La bataille d’Iéna

naigleLa bataille d’Iéna

 (14 octobre 1806)

« Un homme combattra plus pour ses intérêts que pour ses droits. »

Napoléon Bonaparte

Iena

Iena

 


Situation

La bataille se déroule à Iéna, le 14 octobre 1806, entre Weimar et Leipzig, en Allemagne, dans le land de Thuringe aujourd’hui.


Forces en présence

Empire français : 55 000 hommes sous les ordres de Napoléon 1er. L’artillerie est dotée de 173 canons.

Les forces françaises sont composées des corps d’armée des maréchaux Soult, Lannes, Ney et Augereau.

Royaume de Prusse et  Electorat de Saxe : 50 000 hommes commandés par le général Friedrich Ludwig Fürst zu Hohenlohe-Ingelfingen. L’artillerie dispose de 120 canons.

Hohenlohe a sous ses ordres le prince Louis-Ferdinand de Prusse, les généraux Tauenzien et von Grawert, ainsi que la majorité des troupes saxonnes.

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Louis Ferdinand


 Contexte

A Paris, le 12 juillet 1806, a lieu la signature du Traité de la Confédération du Rhin. Il est conclu entre le représentant de l’Empereur Napoléon 1er et ceux des seize princes allemands qui ont fait scission avec la Diète du Saint-Empire romain germanique pour se réunifier avec la Confédération du Rhin comme Etats souverains. La France se protège ainsi des nations d’Europe centrale (Royaume de Prusse, l’Empire autrichien et l’Empire russe), en établissant un glacis d’Etats frontaliers acquis à sa cause, dont elle est la protectrice.

Cette réorganisation de l’Europe plonge l’Empereur de Prusse dans une profonde inquiétude. Laissé dans l’ignorance, Frédéric-Guillaume III ne sait rien de ce remaniement. La Confédération du Rhin se révèle, à ses yeux, trop favorable à la France, d’autant que les Etats qui en font partie sont sous le protectorat de l’Empereur français.

Frédéric-Guillaume III de Prusse

Frédéric-Guillaume III de Prusse

En outre, en échange de sa non-intervention (notamment en Bavière et en Moravie, où l’armée française guerroie contre Autrichiens et Russes), Napoléon s’apprête à restituer le Hanovre à la Grande-Bretagne. L’électorat de Brunswick-Lunebourg est alors occupé, depuis six mois, par les troupes prussiennes. Dès lors, un fort ressentiment s’anime à l’encontre des Français, largement amplifié par l’âme de cette haine, la reine de Prusse (Louise de Mecklembourg-Strelitz). Les officiers prussiens se plaisent à venir affûter leurs épées sur les marches de l’ambassade de France à Berlin, et on prête ces paroles à Frédéric-Guillaume III qui aurait clamé haut et fort : « Pas besoin de sabres, les gourdins suffiront pour ces chiens de Français. »

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Louise

Encouragé par le Royaume-Uni, Frédéric-Guillaume III décide de déclarer la guerre à la France, et décrète la mobilisation. Se forme alors la 4ème coalition qui mobilise dès le 9 août 1806. Elle rassemble contre la France la Prusse, la Russie, la Suède, et la Saxe. Le Royaume-Uni rejoint les coalisés le 14 septembre, dès l’annonce de la mort de son Premier ministre Charles James Fox.


Ultimatum prussien

Le 26 septembre, le roi de Prusse, poussé par le Tsar Alexandre 1er, ordonne à son ministre des Affaires Etrangères, Haugwitz, de transmettre un ultimatum à la France, en exigeant l’évacuation immédiate de l’Allemagne.

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Alexander I

Immédiatement, la Grande Armée se met en marche ; 160 000 hommes avancent sur Berlin.

  • 9 octobre : victoires de Saalbourg et de Schleiz.
  • 10 octobre: victoire de Saalfeld. Lannes bat l’avant-garde de l’armée du général Hohenlohe, commandée par le prince Louis Ferdinand de Prusse, le neveu du grand Frédéric, qui meurt au combat.
  • 14 octobre : Napoléon et Davout sont victorieux à Iéna et à Auerstaedt.

La bataille, le même jour

Les Prussiens se sont repliés vers le nord, et ont laissé à Iéna une puissante arrière-garde,  commandée par le général Hohenlohe. C’est à cet endroit que Napoléon fait converger ses hommes. Il envoie Davout à Naumbourg, au sud de Leipzig (60 kilomètres), afin de contourner l’ennemi et de pouvoir charger ses arrières. Il laisse Bernadotte sur les hauteurs de Dombourg en soutien ; cette réserve peut s’avérer utile à Davout en cas de déconvenues. Le 13 octobre, dans la nuit, Lannes arrive devant Iéna, que les Prussiens ont incendiée et abandonnée. Ils ont négligé d’occuper le plateau de  Landgrafenberg qui culmine à 350 mètres d’altitude, estimant que les pentes étaient trop abruptes. Napoléon entrevoit tout de suite le bénéfice qu’il peut tirer de cette position qui surplombe l’ennemi, et donne l’ordre de l’investir rapidement.


Déroulement des combats

De gauche à droite du dispositif français, on trouve les troupes d’Augereau, de Lannes, Ney et Soult. Derrière les corps de Lannes et d’Augereau se situe la Garde Impériale ; Murat, à la tête de sa cavalerie, est à l’extrême droite de l’Armée. L’armée de Prusse, elle, se positionne sur deux colonnes.

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Bataille de Jena

A 6 heures du matin, Napoléon ordonne l’assaut à ses troupes. Les Prussiens sont bousculés et surpris au petit matin. Ils s’attendent à être chargés par la droite, mais l’attaque d’Augereau est une diversion. Le gros de l’armée de Napoléon, 30 000 hommes, jaillit du brouillard en se ruant sur leurs flancs. La surprise est totale. Soult force son avance par la droite et Augereau sur la gauche, alors que Lannes enfonce la réserve du général Tauertzien. Malgré l’appui des forces du général Massembach, vers midi les Prussiens sont refoulés. La charge de la cavalerie française de Murat parachève le travail et décime les restes de l’armée de  Hohenlohe.


Pertes

Pour les Français : 6000 hommes tués ou blessés, dont 6 officiers supérieurs et 288 officiers.

Pour les Coalisés : 49 généraux, 263 officiers, 12 000 hommes, tués ou blessés, 14 000 prisonniers, 40 drapeaux et 112 canons capturés.


Conséquences

Cette bataille, consécutive à la victoire le même jour de celle d’Auerstedt, va entraîner une série de succès, notamment la prise de Lübeck, Stettin, Küstrin et Magdebourg.

Le 27 octobre, Napoléon et la Grande Armée entrent dans Berlin.

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3 réponses

  1. 7 février 2015

    […] Bataille d’Iéna : 14 octobre 1806, entre Weimar et Leipzig (Allemagne). […]

  2. 2 septembre 2015

    […] Bataille d’Iéna : (14 octobre 1806), entre Weimar et Leipzig, (actuel land de Thuringe). Victoire décisive de l’armée française commandée par Napoléon 1er contre l’armée de Prusse sous les ordres de Frédéric-Louis de Hohenlohe-Ingelfingen. […]

  3. 2 septembre 2015

    […] octobre 1806 : Bataille d’Iéna, entre Weimar et Leipzig […]

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