L’église romane de la Rouvière, à Pelouse
LES TÉMOINS DU PASSÉ
L’ÉGLISE ROMANE DE
LA ROUVIÈRE, A PELOUSE
TYPE : église.
STYLE : roman.
NOM LOCAL : église Notre Dame de la Rouvière.
VOCABLE : Notre Dame.
CULTE : catholique.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIIème siècle.
ÉTAT DE CONSERVATION : L’église a été restaurée au XVIIème siècle. Sa restauration a d’abord été l’œuvre de paroissiens bénévoles, à l’initiative de l’abbé Cordesse, puis poursuivie par les bâtiments de France. C’est à cette occasion que l’on a découvert les magnifiques peintures que l’on peut admirer aujourd’hui, et qui donnent à cette humble église un patrimoine inestimable.
PROTECTION : classée sur la liste des Monuments Historiques par arrêté le 19 décembre 1973.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
COMMUNE : Pelouse.
DÉPARTEMENT : la Lozère.
RÉGION : Occitanie.
LOCALISATION
L’église Notre-Dame de La Rouvière est une église catholique romaine située sur la commune de Pelouse, dans le département de la Lozère, en région Occitanie.
PELOUSE
Pelouse est une commune rurale française située dans le département de la Lozère, en région Occitanie.
Elle se trouve à 16,7 km de Mende, à 23, 8 km de Lanuéjols, à 41,1 km de Marvejols, et à 43,6 km d’Ispagnac (sources Google Maps).
En 2020, sa population s’élevait à 235 habitants, les Pelousiens et les Pelousiennes.
LE CLIN D’ŒIL !
Aux XIème et XIIème siècles, période de l’épanouissement de l’art roman, le royaume de France des Capétiens est en paix. C’est dans ce contexte que la prospérité s’installe, et se manifeste par de grandes foires occasionnant de larges échanges en Occident. Des nouveaux ordres religieux voient le jour (fondation des Bénédictins en 910, et des Cisterciens en 1098). La ferveur religieuse se traduit par de grands pèlerinages vers Rome, vers Jérusalem (en 1095, au Concile de Clermont, le pape Urbain II y prêche la première croisade), et vers Saint-Jacques de Compostelle (le plus célébré des Chrétiens). Partout s’érigent de somptueuses cathédrales, qui sont de purs joyaux de l’art roman. L’église de la Rouvière, bâtie au XIIème siècle, s’inscrit entièrement dans ce style, comme de nombreuses églises de la vallée du Lot. Par sa solidité et sa simplicité, elle est le reflet du caractère de ces paysans du Gévaudan médiéval. Infos recueillies sur la brochure créée par Yvette Maurin, offerte à l’Office de Tourisme de Mende.
HISTORIQUE
En 1123, l’église de la Rouvière est mentionnée une première fois dans une bulle du pape Calixte II.
En 1237, le sanctuaire est mentionné à nouveau, dans une bulle du pape Grégoire IX.
Au XVIème siècle, en 1558, lors des Guerres de Religion, l’église a probablement souffert des attaques huguenotes. Mais on n’a retrouvé aucun texte attestant que celle-ci a été endommagée, alors que l’église de la commune voisine de Badaroux (11 km) fut impactée par les troupes protestantes.
Au XVIIème siècle, l’église est en réparation (les travaux se termineront en 1664 par la pose d’une nouvelle cloche). La cloche actuelle date de 1832.
L’ÉGLISE
La bâtisse est de dimensions modestes, 17 mètres sur 4, et son agencement est très simple : une nef à quatre travées, terminée par un chevet à 5 pans (le chevet est tourné à l’Est, vers Jérusalem et le tombeau du Christ). A l’Ouest, le bâtiment est attenant avec le presbytère.
L’EXTÉRIEUR
L’église est bâtie à l’image du terroir : en pierres calcaires, placées de manière dégressive. Les plus volumineuses et les plus uniformes forment l’assise. Elle est toute en simplicité, et répond aux normes des églises romanes.
VUE GÉNÉRALE
Enchâssée dans son cimetière, l’église de la Rouvière affiche une nef unique, voûtée en berceau et terminée par une abside à cinq pans, voûtée en cul-de-four.
Au Nord, on découvre une petite chapelle latérale, et une sacristie dont la base est enterrée (ce qui a entraîné des travaux d’assainissements afin de résoudre les problèmes d’humidité).
L’église est orientée au sud, comme le village tout autour, et nous présente son manteau de pierres blanchâtres parsemées de tons ocres ; ce sanctuaire nous apparaît comme enraciné dans le sol.
L’entrée est au Sud, sur la façade latérale, et non à l’Ouest comme dans la plupart des églises. On y accède par le cimetière, cimetière qui autrefois faisait le tour de l’église.
LA FAÇADE SUD
C’est la plus élaborée. Le mur fait 7 à 8 mètres de hauteur. Il se termine par une rangée de modillons, qui circulent tout autour de la bâtisse et entre les contreforts en deux rangées décoratives.
Les trois contreforts correspondent aux voussures de la nef qui partagent les travées à l’intérieur. Deux de ces appuis puissants se terminent au-dessous du toit, et flanquent un grand contrefort d’une largeur de près de 4 mètres (ce qui correspond à la largeur d’une travée).
Dans ce contrefort se trouve la porte d’entrée (elle a certainement été remaniée au cours du temps). Elle présente un simple arc en plein cintre de bel appareil, souligné par deux arcades intérieures dont l’une est terminée par une colonnette.
Pas de tympan, une grille en fer forgé à la place. On distingue trois étroites fenêtres en arc plein cintre sur cette paroi (celle située à l’Ouest étant plus large).
LE CHEVET
Il est décoré de cinq arcades en plein cintre, soutenues par des colonnettes surmontées de chapiteaux.
Deux ouvertures plus petites que celles de la façade terminent l’ensemble (il n’y a pas de fenêtres au Nord ; les arcades sont aveugles). Probablement par souci d’économie, parce qu’alors, le verre était trop cher, et le papier huilé faisait office de fenêtre, comme pour les habitations.
LES CHAPITEAUX EXTÉRIEURS
Le chevet est décoré par des chapiteaux dont les deux côtés sud sont historiés : des animaux fantastiques, symboles du mal, s’apprêtent à dévorer des personnages et à les entraîner vers les enfers.
Au nombre de six, ils surmontent de fines colonnettes. Le chapiteau a une moulure à la base, alors que le sommet sur lequel repose l’arcade varie. D’une manière alternative, l’ensemble présente un support simple, puis un autre élaboré avec une moulure.
Les trois chapiteaux les plus usés par le temps (ceux situés vers le Nord-Est) sont historiés par des décors stylisés ou des feuillages. Les trois autres (situés Sud-Est) représentent des animaux fabuleux et des personnages.
LE CLOCHER
Le clocher-mur à peigne à deux baies est plus tardif ; il surmonte le pignon ouest (le mur de façade attenant au presbytère). Il est caractéristique des églises de la région ; la vue qu’il offre s’étire sur tout le vallon de Mende.
On y parvient par un étroit escalier de pierre situé sur la façade Nord (il est réservé au sonneur traditionnel).
La toiture, en lauze du Tournel, a été refaite il y a une vingtaine d’années selon les couvertures de toits traditionnelles, c’est-à-dire avec un faîte composé de lauzes entrecroisées.
L’INTÉRIEUR
LA NEF
LES CHAPITEAUX DE LA NEF
Leurs sculptures représentent des motifs ornementaux et floraux : décors de rinceaux (branches ou feuillage en volute) avec feuilles d’acanthe ou palmettes (parfois renversées), ou alors décors géométriques.
LES PEINTURES
La peinture du grand panneau figurant le Christ en Majesté a été réalisé à la fin du XIVème ou au XVème siècle. Elle représente le Christ entouré du symbole des quatre évangélistes. L’ange : porteur de la Révélation, il symbolise Saint-Mathieu, dont l’Evangile décrit dès le début l’origine humaine et divine du Christ. Le lion : emblème de la parole, il est le symbole de Saint-Marc, qui commence son évangile par le récit de Saint-Jean-Baptiste au désert. Le taureau : victime du sacrifice, il est le symbole de Saint-Luc, car il commence son évangile par le récit du sacrifice de Zacharie. L’aigle : véhicule céleste des âmes, il est le symbole de Saint-Jean, qui relie Jésus-Christ au Verbe de Dieu.
On peut apercevoir son nom en haut à gauche du cartouche : Jeanne Valentin. On ne sait rien sur cette femme ou sa famille. Il s’agit certainement de la donatrice. Ce n’est qu’en 1784 qu’il sera fait mention d’un Valentin, lieutenant au baillage du Gévaudan pour la métairie du hameau de Lesclancide. On retrouve aussi le patronyme de Valentin sur la cloche de 1832.
Ces fresques sont de toute évidence postérieures à la construction de l’église. Elles ont sans doute été réalisées à la fin du XIVème siècle, ou plus probablement au cours du XVème siècle.
Au centre de la voûte de la première travée, la Colombe du Saint Esprit, symbole de la lumière divine, brille dans un cercle décoré avec finesse. Ce symbole se retrouve dans d’autres églises, peint selon le même dessin, avec une colombe bleue comme le ciel.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Cet article repose en grande partie sur les infos de la brochure créée par Yvette Maurin offerte à l’Office de Tourisme de Mende.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Pelouse_(Loz%C3%A8re)
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Notre-Dame_de_La_Rouvi%C3%A8re
https://www.lozere-tourisme.com/eglise-notre-dame-de-la-rouviere/pelouse/pcular048v506kv3
https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00103891
https://monumentum.fr/monument-historique/pa00103891/pelouse-eglise-notre-dame-de-la-rouviere
2 réponses
[…] (gorges du Tarn Causses), à 25,4 km de Lanuéjols, à 27,2 km d’Ispagnac, à 34,7 km de Pelouse, à 38,1 km d’Allenc, et à 39,9 km de Saint-Julien du Tournel (sources Google […]
[…] à 20,8 km de Chanac, à 25,5 km du château de Montialoux, à 27,6 km de Mende, à 44,2 km de Pelouse, à 45,9 km de Saint-Julien du Tournel, et à 47,6 km d’Allenc (sources Google […]