La cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth de Vaison-la-Romaine

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LA CATHÉDRALE

NOTRE-DAME-DE-NAZARETH

La cathédrale Notre-Dame-de-Nazareth

 

Blason de la ville de Vaison-la-Romaine

TYPE : ancienne cathédrale, église paroissiale.

CULTE : catholique romain.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

RATTACHEMENT : archidiocèse d’Avignon.

PÉRIODE DE CONSTRUCTION : XIIème siècle (1150-1160).

STYLE : art roman provençal.

La cathédrale fut construite au XIème siècle suivant un plan basilical, sur l’emplacement de bâtiments paléochrétiens. Elle sera remaniée au siècle suivant. Son architecture s’affiche comme un bel exemple de l’art roman provençal.

L’art roman provençal présente comme caractéristique d’être fortement influencé par l’antiquité romaine, en se référant aux nombreux vestiges romains subsistants en Provence.

On trouve comme style d’architecture :

Des porches évoquant un arc de triomphe, des frontons triangulaires, des entablements à l’antique constitués d’une architrave, d’une frise et d’une corniche, des colonnes cannelées, des pilastres cannelés, des chapiteaux à feuilles d’acanthe, des bas-reliefs décorés de rinceaux et des triglyphes.

On distingue également divers types de frises :

Des frises de feuilles d’acanthe, de rinceaux, de palmettes, d’oves, et de grecques (variante de la frise de méandres) 

PROPRIÉTÉ : de la commune.

PROTECTION : classement sur la liste des Monuments Historiques en 1840.

VILLE : Vaison-la-Romaine.

Blason de la ville de Vaison-la-Romaine

DÉPARTEMENT : département de Vaucluse.

Blason du Vaucluse

RÉGION : Provence-Alpes-Côte d’Azur.

Provence-Alpes-Côte d’Azur

VAISON-LA-ROMAINE

Le pont romain

Vaison-la-Romaine est une commune française située dans le département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur. Ses habitants sont appelés les Vaisonnais. La ville est connue pour ses vestiges romains particulièrement riches, dont un pont à arche unique, ainsi que pour sa cité médiévale et sa cathédrale.

Le visiteur découvre à la fois la cité antique, médiévale et moderne ; un véritable décor de cartes postales se déploie sous ses yeux.

De la ville antique à la ville médiévale, 2000 ans d’Histoire se sont écoulés. Au fil du temps, Vaison-la-Romaine se développera et son urbanisation recouvrera en partie les vestiges gallo-romains. Les pierres du site antique ont souvent été réutilisés comme matériaux de réemploi pour l’édification des nouveaux bâtiments de la cité, comme on peut le constater dans les fondations de la cathédrale.

EN BREF !

Jusque dans la seconde moitié du XIIème siècle, Vaison-la-Romaine se développa en plaine autour de la cathédrale et du palais épiscopal.

Dans la seconde moitié du XIIème siècle, la ville subira plusieurs attaques dues à une rivalité entre les comtes de Toulouse et les évêques successifs. Le Comte de Toulouse voulant récupérer ses biens, la cité sera pillée.

Au XIIIème siècle, ces antagonismes conduiront les habitants à abandonner la cité médiévale pour aller s’abriter sur le rocher, à proximité du château comtal, devenu propriété du Saint Siège. C’est dans ce contexte que va prospérer en territoire pontifical la ville médiévale qui subsiste aujourd’hui.

Aux XVIème et XVIIème siècles, des bâtiments se construiront dans la vallée, dans le prolongement du pont romain.

Il faudra attendre le XIXème siècle, avec l’urbanisation, pour que la population réintègre la ville basse, sur l’emplacement de l’antique cité romaine.

NOTRE-DAME-DE-NAZARETH

Le plan

UNE HISTOIRE TRÈS RICHE !

Nommée « Vaison-la-Catholique » ou « Vaison-la-Chrétienne », l’Église de Vaison-la Romaine fut le siège de trois conciles importants : on cite le concile de 350 (ne peut être vérifié, probablement apocryphe), celui de 442, et celui de 529, avec la présence de Saint Quenin (évêque de Vaison de 556 à 575), protecteur de la cité.

Saint-Quenin

La cathédrale Notre Dame de Nazareth est une curieuse mosaïque architecturale. Elle est le reflet d’une longue histoire et des périodes tourmentées qu’elle a parcourues.

A une colonisation romaine plutôt pacifique succède en Provence la période de la christianisation. C’est une époque d’agitation et de violence. Comme témoins de ces deux millénaires de trouble, il subsiste à Vaison les vestiges de la cathédrale primitive et quelques textes.

En effet, il suffit de contourner l’édifice par l’extérieur et de se diriger vers le chevet. On peut, en baissant la tête, apercevoir le soubassement du mur laissant apparaître de singuliers tronçons de colonnes antiques. C’est un assemblage peu ordinaire et insolite dans la structure de la maçonnerie.

Le mystère s’éclaircit lorsque, au cours des fouilles, les archéologues mettent à jour, à proximité, des vestiges d’origine paléochrétienne. Ce qui nous permet de dater la découverte de l’« antiquité tardive ». L’histoire de ce sanctuaire est donc très ancienne, puisqu’on présume qu’en ce lieu, deux églises existaient au préalable, avant l’édification de l’actuelle cathédrale.

LES PREMIERS CHRÉTIENS VAISONNAIS

Les textes et les vestiges archéologiques exhumés nous permettent d’attester que les Chrétiens apparurent à Vaison au cours du IIIème siècle de notre ère. Une communauté chrétienne y était donc établie dès la fin de ce siècle.

Vaison connaîtra plusieurs occupations : la domination burgonde à la fin du Vème siècle, puis l’occupation  par les Ostrogoths et par les Sarrasins.

Les Burgondes représentent un des peuples du groupe des Germains orientaux.

Au Ier siècle, ils migrent vers l’actuelle Poméranie aux bouches de l’Oder.

Au IIème siècle, ils s’établissent en Silésie, aux sources de la Vistule.

Vers la fin du IIIème siècle, ils font mouvement vers l’Elbe, puis vers le Main.

À la fin du IVème siècle, à la suite de la migration des Vandales et Alains en Gaule romaine, ils s’établissent aux abords du Rhin, en Germanie supérieure. Ils constituent ainsi un premier royaume en 413.

En 436, ils sont battus par les Huns en Germanie inférieure.

A la fin des Migrations germaniques de la fin de l’Antiquité, les Burgondes s’établissent durablement dans le centre-est de la Gaule, comme peuple fédéré de l’Empire romain d’Occident. Au Vème siècle, lors de l’effondrement de ce dernier, les Burgondes y fondent un royaume couvrant initialement une grande partie des actuelles régions suivantes : Bourgogne, Franche-Comté, Savoie, Lyonnais, Dauphiné et Suisse romande.

Dès 534, le Royaume des Burgondes est absorbé dans l’Espace Mérovingien en tant que « Regnum Burgundi », futur Royaume de Bourgogne.

Vaison-la-Catholique va subir de tous ces peuples « barbares » de nombreuses destructions : incendies, ravages, pillages, et sièges… qu’ils soient Huns, Vandales, Lombards, Ostrogoths ou Sarrasins et aussi « Hérétiques », qu’ils aient été « albigeois » ou « enfants de Calvin » ; malgré tous ces malheurs, Vaison demeurera une cité importante.

En Europe, durant le Moyen Âge, le mot « Sarrasins » ou « Sarrazins » était employé pour dénommer les peuples de confession musulmane. On les appelait aussi « Mahométans », « Arabes », « Ismaélites », ou bien « Agarènes ». Quant au terme « Maures », il faisait allusion aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête des Omeyades. Les mots « Islam » et « Musulmans » n’existaient pas encore en Occident médiéval. En français, le mot « Musulman » est cité pour la première fois en 1551 ; « Islam » en 1697. Avant ces dates on utilisait, pour définir la religion des peuples musulmans, l’expression « loi de Mahomet », ou « loi des Sarrasins ».

Lire :  La Croisade des Albigeois

Les Ostrogoths : peuple à dominante germanique issu des Goths.

Les Ostrogoths apparaissent dans l’Antiquité et poursuivent leur migration jusqu’à l’Antiquité tardive. Ils se révèleront dans les bassins de la Vistule, puis du Dniepr et du Boug méridional, d’où ils seront chassés par les Huns. Puis ils ravageront les Balkans pour finalement conquérir l’Italie, sous le règne de Théodoric le Grand.

Une petite minorité restera en Crimée.

C’est en 529, lors du troisième concile présidé par Césaire, l’archevêque d’Arles, que fut décidée la création d’écoles destinées à former le clergé. L’instabilité politique a attribué aux évêques une préséance toute particulière en leur conférant la majorité du pouvoir temporel sur la cité. Par ce fait, ils renforcent leur rôle de protecteur de la ville. Autant de signes qui révèlent l’importance de Vaison-la-Chrétienne.

De nombreuses chapelles et églises vont être édifiées. Le chanoine Sautel souligne que Vaison-la-Catholique a eu autant d’édifices religieux que de « doigts de la main » : Saint-Etienne, Saint Véran, Saint Hilaire, Saint Vincent, et Saint Quenin ; toutes ont disparu à l’exception de cette dernière, réédifiée au XIIème siècle.

Église Saint Quenin

Ceci nous révèle la ferveur du Christianisme à Vaison-la-Chrétienne, et constitue une preuve certaine de l’existence d’une population non seulement très chrétienne, mais encore nombreuse et fort riche.

LA CATHÉDRALE NOTRE-DAME-DE-NAZARETH

ET SON ÉVOLUTION A TRAVERS LES ÂGES

Notre-Dame-de-Nazareth

LE BÂTIMENT PALÉOCHRÉTIEN

Un grand bâtiment public de plan basilical (8 à 10 mètres de hauteur) s’élevait sur cet emplacement au Ier ou IIème siècle après J.C. :

– A l’extérieur, on trouvait un mur en demi-cercle, avec trois segments rayonnants montés en moellons taillés.

– A l’intérieur, il y avait un mur dégagé sur 6 mètres de long, avec une base de colonnes bilobées comportant des fûts de diamètres inégaux.

Un sondage dans la première travée du bas-côté sud a permis de mettre à jour un mur et un tambour de colonne double, ainsi qu’une partie de corbeille d’un chapiteau corinthien.

L’art Paléochrétien, ou art et architecture primitifs chrétiens, est un art développé par les Chrétiens ou sous l’égide chrétienne entre l’an 200 et l’an 500. Il couvre une période s’étalant du règne de Justinien (482-565) en Orient, jusqu’aux invasions barbares au 6ème siècle en Occident, et à la conquête arabe (Omeyades) en Syrie, en Égypte et en Afrique du Nord. Avant l’an 200, il demeure très peu de vestiges artistiques qui puissent être qualifiés avec certitude de chrétiens. Ils sont pour la plupart apocryphes. Après l’an 500, l’art paléochrétien s’ouvre sur l’art byzantin et celui du haut Moyen Âge.

LA CATHÉDRALE DU XIème SIÈCLE

Elle était composée d’une grande nef de six travées, avec ses collatéraux et sa couverture en charpente reposant sur des piliers carrés.

Plan de la nef

Seules l’abside centrale et ses absidioles, au plan d’arc nettement outrepassé, étaient couvertes par une voûte en cul de four. L’abside centrale était tapissée par cinq arcatures de plein cintre. Les colonnes de marbre étaient des réemplois antiques. Tous les chapiteaux (Ière moitié du XIème siècle) découlent du modèle corinthien.

LA CATHÉDRALE DU XIIème SIÈCLE ET SON CLOÎTRE

Elle a été édifiée entre vers 1150 – 1160.

Plan de la cathédrale et son cloître

Les absides ont été conservées, les murs du XIIème siècle épaissis (aveuglements de fenêtres), et des contreforts construits pour contrebuter les poussées exercées par les nouvelles voûtes. Les piliers carrés du monument XIème siècle ont été renforcés et transformés en piliers cruciformes.

Dans la nef, les deux premières travées sont recouvertes par une voûte en berceau brisé, et la troisième par une coupole sur trompes. Elle est flanquée de deux collatéraux aboutissant sur deux absides, et s’ouvre sur une vaste travée de chœur.

UNE IMMERSION DANS L’HISTOIRE

L’EXTÉRIEUR

LES FAÇADES

Au sud, la cathédrale présente la haute façade du collatéral sud édifiée en moellons et soutenue par quatre hauts contreforts en pierres de taille (on y découvre de nombreuses marques de tâcherons).

Marques des tâcherons : Sur de nombreuses pierres taillées, l’on peut découvrir des signes et des initiales gravées. Ces marques incrustées nous rappellent que les moines étaient secondés dans la construction de l’édifice par des ouvriers, des tailleurs de pierre, qui marquaient les blocs pour pouvoir se faire payer à la pièce.

Cette façade est percée d’une porte dotée d’un grand arc en plein cintre, dont les claveaux très réguliers encadrent un tympan plat.

On trouve au-dessus de cette porte une belle fenêtre cintrée, entourée elle aussi de nombreuses marques de tâcherons très visibles.

La partie supérieure de la façade du collatéral est décorée par une belle frise de rinceaux et d’une corniche à faux modillons décorés de rinceaux et de palmettes.

La partie haute de la façade de la nef est édifiée en pierre de taille, assemblée en grand appareil. Elle est percée de belles fenêtres pourvues de fines colonnettes torsadées, dont les chapiteaux portent un arc en plein cintre très orné.

LE CLOCHER

Le clocher est de section carrée. Il se dresse au-dessus de la dernière travée du collatéral nord, et vient s’appuyer contre l’absidiole septentrionale. Sa partie supérieure présente des trous de boulin ; il est orné d’une frise de rinceaux, d’une corniche à modillons, et d’ouvertures décorées de colonnettes.

Boulin : pièce de bois horizontale d’un échafaudage fixé dans la maçonnerie.

Rinceau : désigne un motif ornemental constitué d’une « arabesque » de feuillages, de fleurs ou de fruits, sculptée ou peinte, servant d’ornement en architecture ou dans les arts décoratifs.

Un modillon est un élément d’architecture servant à supporter une corniche, un balcon, ou un avant-toit. Il se présente sous la forme d’un petit bloc de pierre, taillé de façon fine ou grossière. A la différence du corbeau, celui-ci est sculpté. On trouve de nombreux modillons dans les églises romanes.

Sur le côté est de cette tour d’apparence crénelée, est encastré le cippe funéraire à portrait de Publius Atilius Ingenuus.

Un cippe est une stèle en pierre de forme carrée ou ronde portant une inscription.

LE CHEVET & L’ABSIDE

À l’est, l’on observe un chevet tripartite constitué d’une abside rectangulaire flanquée de deux absidioles semi-circulaires. L’abside, constituée en moellons réguliers, est massive et soutenue par deux petits contreforts ; elle comporte une ouverture axiale en forme d’ogive. Les absidioles affichent des petites fenêtres cintrées.

Le pignon triangulaire qui surmonte l’abside est orné d’une frise sculptée, d’une frise de denticules et d’un pilastre cannelé.

Un sondage (1949-1950) a permis de dégager des éléments d’architecture prélevés sur des édifices gallo-romains des Ier et IIème siècles après J.C.

On aperçoit, dans les fondations de l’abside mises à jour, des tronçons de colonnes antiques. A l’extérieur de la galerie sud du cloître (à l’angle nord-ouest), les fouilles ont fait apparaître, dans les fondations de l’édifice, une superposition complexe de vestiges anciens et les restes d’un dallage antique avec un puits. Celui-ci servait à alimenter un lavabo intégré dans l’épaisseur du mur donnant sur le cloître.

L’INTÉRIEUR

LA NEF

La cathédrale est composée d’une nef centrale de trois travées, flanquée de deux collatéraux sans transept. La nef est voûtée en berceau brisé sur doubleaux, tandis que les collatéraux ont des voûtes rampantes.

De l’édifice primitif précédant la construction actuelle ne subsistent que le chevet, avec l’abside centrale et les absidioles demi-circulaires, la nef du XIIème siècle, à trois travées couvertes en berceau brisé, et une coupole sur trompes, qui couvre la troisième travée précédant le chœur.

Pour passer du plan carré de la travée au plan octogonal de la coupole, les constructeurs romans ont construit de petites voûtes en forme de coquille dans chacun des angles du carré à couvrir. Ces voûtes sont appelées « trompes ».

NB : Les évangélistes y apparaissent avec leur symbole représentés de face, suivant l’attitude la plus ancienne : l’aigle de Saint Jean, le lion de Saint Marc, le bœuf de Saint Luc, et l’homme de Saint Mathieu. Le symbole attribué aux évangélistes provient de l’image des quatre animaux des visions d’Ezéchiel (ancien testament) et de Saint Jean (nouveau testament) dans la bible.

En se retournant vers l’entrée, on découvre des orgues modernes qui se ferment par deux grands battants en bois clair.

LES COLLATÉRAUX

L’ABSIDE & LE PLAN EN ARC OUTREPASSE

L’abside (XIème siècle) et ses absidioles présentent ici un intérêt historique majeur. Elles apportent une des preuves de ce que l’arc outrepassé n’est pas d’origine orientale, mais qu’il est une évolution de l’arc en plein cintre apparu durant le Bas-Empire romain. Utilisé dans l’architecture paléochrétienne, on le trouve ici en plan dans l’abside et les absidioles à la fin du Vème siècle.

Comme le décrit Léon-Honoré Labande (historien et bibliothécaire français), « plusieurs de ces arcatures primitives ont été modifiées. La première à gauche a été agrandie et a perdu une de ses colonnes, dans la seconde moitié du XIVème siècle, pour faire place à un tombeau épiscopal. Sous la seconde on a creusé, peut-être au XIIIème siècle, une espèce de niche profonde, probablement destinée au rangement des objets du culte ; elle a été éclairée par une petite fenêtre en plein cintre, aujourd’hui aveuglée. Enfin, l’arcature du milieu a été surélevée au XVème siècle pour servir d’encadrement à la fenêtre principale, que l’on a agrandie à cette époque ».

Disposées face à face derrière des grilles, on trouve d’un côté une statue de Notre Dame de Nazareth, et de l’autre le buste de Saint-Quenin.

La cathèdre : siège fixe de l’évêque. Bâti, il est inséparable de l’église mère du diocèse, à qui il donne son nom. En 1950, on a mis à jour les trois degrés du banc presbytéral (pour les chanoines) qui entourent la cathèdre, ainsi qu’un sarcophage taillé dans un fragment d’architrave antique.

L’architrave est la partie inférieure de l’entablement qui repose horizontalement sur les colonnes.

Les trois marches du banc presbytéral cernent le siège de l’évêque (la cathèdre). Le sol, en contrebas du dallage actuel, est celui du XIème siècle. Sur celui-ci a été mis à jour un sarcophage en pierre de Beaumont renfermant quelques ossements humains. Il est possible que ces reliques appartiennent à Saint-Quenin, natif de Vaison  (évêque de 556 à 578, canonisé au XIIIème siècle sous Innocent III).

L’abside principale est couverte par une voûte en cul-de-four. Elle affiche un ensemble de moellons se rapprochant du petit appareil gallo-romain. Elle est décorée de cinq arcatures en plein cintre, dont les claveaux reposaient initialement sur six colonnes en marbre blanc ou gris, probablement de la récupération provenant de quelque édifice antique. Les colonnes de marbre sont des réemplois, comme l’indiquent les disproportions de taille et les rallonges de cales placées au-dessus des bases pour atteindre la hauteur voulue.

En architecture, le mot appareil (opus en latin) désigne la façon dont les moellons, les pierres de taille ou les briques sont assemblés dans la maçonnerie. On trouve aussi : petit, moyen et grand appareils.

LES CHAPITEAUX

Ils affichent des modèles corinthiens.

LE CLOÎTRE

Le cloître du XIIème siècle fut édifié au nord de la cathédrale. Il avait pour fonction de desservir les salles réservées aux chanoines (armarium, réfectoire, dortoir, salle capitulaire…). Il servait de puits de lumière et d’aération à ces bâtiments aujourd’hui disparus.

Dans l’architecture cistercienne ancienne, l’armarium est une pièce de petite dimension se situant entre l’église abbatiale et la salle capitulaire, et débouchant directement dans le cloître. Elle abritait les manuscrits et les livres d’usage liturgique, usuellement utilisés par les moines. L’armarium possédait souvent un placard extérieur de rangement, à proximité de la porte d’entrée de l’abbatiale.

LES GALERIES

Dès la porte du cloître franchie, on pénètre dans un espace de lumière. C’est un lieu où règne le calme et une atmosphère de paix ; il s’y dégage une grande sérénité.

Les quatre galeries sont ajourées par de petites arcatures. Celles-ci sont groupées par trois, placées sous des arcs qui déchargent les poussées exercées par les voûtes sur de solides piles décorées de chevrons et de cannelures. La galerie sud a été reconstruite au XIXème siècle par l’architecte Henry Revoil.

VESTIGES ET STÈLES

Les galeries abritent une sorte d’exposition lapidaire. Parmi ces pierres antiques, on trouve un précieux sarcophage chrétien du IVème siècle (paléochrétien) sur lequel est sculpté « Le Christ entre les apôtres » (dont les têtes sont mutilées). On trouve aussi une croix à deux faces de la fin du XVème siècle (représentant d’un côté le Christ et de l’autre la Vierge), des inscriptions funéraires chrétiennes, des fragments de balustrades de chœur ornementées, et quelques fragments de colonne amoncelés.

LE CLOÎTRE & LES COLONNES

Les colonnettes géminées supportent des chapiteaux à feuilles d’eau, l’un d’eux reprend la corbeille corinthienne dans une forme romanisée ; d’autres sont imagés.

La galerie nord ouvre sur le jardin par deux larges arcatures de plein cintre, où l’on peut lire une inscription en capitales latines (0,20 de hauteur) gravée dans l’entablement du bas-côté nord. La signification de ce texte est très discutée. Il s’agirait d’une exhortation à vivre en conformité avec la règle de l’église. On y trouve la notion classique de l’opposition entre Aquilon (le Nord, qui est le péché) et l’Auster (le Sud, qui est la ferveur). Les vers s’achèvent par une invocation : « paix à cette maison ».

Sources :

Mes photos

Photos publique Facebook

Les panneaux explicatifs affichés dans l’église à l’attention du visiteur.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame-de-Nazareth_de_Vaison-la-Romaine

https://www.france-voyage.com/villes-villages/vaison-la-romaine-33795/cathedrale-notre-dame-nazareth-14562.htm

https://monumentum.fr/ancienne-cathedrale-cloitre-pa00082179.html

http://www.vaison-la-romaine.com/spip.php?article74

https://www.archives.diocese-avignon.fr/Cathedrale-Notre-Dame-de-Nazareth-Vaison-la-Romaine.html

 

 

 

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  1. 9 octobre 2023

    […] 117         La cathédrale de Notre Dame de Nazareth […]

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