John Fulton Reynolds
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
JOHN FULTON REYNOLDS
(21 septembre 1820-1er juillet 1863)
SOMMAIRE
John Fulton Reynolds était un officier de carrière de l’armée américaine. Lors de la guerre civile, il fut l’un des généraux supérieurs les plus respectés de l’armée de l’Union.
Il joua un rôle majeur à la tête du Ier Corps de l’armée du Potomac à Gettysburg, où il trouva la mort dès le début de la bataille, le 1er juillet 1863.
Reynolds fut un partisan de James Buchanan (futur président des USA) et de sa politique pro-esclavagiste. Après le raid de John Brown sur Harpers Ferry en 1859, il déclara que si « quelques abolitionnistes supplémentaires » étaient pendus, « cela arrêterait effectivement l’agitation pendant un certain temps ». Bien qu’il ne fût pas anti-esclavagiste, c’était un unioniste engagé.
Le 20 août 1861, il fut nommé général de brigade des volontaires de l’armée de l’Union, et mis à la tête d’une des brigades des réserves de Pennsylvanie.
L’ARMÉE DU POTOMAC
Lorsqu’éclate la Guerre Civile, en 1861, seule une partie de la Virginie fait sécession. Les comtés du Nord-Ouest (aujourd’hui l’État de Virginie-Occidentale) décident de rester fidèles à l’Union. L’État du Maryland, bien qu’esclavagiste, demeure également dans l’Union. Ainsi, une grande partie du cours du Potomac et de son estuaire forme la frontière séparant l’Union des États confédérés. Les commandants : – Le brigadier – général Irvin McDowell : commandant de l’armée et Département du Nord -Est de Virginie, du 27 mai au 25 juillet 1861. – Le Major – général George McClellan : commandant de la Division militaire du Potomac, et plus tard, de l’armée et du ministère du Potomac, du 26 juillet 1861 au 9 Novembre 1862. – Le Major – général Ambrose Burnside : commandant de l’armée du Potomac du 9 novembre 1862 au 26 Janvier 1863. – Le Major – général Joseph Hooker : commandant du ministère et de l’armée du Potomac du 26 janvier au 28 juin 1863. – Le Major-général George Meade : commandant de l’armée du Potomac du 28 juin 1863 au 28 Juin 1865. – Le Major-général John G. Parke : a eu le commandement temporaire pendant les absences de Meade à quatre reprises au cours de cette période. – Le lieutenant – général Ulysses S. Grant : général en chef de toutes les armées de l’Union. Il a placé son quartier général dans l’armée du Potomac, et a fourni les directions opérationnelles à Meade de mai 1864 à avril 1865.
NAISSANCE & FAMILLE
John Fulton Reynolds naît le 21 septembre 1820 à Lancaster, Pennsylvanie. Il meurt le 1er juillet 1863 à Gettysburg, Pennsylvanie.
Il est le fils de John Reynolds (1787-1853) et de Lydia Moore Reynolds (1794-1843). Le couple aura 11 enfants.
Un de leurs fils, James LeFevre Reynolds, est quartier-maître général de Pennsylvanie, et un autre William Reynolds, sera contre-amiral.
FRATRIE
John Fulton Reynolds a dix frères et sœurs :
– Major Samuel Moore Reynolds (1814-1888).
– Rear Admiral William Reynolds (1815-1879).
– Jane Moore Reynolds (1817-1817).
– Lydia Moore Evans Reynolds (1818-1898).
– Général James LeFevre Reynolds (1822-1880).
– Catherine Ferree Landis Reynolds (1825-1905).
– Anne Elizabeth Reynolds (1827-1832).
– Edward C. Reynolds (1827-1828).
– Harriet Sumner Reynolds (1832-1898).
– Eleanor Reynolds (1835-1923).
JEUNESSE & CARRIÈRE MILITAIRE
Avant sa formation militaire, Reynolds étudie près de Lititz, dans le comté de Lancaster, en Pennsylvanie. Ensuite, il poursuit des études dans une école à Long Green, dans le Maryland. Enfin, il entre à l’Académie du comté de Lancaster.
En 1837, John Reynolds est nommé à West Point (Académie militaire des États-Unis) par le sénateur et futur président James Buchanan, un ami de son père.
En 1841, Reynolds obtient son diplôme. Il sort 26ème sur une classe de 50 cadets. Dans sa promotion se trouvent les futurs généraux de la guerre civile : Horatio Wright, Richard Garnett, Don Carlos Buell, Israel Richardson, et Nathaniel Lyon.
Il est envoyé à Fort McHenry (aujourd’hui un quartier de Baltimore, dans le Maryland) comme sous-lieutenant dans le « 3ème USA artillery ».
De 1842 à 1845, il est affecté à Saint Augustine (en Floride), et à Fort Moultrie (en Caroline du Sud). Puis il rejoint l’armée de Zachary Taylor à Corpus Christi, au Texas, pour participer à la guerre contre le Mexique.
Il s’y distingue et reçoit deux promotions. Il obtient le grade de capitaine pour acte de bravoure à la bataille de Monterrey, et celui de major pour la bataille de Buena Vista (son artillerie empêchera la cavalerie mexicaine de flanquer la gauche de l’armée des États-Unis).
C’est au cours de ce conflit qu’il se lie d’amitié avec ses collègues officiers Winfield Scott Hancock et Lewis Addison Armistead.
À son retour du Mexique, Reynolds reçoit plusieurs affectations successives : à Fort Preble (dans le Maine), à La Nouvelle-Orléans (en Louisiane), et à Fort Lafayette (port de New York).
En 1855, il est envoyé vers l’ouest à Fort Orford, dans l’Oregon.
En 1856, John participe à la guerre de Rogue River.
En 1857 et 1858, il participe à la guerre de l’Utah contre les Mormons.
GUERRE DE L’UTAH
Cette guerre a duré de mars 1857 à juillet 1858. Le conflit s’acheva par la chute de l’État du Deseret (état indépendant, proposé en 1849 par les pionniers mormons récemment installés à Salt Lake City) administré par les Mormons, au profit d’une administration américaine sur le territoire de l’Utah. Et par la reconnaissance du gouvernement américain de l’Église de Jésus-Christ des saints des derniers jours, et de son administration installée à Salt Lake City, capitale mormone. L’État du Deseret perdurera par voie de conséquences jusqu’en 1858, après la fin de la « Guerre de l’Utah », et sera intégré définitivement au territoire de l’Utah, sous administration américaine. De septembre 1860 à juin 1861, Reynolds est le commandant des cadets à West Point (il sert en même temps d’instructeur de tactiques d’artillerie, de cavalerie et d’infanterie).
VIE PRIVÉE
À son retour de l’Ouest, Reynolds se fiance à Katherine May Hewitt. Cependant, tous deux sont de confessions religieuses différentes : Reynolds est protestant, et Hewitt catholique. Les fiançailles seront gardées secrètes et la famille de Hewitt n’en aura connaissance qu’après la mort de Reynolds, en 1863.
GUERRE CIVILE
FAITS D’ARME
ET
PARTICIPATION AUX BATAILLES
Le 20 août 1861, il est nommé général de brigade des volontaires de l’armée de l’Union, et mis à la tête d’une des brigades des réserves de Pennsylvanie.
BATAILLES DES SEPT JOURS
Lee sait qu’il va devoir se battre en infériorité numérique. Il ne peut donc pas affronter son ennemi en terrain découvert au cours d’une bataille rangée. Aussi décide-t-il de faire une diversion contre l’armée de l’Union qui, par la vallée de la Shenandoah, doit se joindre à celle du Potomac de McClellan. C’est le général Stonewall Jackson, le héros de Bull Run, qui est chargé de l’intercepter à la tête d’une petite armée forte de 27 000 hommes. Contre toute attente, Lee s’apprête à attaquer…
Lire : « le Sud défend sa capitale ».
LA BATAILLE DE BEAVER DAM CREEK
OU DE
MECHANICSVILLE
(Le 26 juin 1862)
Elle marque le début de la contre-offensive du général confédéré Robert E. Lee contre l’armée nordiste du Potomac, placée sous les ordres du major-général George Brinton McClellan. Ce dernier, à la tête d’une puissante armée, menace de s’emparer de Richmond, la capitale confédérée.
LA BATAILLE DE GAINES’S MILL
OU DE LA
CHICKAHOMINY RIVER
(Le 27 juin 1862)
Elle marque la seule victoire de la contre-offensive du général confédéré Robert E. Lee contre l’armée nordiste du Potomac, placée sous les ordres du major-général George Brinton McClellan. Ce dernier, à la tête d’une puissante armée, menace de s’emparer de Richmond, la capitale confédérée.
Au lendemain de l’échec de la Bataille de Beaver Dam Creek (Mechanicsville), le 26 juin 1862, Lee renouvelle ses attaques contre le flanc droit de l’armée du Potomac de McClelan. Ne laissant aucun répit à son adversaire, il donne l’assaut sur les positions fortifiées de Boatswain’s Swamp, là où se trouve le Vème Corps du brigadier général Fitz John Porter. Celui-ci a établi une vigoureuse ligne de défense, et attend de pied ferme l’attaque des Confédérés.
C’est à cet endroit que va avoir lieu, au prix de lourdes pertes, la plus grande attaque sudiste de la guerre (57 000 hommes répartis en six divisions) …A la tombée du jour, après des assauts désordonnés, les forces confédérées finissent par coordonner une charge qui enfonce la ligne de défense de Porter, et repousse ses hommes vers la Chickahominy River. En pleine déroute, les Nordistes traverseront le cour d’eau durant la nuit. Epuisé par la bataille de Gaines’ Mill et après deux jours sans dormir, Reynolds est capturé à Boatswain’s Swamp, en Virginie. Croyant se trouver en sécurité, il s’endort, et ne se rend pas compte que ses troupes reculent, le laissant isolé, à la merci de l’ennemi.
LA SECONDE BATAILLE
DE
BULL RUN
(Du 28 au 30 août 1862)
Les forces confédérées, commandées par le général Robert E. Lee, sortent victorieuses de la Campagne de la Péninsule au printemps 1862. Suite à cet échec, Lincoln remplace au pied levé le général nordiste battu, George McClellan, par Henry Halleck au poste de général en chef des armées de l’Union. Une partie de ses troupes est affectée à l’Armée de Virginie (unioniste), placée sous les ordres de John Pope. Ce dernier attend le renfort de l’armée du Potomac, défaite lors de la Campagne de la Péninsule, et qui doit le rejoindre. Robert E. Lee ne veut pas attendre : il sait qu’il est en infériorité numérique et doit empêcher la réunion des deux armées. Pour cela, il cherche une opportunité qui lui permettra d’isoler Pope et de l’attaquer.
Lincoln, qui vient de limoger McClellan, est toujours à la recherche d’un général qui saura faire la décision. En quête désespérée de victoire, il accorde sa confiance à un officier au verbe haut, John Pope, et lui confie le commandement en chef de l’armée de Virginie (unioniste).
D’abord cantonné à la défense de la capitale, Pope affirme qu’il peut battre les confédérés et marcher sur Richmond. Il a toujours fanfaronné que « son QG était sur la selle de son cheval ». Ce qui fera dire à certains « au même endroit que ses fesses ». Lincoln sait qu’il ne doit pas croire Pope sur parole.
Au mois de juillet, John Pope quitte Washington et fait route vers la capitale sudiste. Il ne perd pas de temps et se rue à la poursuite des troupes confédérées dans le Nord de la Virginie ; mais il se heurte à une résistance farouche…
Lors de la Seconde bataille de Bull Run (ou « Second Manassas »), Reynolds dirige une contre-attaque d’arrière-garde qui permet à l’armée de l’Union d’échapper à une destruction éventuelle.
Lire :
– La Seconde bataille de Bull Run.
– John Pope.
LA BATAILLE
DE
FREDERICKSBURG
Le 13 décembre1862
Le mois suivant, exaspéré, Abraham Lincoln décide de relever définitivement McClellan de son commandement, et le confie au major-général Ambrose Burnside. Ce dernier est plutôt contrarié du départ de son prédécesseur ; il ne se sent pas du tout prêt à endosser une telle responsabilité et à commander une armée d’une telle importance. Burnside est maintenant à la tête de l’armée du Potomac forte de 110 000 hommes ; un lourd fardeau sur ses épaules. Néanmoins, pressé par Lincoln qui veut une victoire rapide, Burnside fait avancer sa puissante armée en direction de Falmouth, pour affronter Lee qui s’est replié en Virginie. Il suit la rive nord de la rivière Rappahannock et vient se placer en face de Fredericksburg. Son plan de bataille est ambitieux : il a pour objectif de franchir la rivière, mener son attaque vers le Sud et menacer Richmond, la capitale des Confédérés. Mais Bobby Lee l’attend, et n’est pas décidé à le laisser faire…
Située en territoire confédéré, Fredericksburg s’avère être d’une importance capitale sur la route qui mène de Richmond à Washington. De plus, la ville dispose sur les hauteurs de plusieurs collines stratégiques alignées.
Le plan du général nordiste Ambrose Burnside est simple : il prévoit, à l’aide d’un pont flottant, de faire traverser la rivière Rappahannock à ses troupes. Par la suite, il devra dans un premier temps envahir la ville, l’occuper, puis s’emparer des hauteurs assez peu défendues.
Ambrose Burnside n’est pas connu pour être un homme audacieux ; ce n’est pas là sa qualité première… Mais il est venu à Fredericksburg avec la ferme intention de faire oublier les échecs de George McClellan, et de remonter ainsi le moral de son armée, qui en a bien besoin. Pour cela, il doit prouver à ses subalternes qu’il veut en découdre avec Bobby Lee ; un courage qui faisait cruellement défaut à son prédécesseur.
Malheureusement pour lui, la livraison des éléments du pont flottant se fait attendre, et l’intendance ne suit pas. Son plan de bataille s’en trouve fortement contrarié. Il va devoir patienter 17 jours avant de voir les hommes du génie lui apporter les précieuses embarcations.
Ce temps providentiel qui lui est attribué, Robert Lee va le mettre à profit et réunir 75 000 hommes tout autour de la ville.
Le Ier corps d’armée (constitué de 3 divisions totalisant 10 brigades) est commandé par le major général John Fulton Reynolds.
Une de ses divisions, commandée par le major général George Gordon Meade, fera la seule percée lors de la bataille. Mais Reynolds ne renforcera pas Meade avec ses deux autres divisions, et l’attaque échouera (Reynolds n’a pas reçu d’ordres clairs de la part de son major-général William B. Franklin sur son rôle à tenir dans l’attaque). Après la bataille, Reynolds sera néanmoins promu major-général des volontaires.
Lire :
– La bataille de Fredericksburg.
LA BATAILLE
DE CHANCELLORSVILLE
Du 27 avril au 6 mai 1863
De son côté, de Vicksburg à Charleston, la précaire coalition confédérée craque de toutes parts. Si elle résiste encore malgré tout, elle le doit grâce à l’audace, à la chance, et au génie de ses chefs. Avec la bataille qui s’annonce à « Chancellorsville », le général Robert E Lee va encore une fois dévoiler tout son talent. Au mépris de toutes les règles inscrites dans les manuels militaires, il va oser, et prendre d’énormes risques, pour être une nouvelle fois victorieux. Mais l’année 1863 va être déterminante. L’issue de la guerre va se jouer dans un coude du Mississipi, à Vicksburg, et dans un coin perdu de la Pennsylvanie, à Gettysburg.
Après Fredericksburg, le général Joseph Hooker reçoit le commandement de l’armée du Potomac ; quant à Reynolds, il reçoit le commandement de l’ancien premier corps de Hooker.
Abraham Lincoln change une fois de plus de général en chef. Joseph Hooker est une forte tête issue de West Point, un homme qui boit et aime se mettre en valeur. Les ordres de Lincoln sont clairs : il doit absolument anéantir les forces de Robert Lee.
Le 26 janvier 1863, « Joe le Batailleur » prend le commandement de l’armée du Potomac. Il abandonne ses quartiers d’hiver autour de Fredericksburg, et se rassemble face à Lee, de l’autre côté de la rivière Rappahannock.
Le plan de Joseph Hooker consiste à envoyer une partie de sa gigantesque armée attaquer de front les forces de Robert E. Lee (qui sont toujours à Fredericksburg), et à faire remonter le Rappahannock par le reste de ses troupes, pour qu’elles le traversent en amont et viennent prendre les Sudistes à revers.
Le 30 avril, le gros de l’armée nordiste (forte de 70 000 hommes) arrive à Chancellorsville, un lieu-dit comprenant une seule habitation (un manoir) plantée au milieu d’une clairière entourée de bois épais, la forêt de la Wilderness (ce sont les Vème, XIème et XIIème corps qui traversent la rivière à Kelly’s Ford, laissant le VIème et le Ier corps en face de Fredericksburg, pour fixer l’armée de Virginie du Nord).
Joseph Hooker et ses officiers s’installent au rez-de-chaussée pour peaufiner leurs plans d’attaque, certains d’avoir pris au piège Lee et ses hommes.
Joseph Hooker « La Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Mais Robert E. Lee, à la tête de troupes deux fois moins nombreuses, n’est pas dupe. Au mépris des conventions de l’Art militaire, il décide de scinder lui aussi ses forces, ne laissant à Fredericksburg qu’un quart de ses effectifs pour filer avec le reste vers l’Ouest, afin de se placer sur le flanc de son adversaire. Lorsque les soldats confédérés de Lee atteignent l’orée de la Wilderness, les Nordistes avancent à leur rencontre pour engager le combat.
Mais dès les premiers échanges de coups de feu, et à la surprise générale, Hooker se ravise et ordonne à ses troupes de se replier autour du manoir de Chancellorsville.
Sentant la confusion de son adversaire, Lee décide le lendemain de diviser une nouvelle fois ses troupes et d’envoyer 28 000 hommes, sous le commandement de Stonewall Jackson,
contourner le flanc droit des forces nordistes, au terme d’une marche forcée d’une bonne vingtaine de kilomètres à travers bois.
Selon toute vraisemblance, Hooker se persuade que Jackson est en train de battre en retraite ; et malgré la faiblesse des forces confédérées qui lui font encore face, il choisit de ne pas bouger.
Toute la journée des informations affluent, faisant état de très importants mouvements de troupes rebelles juste derrière le rideau d’arbres. Nul n’y prête attention…
En fin d’après-midi, les soldats de l’Union sont en train de prendre le café en jouant aux cartes, lorsqu’une harde de cerfs sort de la forêt et traverse le camp à toute vitesse. Les hommes de Stonewall Jackson sont juste derrière…
Les forces de Hooker vont reculer de trois kilomètres, avant que les Sudistes ne soient contraints par la nuit de cesser l’attaque.
Pendant ce temps, Joseph Hooker continue d’hésiter. Alors qu’il observe, inquiet, les combats depuis la véranda de son quartier général, un obus vient frapper le pilier contre lequel il est appuyé ; il est assommé sous le choc. Sonné, il refuse cependant de céder son commandement à son commandant en second, le général de division Darius N. Couch (1822-1897). Finalement, il donne l’ordre de reculer et d’amorcer la retraite.
La défaite est totale ; les Nordistes se replient sur l’autre rive du Rappahannock. Joseph Hooker a perdu 17 000 hommes, plus encore qu’à la bataille de Fredericksburg.
Après la bataille, Reynolds sera l’un des nombreux généraux de l’Union à exiger la destitution de Hooker de son poste commandement. Lincoln confiera alors le commandement de l’armée du Potomac à l’ami de John Fulton Reynolds, le général George Gordon Meade.
Lire :
–La bataille de Chancellorsville.
LA BATAILLE DE GETTYSBURG
Du 1er au 3 juillet 1863
Le nouveau commandant des troupes fédérales s’appelle George Meade, un officier hargneux et suffisant. Ses hommes lui ont donné comme surnom « la tortue aux gros yeux ». Ses généraux ne sont pas certains de savoir où il cherche à se rendre. Quant à Lee, il ignore tout des mouvements de l’armée fédérale. Le corps de cavalerie de JEB Stuart s’est trop éloigné des forces sudistes, et n’est plus en mesure de tenir informé son Etat-Major. La bataille se termine par la victoire de l’armée du Potomac du major-général de l’Union George Meade, qui bat celle du général confédéré Robert E. Lee. L’Union stoppe définitivement l’invasion du Nord par Lee.
Après ses éclatantes victoires à Fredericksburg (le 13 décembre 1862) et à Chancellorsville (le 6 mai 1863), Lee décide de porter la guerre dans le Nord pour la deuxième fois (le 17 septembre 1862, la première invasion s’était achevée par la bataille indécise d’Antietam, dans le Maryland).
En envahissant à nouveau les riches terres de Pennsylvanie et du Maryland, Lee espère démoraliser l’Union et pousser ses dirigeants à accepter la paix. Avec son armée de Virginie du Nord victorieuse, il entreprend de menacer Harrisburg, Philadelphie, et même la capitale, Washington.
Entretemps, le Président Lincoln a remplacé le général Joseph Hooker, battu à Chancellorsville, par George Meade (celui que ses hommes appellent « la tortue aux gros yeux »).
Vers la fin du mois de mai 1863, l’armée de Virginie du Nord commence sa marche vers la Pennsylvanie. Les troupes nordistes, envoyées en éclaireur pour connaître les plans de campagne de Lee, interceptent JEB Stuart et sa cavalerie à Brandy Station, en Virginie.
21000 cavaliers s’affrontent pendant douze heures le long de la rivière Rappahannock. C’est l’engagement de cavalerie le plus important de l’Histoire américaine ; cependant, cette bataille est indécise et débouche sur une impasse. Mais les forces de l’Union savent désormais que l’armée confédérée est en marche.
Stuart, furieux d’avoir été cueilli par surprise, est déterminé à se venger. Il se remet en selle pour évaluer les forces de son ennemi avec, comme strictes consignes, celles de rester en étroit contact avec les forces sudistes de Lee.
Le 1er juillet à l’aube, un officier d’infanterie de l’armée confédérée approche de la petite ville de Gettysburg, un carrefour de routes de Pennsylvanie. Il arrive en vue d’un séminaire luthérien, dont la coupole surélevée domine les prairies vallonnées qui s’étirent en contrebas.
Ce poste d’observation devait être utilisé tour à tour par les deux armées, mais surtout par les Sudistes.
La brigade confédérée qui atteint Gettysburg à la recherche de ravitaillement est commandée par James Johnston Pettigrew. Le bruit court que la petite cité abrite un important stock de chaussures (20 000). Les soldats sudistes en sont cruellement démunis. Un grand nombre se déplace les pieds nus et endoloris par les longues marches ; c’est une aubaine qu’ils ne veulent pas laisser passer, et ils s’apprêtent à les réquisitionner.
Tandis que des deux côtés on réclame d’urgence des renforts, Buford essaie désespérément de conserver ses positions. Mais les fantassins confédérés parviennent à repousser les soldats nordistes jusque dans la ville. Buford et ses cavaliers résistent à pied aux attaques de Henry Heth et de A.P. Hill, et la bravoure et la ténacité de ses hommes vont donner au major général John F. Reynolds et à son 1er corps de l’armée du Potomac le temps d’arriver à Gettysburg. Dans la nuit, l’infanterie et l’artillerie nordiste se mettent en place, et s’établissent sur les crêtes entourant la petite cité.
Au matin du 1er juillet, Buford (qui a anticipé l’avancée des forces confédérées sur Gettysburg) établit ses troupes sur trois arêtes à l’ouest de la ville : Herr Ridge, McPherson Ridge, et Seminary Ridge. Il pense que ces positions sont les plus fiables pour que sa petite division de cavalerie puisse contrer l’infanterie sudiste, en supériorité numérique. Il espère au moins la retarder en attendant les renforts. Ceux-ci pourront alors prendre position sur des lignes de défense fortifiées au sud de la ville : Cemetery Hill, Cemetery Ridge, et Culp’s Hill. C’est à Buford que l’armée de l’Union devra le choix du terrain propice pour la bataille.
Buford a parfaitement conscience que si l’ennemi parvient à contrôler ces collines, il sera très difficile de le déloger.
Le hasard veut que ce jour-là, les Confédérés tombent nez à nez avec le détachement de cavalerie de John Buford. La grande bataille de Gettysburg peut alors commence…
Tandis que des deux côtés on réclame d’urgence des renforts, Buford essaie désespérément de conserver ses positions. Mais les fantassins confédérés parviennent à repousser les soldats nordistes jusque dans la ville. Buford et ses cavaliers résistent à pied aux attaques de Henry Heth et de A.P. Hill, et la bravoure et la ténacité de ses hommes vont donner au major général John Fulton Reynolds et à son 1er corps de l’armée du Potomac le temps d’arriver à Gettysburg.
Lire: Ambrose Powell Hill
SA MORT
Ce matin-là, le 1er juillet 1863, alors qu’il dirige ses troupes vers Gettysburg, Reynolds reçoit un message indiquant que l’arrivée des forces confédérées est imminent. Reynolds conduit son Ier Corps à McPherson Ridge, lorsqu’il est atteint d’une balle dans le cou. Il meurt instantanément.
« Au petit matin, le général Reynolds (nordiste) fit avancer ses troupes en direction de Gettysburg, envoyant au général Howard, commandant le 11ème corps, l’ordre de le suivre. Ce même mercredi, 1er juillet, vers 9h30, le général confédéré Ambrose Powell Hill, en route pour Gettysburg à la recherche de souliers pour ses troupes (parait-il), s’était heurté, à l’improviste, aux forces de Reynolds, et des escarmouches s’étaient ensuivies. Malgré son infériorité numérique, la cavalerie fédérale (sous les ordres de Buford) contint la poussée de Hill. Vers 10 heures, le général Reynolds, devançant le 1er corps d’Armée, arriva à Gettysburg et, après avoir fait déployer ses troupes de chaque côté de la route de Chambersburg, continua sa reconnaissance vers la crête du séminaire. La brigade du général James Jay Archer (sudiste), qui faisait partie du corps de Hill, se dirigeait vers l’est, ignorant toujours l’avance de Reynolds. L’engagement commença aussitôt. Archer et plusieurs centaines de ses hommes furent fait prisonniers ; mais le combat continua à s’entendre. Alors qu’il chevauchait sur le front, le général Reynolds fut tué dans un champ, au-delà du séminaire. Au bruit de la canonnade, le général Howard prit le galop et arriva rapidement à Gettysburg. Ignorant la mort de son supérieur et, que, de ce fait, le commandement lui revenait, il envoya ses aides de camp demander des ordres. En attendant leur retour, il monta au clocher du séminaire pour examiner le terrain alentour. Il était alors 11h30. Les rebelles affluaient en grand nombre. Les prisonniers faits par Reynolds affirmaient que le corps de Hill approchait : « Vous aurez du fil à retordre avant la nuit. Longstreet aussi n’est pas loin et Ewell est en route », dit l’un d’eux d’un ton vantard. Le général Howard en arriva à la conclusion que la seule position tenable par ses troupes relativement peu nombreuses était la crête du séminaire, d’où son artillerie dominerait le champ des opérations ». Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
Lire :
– La bataille de Brandy Station.
INHUMATION
La perte du général John Fulton Reynolds (aimé de ses hommes et respecté de ses pairs) sera profondément ressentie par l’armée.
L’historien Shelby Foote écrit que nombreux sont ceux qui le considèrent « non seulement comme le plus haut gradé mais aussi comme le meilleur général de l’armée ».
En approuvant le plan défensif de Buford, et en engageant son infanterie du Ier Corps, Reynolds détermina surtout l’emplacement de la bataille de Gettysburg pour son commandant en chef Meade. Il transforma ainsi une rencontre imprévue en une importante bataille rangée. Dans la confusion du commandement qui va suivre la mort de Reynolds, les deux corps de l’Union qui avaient atteint le champ de bataille seront submergés et forcés de battre en retraite dans les rues de Gettysburg, où ils seront rejoints par son vieil ami, le major général Winfield S. Hancock.
Sa dépouille sera immédiatement transportée de Gettysburg à Taneytown, dans le Maryland, puis jusqu’à sa ville natale Lancaster, en Pennsylvanie.
John Fulton Reynolds est enterré le 4 juillet 1863. Il est commémoré par l’édification de trois statues dans le parc militaire national de Gettysburg (une statue équestre sur McPherson Ridge, une réalisée par le sculpteur américain John Quincy Adams Ward, dans le cimetière national, et une sur le mémorial de Pennsylvanie), ainsi qu’une devant l’hôtel de ville de Philadelphie.
En novembre 1863, la famille du général Reynolds visite le champ de bataille de Gettysburg où le général Reynolds a été tué en juillet. Ici, parmi les rochers de Plum Run, son frère et ses sœurs ont été photographiés par P. S. Weaver.
Sources :
La « Guerre de Sécession », de Ken Burns.
Cet article comporte un extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.).
Photos publiques Facebook
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