Le château de Puisserguier

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE CHÂTEAU DE PUISSERGUIER

Le château de Puisserguier

Blason de la ville de Puisserguier

 

TYPE : ancien château fort.

STYLE : médiéval.

NOM COURANT : Château de Puisserguier (le nom de Puisserguier vient de « pueg » ou « puech », « colline » en occitan).

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PÉRIODE : cathare.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIIème siècle. Un « Podio Segario » est mentionné dès 1094.

PROPRIÉTAIRE INITIAL : Le château sera habité par des seigneurs puissants, les Bérenger, vassaux de Raymond-Roger Trencavel, jusqu’à la croisade de 1209.

PROTECTION : site inscrit par arrêté sur la liste des Monuments Historiques le 21 décembre 2012.

ÉTAT DE CONSERVATION : en cours de restauration.

PROPRIÉTAIRE : privé ; la commune.

Le château de Puisserguier est un site (Réseau des Musées de Territoire en Sud-Hérault) géré par l’ARESP (Association de Recherche, d’Études et de Sauvegarde des Patrimoines).

COMMUNE : Puisserguier.

DÉPARTEMENT : Hérault.

RÉGION : Occitanie (anciennement région de Languedoc-Roussillon).

LOCALISATION

La tour belvédère

Le château médiéval de Puysserguier se situe au centre du village éponyme de Puysserguier, dans le département de l’Hérault, en région Occitanie (anciennement région de Languedoc-Roussillon).

PUYSSERGUIER

Puisserguier

Puisserguier (en occitan « Puègserguièr ») est une commune rurale française située dans le sud-ouest du département de l’Hérault, en région Occitanie.

A l’instar de nombreux villages du Languedoc, les habitations sont regroupées sur la butte castrale autour du château, en forme d’escargot (aussi appelés villages en « circulades »).

En 2021, sa population s’élevait à 3020 habitants, les Puisserguiérains et les Puisserguiéraines.

Puisserguier se trouve à 5,1 km du château de Capestang, à 16,4 km de Béziers, à 23,3 km de Narbonne, à 47 km de Montagnac, à 53,8 km de Valmagne, à 82,2 km de Saint-Guilhem-le-Désert, et à 89,3 km de l’Abbaye de Vignogoul.

DES MOMENTS D’HISTOIRE…

La première annotation du château date de 1083.

L’emplacement d’une plateforme d’un castrum « podio segario » apparaît dès 1094.

En 1146, le château est la propriété de Raymond Vassadel, premier seigneur cité dans les textes.

Jusqu’en 1300, ses héritiers se nomment Bérenger ; ce sont des vassaux du Vicomte de Carcassonne Raymond-Roger Trencavel, et des amis du comte de Toulouse Raymond VI.

En 1209, le château est le théâtre d’une lutte féroce entre Simon de Montfort, qui commande la Croisade contre les Albigeois, et Géraud de Pépieux. Le château est repris par les Croisés de Montfort et incendié.

En 1317, Tiburge de Son hérite de la forteresse. Elle prend pour époux Aimeri V, futur Vicomte de Narbonne. Leurs héritiers constitueront la dernière lignée des Vicomtes de la branche des « Narbonne Lara ».

Après 1447 (de 1595 jusqu’à la Révolution), la baronnie sera la propriété successive des familles Foix, Sorgues, Chefdebien, et Bermond du Caylar d’Espondeilhan.

LES CROISADES

Le 27 novembre 1095, au Concile de Clermont, le pape Urbain II prêche la Première Croisade pour délivrer le tombeau du Christ en « Terre Sainte », tombé dans les mains des infidèles. Le Concile se tient près de Notre-Dame du Port, au pied des remparts.

Deux sortes de Croisades voient le jour : « La Croisade des Gueux », et « La Croisade des seigneurs ».

Dans les six derniers mois de l’année 1096, un énorme dispositif militaire prend forme en Europe. Les préparatifs vont bon train pour donner naissance à la formation de la 1ère Croisade. Des moyens considérables sont rassemblés en hommes et en matériels. Ils ont pour objectif, pense-t-on avec ferveur, de libérer les routes de la Terre-Sainte. Cette colossale expédition prend le nom de « Croisade des Seigneurs », car aucun monarque n’y prend part ; ils ont tous été excommuniés par le pape. Ce sera donc sans Philippe 1er, roi de France, ni Guillaume II le Roux, roi d’Angleterre, et sans l’Empereur germanique Henri IV, du Saint-Empire, que la puissante armée chrétienne partira pour la Palestine.

La Croisade des Seigneurs se compose de quatre armées :

1- Hugues de Vermandois (le frère du roi de France Philippe 1er), Robert Courteheuse (le fils de Guillaume le Conquérant), et Robert de Flandres dirigent l’armée du Nord.

2- l’armée du Rhin et de la Meuse est conduite par les deux frères, Baudouin de Boulogne et Godefroy de Bouillon.

3- l’armée du Midi de la France est placée sous le commandement de Raymond IV de Saint-Gilles. Elles se compose, d’après les chroniques de l’époque, de 4500 chevaliers, 3000 fantassins, 10000 auxiliaires civils ou pèlerins non combattants. (Guiraud de Pépieux y participera ainsi que la plupart des Seigneurs du midi).

4- l’armée d’Italie est sous les ordres du Normand Bohémond de Tarente, accompagné de son neveu Tancrède de Hauteville.

Lire : les Croisades

LA CROISADE DES ALBIGEOIS

Les vestiges importants du château témoignent d’une histoire mouvementée. En 1209, lors de la Croisade des Albigeois, il sera l’un des premiers châteaux « faydits » à être assiégé par les Croisés du Nord, dirigés par Simon de Montfort.

Lors de la Croisade des Albigeois, les « Faydits » étaient des chevaliers et des seigneurs du Languedoc qui avaient été dépossédés de leurs biens, fiefs et terres par les soldats croisés.  Ils se rallièrent à la résistance occitane et luttèrent contre les armées venues du Nord.

Le 22 juillet 1209, les Croisés s’emparent de Béziers. Après le terrible sac de la ville (la population est massacrée, on dénombrera entre 20 000 et 30 000 morts), l’armée des barons du Nord, avec à sa tête Simon de Montfort, marche sur Carcassonne. Le Seigneur de la cité, Géraud de Pépieux (petit-fils de Guiraud), fait allégeance à la cause de la croisade et se lie même d’amitié avec Simon de Montfort. Celui-ci lui confie la garde de plusieurs châteaux.

Armoiries de Simon de Montfort

Un incident inattendu va diviser les deux hommes : un des chevaliers croisés tue un oncle de Géraud cher à ses yeux. Simon de Montfort, en guise de punition, fait capturer et enterrer vivant le meurtrier.

Mais Géraud de Pépieux ne se satisfait pas de cette sanction pour le moins brutale et sauvage. Il décide de venger lui-même son oncle. Il assiège Puisserguier, et s’empare de deux chevaliers de la garde du château. Il oblige ainsi Simon de Montfort à venir l’attaquer.

De surcroît, il emprisonne dans une basse-fosse du château 50 soldats de la garnison, qu’il fait asperger de matières combustibles. Il n’a pas le temps de réaliser son acte monstrueux car Simon de Montfort est à ses trousses. Traqué, Géraud de Pépieux est contraint de se réfugier à Minerve, dans le nid d’aigle de son beau-père Guilhaume. Sur place, il s’acharne sur les deux chevaliers et les torture : il leur fait arracher les yeux, couper le nez et les oreilles, la lèvre supérieure, se forgeant du coup une réputation d’une barbarie inouïe. Enfin, il les renvoie ainsi tout nus à Carcassonne, par une nuit glaciale de décembre 1209.

La répression de Simon de Montfort est instantanée et terrible : les biens des Pépieux sont confisqués, saccagés, pillés, et le château rasé.

https://www.mairie-pouzols-minervois.fr/index.php/si-pouzols-m-etait-conte/un-peu-d-histoire

 

AMAURY DE MONTFORT

En 1218, Simon de Montfort est tué devant Toulouse. Son fils, Amaury de Montfort, lui succède.

Amaury de Montfort (1195-1241) participe à la Croisade contre les Albigeois. En 1218, après la mort de son père, il hérite de ses conquêtes et devient le nouveau chef élu de l’armée des croisés. Mais il ne pourra pas s’imposer face aux forces toulousaines commandées par Raymond VI, puis par celles de son fils Raymond VII. En 1224, il capitule lors du siège de Carcassonne, mené par les Comtes de Toulouse et de Foix. 

Amaury quittera le Midi de la France après avoir perdu presque toutes les conquêtes de son père. Il cèdera au roi Louis VIII tous ses droits sur les terres languedociennes acquises par Simon de Montfort.

lire : la Croisade des Albigeois


LE CHÂTEAU

Ce château de la période cathare (XIème et XIIème siècles) est situé au cœur de la « circulade » de Puisserguier, sur un des chemins de Saint Jacques de Compostelle.

A la fin du XVIème siècle, le château occupe un vaste quadrilatère avec de nombreuses dépendances. Il comporte des greniers, des remises, des habitations, des fossés, des basses cours et des terrasses, ainsi qu’un four banal et des glacières dans les fossés près du Portail Neuf.

Le four banal : C’est un four à bois mis à disposition des habitants par le seigneur ; il en est de même pour le pressoir banal, ou le moulin banal. Le seigneur en impose l’usage à ses sujets, et perçoit une taxe sur chaque utilisation.

A la Révolution, il est confisqué comme bien national, puis divisé en plusieurs lots et vendu à des acquéreurs. Les bâtiments sont répartis autour d’une cour intérieure fermée.

LA TOUR PORTE FORTIFIÉE

C’est un ouvrage défensif très puissant. Le porche d’entrée est surmonté d’un magnifique arc roman.

LA TOUR BELVÉDÈRE

Cette ancienne tour abrite un escalier à vis ; à la Renaissance, elle fut aménagée en belvédère. Au XVIIIème siècle, on rajouta latéralement cinq arcades en briques, surmontées au premier étage de coursives. Celles-ci donnaient accès aux différentes salles du château, ainsi qu’aux ailes sud et ouest. L’étage affiche des poutrelles au plafond, les vestiges d’un cabinet, et une cheminée du XVIIème siècle à gypseries.

LA COUR INTÉRIEURE

Dans cette vaste cour se situe à gauche l’ancien corps de garde. On aperçoit son ouverture murée par un arc cintré. On trouve aussi les vestiges de l’ancien puits (profond d’environ 20 mètres).

Les façades affichent de nombreux trous de boulin, laissant deviner les emplacements des étages (planchers).

Trou de boulin : agencement quadrangulaire de quelques dizaines de centimètres de côté, dans l’épaisseur d’une maçonnerie, destiné à recevoir un boulin (une pièce de bois horizontale supportant un échafaudage). Boulin : pièce de bois (poutre) horizontale d’un échafaudage fixé dans la maçonnerie.

LES REMPARTS

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Cet article contient des infos recueillies sur des panneaux explicatifs affichés sur le parcours de la visite du site, à l’attention du visiteur.

https://www.tourismecanaldumidi.fr/lieux/activites-culturelles/occitanie/puisserguier/chateau-de-puisserguier-xi/

https://monumentum.fr/monument-historique/pa34000097/puisserguier-ancien-chateau

https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA34000097

https://acca.archi/projets/chateau-de-puisserguier/

http://www.payshlv.com/files/phlv/documents/PDF/Patrimoine/ItinerairesPatrimoniaux/It%20Pat-Puisserguier-Web-2016-04.pdf

https://www.mairie-pouzols-minervois.fr/index.php/si-pouzols-m-etait-conte/un-peu-d-histoire

https://fr.wikipedia.org/wiki/Puisserguier

 

 

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