Les Témoins du Passé – Le château de Sagonne

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE CHÂTEAU DE SAGONNE

Blason du département du Cher

 

Blason du Berry

 

STYLE : médiéval.

ÉPOQUE : Moyen Âge tardif.

TYPE : château fort.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XVème, XVème, 2ème moitié du XVIème siècle, 1ère moitié du XVIIIème siècle.

LIEU : Sagonne (ancienne province de France du Berry).

PROPRIÉTÉ : privée.

PROTECTION : classé Monument Historique le 9 mai 1914.

Le château de Sagonne

LOCALISATION

Le Château médiéval :

Le château de Sagonne est situé sur la commune de Sagonne, dans la vallée de Germigny, à 45 km au sud-est de Bourges (Cher).

La ville de Sagonne :

Sagonne est une commune française située sur la route Jacques Cœur, dans le département du Cher, en région Centre-Val de Loire.

Centre-Val de Loire

HISTORIQUE

SAGONNE

Le site est d’origine gallo-romain.

Sagonne tire son nom de Soucouna (déesse gauloise protectrice de la source). Le socle d’une statue à son nom a été retrouvé sur les lieux.

C’est un ancien oppidum, érigé le long de la voie romaine qui reliait Lugdunum (Lyon) à Avaricum (Bourges) en passant par Autun.

Vers l’an 800, Wicfried, comte de Bourges, offrira ce domaine à sa fille Agane en l’honneur de son mariage avec Robert (l’un des aïeux d’Hugues Capet).

C’est en 832 que l’on voit le site mentionné pour la première fois par écrit.

Connue depuis le Xème siècle, la seigneurie de Sagonne (issue des Charenton ?) est liée aux domaines des comtes de Sancerre (branche cadette des comtes de Champagne et de Blois, puis de la maison de Bueil).

LE CHÂTEAU

Le château de Sagonne

Dès l’an 800, Wicfred, comte de Bourges, possède le fief de Sagonne.

Depuis le Xème siècle, la forteresse de Sagonne, est un fief dépendant de la maison de Sancerre à qui appartient la seigneurie.

A cette époque-là, le château se présente comme une immense maison forte, ceinturée par de profondes douves alimentées par le Sagonnin. Il était composé d’une enceinte polygonale de huit tours, protégée par deux portes fortifiées menant à un donjon.

LA GUERRE DE CENT ANS

Guerre de Cent Ans : conflit qui opposa la France et l’Angleterre de 1337 à 1453 (entrecoupé de nombreuses trêves).

La forteresse, reconstruite vers 1300, résistera aux assauts des Anglais et aux ravages commis par les grandes compagnies (mercenaires et routiers) entre 1356 et 1364, ravages qui dévastèrent la région.

Au cours du XIVème siècle, une forteresse est érigée pour contrôler la route de Bourges à Sancoins.

En 1428, Anne de Bueil, héritière des Sancerre, se marie avec Pierre d’Amboise, compagnon de Jeanne d’Arc.

La dynastie des Amboise demeurera à Sagonne jusqu’à ce que Madame Antoinette d’Amboise soit obligée de revendre son domaine à M. Jean Babou en 1546.

En 1546, le château est vendu à Jean Babou de la Bourdaisière (1511-1569), grand maître de l’artillerie qui, plus tard, en fera don à son fils Jean Babou.

Jean Babou de la Bourdaisière_(1511-1569)

En 1632, la forteresse sera acquise par Charles de L’Aubespine, qui le restaurera. Son neveu et héritier dilapidera sa fortune sans compter ; ses biens seront saisis afin de rembourser ses dettes.

En 1699, Jules Hardouin-Mansart (1646-1708) se porte acquéreur de Sagonne.

Jules-Hardouin-Mansart

La partie ouest et nord de l’édifice a perduré, s’ouvrant par un portail dont l’arcade est une reprise du 15ème siècle.

On peut encore voir les piliers supportant l’assise des échauguettes, les trous d’assommoir, des parties de la herse dans son conduit, et des vantaux de porte de la fin du XVIème siècle.

Sous la voûte en arc brisé, on aperçoit le départ des escaliers menant aux étages.

Escalier à vis

On distingue quatre tours assez bien conservées, dont les assises talutées (relevé en talus en parlant de la terre) plongent dans les douves. Ces ouvrages défensifs possèdent des rez-de-chaussée voûtés en cul-de-four.

Les murs sont percés d’archères, d’archères cruciformes et d’archères-canonnières.

La façade sur cour date du 15e siècle. Elle présente des fenêtres moulurées à doucines, ainsi que des ouvertures du XVIIIème siècle à l’extrémité du bâtiment.

Une doucine est une moulure, dans l’architecture ornementale, qui est concave en haut et convexe en bas.

La plupart des portes ont gardé leurs moulurations d’origine. Tous les bâtiments sont couverts de plafonds à la française.

LA RÉVOLUTION FRANÇAISE

En 1791, le château est vendu comme « bien national ». L’édifice sera alors dépecé, pillé, ses toits démontés pour récupérer le plomb. Il finira comme carrière de pierres, puis comme ferme.

La Révolution française désigne une période de bouleversements sociaux et politiques de grande importance, en France, dans ses colonies et en Europe, à la fin du XVIIIème siècle. Sa durée s’étend entre l’ouverture des États généraux, le 5 mai 1789, et au plus tard du coup d’État de Napoléon Bonaparte, le 9 novembre 1799 (18 brumaire de l’an VIII).

Durant cette période tourmentée de l’Histoire, Anne d’Arpajon, duchesse de Mouchy, héritière des Mansart et gouvernante de la reine Marie-Antoinette, sera guillotinée.

Anne d’Arpajon, duchesse de Mouchy, était fille de Louis II d’Arpajon et d’Anne-Charlotte Le Bas. Cette dernière était la fille de Claude Le Bas de Montargis et de Catherine-Henriette Mansart, elle-même fille de Jules Hardouin-Mansart.

LE CLIN D’ŒIL

Saisi comme bien national, le château est acheté par le principal fermier des propriétaires. Le district révolutionnaire a déjà ordonné d’enlever les couvertures des faîtages de plomb pour fabriquer des balles de fusil. Pour effectuer cette besogne, il a décidé de recruter toutes les femmes valides du bourg. Ces dernières, désirant fuir cette pénible corvée, se déclareront successivement toutes enceintes.

Les démolitions qui ont suivi la vente du château comme bien national en 1791, se sont prolongées pendant plus d’un siècle. Ces destructions ont laissé une forteresse amoindrie. Seuls ont subsisté en partie des courtines, six tours (deux n’ont plus que leur base), une porte fortifiée, et un donjon rectangulaire, flanqué à l’ouest de trois tours et à l’est d’une tour d’escalier.

Le château est classé monument historique en 1914, mais il demeurera à l’abandon.

En 1977, le château est racheté par François Spang-Babou, qui entreprend sa restauration. Le château sera en partie remonté. Il est aujourd’hui ouvert à la visite.

Blason du département du Cher

LE CHÂTEAU

Le château de Sagonne

Il fut la demeure des comtes de Sancerre, des Amboise, puis celle de Gabrielle d’Estrées (maîtresse et favorite d’Henri IV) et de Jules Hardouin-Mansart (l’architecte du château de Versailles)
.

De nos jours, l’actuelle forteresse est encore entièrement cernée par de larges douves.  On remarque qu’une partie des courtines subsiste, ainsi qu’un portail fortifié et quatre tours. Ces bâtiments ont conservé leurs dispositifs de défense : herse, assommoirs, archères, canonnières, casemates de tir etc… Contre cette enceinte sont adossées des bâtisses des XVème, XVIIème, et XVIIIème siècles. La plupart était des logis destinés à l’approvisionnement de la garnison. L’autre partie des écuries pouvait contenir plus de cinquante chevaux.

LES EXTÉRIEURS

LA FAÇADE D’ENTRÉE

LE PORTAIL D’ENTRÉE

  

LES DOUVES

En été, les étangs révèlent une végétation aquatique variée et dense.

LES JARDINS

Du jardin « à la française » ne subsistent qu’une parcelle en herbe et l’avant-cour, dont l’allée est plantée de jeunes arbres.

Au début du XVIIIème siècle, Jules Hardouin-Mansart réalisera d’importants travaux : il souhaite posséder un domaine féodal titré, afin de faire valoir un rang de comte.

Il fera planter un grand parc à la française et dessiner une cour d’honneur, avant de remanier l’intérieur du château : dès lors les appartements de Madame reçoivent les chambres du Roi, de la Reine et le cabinet des Princes.

A l’origine, l’enceinte comportait huit tours et deux portails.

Pour ouvrir une perspective, Mansart détruira les courtines côté est, et remodèlera les abords en créant des plantations et des jardins.

LE DONJON

Au XVème siècle, pour améliorer le confort, on érige à l’est une tour, spécialement destinée à recevoir un large escalier de 170 marches. Cette tour, garnie à son sommet de bretèches, affiche à chaque étage et demi-étage de fines doucines sculptées. A la même époque, le pourtour du donjon est renforcé d’une bordure de mâchicoulis sur des arcs évidés et trilobés.

Une bretèche est un petit avant-corps rectangulaire ou à pans coupés, plaqué en encorbellement sur un mur fortifié au Moyen Âge.

Bretèche du Fort Saint André à Villeneuve-lès-Avignon

 

 

Le donjon est imposant. Il est composé d’un bâtiment rectangulaire qui contenait les grandes salles seigneuriales. Deux tours rondes le renforcent à l’ouest.

Une tour carrée, munie d’une herse et d’un pont levis, commandait l’entrée de l’ouvrage fortifié.

 

 

 

LES TOURS

L’INTÉRIEUR

LA SALLE DES GARDES

LA CHAMBRE DE MADAME

LA CHAPELLE MANSART

APPARTEMENT

LA SALLE DE GUET

LES LOGIS

Les logis

LA BOULANGERIE

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Sagonne

http://www.donnees.centre.developpement-durable.gouv.fr/Zonages-Nature-pdf/Sites/Atlas_site/atlas_18/Fiche_14.pdf

https://route-jacques-coeur.com/etapes/chateau-de-sagonne/

https://monumentum.fr/ruines-chateau-pa00096871.html

https://www.casteland.com/pfr/chateau/centre/cher/sagonne/sagonne.htm

 

Blason du département du Cher

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