Le château de Tornac

par Jean Marie Borghino · 29 décembre 2022

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE CHÂTEAU DE TORNAC

Les ruines de Tornac

Blason de la ville de Tornac

TYPE : ancien château fort.

STYLE : médiéval.

NOM COURANT : Château de Tornac.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XI^ème, XII^ème et XVI^ème siècles.

FIN DE CONSTRUCTION : XVIII^ème siècle.

DESTINATION INITIALE : forteresse.

PROPRIÉTAIRES : les communes de Tornac, d’Anduze, et l’association « SIVU » ayant pour vocation l’entretien et la gestion du monument.

ÉTAT DE CONSERVATION : ruines.

PROTECTION : inscription sur la liste des Monuments Historiques le l 5 décembre 1984.

COMMUNE : Tornac.

DÉPARTEMENT : le Gard.

RÉGION : l’Occitanie.

LOCALISATION

TORNAC

La forteresse de Tornac

Tornac est une commune française située dans le département du Gard, en région Occitanie. Bénéficiant d’un climat méditerranéen, elle est traversée par le Gard, par les ruisseaux de Crieulon, de l’Ourne, de Riviély, ainsi que par plusieurs autres petits cours d’eau.

Cette commune rurale comptait 935 habitants en 2019 (après avoir connu une forte hausse de la population depuis 1968). Ses habitants sont appelés les Tornagais ou Tornagaises.

Elle se trouve à 44 km de Nîmes, 20 km d’Alès, et 33 km de Sommières.

Tornac est riche d’un patrimoine historique encore présent aujourd’hui. De ses origines jusqu’au XVIIème siècle, les poteries ont représenté une activité majeure.

Le château

LE CHÂTEAU DE TORNAC

La forteresse de Tornac se dresse à 3 kms au sud de la ville d’Anduze. Dominant la vallée fertile du Gardon, elle assurait le contrôle du contrefort cévenol. Elle occupait une position stratégique sur un massif rocheux naturellement fortifié.

Depuis 2007, l’édifice fait l’objet d’un projet de restauration et de réhabilitation en équipement culturel. Durant les travaux de consolidation de 2011, un seuil de porte et un dallage ont été découverts et en partie mis au jour par l’entreprise de maçonnerie. Avec les vestiges architecturaux découverts, le service régional de l’archéologie a entrepris une étude précise du château de Tornac, complétée par des sondages archéologiques. Ceci afin d’améliorer la compréhension de cet édifice, qui présente plusieurs bâtiments d’époques différentes : des logis (dont une tour-beffroi), et une maison forte Renaissance.

Les vestiges de Tornac

Les renseignements ainsi récoltés ont permis d’établir la liste des différents propriétaires du château depuis le XIII^ème siècle, jusqu’au début du XX^ème siècle, ainsi que de précieux renseignements sur l’organisation des espaces intérieurs, et le mobilier qui y était conservé.

HISTORIQUE

En 1261, le site était occupé par un vassal du seigneur d’Anduze, le chevalier Pierre de Sandeyren. Celui-ci assurait la garde et le contrôle des gorges du Gardon d’Anduze.

Entre 1352 et 1400, la propriété, alors appelée « tour et mas de Sandeyren », fut acquise par Étienne Valette. Faute d’héritiers, le site devint la propriété de Guillaume et Pierre Bastide.

Le 28 octobre 1549, lorsque Pierre Bastide vendit sa part à Bermond de la Joncquière, son héritier contesta vivement cette transaction.

Pour obtenir la totalité du domaine de Sandeyren, Bermond de la Joncquière dut céder diverses terres et un mas (au lieu de Veyrac) à Jean Bastide, qui confirma alors la vente.

Le 25 octobre 1564, Pierre de la Joncquière (le fils de Bermond), propriétaire du domaine, le fit transformer en une véritable maison forte. Son épouse, Marguerite de la Fare, très attachée à la forteresse de Tornac, défendra son bien au cours des Guerres de Religion.

En 1617 et 1622, la « tour et mas de Sandeyren » fut occupée par les gardes des consuls d’Anduze.

Entre 1631 et 1662, l’édifice fut en partie détruit par les Protestants.

Le 25 juin 1655, faute de descendance, Marguerite de la Fare céda son domaine à son neveu Henri de la Fare. Celui-ci, suite au pillage de ses propriétés de Tornac et Vézénobres, obtint une réparation financière.

Vers 1669-1670, il entreprit la reconstruction des bâtiments.

A sa mort, l’édifice fut abandonné par son fils.

En 1707, celui-ci fit transférer les archives dans une autre propriété.

Dès 1721, le domaine fut occupé par des métayers. Son exploitation procurait toujours d’importants revenus aux barons de Tornac.

Pendant la Révolution, le 4 avril 1792, le site fut incendié. L’édifice restera partiellement habité jusqu’à la fin du XIX^ème, début du XX^ème siècle.

DE NOUVELLES CAMPAGNES DE FOUILLES

Depuis 1970, date de la création de l’association des « Amis du château de Tornac », d’importants travaux de consolidation ont été réalisés pour la sauvegarde des ruines.

Afin de mieux comprendre l’origine et l’évolution du site, on a procédé à l’étude des différents vestiges de la citadelle.

En mai 2016, de nouveaux travaux ont été entrepris par l’archéologue Sophie Aspord-Mercier (particulièrement sur les éléments du sous-sol du bâtiment Renaissance).

Quant aux communes de Tornac et d’Anduze, propriétaires du château de Tornac, elles désireraient restaurer et mettre en valeur les parties du sous-sol, et plus particulièrement les caves et la citerne. Ces secteurs dévoilent un intérêt certain pour la compréhension de l’histoire de la forteresse.

Afin de coordonner le projet, des réunions ont eu lieu avec les élus du SIVU (organisme qui gère le site) et les responsables des services archéologiques et des monuments historiques. Leur objectif : définir un cahier des charges qui sera soumis à l’examen d’un architecte.

Celui-ci aura pour tâche d’établir un projet de consolidation, de restauration, de mise en sécurité, et de mise en valeur des zones du sous-sol (la citerne et les caves).

Il devra également proposer un aménagement de circulation dans les caves, afin de faciliter l’accès au public lors de visites guidées.

L’évaluation du montant financier des travaux à engager déterminera la suite à donner au projet. Mais les deux communes (Tornac et Anduze) sont partantes pour poursuivre la mise en valeur de ce site, doté d’un formidable potentiel touristique.

LE CHÂTEAU