Les Témoins du Passé – L’église Saint Martin de Plaimpied

LES TÉMOINS DU PASSE

ÉGLISE SAINT-MARTIN

DE PLAIMPIED

Blason de la ville de Plaimpied-Givaudins

Blason du département du Cher

STYLE : roman.

L’architecture romane est un style architectural qui a pris son essor en Europe au cours du Moyen-Âge (entre le milieu du 10ème siècle et le 12ème siècle). Il est emblématique des monuments religieux de cette époque, et se définit par l’utilisation de voûtes en berceau de plein cintre, de voûtes brisées ou de voûtes d’arêtes, soutenues par des colonnes latérales. Ces dernières, qui soutiennent les arcs, sont essentiellement cylindriques et surmontées de chapiteaux. Elles sont dans la plupart des cas sculptées de reproductions d’animaux, de plantes, ou bien de symboles géométriques.

CULTE : chrétien – catholique romain.

TYPE : église.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : 1080.

FIN DE CONSTRUCTION : 1177.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : 4ème quart du 11ème siècle ; 12ème siècle ; 14ème siècle ; 15ème siècle ; 16ème siècle ; 17ème siècle ; 18ème siècle (Sources Monumentum, Fiche Mérimée : PA00096867).

RATTACHEMENT : évêché de Bourges.

PROTECTION : classement sur la liste des Monuments Historiques en 1853.

PROPRIÉTAIRE : la commune de Plaimpied-Givaudins.

Blason du département du Cher

LOCALISATION

L’ancienne abbatiale

L’église Saint-Martin de Plaimpied est une église (ancienne abbatiale) située dans la ville de Plaimpied-Givaudins, dans le département du Cher, en région Centre-Val de Loire. Elle est érigée dans un espace abondamment boisé, sur la rive Ouest de la vallée de l’Auron. Le vocable de Saint Martin indique une christianisation précoce vers la fin du IVème siècle.

Centre-Val de Loire

La ville de Plaimpied-Givaudins

La ville de Plaimpied-Givaudins est une commune française située dans le département du Cher et dans la région Centre-Val de Loire. Elle se trouve au sud de Bourges, au cœur du Berry, à vingt-cinq kilomètres du Prieuré d’Allichamps dont l’abbaye avait la charge.

Blason du Berry

PRÉSENTATION

C’est dans la plaine au sud de Bourges, non loin du cours de l’Auron, que l’on peut admirer l’ancienne abbaye de Plaimpied.

Vers la fin du XIème siècle, l’abbaye abrite des chanoines réguliers, régis par la règle de Saint-Augustin dans toute sa rigueur, avec son idéal de pauvreté et de vie communautaire, et l’accomplissement de toutes les fonctions ecclésiastiques au service des populations.

Cet édifice, très agréable à visiter, dans un état d’entretien impeccable, ne nous donne qu’une idée incomplète de son aspect au Moyen Âge. Comme d’autres monuments religieux de la région, l’abbatiale eut à traverser des périodes de dévastations et de pillages au cours de son existence (Guerre de Cent-Ans, de Religion, Révolution etc…).

Aujourd’hui, sa restauration a permis de rétablir le culte, et de rendre ce lieu (un très intéressant exemple d’architecture romane) aux visiteurs dont je suis.

Saint Augustin

Augustin d’Hippone, ou saint Augustin, né le 13 novembre 354 à Thagaste (l’actuelle Souk Ahras, Algérie), un municipe de la province d’Afrique, et mort le 28 août 430à Hippone (l’actuelle Annaba, Algérie), est un philosophe et théologien chrétien romain de la classe aisée, ayant des origines berbères. Avec Ambroise de Milan, Jérôme de Stridon et Grégoire le Grand, il est l’un des quatre Pères de l’Église occidentale et l’un des trente-six docteurs de l’Église.

 

HISTOIRE

C’est vers la 2ème moitié du XIème siècle que Plaimpied apparait dans l’Histoire.

En 1071, Richard II (1071-1093), un religieux issu de la petite communauté de chanoines réguliers installée sur le site, est nommé archevêque du diocèse de Bourges. Ce prélat hors du commun va s’évertuer à implanter dans son diocèse la réforme grégorienne. Pour arriver à ses fins, il doit s’entourer d’un clergé aux mœurs exemplaires et d’un niveau d’érudition biblique et spirituel fort. C’est donc tout naturellement qu’il va se tourner vers les chanoines de Plaimpied dont il est issu. Il leur délègue la garde d’une vingtaine de paroisses disséminées dans le sud du diocèse, avec pour obligation d’en former les prêtres.

A partir de 1080, grâce aux donations de Richard II, les religieux de Plaimpied débutent l’édification de leur église et des premiers bâtiments conventuels.

En 1093, à la mort de Richard II, la crypte reçoit la sépulture de l’archevêque de Bourges, conformément à sa volonté de reposer au sein de son chapitre d’origine.

En 1100-1101, le roi Philippe Ier remet aux chanoines de Plaimpied l’intégralité de ses droits seigneuriaux. Le chapitre prend alors le titre d’abbaye.

Le chantier de construction se poursuit lentement pendant près d’un siècle.

La construction du chevet et des transepts se prolongera jusqu’en 1130 ; ils seront achevés peu avant 1100/1150.

La nef est plus difficile à dater en raison des destructions occasionnées au cours de son histoire. Vers 1180, on travaille encore à sa construction. On peut faire une estimation et avancer que le chantier a duré un siècle.

L’église reçoit le vocable de Saint-Martin.

Saint Martin de Tours, aussi nommé Martin le Miséricordieux, ou encore saint Martin des Champs, a donné son nom à différents édifices religieux.

Saint-Martin

Il est né en 316 dans l’Empire romain,  plus précisément à Savaria, dans la province

Saint Martin – cathédrale Saint Sauveur – Aix en Provence

romaine de Pannonie (actuelle Hongrie), et mort à Candes, en Gaule, le 8 novembre 397. Il est l’un des principaux saints de la chrétienté et le plus célèbre des évêques de Tours avec Grégoire de Tours. L’adoration à Martin s’exprime à travers une relique (son manteau ou sa cape), qu’il partagea avec un pauvre transi de froid. 

Dès le Vème siècle, le culte martinien donne lieu à une dévotion particulière sur la vie, l’écriture, et les faits et gestes du Saint.

GUERRE DE CENT ANS

Guerre de Cent Ans : conflit qui opposa la France et l’Angleterre de 1337 à 1453 (entrecoupé de nombreuses trêves).

Pendant la Guerre de Cent Ans, le Berry, de par sa situation limitrophe entre les belligérants (le royaume de France et l’Aquitaine), est fréquemment traversé par de nombreuses exactions.

GUERRES DE RELIGION

Guerres de Religion : nom donné en France aux guerres qui opposèrent catholiques et protestants dans la seconde moitié du 16ème siècle.

Les saccages et les pillages occasionnées durant les Guerres de religion n’épargnent pas l’abbatiale de Plaimpied. La façade occidentale est incendiée et détruite, ainsi que les deux premières travées (qui ne seront pas reconstruites), et la voûte de la nef.

L’abbaye de Plaimpied est classée Monument Historique en 1853.

PREMIÈRE GUERRE MONDIALE

Durant la Grande Guerre, l’ancien presbytère de Plaimpied abritera des soldats blessés de la Bataille de la Somme, pour y être soignés et ensuite renvoyés au front.

Blason du Berry

Aujourd’hui, malgré tous les bouleversements traversés durant plus de neuf siècles, l’abbatiale Saint Martin de Plaimpied s’affiche comme l’un des monuments les plus remarquables de l’art roman en Berry. L’état de conservation de sa crypte est étonnant de fraîcheur, proche de celui d’origine. La variété et la force de ses décors sculptés (notamment les chapiteaux) attirent de nombreux visiteurs et historiens de l’art. L’abbatiale représente le pur produit de l’élan de renouveau artistique et spirituel, représentatif des XIème et XIIème siècles.

Blason de la ville de Plaimpied-Givaudins

L’ABBATIALE SAINT-MARTIN

Abbatiale : Une abbatiale, ou église abbatiale, est une église spécialement construite pour une abbaye.

LES EXTÉRIEURS

 LES FAÇADES

LA GRANGE AUX DÎMES & L’ANCIEN LOGEMENT DE L’ABBÉ

L’INTÉRIEUR

LE PLAN

Plan de l’église de Plaimpied (source BNF.fr)

LA NEF

La nef est haute, longitudinale, et se compose de trois vaisseaux. Elle est éclairée par de grandes baies ouvertes dans les murs. Elle ne comporte que quatre travées, la façade occidentale et les deux premières travées ayant été détruites au XVIème siècle.

Le vaisseau central est séparé des bas-côtés par des colonnes recevant les arcs brisés des grandes arcades. Il est couvert d’une charpente du XVIIème siècle.

La voûte antérieure, si elle a existé, a été détruite « du fait des gens de guerre ».

La voûte du bas-côté nord s’est écroulée au XVIIème siècle ; elle a été recouverte d’un simple plancher. Les colonnes engagées du mur nord sont la seule trace de cette ancienne voûte.

LES COLLATÉRAUX & LES ABSIDIOLES

Le chœur s’ouvre sur un arc brisé comme les trois autres côtés de la croisée ; il se termine par une abside voûtée en cul-de-four, dont il est séparé par une arcade en plein cintre. De chaque côté se trouvent deux absidioles, orientées dans la prolongation des nefs latérales.

La qualité du décor est remarquable (chapiteaux sculptés, frises, colonnes), et les larges baies en plein cintre de l’abside procurent une grande luminosité.

LES CHAPITEAUX DÉCORÉS

La qualité de la sculpture et l’état de préservation des chapiteaux historiés font la renommée de cette église. Le plus connu est la Tentation du Christ, sur le pilier sud-ouest de la croisée.

LES MODILLONS DÉCORÉS

Un modillon est un élément d’architecture servant à supporter une corniche, un balcon, ou un avant-toit. Il se présente sous la forme d’un petit bloc de pierre, taillé de façon fine ou grossière. A la différence du corbeau, celui-ci est sculpté. On trouve de nombreux modillons dans les églises romanes.

Dans l’encoignure des arcades, on peut encore voir deux corbeaux (modillons) sculptés. Ils soutenaient la poutre de gloire qui portait un grand Christ en croix.

LA VOÛTE

La croisée est couverte d’une coupole à base octogonale reposant sur des « Trompes ». Elle est percée en son centre (oculus) pour le passage des cordes du clocher. La porte de l’escalier du clocher est sur le mur ouest du transept nord. Les deux transepts sont couverts d’un berceau en arc brisé, et s’ouvrent à l’extrémité par une large fenêtre en plein cintre.

Un oculus est une ouverture faite sur un comble de voûte. On en découvre au centre de nombreuses coupoles dans les basiliques latines. C’est aussi une petite baie circulaire (œil-de-bœuf) pratiquée dans un mur en élévation, par exemple au sommet d’un tympan. Percé dans une voûte, il permet de hisser les cloches dans la chambre réservée aux cloches d’un clocher.  

Un comble de voûte est l’espace d’une construction situé sous la toiture et le dernier plancher.

LE GISANT DE RICHARD II

DALLE FUNÉRAIRE DU CHANOINE SULPICE

Cette dalle se trouvait à l’extérieur de l’église, au-dessus d’une tombe. Elle est du milieu du XIIème siècle. Abraham porte l’âme du chanoine Sulpice, représentée par une petite figurine.

Dalle funéraire du chanoine Sulpice

L’inscription sur le phylactère : 

« IV NONAS JULII OBIIT SULPICIUS SACERDOS ET CANONICUS SANCTI MARTINI » Traduction : le 4 des nones de Juillet est mort Sulpice prêtre et chanoine de Saint-Martin.

 LA CRYPTE

Plan de la crypte de l’église de Plaimpied (source BNF.fr)

On y accède par un escalier dans le transept nord, sur le côté du chœur.

La nef – entrée de la crypte

Elle comprend trois nefs de trois travées, terminées par des absides. L’éclairage se fait par des fenêtres disposées au ras du sol. On distingue des colonnes monolithiques et des voûtes en arêtes d’ogives.

Svastika

La particularité de cette crypte réside dans ses peintures très bien conservées. Les enduits des voûtes sont enjolivés par des petites fleurs rouges, des cordons, et sur une croisée d’arête on aperçoit une « svastika ».

http://www.plaimpied-givaudins.fr/Abbatiale-Saint-Martin

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Martin_de_Plaimpied

https://www.art-roman.net/plaimpied/plaimpied2.htm

http://berry.medieval.over-blog.com/article-35572133.html

https://monumentum.fr/abbaye-saint-martin-plaimpied-pa00096867.html

Blason du Berry

 

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