La chapelle Sainte-Hippolyte de Loupian

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LA CHAPELLE SAINT-HIPPOLYTE DE LOUPIAN

La chapelle castrale Saint-Hippolyte et le château

Blason de la ville de Loupian

NOM : chapelle Saint-Hippolyte.

TYPE : chapelle.

STYLE : art roman languedocien.

CULTE : catholique.

VOCABLE : Saint-Hippolyte.

EPOQUE : Moyen Âge.

PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIIème.

ÉTAT DE CONSERVATION : sa façade affiche des réemplois d’éléments architecturaux plus anciens. Son abside a été surmontée, après sa construction, par un crénelage à destination défensive. De nombreuses transformations bien visibles ont marqué l’histoire de cette chapelle.

PROTECTION : La chapelle est classée au titre des monuments historiques depuis le 17 décembre 1923.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

VILLE : Loupian.

DÉPARTEMENT : Hérault.

RÉGION : Occitanie.

LOCALISATION

La chapelle castrale Saint-Hippolyte

La chapelle Saint-Hippolyte (ou église castrale Saint-Hippolyte) est une chapelle catholique romane fortifiée, située à Loupian, dans le département de l’Hérault, en région Occitanie. Elle est datée de la seconde moitié du XIIème siècle.

LOUPIAN

La mairie de Loupian

Loupian est une commune française située dans le nord-est du département de l’Hérault. La cité possédait deux portes d’accès, qui permettaient de se protéger des attaques et des invasions.

La commune est exposée à un climat méditerranéen. Elle est drainée par le ruisseau du Pallas, par le ruisseau des Coquillades, et par divers autres petits cours d’eau. Loupian est situé entre l’étang de Thau au sud, et une zone de vignes et de garrigue au nord.

En 2022, la population s’élevait à 2179 habitants, les Loupianaises et les Loupianais.

BALADES HÉRAULTAISES

Minerve, cité cathare, le château de Puisserguier, l’église Saint André de Montagnac, la collégiale Saint-Étienne de Capestang, l’Abbaye de Vignogoul, le Château de Capestang, l’abbaye de Gellone, l’Abbaye Sainte Marie de Valmagne, la Cathédrale Saint Nazaire et Saint Celse de Béziers, la chapelle Saint-Hippolyte de Loupian, l’église Sainte Cécile de Loupian, l’église de Saint-Jean de Buèges, l’église Notre-Dame de Pegairolles de Buèges, l’église Saint-André de Buèges, l’église Saint-Félix-de-Gérone de Claret, l’église Saint-Julien et Sainte Basilisse de Baillargues, l’église Saint-Martial d’Assas, l’église Saint-Martin de Londres, l’église Saint-Michel de Gusargues, l’église Saint-Pierre de Montbazin, l’église de la Nativité-de-Saint-Jean-Baptiste de Saint-Jean-de-Cuculles, l’église de l’Exaltation-de-la-Sainte-Croix de Quintillargues.

HISTORIQUE

ANTIQUITÉ

Le village de Loupian se trouve au sud du tracé de la « via Domitia ». La partie centrale de la route était la mieux aménagée : elle était réservée aux passages des convois militaires et à celui des officiels (autorités compétentes, membres du gouvernement etc…), qui étaient prioritaires. Elle mesurait six mètres de large ; la largeur totale de la route atteignait dix-huit mètres en incluant les voies latérales, moins entretenues.

LA « VIA DOMITIA »

L’empereur Auguste (23 septembre 63 avant J.-C-19 août 14 après J.-C) avait découpé la Gaule en quatre provinces : trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule Belgique), et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise).

Auguste

Géographiquement, la Gaule romaine recouvrait la France actuelle et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles.

Lugdunum (Lyon) fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs.

Après avoir conquis la partie méditerranéenne de la Gaule (120-118 av. J.-C.), les Romains organisèrent la province dite « Narbonnaise » (des Alpes aux Pyrénées). C’est durant cette période romaine qu’ils tracèrent notamment la célèbre voie « Domitienne ».

La « via Domitia » fut la première route construite par les Romains à la suite de la conquête de la Gaule, achevée vers -120 (la partie sud-est deviendra la province romaine de Gaule narbonnaise). La construction commença dès 118 av. J.-C. à l’instigation du proconsul Cneus Domitius Ahenobarbus, dont elle prit le nom. La « Via Domitia » (Voie Domitienne) reliait l’Italie à la péninsule Ibérique en traversant la Gaule narbonnaise.

Des fouilles archéologiques mirent également au jour la présence d’une vaste villa gallo-romaine, destinée à la production de vin et à son exportation.

Au Vème siècle, cette propriété devint un splendide domaine au sol recouvert de mosaïques.

Aux environs, à quelques centaines de mètres de la villa et près de l’actuelle église Sainte-Cécile, on a retrouvé les vestiges d’une grande église paléochrétienne (20 m x 30 m). Au milieu des ruines, on distingue une cuve baptismale hexagonale et les pièces annexes d’un habitat.

LE MOYEN ÂGE

Au Moyen Âge, le village s’établit à proximité de l’église paléochrétienne, à quelques centaines de mètres.

L’église Saint-Cécile se dresse en bordure d’un chemin ancien qui était, à la fin du Moyen Âge, une des principales routes du Languedoc méditerranéen :  le « Cami Romieu » (chemin des pèlerins).

Il était entouré d’un rempart englobant le château de Loupian (devenu aujourd’hui la mairie de la commune) et sa chapelle castrale, Saint-Hippolyte, de style roman.

La commune se trouvait alors sur le territoire de l’ancien diocèse d’Agde.

Au XIVème siècle, la chapelle Saint-Hippolyte fut intégrée au système de défense de la ville. Elle était surmontée d’une tour, et les fortifications qui couronnaient le chevet furent ajoutées. L’église devint alors une chapelle castrale (chapelle du château).

RÉVOLUTION

Lors de la Révolution française (en floréal an II), les Loupianais se réunirent au sein de la société révolutionnaire, baptisée « société populaire des Montagnards ».

De nos jours, la chapelle accueille chaque année des expositions et des concerts.

LA CHAPELLE SAINT-HIPPOLYTE DE LOUPIAN

La chapelle castrale Saint-Hippolyte et le château

L’église étant fermée à la visite le jour de notre venue, je n’ai pas pu prendre de photos de l’intérieur.

LA CHAPELLE

L’édifice est entièrement d’époque romane (à l’exception d’une partie du campanile à gauche, refaite au XIVème ou XVème siècle, et d’un crénelage construit sur le pourtour de l’abside). La façade conserve les consoles en saillie d’un mâchicoulis, qui devait défendre la porte d’entrée de l’église : celle-ci devait être fortifiée.

LE CHÂTEAU

Le château féodal, dont la construction pourrait dater au XVème siècle, a subi plusieurs transformations.

Le 6 décembre 1873, la mairie devint propriétaire du château du baron Jean-Marie Albert d’Albenas, qui l’avait reçu en dot de son père. La municipalité voulait le transformer en hôtel de ville, bureau de poste et école. Seuls les deux premiers projets seront réalisés.

LE CHEVET

La chapelle comporte un remarquable chevet pentagonal fortifié. Chacune des faces est ornée d’un arc de décharge soutenu par un pilastre, et percée d’une fenêtre.

Le chevet est flanqué d’une échauguette (petite tourelle de guet). Il est surmonté de créneaux partiellement détruits.

LA FAÇADE OCCIDENTALE  

Elle est également flanquée d’une échauguette. Elle possède un remarquable portail abrité sous un solide arc de décharge, et surmonté d’un arc à rouleaux nettement « outrepassé », lui-même encadrant un arc dont les bords sont festonnés.

LE PORTAIL D’ENTRÉE

L’arc est composé de quatre voussures outrepassées, reposant sur des chapiteaux sculptés qui couronnaient des colonnes aujourd’hui disparues.

L’arc outrepassé (ou arc en fer à cheval) est un arc qui dessine un arc de cercle plus grand que le demi-cercle. Il est issu de l’architecture wisigothique. Le Languedoc a fait partie intégrante du royaume wisigothique de Toulouse (419-507) et du royaume wisigothique de Tolède (507-711).

L’arc festonné, quant à lui, provient de l’arc « polylobé » typique de l’architecture omeyyade du califat de Cordoue. Ce style se répandit dans l’architecture romane française par l’intermédiaire des routes françaises du Pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle, Loupian étant situé au sud de la « Via Tolosane ».

La « via Tolosana » (voie de Toulouse) est le nom latin d’un des quatre chemins en France du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. C’est l’itinéraire le plus au sud des quatre ; il passe par Toulouse, d’où son nom.

Son point de rassemblement et de départ se situe à Arles, d’où son autre nom de « via Arelatensis » (chemin d’Arles); Sachant qu’« Arelate » était le nom romain de la cité d’Arles. L’itinéraire passe aussi par Saint-Gilles, d’où également le nom de « via Aegidiana » (route de Saint-Gilles,« Ægidius » étant le nom latin pour Gilles).

LA MAÇONNERIE

Trou de boulin : aménagement quadrangulaire de quelques dizaines de centimètres de côté, dans la paroi d’une maçonnerie, destiné à recevoir un boulin, une pièce de bois horizontale supportant un échafaudage fixé dans la structure.

En architecture, le mot appareil (opus en latin) désigne la façon dont les moellons, les pierres de taille ou les briques sont assemblés dans la maçonnerie. On trouve aussi : petit, moyen et grand appareils.

La pierre de taille est une pierre naturelle dont toutes les faces sont dressées, alors que la pierre dite à « Bossages » présente une face non taillée, donnant ainsi au mur un aspect brut.


L’« OPUS MONSPELIENSIS »

La chapelle Saint-Hippolyte est édifiée en pierre de taille de belle facture assemblée en « opus monspeliensis ». L’ « opus monspeliensis » (ou appareil alterné de Montpellier) est un appareil de construction de murs, qui fut principalement utilisé à l’époque romane dans la région géographique située autour de la ville de Montpellier (Hérault).

L’ « opus monspeliensis » (également appelé « opus monspelliensis », ou « opus monspeliensium ») alterne des assises de pierres de taille minces et hautes, posées alternativement à plat et sur champ.

Il tire son nom de celui de Montpellier (« Monspessulus » en 1119, « Monspessulanus » en 1160 et « Monspelier » en 1200), car il est principalement utilisé à l’époque romane dans la région située autour de cette ville. On retrouve ce type de parement sur des édifices romans dans les départements de l’Hérault, mais également du Gard.


SAINT HIPPOLYTE

Triptyque du martyre de Saint Hippolyte, trésot de la cathédrale Saint-Sauveur de Bruges

Saint Hippolyte est né dans l’Empire romain au IIIème siècle après J.-C. C’était un officier romain de la garde du corps de l’Empereur Dèce (né vers 201, et mort en 258), chargé de la surveillance du diacre Saint Laurent, emprisonné. Conquis par la foi de Laurent, Hippolyte se convertit au christianisme et se fit baptiser par ce dernier. Pour cela, Hippolyte sera martyrisé et mis à mort en 258, à Rome.

Le martyre de saint Hippolyte.

La tradition rapporte qu’après le martyre de Laurent, Hippolyte alla (en compagnie du prêtre Justin « Justinus ») enterrer secrètement son corps dans la propriété de la veuve Kyriaquie (une veuve qui cachait chez elle beaucoup de Chrétiens) Dénoncé, Hippolyte fut bientôt arrêté. C’est à ce moment-là qu’un ange le délivra et le transporta dans sa maison. Avant d’émouvants adieux à ses parents et à ses serviteurs, il leur offrit un somptueux festin.

Alors qu’ils se trouvaient tous attablés, les soldats apparurent et s’emparèrent à nouveau d’Hippolyte pour le conduire devant l’empereur Valérien.

Le martyre de Saint-Hippolyte, collégiale Saint Hippolyte, Poligny (Jura)

Ce dernier, persuadé de vaincre la nouvelle foi d’Hippolyte, l’habilla de ses parures militaires et lui promit de grands honneurs encore. Mais Hippolyte résista, et déclara que le seul honneur qu’il souhaitait était celui de servir le Christ.

SON MARTYRE

Flagellé avec des chaînes dotées de crochets à leurs extrémités, il fut ensuite attaché à des chevaux sauvages, qui le traînèrent sur une longue distance et l’écartelèrent. Meurtri par ce châtiment terrible, Hippolyte mourut des suites de ses blessures ; précédé dans la mort par Concordia, sa nourrice, et les gens de sa maison qu’il avait convertis.

“Le Martyre de Saint Hippolyte”, deuxième moitié du XVe siècle. (Musée des beaux-arts de Boston, États-Unis)

On rapporte que, sept jours après son martyre, Saint Hippolyte apparut à Valérien et à son fils qui se rendaient à l’amphithéâtre, et qu’il les châtia avec des chaînes de feu invisibles.

Hippolyte est fêté le 13 août, jour associé à Saint Hippolyte de Rome. Il est le Saint Patron des gardiens de prison, ainsi que protecteur des chevaux.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Chapelle_Saint-Hippolyte_de_Loupian

https://fr.wikipedia.org/wiki/Loupian#Histoire

https://fr.wikipedia.org/wiki/Loupian

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00103492/loupian-eglise-saint-hippolyte

https://www.loupian.fr/decouverte/patrimoine/

 

 

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