Qui était Joachim Murat ?

naigleJoachim Murat

(25 mars 1767 – 13 octobre 1815)

Joachim 1er roi de Naples

(1er août 1808 – 2 mai 1815)

Grand duc de Berg et de Clèves

(25 décembre 1805 – 1er août 1808)

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Joachim Murat

 


Naissance

Joachim Murat naît le 25 mars 1767 à La Bastide-Fortunière, dans la région du Quercy près de Cahors, dans le département du Lot. En 1852, un décret impérial de Napoléon III modifiera le nom du village. Celui-ci deviendra La Bastide-Murat, une dénomination éponyme qui rendra hommage au patronyme du célèbre maréchal d’Empire. Il meurt le 13 octobre 1815 à Pizzo près de Naples (Calabre, Italie).

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Jeunesse sous l’Ancien Régime

Il est le fils d’un couple d’aubergistes, Pierre Murat Jordy et Jeanne Loubières. Issu d’une famille nombreuse, il est le cadet d’une fratrie de onze enfants. Son père le prédestine à une carrière ecclésiastique. Après un court séjour chez les séminaristes de Cahors, il entreprend des études chez les Lazaristes de Toulouse où il se prépare à une période d’initiation et de probation. Mais le jeune novice, l’abbé Murat, comme le dénomment ses camarades, s’adonne aux plaisirs de la vie et les résultats obtenus ne seront pas à la hauteur des attentes de sa famille. Joachim finit par se faire renvoyer du séminaire pour mauvaise conduite ; il a fait des dettes, et, pour échapper à la colère de son père, il décide de s’engager le 23 février 1787 dans un régiment de chasseurs à cheval (12ème régiment de chasseurs à cheval des Ardennes) qui deviendra plus tard celui de Champagne

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Cultivé et fin cavalier, il est vite remarqué par ses condisciples et devient rapidement maréchal des logis. Lorsque la Révolution éclate en 1789, il adhère avec ferveur aux nouvelles idées. Cependant, cette même année, il doit quitter le régiment une nouvelle fois pour insubordination, et retourne vivre dans sa famille au pays, à La Bastide-Fortunière .


Pendant la Révolution

Le 14 juillet 1790, il est présent lors de la Fête de la Fédération à Paris comme représentant de son département, le Lot.

En 1791, il réintègre l’armée dans son ancien régiment. L’année suivante, en février 1792, il est choisi pour entrer dans la Garde constitutionnelle du roi (Garde Brissac*). Mais l’ambiance antipatriotique qui y règne, et qui va à l’encontre des idées nouvelles, le force à démissionner, en mars, du poste qu’il occupe dans le prestigieux corps, qu’il dénoncera ainsi comme un repaire de royalistes.

*Le 3 septembre 1791, un décret de l’Assemblée Constituante met à la disposition du roi une Garde constitutionnelle, appelée aussi Garde Brissac, du nom de son commandant en chef : Louis Hercule Timoléon de Cossé-Brissac (1734-1792). Elle ne durera que quelques mois.
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Joachim Murat

Il retourne une nouvelle fois dans son ancien régiment, le 12ème chasseur, où il retrouve son grade de maréchal des logis. Excellent cavalier, talentueux et ambitieux, il devient peu de temps après sous-lieutenant. Puis sert en Champagne de 1792 à 1793 dans l’Armée du Nord. Il obtient le grade de Capitaine puis celui de Chef d’escadron du 21ème chasseur pendant l’été 1793.  La guerre contre l’Europe coalisée lui ouvre les portes d’une ascension éclatante.


Des idées jacobines

En 1794, Murat se trouve à Paris sans affectations militaires. Comme pour Napoléon, la chute de Robespierre (l’Incorruptible, 1758-1794) l’a écarté et inquiété un moment eu égard à ses idées jacobines. Mais l’année suivante, il participe à la répression de l’insurrection royaliste du 13 Vendémiaire (5 octobre 1795). C’est à cette occasion qu’il y rencontre le général Bonaparte. Ce dernier, sans fonction, se voit chargé par Barras (la figure la plus en vue du Directoire), de mater le soulèvement parisien. Joachim est alors chargé par Napoléon de s’emparer et de rapatrier les 40 canons des sections royalistes rassemblées au camp des Sablons. L’action de  Joachim se révèle efficace. Les bouches à feu sont disposées de manière à  protéger toutes les issues menant à la Convention. L’artillerie ainsi déployée décimera avec de la mitraille et dans un bain de sang (300 morts), la rébellion des sections royalistes, sur les marches de l’Eglise Saint-Roch. Faisant suite à ce fait d’arme, Napoléon gagnera le sobriquet de « Général Vendémiaire » et prendra le commandement de l’armée d’Italie.

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Attaque de la Conventionnationale


Principales Participations et faits d’armes :

 

  • Première coalition. 

  1. Sous le Directoire : Campagne d’Italie

Joachim Murat va participer aux combats de la Campagne d’Italie avec brio, et ses talents de cavalier vont attirer l’attention du général Bonaparte qui fera de lui son aide de camp. Le 10 mai 1796, ce dernier le nomme général de brigade pour ses brillants faits d’armes aux bataille de Dego (14 et 15 avril 1796) et Mondovi (22 avril 1796).

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Murat se distingue à la bataille de Roveredo (4 septembre 1796), ainsi qu’à la bataille de Bassano (8 septembre 1796), et le 15 septembre suivant, il sera blessé lors du siège de Mantoue (du 4 juillet 1796 au 2 février 1797).

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Bataille de Rovereto

  • Deuxième coalition.

 


  1. Sous le Directoire : Campagne d’Egypte.

Le 19 mai 1798 (30 floréal an VI) un corps expéditionnaire français quitte Toulon, Marseille, Gênes, Ajaccio, et Civitavecchia. Environ 400 navires convoient 40 000 hommes et 10 000 marins. Cette armada s’empare tout d’abord de Malte le 11 juin, puis le 1er juillet débarque à Alexandrie, sur le sol égyptien. Joachim Murat fait partie du voyage. L’objectif avoué de Napoléon : s’emparer de l’Egypte, et bloquer ainsi la route des Indes aux Britanniques. En parallèle à l’expédition militaire, une mission scientifique, composée par de nombreux historiens, botanistes et dessinateurs, est transportée par la flotte afin de redéfinir les richesses de l’Égypte ancienne.

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Joachim_Murat

Durant la prise d’Alexandrie, puis à la bataille des Pyramides, Joachim Murat va déployer tout son talent et révéler toute sa valeur militaire.

Lors du siège de Saint-Jean-d’Acre, alors qu’il est en infériorité numérique, Murat, qui tient le pont d’Iacoub, arrête les ottomans en pleine débandade. Ceux-ci, pour échapper à une mort certaine, se ruent dans les eaux du Jourdain et y périssent noyés.

Le 25 juillet 1799, son rôle lors de la bataille terrestre d’Aboukir se révèle une fois de plus décisif. Après avoir capturé le chef d’armée ennemi, il est blessé à la mâchoire pendant le combat. Pour ce fait d’arme, il sera nommé le jour même général de division.


  1. Sous le Consulat.

Lors du Coup d’Etat du 18 brumaire (9 novembre 1799), il procède manu militari à l’évacuation de la salle des Cinq-Cents en y pénétrant de force à la tête de 60 grenadiers, et décrète la dissolution du Conseil.


Le déroulement du Coup d’Etat

Les deux assemblées ainsi déplacées sont réunies, et siègent au château de Saint-Cloud. Le Conseil des Anciens est presque entièrement gagné au projet mais n’est pas encore décidé à commettre une action illégale. Rassemblé dans la salle de l’Orangerie, Le Conseil des Cinq-Cents,  franchement hostile, requiert la mise hors la loi du général Bonaparte, et se refuse à modifier la Constitution en sa faveur.

Bonaparte fait un discours assez médiocre devant l’assemblée des Anciens ; il récidive et réitère sa piètre harangue face au Conseil des Cinq-Cents. Cette déplorable prestation est accueillie par des huées et les cris : «À bas le dictateur !» Violemment pris à partie par les députés, et même menacé d’arrestation, il est sauvé in-extrémis par ses soldats qui le conduisent, sain et sauf, hors de la salle. Son frère Lucien sort alors à son tour, et exhorte la troupe massée à l’extérieur du Château, en clamant que le général Bonaparte et les élus sont menacés d’assassinat. A ces mots, le général Murat, qui commande les grenadiers, ordonne l’assaut et l’évacuation de la salle. Face à la force armée, les députés, tout de rouge vêtus, s’enfuient désemparés en sautant par les fenêtres, et se dissipent dans la brume. Il faudra attendre les deux heures du matin pour que le Conseil des Anciens et quelques membres de l’assemblée des Cinq-Cents, rameutés manu militari, votent une révision de la Constitution. Un gouvernement provisoire est nommé, composé de trois Consuls : Napoléon Bonaparte, Emmanuel Joseph Sieyès et Roger Ducos. Le Coup d’Etat est réglé, puis chacun regagne Paris. Bonaparte deviendra très vite Premier Consul, doté de pouvoirs immenses. Déjà, avec le Consulat qui se profile, s’esquisse l’image d’un autocrate.

Après cette journée, Murat est nommé commandant de la garde consulaire.


Mariage et descendance

Le 18 janvier 1800, il épouse Caroline Bonaparte, la sœur de Napoléon, qu’il courtisait au grand désappointement de ce dernier. Par cette union, Joachim entre de plain pied dans le cercle familial du Premier Consul, l’homme le plus puissant de France.

Caroline Murat

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Le couple aura quatre enfants :

  • Achille  (21 janvier 1801- 15 avril 1847)
  • Letizia (Marie Letizia Joséphine, 1802-1859)
  • Lucien (1803-1878)
  • Louise (1805-1889)
Famille Murat

Famille Murat


  1. Sous le Consulat : Campagne d’Italie.

Bataille de Marengo : 25 prairial an VIII (14 juin 1800), 70 kms au nord de Gênes. Victoire décisive de l’Armée française, sous les ordres de Napoléon Bonaparte, sur celle du Saint Empire commandée par Michael Friedrich Benedikt von Melas. (Lors de la bataille, la cavalerie du général de division Joachim Murat refoulera le Feldmarschallleutnant Andreas O’Reilly von Ballinlough du village de Marengo. Pour son courage lors des combats, il recevra un sabre d’honneur).

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Bataille de Marengo

  • Troisième coalition.

    5. Sous l’Empire

Le 18 mai 1804, un sénatus-consulte proclame Napoléon Empereur des Français, sous le nom de Napoléon 1er. Dès le lendemain, Murat devient Maréchal d’Empire.

Le 1er février1805, il est promu Grand Amiral de l’Empire, et le lendemain grand aigle de la Légion d’Honneur. Le mois suivant, en tant que membre de la famille impériale, il s’installe au palais de l’Elysée et porte le titre de Prince.

Bataille d’Austerlitz : 11 frimaire an XIV (2 décembre1805), au sud de la Moravie, entre Brünn et Austerlitz, aujourd’hui en République Tchèque. Victoire décisive de la Grande Armée de Napoléon Bonaparte, après neuf heures de combats, sur les forces austro-russes de l’empereur  François II du Saint-Empire et de l’empereur russe Alexandre 1er.

(Murat et ses 8000 cavaliers occupent la position Nord du dispositif du plan de bataille de l’armée française).

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Bataille d’Austerlitz

  • Quatrième coalition.

Bataille d’Iéna : (14 octobre 1806), entre Weimar et Leipzig, (actuel land de Thuringe). Victoire décisive de l’armée française commandée par Napoléon 1er contre l’armée de Prusse sous les ordres de Frédéric-Louis de Hohenlohe-Ingelfingen.

(La cavalerie de Murat se positionne à l’extrême droite du dispositif du plan de bataille de Napoléon. Il se montrera si rapide à poursuivre l’ennemi dans la débâcle, qu’il s’emparera, à l’entrée de Weimar, de l’artillerie et de l’équipement des Prussiens).

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Bataille de Jena Auerstedt

Bataille d’Eylau : (8 février1807), la bataille se déroule dans le nord de la  Prusse-Orientale, à Bagrationovsk (actuelle enclave de Kaliningrad), à 20 km au sud-est de Königsberg. Victoire à la Pyrrhus de l’armée française, qui subit de lourdes pertes. Cette dernière, commandée par Napoléon 1er, bat les armées coalisées de l’Empire russe et du Royaume de Prusse, placées sous les ordres de Levin August Gottlieb Theophil (Leonty Leontievitch), comte von Bennigsen, du prince Piotr Ivanovitch Bagration et Anton Wilhelm von L’Estocq.

Joachim Murat commandera l’une des plus grandioses charges de cavalerie de l’Histoire (12 000 hommes).

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Bataille de Prussia Eylau


  1. Guerre d’Espagne

Dos de Mayo : (2 mai 1808), Madrid (Espagne) ; début de la Guerre d’indépendance espagnole (1807-1814).

Le 17 octobre 1807, une armée commandée par le général Junot franchit la Bidassoa, pénètre en Espagne, et se dirige sur Lisbonne. Cette démonstration de force doit contraindre le Portugal à cesser tout échange commercial avec la Grande Bretagne, et à respecter le Blocus continental mis en place et imposé par Napoléon à toute l’Europe. Le but de Junot n’est pas d’envahir l’Espagne, mais de la traverser. Nul ne pouvait alors savoir qu’une terrible guerre allait commencer sept mois plus tard, et ruiner tous les espoirs de conquête de Napoléon 1er. Le 2 mai 1808, la première guerrila de l’Histoire  débute avec l’insurection des Madrilènes.

Victoire des troupes d’invasion françaises sous les ordres de Joachim Murat, qui répriment violemment l’insurrection madrilène (entre 100 et 400 morts au combat et 113 prisonniers fusillés). Ces terribles affrontements, et la terreur qui s’ensuivit, ne feront qu’attiser la haine envers l’occupant français. Le sang versé par la population de Madrid donnera le signal du départ d’une terrible « Guerre d’indépendance » du peuple espagnol contre l’armée d’invasion française.

La dureté avec laquelle Joachim Murat soumet les insurgés de Madrid, afin de mettre au pas le peuple Espagnol, lui attire les bonnes grâces de Napoléon. Pendant un court moment il va espérer acquérir le trône d’Espagne. Mais c’est vers son frère Joseph que l’Empereur va se tourner et offrir la couronne que Joachim a tant convoitée. Le 1er août 1808, pour ses loyaux services, il reçoit en compensation et à son grand désappointement, celle de Naples.

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  • Sixième coalition.

    7. Campagne de Russie.

Bataille de la Moskowa : (7 septembre1812), Borodino (Russie). Victoire indécise à la Pyrrhus de l’armée française. Cette dernière a subi des pertes importantes (environ 28 000 soldats tués ou blessés), mais elles demeurent inférieures à celles des Russes (environ 45 000 soldats tués ou blessés).

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Les troupes françaises sont sous les ordres de Napoléon Bonaparte, Michel Ney, Eugène de Beauharnais et Joachim Murat. Celles de l’Empire russe sont commandées par Mikhaïl Illarionovitch Golenichtchev-Koutouzov, le prince Piotr Ivanovitch Bagration, et le prince Michel Barclay de Tolly.

Cette bataille est décrite aussi, par les historiens, comme une victoire tactique française ; la route de Moscou est à présent ouverte à Napoléon.

(Le 5 septembre, comme prélude à ce qui allait suivre, la cavalerie de Joachim Murat affronte celle du comte russe Konovnitsyne dans une furieuse et sanglante mêlée). 


  1. Campagne d’Allemagne.

Bataille de Leipzig : (16-19 octobre 1813) aux environs de Leipzig (Allemagne). Victoire des Alliés : Empires de Russie et d’Autriche, Royaumes de Prusse, de Suède et de Saxe (18-19 octobre), sur l’armée impériale française composée du Duché de Varsovie, et des Royaumes d’Italie, de Naples et de Saxe (16-17 octobre).

L’armée des Alliés est sous les ordres d’Alexandre 1er de Russie, du prince Michel Barclay de Tolly, de Levin August Gottlieb Theophil (Leonty Leontievitch), comte von Bennigsen, Matveï Ivanovitch Platov, du prince Charles-Philippe de Schwarzenberg, de Gebhard Leberecht von Blücher, et de Jean-Baptiste Bernadotte.

L’armée française est commandée par Napoléon 1er, Józef Antoni Poniatowski, Frédéric-Auguste III dit le Juste.

(Joachim Murat commande l’aile droite du dispositif français. Napoléon envoie sa cavalerie, sur deux colonnes, enfoncer les lignes ennemies. Murat, qui commande la première des deux formations, composée du 1er corps de cavalerie et de la 6e division de cavalerie lourde du général Milhaud, se lance dans une des plus grandes charges de cavalerie de l’Histoire. Ce fait d’arme parvient à dégager le centre français et à transpercer toutes les troupes coalisées qui lui faisaient face).

 


Joachim Murat, roi de Naples (1er août 1808)

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De par ses origines paysannes, cet obscur personnage, fils d’aubergistes, va s’avérer un roi intègre. Il réforme son royaume, et poursuit l’organisation entreprise par son prédécesseur, son beau-frère Joseph. Les disputes incessantes du couple royal pour le pouvoir détériorent les rapports de Murat avec Napoléon. Ce dernier le rappelle pour participer aux campagnes de Russie et d’Allemagne, où il se distinguera à nouveau.

Caroline en costume traditionnel de paysanne napolitaine1813

Caroline en costume traditionnel de paysanne napolitaine 1813

  1. Reconquête du Royaume.

Pour reconquérir son royaume Murat entreprend de récupérer la Sicile, partie insulaire du Royaume des Deux-Siciles. L’opération vise à chasser les Bourbons où Ferdinand IV (cousin et beau-frère de Louis XVI), et sa femme Marie-Caroline (sœur de Marie-Antoinette) y sont réfugiés. Ces derniers sont protégés par la marine britannique dont une partie s’est emparée de Capri.

– Le 4 octobre 1808, le général Jean-Maximilien Lamarque, à la tête de 2000 hommes, débarque sur l’île de Capri, défendue par la garnison du général britannique Hudson Lowe.

– Le 17 octobre, reddition de Capri.

– Le 15 décembre 1809, Joachim et Caroline quittent Naples pour Paris et assistent au divorce de Napoléon et de Joséphine.

– Le 18 décembre 1810, la dernière phase de la reconquête passe par la prise de la Sicile. L’opération s’avère plus difficile que prévu, d’autant que la marine britannique est toujours présente et croise devant la ville de Naples en souveraine des mers. En outre, le roi Murat n’a pas l’approbation de Napoléon, qui ne soutient pas vraiment cette campagne. L’expédition essuiera un revers, et ne fera qu’attiser un regain de tension entre les deux hommes. D’ailleurs les deux beaux-frères ne s’estiment guère ; Napoléon, qui méprise Murat, le nomme « coq vaniteux ». Il lui rappelle sans cesse dans ses dépêches, que s’il est roi c’est uniquement par sa propre volonté, et parce qu’il a épousé sa sœur Caroline. Toutes les actions menées par le roi de Naples sont systématiquement jugées et désavouées par Napoléon, ramenant la fonction de Joachim à celle d’un simple préfet de région. Toutes ces tensions iront crescendo, et les deux hommes finiront par se détester.

– En 1812, Napoléon rappelle Murat pour participer à la campagne de Russie où ses actions à la tête de sa cavalerie seront, encore une fois, déterminantes. Assailli par le froid et attaqué par les cosaques durant la retraite de Russie, Murat comprend que la situation est désespérée. Il décide, le 13 janvier 1813, de quitter l’armée en confiant le commandement à Eugène de Beauharnais. Son intention est de sauver son Royaume, et il s’en retourne à Naples. Murat, par l’intermédiaire de Metternich (ambassadeur autrichien à Naples), entretient une relation étroite avec l’Autriche qui vient de quitter l’alliance avec la France. Des contacts sont également effectués avec le Royaume-Uni. Napoléon, qui est au courant de ces rapprochements avec ses ennemis, a besoin des talents de cavalier de son beau-frère. Mais Joachim hésite à trahir ; il est partagé, puis décide de se rallier une nouvelle fois à Napoléon, d’autant plus que la campagne d’Allemagne vient de commencer.

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– Après la défaite de Leipzig (16-19 octobre 1813), Murat retourne une nouvelle fois à Naples.

– Le 8 janvier 1814, il finit par signer un traité d’alliance avec l’Autriche, « la trahison de Murat ». Mais Louis XVIII, dès son retour, (Première Restauration, 6 avril 1814 – 20 mars 1815), ne le reconnaît pas comme roi, et veut rétablir les Bourbons sur le trône napolitain. Désespéré, Joachim ose des contacts de tous côtés, et se réconcilie avec Napoléon, alors exilé sur l’île d’Elbe. Et dès le débarquement de ce dernier sur le sol de France, il déclare la guerre à l’Autriche. Murat se rallie donc une nouvelle fois à l’Empereur Napoléon 1er, lors des Cent-Jours, et appelle toute l’Italie à se réunifier pour son indépendance. Mais les 2 et 3 mai 1815, il est sévèrement battu lors de la bataille de Tolentino.

Guerre Napolitaine, bataille de Tolentino : (2 et 3 mai1815) près de Tolentino dans la région des Marches, Italie. Victoire de l’armée d’Autriche, commandée par le feld-maréchal Frédéric Bianchi duc de Casalanza, sur l’armée napolitaine sous les ordres du roi de Naples, Joachim Murat.

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Bataille de Tolentino

– Le 18 juin 1815, dès l’annonce de la défaite de Waterloo, Murat s’enfuit en Corse. Sur place, après avoir réunifié un millier de fidèles, il se prend à espérer reconquérir Naples. Il entreprend une descente en Calabre. Mais, le 13 octobre 1815, à peine débarqué à Pizzo, il reçoit un accueil hostile de la population. Il est fait prisonnier et incarcéré par les gendarmes.

Un décret du roi Ferdinand ordonne par écrit : « il ne sera accordé au condamné qu’une demi-heure pour recevoir les secours de la religion », avant de le faire fusiller. Joachim fera preuve d’un grand courage et donnera lui-même l’ordre de tirer au peloton d’exécution.


Sépulture

Le tombeau de Joachim Murat se trouve au Pizzo en Calabre.

Un cénotaphe se trouve dans la 39ème division du cimetière du Père Lachaise à Paris.

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3 réponses

  1. 31 mai 2015

    […] Joachim Murat (25 mars 1767 – 13 octobre 1815). […]

  2. 31 août 2015

    […] de Napoléon Bonaparte, avec les maréchaux Jean Lannes, Bessières, Bernadotte, Davout, Soult et Murat, sur les forces austro-russes de l’empereur  François II du Saint-Empire et de l’empereur […]

  3. 27 septembre 2015

    […] Elle est la plus jeune et la plus charmeuse sœur de Napoléon Iᵉʳ. Par son mariage avec Joachim Murat, Caroline Bonaparte sera grande-duchesse consort de Berg, puis reine consort de […]

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