L’église Saint-Barthélemy de Vaugines
LES TÉMOINS DU PASSÉ
L’ÉGLISE SAINT-BARTHÉLEMY DE
VAUGINES

L’église Saint-Barthélémy de Vaugines

Blason de la ville de Vaugines
TYPE : église paroissiale.
STYLE : roman.
NOM LOCAL : église Saint-Barthélémy.
CULTE : catholique.
DIOCÈSE : Archidiocèse d’Avignon.
PAROISSE : Cadenet.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
ANNÉES DE CONSTRUCTION :
– l’église primitive dédiée à Saint-Sauveur a été construite vers le milieu du XIème siècle.
– l’église actuelle (désormais dédiée à Saint-Barthélemy) a été agrandie à l’époque moderne avec l’ajout de chapelles latérales communiquant avec la nef aux XVIIème et XVIIIème siècles.
PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIème, 1ère moitié du XIIIème, XVIIème et XVIIIème siècles.
ÉTAT DE CONSERVATION : au cours des siècles, l’église a fait l’objet de nombreux travaux de remaniements et d’agrandissements.
PROTECTION : classement par arrêté sur la liste des Monuments Historiques le 20 janvier 2000.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
COMMUNE : Vaugines.
DÉPARTEMENT : Vaucluse.
RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.
LOCALISATION

L’église Saint-Barthélémy de Vaugines
L’église Saint-Barthélémy se situe sur la commune de Vaugines, dans le département du Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
VAUGINES
Vaugines est une commune française qui se trouve dans le département du Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
Entre Pertuis et Cavaillon, la commune agricole de Vaugines se dresse à 400 mètres d’altitude au pied du Luberon.
La vallée de la Durance forme une large plaine fertile, dominée au nord par le long massif du Luberon. Elle est située entre, au nord, le flanc sud du massif du Luberon (son point le plus haut), et au sud, la vallée de la Durance (son point le plus bas).
Situé à l’ouest de Cucuron, le petit village de Vaugines est perché sur un rocher. L’église paroissiale Saint-Barthélemy se trouve en contrebas, dans un écrin de verdure, au milieu de la végétation, et domine un glacis entouré de platanes.
En 2022, la population de Vaugines s’élevait à 556 habitants, les Vauginoises et les Vauginois.
ESCAPADES VAUCLUSIENNES
L’église Saint Barthélémy de Vaugines se trouve à 6, 1 km du château de Lourmarin, à 6,7 km de l’église Saint-Étienne de Cadenet, à 14,2 km de l’église Notre-Dame de Romégas et du château de La Tour d’Aigues, à 17,8 km de l’église Notre-Dame de Beauvoir de Grambois, à 24 km de l’abbaye Saint-Hilaire, à 32,1 km de Saint-Saturnin-lès-Apt, à 38, 1 km de l’Abbaye Notre-Dame de Sénanque, à 48,4 km de l’église Notre-Dame-du-Lac du Thor, à 51,4 km du château de Thouzon, à 51,5 km des Tours sarrasines de Venasque, à 52,1 km du baptistère de Venasque, à 52,3 km de Pernes-les-Fontaines, cité médiévale, à 52,6 km de la Tour Ferrande, à Pernes-les-Fontaines, à 82,5 km du Théâtre antique d’Orange, à 83,5 km de l’arc de Triomphe d’Orange, à 90,7 km du château du Barroux, à 109 km du théâtre de Vaison la Romaine, du site antique de Vaison la Romaine, et de la cathédrale Notre Dame de Nazareth de Vaison la Romaine, et à 118 km du château des Adhémar. (Sources Google Maps).
HISTORIQUE

L’église Saint-Barthélémy de Vaugines
LES TROIS PÉRIODES PRINCIPALES DE CONSTRUCTION

Plan de l’Église
1 – SAINT-SAUVEUR
En 1004, l’abbaye de Psalmody (près d’Aigues Mortes) reçut en don un territoire désert du sud du Lubéron appelé « Vallis Amata », et y fonda un monastère dédié à Saint-Sauveur. Son existence est attestée en 1099 sans que l’on puisse préciser exactement son installation, ni la construction de la chapelle Saint-Sauveur.
L’abside en cul de four de l’église, insérée dans un massif de forme carrée, ainsi que la petite absidiole sud, représenteraient les seuls vestiges de la chapelle primitive.
De l’extérieur on aperçoit les restes d’une belle fenêtre étroite, obstruée par une pierre dotée d’une archère en son centre.
Au XIIème siècle, une annexe fut ajoutée au sud de l’église, près de l’absidiole sud. Cette chapelle Sud-Est actuelle comprend aussi une partie très ancienne. Cette construction, à fonction profane, s’appuyait sur le flanc sud de l’église primitive, avec lequel elle devait communiquer sur la troisième travée de la nef. Elle pourrait avoir été à l’origine la salle conventuelle de la petite église Saint Sauveur.
2 – SAINT-PIERRE
La fondation du village date du début du XIIIème siècle. Au cours de cette période, la nef de l’église fut reconstruite, puis, à une date inconnue, le monastère fut abandonné. L’église du village devint alors paroissiale, placée sous le vocable de Saint-Pierre.
Cependant, le village de Vaugines se développa, et construisit son église sur les substructions de l’ancienne chapelle. L’édifice comprenait alors une nef voûtée de trois travées, fermée par la partie centrale de la façade actuelle. La nef s’appuyait sur des parois composées de grands arcs de décharge, formant à l’origine des arcatures aveugles. Ces arcs obstruaient les absidioles du mur de l’Est (chevet). Il est possible que seule l’arcature Sud-Est fût laissée ouverte, pour former avec le bâtiment (cité dans la partie précédente du texte) une chapelle latérale.
Ce sanctuaire devint paroisse sous le vocable de Saint-Pierre. Son existence fut attestée en 1274 (cependant, les spécialistes la datent de la première moitié du siècle).
Dans l’intervalle de 1350 à 1450 (période de peste, de guerres et de disette, où la population française diminua de moitié), le village de Vaugines et son église furent abandonnés. Les mercenaires et les routiers ravagèrent la région, faisant partir les habitants.
3 – SAINT BARTHÉLEMY
Il fallut attendre la restauration de 1470 pour voir renaître le village et son église, qui prit le vocable de Saint-Barthélémy.
En 1556, la toiture fut réparée, et les enduits extérieurs furent refaits.
Au XVIIème siècle, l’accroissement de la population nécessita l’agrandissement de l’église. A partir de 1630, et pendant un siècle, l’église verra la construction successive de 5 chapelles ; ce qui donnera à l’édifice sa forme actuelle.
En 1783, un clocher-tour fut construit au-dessus de l’abside centrale (l’église devait déjà en avoir un, car une des deux cloches porte la date de 1614).
CHAPELLES ANNEXES
Mais une fois achevée, la position trop excentrée de l’église ne fut pas du goût de la population de Vaugines : les fidèles la trouvèrent trop incommode et peu pratique.
Au début du XVIIIème siècle, les Vauginois entreprirent la construction de la chapelle Saint-Joseph sur la place du village (emplacement de l’actuelle mairie).
Au cours de la Révolution, le bâtiment fut probablement désaffecté et vendu comme bien national, puis démantelé.
En 1851, toujours pour son manque de commodité, le conseil municipal décida de démolir l’église et d’en reconstruire une nouvelle sur la place. Mais le coût fut rédhibitoire, et le projet abandonné.
Vers 1870, le don d’une maison par un généreux Vauginois permit d’édifier au centre du village une nouvelle chapelle Saint-Joseph ; elle est utilisée aujourd’hui comme bibliothèque.
Au fil des ans, l’église fut souvent négligée et laissée en piteux état ; sa toiture était percée, son pavement et dallage dégradés ; si bien qu’au XIXème siècle, il fut question de la démolir.
Après 1950, le Père Combaluzier et l’association « leTrestoulas » restaurèrent l’intérieur et aménagent les abords. Les vitraux et le clocher furent à nouveau restaurés en 2002.
On distingue à l’extérieur de l’église la petite fontaine, le vieux cimetière, et les niches dans le mur d’enceinte servant de ruchers (apiers)…
Une association de sauvegarde a été fondée en 2009, « les Amis de l’église Saint-Barthélemy », qui valorise et entretient ce patrimoine exceptionnel.
Des travaux de restauration ont été entrepris entre 2012 et 2015, financés par la commune avec l’aide de subventions de l’État et de la région (détails dans les articles ci-joints) :
https://vaugines.fr/images/contenu/DSS/DSS_N_53.pdf
https://vaugines.fr/images/contenu/DSS/DSS_N_54.pdf
Les travaux ont été effectués en trois tranches pour un montant avoisinant les 700 000 €. L’association « les Amis de Saint Barthélémy» a collecté près de 10% de ce montant avec des dons de particuliers récoltés grâce à des concerts organisés dans l’église pendant ces trois années sous la présidence de Bob de Veyrac (ancien maire de 1995 à 2001) et Serge Nardin (conseiller municipal depuis 2002 et adjoint au maire depuis 2014). Travaux menés par le Maire de l’époque M . Philippe Auphan (maire de 2002 à 2020), toujours conseiller municipal aujourd’hui.
Donc l’ensemble des extérieurs, fondations, toitures, électricité, éclairage intérieur, ont été rénovés. Il ne reste aujourd’hui à entreprendre que quelques petits travaux de restauration intérieure, de revêtement des voûtes et des chapelles. Au prochain mandat sûrement !
L’ÉGLISE SAINT-BARTHÉLEMY

L’église Saint-Barthélémy de Vaugines
On retient notamment la fameuse « scène du banc », sur lequel le « papet » apprend de la vieille Delphine la terrible révélation sur son fils.
L’EXTÉRIEUR
VUE GÉNÉRALE
FAÇADE OCCIDENTALE : L’ENTRÉE
Sa façade occidentale est spartiate, percée d’une porte en plein centre surmontée d’une belle rosace. Elle est précédée d’un parvis ombragé.
FAÇADE ORIENTALE : LE CHEVET
De l’église d’origine il ne reste que le chœur ; c’est-à-dire la totalité de l’élévation du mur oriental contre lequel furent bâties les trois absides, mais dont l’absidiole nord a disparu. A la place, un passage voûté a été aménagé, qui sert de contrefort.
FAÇADES LATÉRALES
LE CLOCHER
L’édifice est d’aspect massif, comme le sont les églises du Luberon. Un muret de pierres entoure le monument, et un bel escalier extérieur permet d’accéder au clocher.
L’ALLÉE EN CALADE
LE CIMETIÈRE
L’ancien cimetière est désaffecté, et conserve plusieurs pierres tombales datant du XIXème siècle.
L’INTÉRIEUR
LA NEF
La voûte de la nef est en berceau brisé, et soutenue par des doubleaux à double ressaut s’appuyant sur des murs gouttereaux épais, renforcés extérieurement.
LE CHŒUR
A l’entrée de la 3ème chapelle droite, on distingue une copie d’une table d’autel paléochrétienne (Vème et VIème siècle), en marbre blanc. L’original était employé comme pierre d’évier dans une maison du village. Il se trouve actuellement au musée Calvet d’Avignon.
L’ABSIDE EN « CUL DE FOUR »
L’intérieur de l’édifice affiche un splendide « appareil » roman.
Sur le côté droit de l’abside, des vestiges de fresques ont pu être conservées lors du décapage des murs de l’abside centrale. On distingue deux têtes, qui sont probablement le reste d’un ensemble représentant les douze apôtres.
LES CHAPELLES
LES VOÛTES
LE STATUAIRE
Dans l’abside, statue de Saint Louis du XIXème siècle « en carton-pâte » rendant la justice.

Saint-Louis
Dans l’abside, statue de Saint-Barthélemy du XIXème siècle « en carton-pâte », debout, l’avant-bras écorché.

Saint-Barthélémy représenté avec son bras droit écorché – Église Saint Barthélemy de Vaugines
Dans la deuxième chapelle gauche, statue en bois de Saint-Joseph et l’Enfant, début du XIXème siècle.

Joseph et l’Enfant Jésus
LES TABLEAUX
Apôtre du 1er siècle

Saint Barthélemy, l’apôtre des Arméniens
Barthélemy (ou « Bartholomée », ou « bar-Tolmay » en araméen, « fils du sillon » selon certaines étymologies, et « fils de la jarre » selon d’autres, se rapportant à la jarre qui contenait les rouleaux de la « Torah ») était un Juif de Galilée, et l’un des douze apôtres de Jésus de Nazareth. Son nom figure dans les listes d’apôtres des trois évangiles synoptiques et du livre des « Actes des Apôtres ». La tradition chrétienne antique identifie Barthélémy au disciple Nathanaël, ami de Saint-Philippe, qui vint l’évangéliser. Il est mentionné dans l’évangile selon Jean et dans d’autres sources chrétiennes.
Barthélemy naît au 1er siècle après J.-C., à Cana, en Judée (Empire romain). Il meurt au cours du même siècle à Artaxata, en Arménie.
SA VIE
Bartholomée fut conduit à Jésus par Philippe ; le Seigneur l’appela ensuite à le suivre, et le mit dans le groupe des Douze Apôtres. En collaboration avec l’apôtre Thomas, il aurait évangélisé l’Arabie, la Perse, et peut-être l’ouest de l’Inde. Il était, selon la parole du Seigneur, « un vrai fils d’Israël ».

Saint-Barthélémy représenté avec son bras droit écorché – Eglise Saint Barthélemy de Vaugines
D’après la tradition chrétienne, il est à l’origine, avec Thomas et Jude Thaddée, de la christianisation de la Grande Arménie (Barthélemy reçut la région d’Albanopolis à évangéliser, une contrée située au sud de la chaîne du Caucase). Selon la « Légende dorée », il y subit le martyre et fut écorché vif, crucifié et décapité.

Statue dans la cathédrale de Milan, représentant Saint Barthélémy.
La « Légende Dorée » est un ouvrage rédigé en latin entre 1261 et 1266 par Jacques de Voragine (dominicain et archevêque de Gênes), qui raconte la vie d’environ 150 Saints ou groupes de Saints, Saintes et martyrs chrétiens.
SA REPRÉSENTATION
Son principal attribut est la dépouille de sa propre peau. Bien que certaines traditions affirment qu’il fut crucifié, noyé ou décapité, Barthélemy porte la dépouille de sa peau parce qu’il fut aussi écorché vif. Quelquefois, il tient en main le grand couteau qui servit à son supplice.

24 Août Fête de Saint Barthélemy Apôtre et martyr ici représenté avec le couteau de son martyre
SES RELIQUES
En 580, sa dépouille fut transférée dans l’île de Lipari, en Italie.
En 809, elle fut mise à l’abri à Bénévent, sur le continent (afin d’être protégée des invasions arabes en Sicile), avant de rejoindre Rome où elle repose toujours.
Sa dépouille est glorifiée à la basilique Saint-Barthélémy-en-l‘Île (église consacrée à l’apôtre, sur l’île Tibérine, à Rome). Elle repose dans une ancienne baignoire en porphyre provenant des thermes de Caracalla. En 1583 elle fut installée comme maitre-autel reliquaire.
Un morceau du bras de Barthélemy se trouve également dans le trésor de la basilique Saint-Servais, à Maastricht (il est inséré dans un reliquaire commun avec deux reliques de Saint André).
CÉLÉBRATION
Barthélemy est le patron des métiers en rapport avec le cuir (riches corporations qui ont souvent offert des œuvres à son effigie) : les bouchers, les tanneurs et les relieurs. Il est fêté le 24 août par l’Église catholique romaine, le 11 juin par les Églises catholiques orientales et l’Église orthodoxe, et le 16 octobre par l’Église syriaque orthodoxe.
La Translation de ses reliques est célébrée le 25 août par les Catholiques orientaux et les Orthodoxes.

Maitre-autel de la basilique Saint-Barthélemy-en-l’Île – Par Fallaner — Travail personnel, CC BY-SA 4.0,
Torah : le livre le plus saint et révéré du judaïsme.
Lévitique : 3ème des cinq livres de la Tora chez les Juifs.
Pentateuque : cinq premiers livres de la bible chez les Chrétiens.
LE CLIN D’ŒIL

La Vierge-noire de l’abbaye de Saint Victor à Marseille
D’après le chapitre XII du Lévitique de l’Ancien Testament, une femme qui accouche d’un garçon doit attendre 40 jours avant de retourner au temple. Le délai doit être multiplié par deux si c’est une fille. La Vierge Marie présente donc son fils au temple le 2 février, en y apportant des présents. C’est la Chandeleur. On expose alors la statue de la Vierge noire dans l’église, et l’on forme une procession.
Cette fête est typiquement marseillaise (au 19ème siècle, cet engouement populaire rassemblait entre 60 000 et 80 000 personnes). C’est l’occasion d’acheter des « navettes » à la boulangerie la plus proche. Ce biscuit en forme de barque rappelle l’embarcation qui, d’après la légende, aurait conduit aux Saintes-Maries-de-la-Mer Marie Salomé, Marie Jacobé, Marie Madeleine, et Sarah.
Lire :
– l’abbaye Saint Victor, de Marseille
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Vaugines#Culture_et_patrimoine
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Barth%C3%A9l%C3%A9my_de_Vaugines
https://luberon.fr/tourisme/les-sites-touristiques/monuments/annu+eglise-saint-barthelemy+1881.html
http://chapelles.provence.free.fr/vauginesstbarthelemy.html
https://monumentum.fr/monument-historique/pa84000019/vaugines-eglise-paroissiale-saint-barthelemy
https://fr.wikipedia.org/wiki/Barth%C3%A9lemy_(ap%C3%B4tre)
https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1725/Saint-Barth%C3%A9lemy.html