Charlemagne,maître incontesté des Francs

LES CAROLINGIENS

Effigie Charlemagne

CHARLEMAGNE, MAÎTRE INCONTESTÉ

DES FRANCS

Charlemagne, un des neuf Preux, représenté au castello de la Manta, Italie.

Armoiries imaginaires attribuées à Charlemagne telles qu’on peut les voir dans Les écus armoriés des Neuf Preux. Paris, Bibliothèque nationale de France

Successeurs des Mérovingiens, les Carolingiens (appelés aussi Carlovingiens jusqu’à la fin du XIXème siècle) sont une dynastie de rois francs qui régnèrent sur l’Europe occidentale du VIIIème au Xème siècle.

Le terme carolingien est issu de « Carolus », qui est à la fois le nom latin de Charles Martel (Carolus Martellus), le précurseur de cette dynastie, et celui de son petit-fils Charlemagne (Carolus Magnus), reconnu comme le plus célèbre des rois de cette lignée.

En accord avec l’Église catholique, Pépin le Brefet son successeur Charlemagne furent à l’origine de grandes réformes dans les domaines religieux, administratifs, législatifs et éducatifs.

Pendant trois ans, les fils de Pépin le Bref règnent chacun sur une moitié de l’héritage de leur père. Durant cette période intermédiaire, ils ne cessent de rivaliser.

Lorsque le 4 décembre 771, Carloman, le cadet, décède, Charles devient le seul maître du royaume franc. 

Le 24 septembre 768, à la mort de Pépin le Bref, toutes les conditions d’un partage équitable de l’Empire franc sont réunies ; la succession devrait se dérouler sans heurts.

Le roi Pépin a partagé son royaume entre ses deux héritiers : Charles, l’aîné, qui a vingt et un ans, reçoit la Frise, la Hesse, la Thuringe, le Nordgau, une partie de la Neustrie, et la partie occidentale de l’Aquitaine jusqu’aux Pyrénées. Tous ces territoires forment un large arc qui s’étend de la Mer du Nord jusqu’à la frontière espagnole.

Frise

Carloman, le cadet, qui est âgé de dix-sept ans, reçoit l’Alémanie, la partie de la Neustrie qui comprend Paris et la vallée de la Seine, la Burgondie, la Provence et la partie orientale de l’Aquitaine, avec Limoges et Toulouse. Le royaume est fracturé, mais, malgré ce morcellement, il demeure juste pour les deux jeunes princes.

RAPPEL

L’Austrasie : l’Est de la France actuelle, l’Est de la Belgique actuelle, et les régions rhénanes.

La Neustrie : le Nord-Ouest de la France actuelle (sans la Bretagne).

La Bourgogne : l’ancienne Burgondie, c’est-à-dire l’actuelle Bourgogne, le Nord de la vallée du Rhône et le Centre (Orléans).

DEUX HÉRITIERS ENNEMIS

Charlemagne

Mais les deux frères se querellent ; ils ne s’entendent pas. D’après les témoins de l’époque, il semblerait que Carloman, jaloux de son aîné, soit le seul responsable de ce désaccord. Grâce à la diplomatie de Charles, la lutte entre les deux hommes ne s’étendra pas outre mesure. D’après les biographes de Charlemagne, et conformément à leurs accusations, Carloman serait-il un « furieux et méchant » rempli de « colère et de cupidité » ?

Toujours est-il qu’il ne partage pas les idées de son frère. Et dès son accession au trône, il montre de l’hostilité envers son aîné : il refuse de s’allier avec lui pour l’expédition d’Aquitaine. Charles intervient alors seul, et réprime l’insurrection. A la suite de ce premier désaccord, le Saint-Père Étienne II s’inquiète de « la discorde que le démon ennemi de la paix a jetée entre les deux frères ».

Carloman 1er

Le 4 décembre 771, à Samoussy, dans l’Aisne, Carloman meurt brusquement. Selon ses propres volontés, il est inhumé quelques jours plus tard à Saint-Rémi, près de Reims. Cette mort intervient dans une période très sensible entre les deux frères, à un moment où « la concorde entre les deux rois ne se maintenait plus qu’avec la plus grande difficulté ». La succession se présente aussi fragile que la cohabitation le fut.

Dès le lendemain de sa mort, Charles investit le royaume de son défunt frère. Il usurpe ainsi l’héritage de ses neveux. La veuve de Carloman Ier, Gerberge de Lombardie, se réfugie en Italie auprès de son père, Didier de Lombardie, roi des Lombards, avec ses fils et quelques partisans.

Bertrade ou Berthe de Laon dite Berthe au Grand Pied

Désormais, Charles domine tout le royaume franc.

UNE SUCCESSION EN TOUTE LOGIQUE

Effigie de Charlemagne et autour l’inscription KAROLVS IMP AVG (Karolus imperator augustus).

Carloman laisse une veuve, Gerberge, et deux héritiers, ses deux petits garçons. Ceux-ci peuvent prétendre à la succession de leur père, mais en raison de leur bas âge, Charles, leur oncle, peut faire valoir sa préséance.

Charles a connaissance de la mort de son frère alors qu’il se trouve à Valenciennes, où il séjourne pour l’hiver. Il se rend à Corbény (un bourg voisin de Samoussy) pour « prendre le royaume en entier ».

Quant à Gerberge, elle s’enfuit en Italie. Elle part avec ses enfants et se réfugie chez son père Didier, le roi des Lombards.

Trois années plus tard, à la suite de sa campagne victorieuse en Italie, Charles capturera ses neveux et les emprisonnera dans un monastère jusqu’à la fin de leurs jours.

Presque tous les fidèles de Carloman rejoignent Charles. Parmi ceux-ci, on trouve le comte Adalhard, le comte Warin, l’abbé Fulrad et l’archevêque Wilchaire. D’après Eginghard, son biographe, Charles « fut fait roi du consentement de tous les Francs ».  Et c’est sans heurts ni combats qu’il restaurera l’unité du royaume.

Jusqu’à la disparition de Carloman, nul ne pouvait deviner l’ampleur de la personnalité et du destin de Charles. Au cours des trois premières années de son règne, comme roi débutant, il a paru être sous la domination de sa mère, Bertrade de Laon (« Berthe aux Grands Pieds »). De même, il a semblé peu perspicace face aux manigances fourbes du roi des Lombards. Etait-ce l’opposition de son frère Carloman, comme l’ont affirmé ses admirateurs, qui l’empêchait dans ses projets ? La disparition de son frère l’a-t-elle « révélé à lui-même » ? Carloman mort, il est devenu maintenant le « seul capitaine à bord du navire franc ». Charles est désormais le souverain le plus puissant d’Occident ; il est prêt à devenir Charlemagne.

LA PERFIDIE DES LOMBARDS

La discorde règne entre les deux héritiers de Pépin le Bref ; ils sont incapables de s’entendre. Leur mère, « Berthe aux Grands Pieds », se voit contrainte d’intervenir dans la politique extérieure du royaume franc. Elle suggère une alliance avec Didier, le roi des Lombards. Charles épousera une de ses filles, malgré le désaveu du pape Étienne III.

Étienne III

Carloman, qui a épousé lui aussi une princesse lombarde, est d’accord pour ce rapprochement avec le roi Didier. Mais il mène en Italie une politique différente et opposée à celle de Charles et de sa mère.

De toute évidence, il semblerait que Carloman ait eu une approche plus juste quant à la félonie de Didier, roi des Lombards. Celui-ci, en 771, au cours d’un pèlerinage à Rome, réussit à se débarrasser des conseillers du Saint-Père, tous fervents partisans de l’alliance entre les Francs et la papauté.

En 770, Carloman avait envoyé un message pour alerter Étienne III. Selon certains historiens, au moment de sa mort, Carloman avait mis sur pied une expédition contre les Lombards.

SARCOPHAGES CAROLINGIENS

Tombe anthropomorphe : qui a la forme d’un corps humain ou qui a l’apparence humaine. Et où l’on distingue, creusé dans la pierre, l’emplacement de la tête du défunt.

– Lire : La Chapelle Notre-Dame de la Gayole

L’usage du sarcophage s’est sensiblement développé en Septimanie, dès le Vème siècle, à l’époque mérovingienne, au profit des classes aisées de la société. Ce rite perdurera jusqu’à la fin du règne des Carolingiens. Sa forme initialement trapézoïdale se transformera lentement, vers 750-800, en forme rectangulaire.

En 1964, à Cornillon-Confoux (Bouches du Rhône), en creusant un nouvel accès au cimetière, neuf sarcophages d’une nécropole paléochrétienne (Vème, VIIème siècle) furent mis au jour, ainsi que dix-huit autres en 1971.

Lire : Cornillon-Confoux

L’art paléochrétien, ou art et architecture primitifs chrétiens, est un art développé par les Chrétiens ou sous l’égide chrétienne entre l’an 200 et l’an 500. Il couvre une période s’étalant du règne de Justinien (482-565) en Orient, jusqu’aux invasions barbares au 6ème siècle en Occident, et à la conquête arabe (Omeyades) en Syrie, en Egypte et en Afrique du Nord. Avant l’an 200, il demeure très peu de vestiges artistiques qui puissent être qualifiés avec certitude de chrétiens. Ils sont pour la plupart apocryphes. Après l’an 500, l’art paléochrétien s’ouvre sur l’art byzantin et celui du haut Moyen Âge. 

Sources :

Les rois de France des Éditions Atlas (Les Carolingiens).

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Charlemagne

 

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