; il lui faut pour cela gagner du temps. Il est impératif pour lui d’affronter les forces ennemies envoyées à sa rencontre par McClellan sur son arrière-garde, qui ralentissent dangereusement sa progression. Il envoie pour cela une partie de ses effectifs sur la route qui mène de Yorktown à Williamsburg, pour tenir une ligne défensive (grande fortification de terre appelée Fort Magruder, du nom de celui qui l’a construite, le brigadier-général John Bankhead Magruder).
« Notre avant-garde continue son avance, et je fais faire des reconnaissances dans diverses directions. Nous gagnons un peu plus de terrain chaque jour, mais notre progression est très lente à cause de l’état exécrable des routes, ainsi que de leur étroitesse et de leur rareté. Il est regrettable que notre avance soit ainsi retardée. Ma seule consolation est qu’il est matériellement impossible d’aller plus vite. Imagine qu’il a fallu quarante-huit heures pour faire avancer deux divisions et leur train de cinq milles seulement ! C’est vraiment le comble de la lenteur. Par temps pluvieux, le meilleur moyen d’aller vite est de ne pas bouger ». Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard).
FLANC GAUCHE
L’infanterie de la 2ème division du 3ème Corps du général de brigade Samuel Peter Heintzelman est commandée par le brigadier-général Joseph Hooker. Placée à l’avant-garde du dispositif d’attaque
de l’armée nordiste, elle se lance à l’assaut du Fort Magruder. La division Hooker s’empare d’une ligne de défense composée de redoutes et de petites fortifications situées au sud-ouest du fort. Mais l’assaut sera finalement repoussé.
La division Hooker combat seule depuis le début de la matinée, et attend les renforts du Corps principal d’Heintzelman. Elle subit alors les contre-attaques confédérées, dirigées par le major-général James Longstreet, qui menacent de la décimer.
Hooker pense que la division du IVème corps du brigadier-général William F. Smith (1824-1903), qui se dirige alors vers le nord sur la Yorktown Road, percevra le bruit de la bataille et lui apportera du renfort sur son aile droite.
Mais, situé à plus d’un kilomètre de la position de Hooker, Smith a reçu d’autres ordres de son général de brigade Edwin Vose Sumner (1797-1863). Celui-ci craint d’être attaqué par les Confédérés sur la Yorktown Road.
En effet, les troupes de James Longstreet, emmenées par le brigadier-général confédéré Cadmus M. Wilcox (1824-1890), se lancent à l’assaut des positions nordistes. Mais c’est Hooker qu’elles attaquent et non Sumner, ni Smith.
A 14 heures 30 arrive en renfort la 3ème division du IIIème Corps du brigadier-général Philip Kearny (1815-1862).
Alors que la contre-attaque des confédérés de James Longstreet va déborder le flanc gauche des forces fédérales, Kearny, sabre au clair exhorte ses hommes et leur crie : « Je suis un baroudeur manchot du Jersey, suivez-moi ! » Il charge en tête, épée au poing, rênes aux dents, et crie : « Ne vous faites pas de souci, les gars, c’est sur moi qu’ils vont tirer ! ».
Dans la foulée, les Nordistes reprennent les canons qu’ils ont perdus lors de la contre-attaque confédérée, et refoulent l’ennemi hors de Lee’s Mill Road. Les forces de Longstreet refluent dans les bois et regagnent leurs retranchements. C’est le statu quo entre les belligérants ; les deux camps échangeront des tirs jusqu’à tard dans l’après-midi.
Alors que Hooker continue de se battre devant Fort Magruder, de son côté, vers midi, la division de William F. Smith commence à bombarder le flanc gauche de Longstreet.
FLANC DROIT
Les forces de réserves de Longstreet sont sous le commandement du Major-général Daniel Harvey Hill. Celui-ci a détaché une brigade placée sous les ordres du brigadier-général Jubal Anderson Early (1816-1894).
Ses hommes sont postés sur les terrains du Collège de William & Mary. Early, sans avoir effectué des reconnaissances appropriées et nécessaires, s’aventure à la tête de deux de ses quatre régiments à travers bois. Il se rend compte alors qu’il n’arrive pas sur le flanc des Fédéraux, mais face à l’artillerie de Winfield Scott Hancock (1824-1886) qui a pris position à l’abri de deux redoutes abandonnées.
Early va alors se lancer dans un assaut inutile et particulièrement meurtrier à la tête du 24ème Régiment de Virginie ; lors de l’attaque, il sera blessé d’une balle dans l’épaule.
Hancock, couronné par son succès sur le 24ème Régiment de Virginie, conserve sa position et s’attend à continuer le combat. Au même moment, Daniel Harvey Hill, à la tête du 5ème Régiment de Caroline du Nord, surgit des bois se rue sur les canons de Hancock. Mais le combat est perdu d’avance. Les Confédérés, en nette infériorité numérique (1200 hommes sans appui de l’artillerie) face aux troupes fédérales (3400 hommes et 8 pièces d’artillerie), sont obligés de cesser l’assaut presque aussitôt. Hancock décide de contre-attaquer alors que les restes des forces sudistes sont en pleine retraite.
Le bilan des pertes lors des deux assauts confédérés est lourd : 302 victimes parmi les hommes de la Caroline du Nord et 508 parmi ceux de Virginie. L’Union ne déplorera que 100 morts, blessés ou disparus.
Cette contre-attaque restera célèbre. Elle sera décrite par McClellan comme une « charge à la baïonnette importante et superbe ». La performance de Hancock lui vaudra le surnom de « Hancock le Superbe »
Vers les 14 heures, les troupes du brigadier-général John J. Peck (1821-1878), de la 1ère division du IVème Corps du brigadier-général Darius Nash Couch, arrivent sur le champ de bataille.
Ces renforts doivent se déployer et prolonger la ligne de Hooker qui a subi un revers en face de Fort Magruder, et dont le moral des troupes est au plus bas. Pour Hooker, l’arrivée de John J. Peck va permettre de rétablir la situation sur sa ligne de défense, à un moment critique où sa division est sur le point de battre en retraite.
PERTES
POUR LES FÉDÉRAUX
Sur les 40 768 hommes de son armée lors de la bataille de Williamsburg, l’Union déplorera la perte de 2283 victimes, tués, blessés, disparus ou prisonniers.
POUR LES CONFÉDÉRÉS
Sur les 31 823 hommes de son armée lors de la bataille de Williamsburg, la Confédération déplorera la perte de 1682 hommes, tués, blessés, disparus ou prisonniers.
Kate Cumming, une jeune sudiste bénévole restée pour s’occuper des blessés : « J’ai eu une conversation avec certains des prisonniers blessés. L’un d’eux, un tout jeune homme, est très bavard. Il dit détester Lincoln et l’abolitionnisme autant que nous et déclare se battre seulement pour sauver l’Union. Tous disent la même chose. Quelle belle Union cela pourrait faire ! Aujourd’hui, on nous a apporté un grand nombre de couchettes, réservées aux grands blessés. J’en suis bien contente : ainsi nous pouvons nettoyer une partie de la saleté répandue sur le plancher. Un médecin m’a demandé de descendre voir s’il n’y avait pas de lit occupé par un blessé fédéral. Si j’en trouvais, je devais le faire enlever, car il avait besoin de la couchette pour un de nos hommes gravement blessé. Je suis allée le demander à Mme Royal, de Mobile, qui m’avait parlé des Yankees avec amertume. Elle savait fort bien qu’il s’en trouvait un sur un lit, mais elle n’a pas voulu me dire où il était. Malgré son hostilité, sa vraie nature de femme l’a emporté. Voulant savoir quel était ce Fédéral, je suis allée à sa recherche. Je l’ai trouvé sans difficulté, simplement en demandant aux hommes placés sur les couchettes d’où ils venaient. L’un d’eux, très jeune avec un visage d’enfant, m’a répondu qu’il était originaire de l’Illinois. J’ai compris tout de suite que c’était lui. Je lui ai parlé de sa mère et lui ai demandé pourquoi il s’était engagé. Ses yeux se sont remplis de larmes et ses lèvres se sont mises à trembler, et il n’a pu me répondre. J’étais très émue moi-même, et, après quelques mots de réconfort, je l’ai laissé. Pour rien au monde, je n’aurais pu lui prendre sa couchette. » Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », « les femmes du Sud » de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard).
Dans le Nord, on considère cette bataille comme une victoire, et McClellan la qualifiera à tort de « brillante victoire ». Encore une fois, il estimera que les forces de l’ennemi étaient nettement supérieures en nombre aux siennes ; ce qui est faux.
Pour le Sud, la bataille de Williamsburg est vue comme une solution pour ralentir la progression de l’armée de McClellan dans la péninsule. Dans le même temps, elle permet au gros de son armée de pouvoir continuer sa retraite vers Richmond.
Sources :
La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
L’article comprend des extraits de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
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[…] Il obtient son surnom de « Superb » au cours de la Campagne de la Péninsule, où il organise une contre-attaque cruciale lors de la bataille de Williamsburg. […]
[…] College of New York »), médecin et professeur de chimie au « William & Mary College » à Williamsburg, […]