Les Témoins du passé – Le Temple de Sobek et Haroëris de Kôm Ombo
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LE TEMPLE DE SOBEK ET HAROËRIS
DE KÔM OMBO
Égypte
NOM : Kôm Ombo (de son ancien nom, Noubit).
LOCALISATION : le temple est situé entre Louksor et Assouan, sur la rive droite du Nil, à 40 km au nord d’Assouan et à 165 km au sud de Louksor.
DIVINITÉS VÉNÉRÉES : Sobek, le dieu crocodile, et Haroëris, le dieu à tête d’épervier. Kôm Ombo est l’ancien Pa-Sobek, c’est-à-dire « la maison de Sobek », le dieu crocodile.
Il est le plus souvent représenté sous l’apparence d’un homme à tête de faucon couronné du disque solaire, de la couronne « atef », ou bien du « pschent » (double couronne symbolisant la Basse et Haute-Égypte). Horus, le dieu faucon, fils d’Isis et d’Osiris, est le dieu de Behdet (dans la partie occidentale du delta du Nil). Il est l’une des plus anciennes divinités égyptiennes et le symbole divin de la royauté. C’est celui qui est « au-dessus », ou celui qui est « loin ». Son nom signifie « le lointain », en référence au vol majestueux du rapace. Vénéré dans différentes régions de l’Égypte, il est le Dieu de l’azur et des espaces célestes. Les représentations les plus fréquentes le décrivent comme un faucon coiffé du pschent, ou comme un homme hiéracocéphale (créature humanoïde à tête de faucon). Tout pharaon est la réincarnation d’Horus, son successeur légitime sur le trône, et le protecteur de l’Égypte. Isis, Osiris et Horus forment la trinité Égyptienne.
ÉPOQUE : Ptolémaïque.
La Ptolémaïque (ou Lagide) fut un royaume Helléniste d’Égypte administré par la dynastie Lagide (de 323 à 30 av. J.C.) Elle fut fondée par le général Macédonien Ptolémée, fils de Lagos (d’où la dénomination « Lagide »). Elle affirma un renouveau dans la culture égyptienne, avec à la fois une ouverture vers la civilisation grecque, et le rétablissement des rites ancestraux égyptiens.
DÉBUT DE CONSTRUCTION : IIIème av J.C.
FIN DE CONSTRUCTION : IIème siècle av J.C.
CONSTRUCTEURS : les Ptolémée (Ptolémée VI et probablement Ptolémée XIII).
Cependant, il faut déterminer dans ces « familles » la place de ces divinités qui ont des rôles complémentaires : un principe masculin dominant, un principe féminin procréateur, et un enfant représentant le renouvellement.
PRÉSENTATION
La particularité du temple de Kôm Ombo est qu’il est unique en son genre. D’importants vestiges significatifs nous présentent un temple double. Il est composé par la réunion de deux édifices accolés. Celui de droite, au sud, est dédié à Sobek, le dieu de la fertilité, vénéré aussi comme le créateur du monde. Quant à celui de gauche, au nord, il est consacré à Horus, le dieu solaire guerrier. Kôm Ombo sera lui aussi rebâti par les Ptolémée, qui l’érigeront sur les fondements d’un ancien temple érigé sous Touthmôsis III.
6ème pharaon de la XVIIIème dynastie. Fils de Thoutmosis II et d’Iset (ou Aset), une des épouses secondaires de son père. L’égyptologue américain James Henry Breasted le considèrera comme le Napoléon de l’Égypte antique. Il mènera une vingtaine de campagnes victorieuses contre tous les ennemis du pays. Il s’avancera jusqu’à la 4ème cataracte du Nil, au fin fond du Soudan. Il meurt le dernier jour du septième mois de sa cinquante-troisième année de règne. Il est inhumé dans la nécropole de la vallée des rois.
Tel que nous le voyons aujourd’hui, le temple date de l’époque gréco-romaine ; en témoigne la présence d’un relief où figure le roi Ptolémée VI Philométor (-186 / -145 av J.C.). Cependant, l’on a trouvé dans les ruines du mammisi des reliefs portant le cartouche mentionnant Thoutmosis III. Ce qui permet de préciser que la fondation de ce sanctuaire remonte au moins à la XVIIIème dynastie.
A Kôm Ombo, l’édifice était situé dans l’angle nord-ouest du temple et célébrait la naissance des deux Dieux enfants, Khonsou et Panebtaoui.
Le temple de Kôm Ombo, situé à 165 km au sud de Louksor, a été construit au début du 2ème siècle av J.C. sur une colline de la ville de Kôm Ombo, sur la rive orientale du Nil. Par son emplacement, le sanctuaire bénéficie d’une situation exceptionnelle : il domine et donne directement sur le fleuve.
L’origine de sa construction remonte au début du règne de Ptolémée VI. L’édification du temple se poursuivra avec plusieurs Ptolémée ; elle ne se terminera que sous le règne de Ptolémée XIII.
Lire : « Pharaons célèbres de la XVIIIème dynastie ».
Lire : «les pharaons célèbres de l’époque ptolémaïque ».
LE SITE
Les vestiges du temple de Kôm Ombo surmontent du haut d’un belvédère une courbe du Nil, telle une petite citadelle. Cet emplacement ne fut pas choisi au hasard. Il se trouve à la fois en bordure du grand fleuve, et ouvre l’accès aux routes qui mènent aux gisements aurifères de la Nubie. Le choix du lieu relève donc d’un intérêt stratégique.
D’ailleurs, l’étymologie du nom traduit bien cette idée : en égyptien ancien le site était nommé Noubet, « Celle de l’Or », (Ombos en grec), pour devenir plus tard Kôm Ombo.
La particularité du temple de Kôm Ombo est à la fois architecturale et religieuse. Sa construction révèle une organisation quasi unique en Egypte. L’édifice se compose de deux temples réunis car il est dédié conjointement à deux divinités essentielles. Le côté sud était voué au culte d’Horus l’Ancien, le dieu faucon (Haroëris), alors que la partie nord était consacrée à celui du dieu crocodile Sobek. On remarquera que le temple est doté d’une entrée distincte pour chacune des deux divinités.
PLAN DU SITE
Delta du Nil, le Fayoum et à Kôm Ombo (sanctuaire majeur où il a Hathor pour épouse). Les Égyptiens l’associaient aussi à la fertilité, car il est le Dieu maître des eaux qui irrigue les champs. La présence de crocodiles dans le Nil était, pour les Égyptiens, l’augure d’une crue bienfaitrice pour les récoltes.
LE TEMPLE
L’érosion due à la proximité du Nil est en partie la cause principale de la destruction de la quasi-totalité du temple. Il faut rajouter à cela les secousses sismiques, ainsi que la récupération des pierres de l’édifice pour bâtir d’autres temples. Cependant les vestiges sont très bien conservés car ils ont été ensevelis sous le sable. Alors que toute la partie qui se trouvait côté Nil s’est effondrée dans le fleuve, l’autre doit toujours reposer sous les eaux.
PORTE DU MUR D’ENCEINTE
L’entrée du site s’effectuait par une porte monumentale qui se trouvait dans la grande enceinte en briques (érigée sous Ptolémée XII Néos Dionysos). Elle est de nos jours en grande partie détruite.
ENTRÉE DU TEMPLE
Excepté le naos, placé au fond du temple et constitué de deux salles distinctes, l’édifice, par lui-même, n’est pas vraiment partagé en deux. En effet, la cour, les deux salles hypostyles et les trois vestibules représentent les parties communes.
LE PYLÔNE
Il a presque disparu dans sa quasi-totalité. Du côté nord, il ne reste que quelques ruines. De la partie centrale et de la méridionale, seuls quelques fondements sont encore dressés. On découvre à l’intérieur du pylône une salle longiligne, qui est accessible par la cour. A l’origine, on trouvait aussi dans le pylône un escalier qui aboutissait au sommet. Aujourd’hui, il ne possède plus que quelques marches.
LE PRONAOS
Il est composé de la magistrale façade du temple et de la première salle hypostyle. Les deux chemins de procession commencent avec le pylône ; Haroéris à gauche, et Sobek à droite. La façade du pronaos, avec ses deux entrées, se dévoile après la cour. Elle se compose d’une rangée de colonnes reliées par des murs. De nos jours, les colonnes ont presque toutes disparu ; seuls les murs d’entrecolonnement sont encore visibles, décorés par des scènes de chaque côté de l’axe.
In antis : extrémité d’un mur, souvent consolidé par un pilastre. Quand des colonnes sont situées entre les murs latéraux d’un temple, par exemple dans le pronaos, on les nomme « in antis ».
Le Naos est aussi appelé « le Saint des Saints ». Chaque temple abrite un naos, salle ultime de l’élément divin renfermant une statuette à l’image du dieu ou de la déesse. Le grand prêtre est le seul à pouvoir pénétrer dans la salle sainte.
LES SALLES HYPOSTYLES & LES COLONNES
On pénètre sur le site par deux portes situées de chaque côté du bâtiment. De sorte que lorsqu’on est dans l’une des deux chambres sacrées du naos et que notre regard plonge vers le fleuve, on peut apercevoir la succession de portes venant de l’entrée du temple et se dirigeant vers le « saint des saints ».
LA COUR PÉRISTYLE
Elle se trouve au milieu de la cour. C’est une terrasse de 6 mètres de long et de 2 mètres de large. Elle était utilisée certainement pendant les processions, pour aller placer le naos qui était porté sur les épaules des prêtres. Dans cette cour, 16 colonnes soutenaient un portique qui s’appuyait contre les murs. C’est l’Empereur Tibère qui les a faites rajouter à l’édifice. On retrouve Tibère représenté sur de nombreuses scènes en relief.
LA CHAPELLE D’HATHOR
Cette chapelle, bâtie en grès rouge, et située au sud de la cour, est dédiée à la déesse Hathor. Elle est en excellent état. Une inscription en grec nous apprend qu’elle fut embellie sous le règne de l’empereur Domitien, en l’honneur d’Aphrodite.
comme déesse des festivités et de l’amour. C’est ainsi qu’elle est vénérée à Dendérah. A Edfou, elle est associée au dieu faucon Horus. Elle est le plus souvent représentée sous l’aspect d’une vache, ou d’une femme arborant le disque solaire entre ses cornes.
Au-dessus de la porte, on aperçoit une corniche à gorge, ornée d’un disque ailé.
Sur l’une des décorations, on distingue la reine jouant de la harpe en présence de la déesse Hathor. A l’arrière du temple sont alignés quelques sarcophages en pierre. On peut voir, sur la tête de l’un d’eux, la représentation du défunt. Celui-ci est allongé sur une couche qui a la forme d’un lion. Devant sa dépouille sont agenouillées les déesses Isis et Nephthys.
Chose insolite, dans une salle de la chapelle, on découvre des momies de crocodiles sacrés.
Elle est la déesse protectrice des morts qui veille sur le sarcophage, déesse funéraire aux côtés de Hâpi, avec qui elle est associée pour protéger le vase canope qui contient les poumons du défunt. Elle est la fille de Geb et Nout, donc la sœur d’Isis, Osiris et Seth. Elle fait partie de l’Ennéade d’Héliopolis dans laquelle elle est l’épouse de Seth. Selon une tradition elle était aussi, par Osiris, la mère d’un fils adultérin, Anubis.
RELIEFS, HIÉROGLYPHES & FRESQUES
LE NILOMÈTRE
Dans la grande cour se trouve un nilomètre, puits au fond duquel des escaliers de faible hauteur permettaient de mesurer le niveau des crues du Nil.
Il convient de préciser que seul un support doté d’une échelle graduée mérite le nom de nilomètre. Il ne faudrait donc pas considérer comme nilomètre les escaliers d’un puits creusé à proximité du fleuve, utilisés dans l’antiquité pour mesurer le niveau du Nil à l’aide de repères gravés sur les parois. Cependant l’approbation d’une telle définition est devenue usuelle.