Charlemagne
LES CAROLINGIENS
CHARLEMAGNE, ROI DES FRANCS
Le terme carolingien est issu de « Carolus », qui est à la fois le nom latin de Charles Martel (Carolus Martellus), le précurseur de cette dynastie, et celui de son petit-fils Charlemagne (Carolus Magnus), reconnu comme le plus célèbre des rois de cette lignée. En accord avec l’Église catholique, Pépin le Bref et son successeur Charlemagne furent à l’origine de grandes réformes dans les domaines religieux, administratifs, législatifs et éducatifs.
DYNASTIE : Carolingiens.
NAISSANCE & FAMILLE
Charlemagne (du latin « Carolus Magnus », ou Charles Ier dit « le Grand ») naît à une date inconnue (probablement durant l’année 742, voire 747 ou 748, peut-être le 2 avril). Il meurt le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle (ville d’Allemagne située dans le Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie).
Il est le fils de Pépin le Bref, roi des Francs, et de Bertrade de Laon.
Charlemagne est roi des Francs à partir de 768, et devient, par conquête, roi des Lombards en 774. Il est couronné empereur par le pape Léon III le 24 ou 25 décembre 800, à Rome (titre qui avait disparu en Occident en 476, trois siècles auparavant, avec la déposition de l’empereur romain « Romulus Augustule » par Odoacre, le chef des Hérules).
FRATRIE
Carloman Ier (751-771).
MARIAGE
A la mort du roi du roi Pépin le Bref, le 7 octobre 768, Charlemagne devient roi des Francs. Sa mère, « Berthe au grand pied », l’incite à prendre une nouvelle épouse, digne de son rang et de son titre.
SES ÉPOUSES ET CONCUBINES & SA DESCENDANCE
Charlemagne eut de nombreuses conquêtes féminines, probablement plus de 20 femmes au total. Plusieurs d’entre elles furent ses épouses ou concubines officielles, en ce haut Moyen Age où la monogamie n’était pas encore imposée par l’Église :
– Himiltrude (dates de naissance et de décès inconnues).
Simple concubine ou épouse de Charlemagne, leur statut matrimonial n’est pas clairement établi. De cette union naîtra une fille, Amaudru, puis un premier fils, un petit être fragile et difforme, Pépin le Bossu (768 ou 769-811). Mais ce premier mariage n’étant pas reconnu par le pape, Charlemagne, poussé par la raison d’État, la répudie.
Bannie, Himiltrude est envoyée pour le restant de ses jours dans un couvent, où elle décèdera à une date non connue. Elle serait inhumée dans la nécropole sous la Collégiale Sainte-Gertrude de Nivelles, en Belgique.
– Désirée de Lombardie (en latin « Desiderata »), dite aussi « Ermengarde » (754-776).
Elle fut la première épouse officielle de Charlemagne. C’était une princesse lombarde, fille du roi Didier de Lombardie. Sa relation avec Charlemagne n’est pas clairement établie, étant donné les divergences entre les sources d’époque : la seule chose certaine est qu’il n’y a pas eu d’enfants nés de ce couple. En 771, elle sera répudiée officiellement par Charlemagne en raison de sa stérilité.
– Hildegarde de Vintzgau, ou « Hildegarde de Souabe » (vers 758-783).
En 772, Charlemagne épouse à contrecœur, pour des raisons politiques, Hildegarde de Vintzgau, qui au contraire lui donnera beaucoup d’enfants. En 773, il s’engage dans une campagne militaire contre Didier de Lombardie, qui va aboutir à la défaite de celui-ci, et à l’annexion du royaume des Lombards (qui deviendra le royaume d’Italie).
– Charles le Jeune (772-811). Il devient roi des Francs en 781. Jamais marié, il meurt sans postérité avant son père. – Adélaïde (dates inconnues). – Rotrude, aussi appelée « Hrotrudis, Chrotrudis » ou « Rotrudis » (vers 775-810). – Pépin d’Italie (777-810), roi d’Italie (de 781-810). – Louis Ier, dit « le Pieux » ou « le Débonnaire » (778-840). – Lothaire (dates inconnues). – Berthe (vers 779-780-823). – Gisèle, ou « Gisèla » (779-780, morte après 823). – Hildegarde (dates inconnues).
– Fastrade de Franconie, dite aussi « Fastrada » (765-794).
De ce mariage naîtront deux filles :
– Théodrade (vers 785-844/853), abbesse d’Argenteuil.
– Hiltrude (787-815), abbesse de Faremoutiers.
– Liutgarde ou « Luitgarde d’Alémanie » (776-800). Le couple n’aura pas d’enfants. Après la mort de Luitgarde, l’empereur ne se remarie pas, mais aura plusieurs concubines.
JEUNESSE
On possède très peu de renseignements concernant le jeune Charlemagne jusqu’à son avènement. Au cours de la période du règne de Pépin le Bref, son père, on sait qu’il a pris part à plusieurs événements.
En 754, il se trouve à la tête du groupe d’officiels qui accueille le pape Étienne II en Champagne. Peu de temps après, le 28 juillet, il est sacré par le pontife en même temps que son frère Carloman Ier. Le futur Charlemagne et son frère Carloman partagent la gloire de leur père en recevant eux-aussi l’onction divine. Le roi devient l’élu de Dieu, et par là-même toute la famille est légitimée pour régner sur le peuple franc.
En 767-768, il guerroie en Aquitaine aux côtés de son père.
Il est avec sa mère dans le cortège qui ramène Pépin le Bref malade à Saint-Denis.
La langue maternelle de Charlemagne est le « francique rhénan ».
D’aucuns l’ont supposé illettré. Cependant, il ne fait aucun doute qu’il savait lire, parlait couramment le latin, et lisait le grec.
LES DÉBUTS DU RÈGNE
A sa mort, le 24 septembre 768, Pépin a partagé son royaume entre ses deux fils : Charles et Carloman. Les territoires qui leur sont cédés sont disposés d’une manière assez étrange : ceux de Charlemagne forment un arc occidental de la Garonne au Rhin, ceux de Carloman sont regroupés autour de l’Alémanie et comprennent l’Austrasie, la Neustrie et l’Aquitaine.
Le 9 octobre 768, Charlemagne et Carloman se font proclamer rois par leurs fidèles, respectivement à Noyon et à Soissons.
Le 4 décembre 771, après un peu plus de trois années de règne et de paix relative entre les deux frères (qui ne s’apprécient guère), Carloman Ier meurt subitement.
Dès le lendemain de sa mort, Charles investit le royaume de son défunt frère. Il usurpe ainsi l’héritage de ses neveux. La veuve de Carloman Ier, Gerberge de Lombardie, se réfugie en Italie auprès de son père Didier de Lombardie, roi des Lombards, avec ses fils et quelques partisans.
Désormais, Charles domine tout le royaume franc.
SITUATION DE L’EUROPE AU VIIIème SIÈCLE
En cette deuxième moitié du VIIIème siècle, le royaume franc est le seul état stable d’Europe qui ait survécu aux invasions « barbares ». Invasions qui ont provoqué et suivi la chute de l’Empire romain.
– L’Espagne a été envahie par les Musulmans.
– L’Italie est divisée entre les Lombards et les Byzantins.
– L’Europe centrale et du nord est composée d’une multitude de royaumes qui ont des frontières agitées.
FOCUS SUR LA SOCIÉTÉ FRANQUE
Ce système est très onéreux, et coûte cher aux puissants. Le contexte économique de l’époque n’est pas prospère. Partout la paix n’est pas assurée, et la monnaie est une chose rare. La seule manière de s’enrichir et d’accroitre sa puissance, c’est de faire la guerre, de posséder des terres, ou d’aller s’emparer de celles du voisin.
CHARLEMAGNE ET L’ARMÉE
Le principe caractéristique de l’armée de Charlemagne est essentiellement celui de l’armée franque : ses troupes sont composées d’hommes libres qui ont le droit et le devoir de participer à l’armée (y compris ceux des territoires récemment conquis).
L’armée (« l’ost ») peut être appelée chaque année pendant la période de guerre (c’est-à-dire au printemps et en été). Sur les 46 années du règne de Charlemagne, on ne trouve que deux années où il n’y ait pas eu de mobilisation de l’armée : en 790 et en 807.
Lire : Charlemagne et son armée.
C’est la qualité de son armée et la violence des batailles qui ont permis au roi des Francs de réussir ses conquêtes. L’armée est victorieuse parce qu’elle est bien entraînée et bien organisée. Le service militaire y est obligatoire, cependant les effectifs sont de taille modeste : environ 5 000 cavaliers lourds et 36 000 cavaliers légers, accompagnés de nombreux fantassins. Les historiens estiment que les effectifs éventuellement mobilisables sont compris entre 10 000 à 40 000 hommes. Par ailleurs, Charlemagne dispose d’un certain nombre de guerriers dépendant directement de lui, qui forment sa garde personnelle, et qui peuvent être employés pour des opérations urgentes.
CHARLEMAGNE LE CONQUÉRANT AGRANDIT SON ROYAUME
En l’an 772, Charlemagne, le roi des Francs, entreprend ses premières expéditions chez les Saxons. Il finira par les soumettre définitivement en 804.
Par la suite :
En 774, il s’empare de Pavie et prend la couronne de Didier, alors roi des Lombards.
Entre 785 et 801, il prend Barcelone (la Marche d’Espagne).
En 794, il renforce son pouvoir en Bavière avec la renonciation au trône de Bavière par Tassilon.
En 805, il conquiert la vallée du Danube, et soumet définitivement les Avars.
L’AQUITAINE ET LA VASCONIE
En 768, Pépin le Bref, juste avant de mourir, a soumis l’Aquitaine et la Vasconie (le duc Waïfre ayant été assassiné par des gens de son entourage).
Lire : Pépin le Bref guerroie en Aquitaine.
De 768 à 771, le duché est partagé entre ses deux fils Charles et Carloman.
Les Vascons sont un peuple de la péninsule Ibérique dont le territoire s’étend, au Ier siècle av. J.-C, entre le cours supérieur du fleuve Èbre et le versant péninsulaire des Pyrénées occidentales. La zone correspond à la quasi-totalité de la Navarre actuelle, aux aires du Nord-Ouest de l’Aragon, du Nord-Est et du Centre de La Rioja1 et du Nord-Est du Guipuscoa. Les Bavarois (ou Bavarii) sont un peuple germanique (de la Bohême) qui s’était établi à la fin des Grandes invasions sur un territoire recouvrant, outre la Bavière historique, la plus grande partie de l’Autriche et du Tyrol méridional.
LES LOMBARDS
De toutes les guerres de Charlemagne, celles qu’il entreprit contre les Lombards (en se substituant ainsi à l’empire d’Orient comme protecteur de la papauté) sont les plus importantes par leurs retombées politiques. L’alliance avec les papes était vitale, non seulement dans l’intérêt du royaume franc, mais dans celui du roi des Francs lui-même.
Lire : Charlemagne roi des Lombards.
Pépin le Bref avait espéré, à la fin de son règne, une conciliation pacifique avec les Lombards. Charles épousa Désirée, la fille de leur roi Didier. Mais ce mariage n’eut aucun résultat. Les Lombards continuèrent de menacer Rome.
En 773, Charlemagne répond à la demande du pape, celle de monter une expédition contre Didier. Durant l’été 773, l’armée franque traverse les Alpes, met le siège en septembre devant Pavie, et occupe le reste du royaume lombard. En juin 774, Pavie, affamée et en proie à des épidémies, finit par tomber.
LA SAXE
Au-delà du Rhin, un puissant peuple conservait encore son indépendance : les Saxons.
Au milieu du VIIIème siècle, ceux-ci étaient encore préservés de l’influence romaine. Leurs voisins, au contraire, se romanisaient et s’assimilaient à leurs institutions et à leur culte national.
Depuis 748, ils sont dépendants du royaume franc. A la fin du règne de Pépin le Bref, le tribut, établi en 758 à 300 chevaux par an, n’est cependant pas payé. De plus, le royaume franc subit régulièrement des incursions saxonnes.
En 772, Charlemagne entreprend sa première expédition en Saxe, détruisant en particulier le principal sanctuaire, l’ « Irminsul », symbole de la résistance du paganisme saxon.
A partir de 776 débute alors une lutte acharnée contre les Saxons. En 785, après de nombreux massacres de part et d’autre, Widukind, le chef des Saxons, finit par se soumettre et se fait baptiser.
Lire : la soumission du chef saxon Widukind.
La conquête des Saxons permet également de mettre fin une fois pour toutes à la menace permanente qu’ils exerçaient sur la sécurité du royaume franc.
L’ESPAGNE
Depuis leur défaite à Poitiers en 732, les Musulmans n’avaient plus menacé la Gaule. L’arrière-garde qu’ils avaient laissée dans le pays de Narbonne en avait été refoulée par Pépin le Bref.
Vers 775, des villes espagnoles comme Tolède et Saragosse se rebellent contre l’émir de Cordoue Abd er-Rahman, qui règne sur la plus grande partie de la péninsule ibérique.
En 777, les émissaires de Soliman ben Alarabi, le « wali » (gouverneur), rencontrent Charlemagne. Au cours de l’entrevue qui se déroule dans le palais de Paderborn (land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie), ils promettent au roi des Francs de lui laisser le nord de l’Espagne en lui abandonnant les cités de Pampelune, Saragosse, et Barcelone. En apportant son aide au prince sarrazin qui combat l’émir de Cordoue, et, qui est lui-même en rébellion contre Bagdad, Charlemagne entrevoit la possibilité de renforcer son alliance avec le califat abbasside.
Il veut ainsi porter secours aux Chrétiens d’Espagne, centrés essentiellement dans les Asturies, et par la même, protéger les frontières en investissant les régions attenantes pour assurer la sécurité de l’Aquitaine.
Au printemps 778, Charlemagne se lance dans une expédition mal organisée contre les Sarrazins. La conquête de l’Espagne est un échec ; elle se termine par la défaite de Roncevaux. La sécurité de l’Aquitaine n’est toujours pas assurée, et le prestige du roi des Francs est largement atteint.
LA BAVIÈRE
Depuis 748, la Bavière est dirigée par le duc Tassilon, qui cherche à préserver son indépendance en épousant en 763, Liutberge (fille du roi Didier de Lombardie et future belle-sœur de Charlemagne).
Tassilon est le fils du duc Odilon de Bavière et d’Hiltrude (fille naturelle de Charles Martel). Il est donc neveu de Pépin le Bref et cousin de Charlemagne. Ce lien de parenté avec les Carolingiens permet à sa mère d’être régente du duché de Bavière à partir de 748.
En 773-774, Tassilon n’est pas intervenu lors de la campagne des Francs contre les Lombards. Malgré cette neutralité, Charlemagne s’efforce de contrôler la Bavière. Tassilon doit prêter serment de fidélité en 781, puis de nouveau en 787.
En 788, il est jugé devant l’assemblée et condamné à mort, puis gracié et enfermé dans un monastère ainsi que son épouse et ses deux fils.
Charlemagne nomme des comtes pour la Bavière, et place son beau-frère Gérold à la tête de l’armée avec le titre de « præfectus » (le terme « préfet » vient du latin « praefectus », qui signifie « placé en tête »).
En 794, Tassilon comparaît de nouveau devant l’assemblée et proclame sa renonciation au trône de Bavière, territoire désormais totalement intégré au royaume franc.
LES AVARS
Au VIème siècle, ce peuple de cavaliers d’ascendance turcophone avait, avec l’aide des Lombards, anéanti les Gépides (peuple germanique proche des Goths). Il s’était depuis lors établi dans le bassin du Moyen-Danube, d’où il harcelait, avec ses vassaux Slaves, à la fois l’Empire byzantin et la Bavière.
En 791, avec l’aide de son fils Pépin d’Italie, Charlemagne lance contre les Avars une première offensive.
En 795, il s’empare de leur camp retranché, le « Ring avar », ainsi que d’un trésor considérable, résultat de plusieurs dizaines d’années de pillages et de rapines.
En 805, les derniers Avars insoumis sont définitivement conquis.
Lors de ces campagnes d’extermination, les Avars sont massacrés au point de disparaître en tant que peuple ; un quasi génocide…. L’opération terminée, Charles, pour parer à de nouvelles offensives, convertit la Pannonie (peuplée de Slaves notamment Carantanes), en une « marche ». C’est-à-dire un territoire tampon soumis à une administration militaire. C’est la « marche » orientale (marca orientalis).
LES FRISONS
Ce n’est qu’après 782, voire 785, que l’annexion de la Frise orientale (la région s’étendant du Zuiderzee jusqu’à l’embouchure de la Weser) par les Francs est, en apparence, acquise. La situation demeurera tendue encore plusieurs années pour les Francs.
LES BRETONS
Arrivés au Vème siècle de Bretagne, les Bretons sont des chrétiens organisés en principautés, elles-mêmes subdivisées en seigneuries, et dirigées par un « mac’htiern » (chef local). Ils occupent l’Ouest de la péninsule armoricaine (Domnonée, Cornouaille et Vannetais).
A la fin du VIIIème siècle, le Vannetais est pris par les Francs (les comtés de Nantes, Rennes et Vannes forment la marche de Bretagne). Les Bretons dépendent en principe du royaume franc, mais cela ne les empêche pas de se livrer aux opérations de pillage.
En 786, Charlemagne envoie des forces considérables pour soumettre les « mac’htiern ». D’autres expéditions sont organisées par la suite (avec un succès limité) en 799 avec le comte Guy de Nantes, puis en 811.
LES SLAVES
Vers la fin du VIIème siècle, les Slaves sont parvenus jusqu’en Europe centrale. Ils se sont établis dans le pays abandonné par les Germains (entre la Vistule et l’Elbe), et par les Lombards et les Gépides (en Bohême et Moravie).
Puis ils ont franchi le Danube jusque dans les Balkans, où ils se sont éparpillés jusque sur les côtes de la mer Adriatique.
Sur cette partie de l’Europe, il faut encore assurer la sécurité de l’Empire. A partir de 807, d’autres « marches » seront formées le long de l’Elbe et de la Saale, barrant le passage aux tribus slaves des Sorabes et des Abodrites.
Cette frontière sera, comme le Rhin l’avait été aux IVème et Vème siècles, la séparation entre l’Europe chrétienne et le paganisme.
Il est à noter et de constater qu’il y eut à ce moment-là une réapparition de l’esclavage. Le paganisme des Slaves les mettant en dehors de l’humanité, ceux d’entre eux qui étaient faits prisonniers étaient vendus comme du bétail.
Aussi, le mot qui, dans la plupart des langues occidentales, désigne l’esclave (esclave, sklave, slaaf) n’est pas autre chose que le nom même du peuple slave.
AN 800, LE COURONNEMENT
Charlemagne est le plus puissants des monarques de l’Occident. Il règne sur l’Italie, la Gaule et la Germanie. Il est roi des Francs, des Lombards, pacificateur des Saxons, souverain de la Bavière, et aussi un bon Chrétien qui a brandi son épée au service de la foi.
A Rome, en ce jour de Noël 800, le petit-fils de Charles Martel est sacré Empereur par le pape Léon III.
Le 24 novembre 800, Charlemagne entre dans Rome avec faste, accompagné de ses conseillers et escorté par sa puissante armée. Le peuple lui fait un triomphe.
Mais ce n’est pas le cas pour les grands seigneurs, qui savent que le puissant roi des Francs est venu pour rétablir l’autorité du Saint-Père, Léon III. En effet, cette démarche ne leur plait pas du tout, car ils ont tout essayé pour se débarrasser d’un pape trop insoumis à leur convenance. Trop d’intrigues et de complots divisent l’aristocratie et le Clergé ; et le roi des Francs s’y sent mal à l’aise.
L’année précédente, le 25 avril, au cours de la procession de Saint Marc, le pontife a subi un attentat ourdi par le clan byzantin. Un groupe d’individus armés l’ont assailli, battu et molesté, en essayant de lui crever les yeux et de lui couper la langue. Le Saint-Père a aussitôt demandé la protection de Charlemagne, le puissant souverain. Cette action sonne le glas de l’emprise des partisans de Byzance sur Rome.
Le 23 décembre, à la basilique Saint-Pierre-du-Latran, Léon III prête le serment d’innocence. De fait, il est disculpé, et les chefs du complot sont confondus et punis.
Le 25 avril 799, Léon III subit un véritable attentat : au cours de la procession des Grandes Litanies, il est désarçonné et jeté à bas de sa mule. Il est roué de coups, puis emprisonné (le bruit court que ses assaillants lui ont coupé la langue et crevé les yeux, ce qui se révèlera faux mais permettra d’évoquer un miracle). Quelques jours plus tard, il est délivré grâce à l’intervention du duc franc Winigise de Spolète, qui l’emmène à Spolète (ville en Italie). Puis, avec des « missi dominici » (envoyés spéciaux des souverains carolingiens) de Charlemagne, un voyage pontifical est organisé jusqu’à Paderborn (ville en Allemagne).
DES CÉRÉMONIES FASTUEUSES
En ce matin de Noël, la foule, venue nombreuse pour assister à la messe solennelle, s’agglutine dans les cinq nefs, séparées par des rangées de colonnes. Le roi des Francs a endossé la « chlamyde » (le manteau) et chaussé les sandales des patriciens romains. Il pénètre dans le sanctuaire et va se prosterner et prier devant « la Confession de l’Apôtre ». Alors qu’il se relève, un clerc s’avance vers lui en portant, sur un coussin de couleur pourpre, la couronne d’or sertie de pierreries des Empereurs.
Le pape s’approche de Charlemagne et le coiffe de la couronne, en prononçant les paroles de la formule de Consécration. Se tournant ensuite vers l’assemblée, le Saint-Père l’invite à s’écrier par trois fois : « Charles Auguste, couronné par Dieu grand et pacifique empereur, vie et victoire ! ».
Quand la clameur fait place au silence, Léon III oint d’huile sainte la tête du roi des Francs.
Enfin, pendant que le pontife donne à Charlemagne l’acte d’hommage réservé jusqu’alors aux souverains de Byzance, l’assemblée entonne des chants et des louanges.
Charlemagne est alors à l’apogée de sa puissance. Cependant, toute gloire a un prix à payer !
Au cours de son séjour à Rome, sa mère Berthe au grand pied a rendu son dernier souffle ainsi que son ami, le lettré Alcuin. Mais Charlemagne est surtout effondré par la mort inattendue de son épouse Liutgarde. Et c’est avec une grande tristesse que le nouvel empereur d’Occident retourne dans son palais d’Aix-la-Chapelle.
FIN DE RÈGNE & SA MORT
Son fils Pépin d’Italie meurt en 810, et le cadet Charles en 811.
En 813, au cours de cinq synodes provinciaux, Charlemagne fait prendre une série de dispositions concernant l’organisation de l’Empire. Elles sont ratifiées la même année par une assemblée générale convoquée à Aix-la-Chapelle. Assemblée au cours de laquelle il prend la précaution de poser lui-même la couronne impériale sur la tête de Louis Ier, dit « Le Pieux », l’unique survivant de ses fils.
Charlemagne meurt le 28 janvier 814 à Aix-la-Chapelle, d’une affection aiguë qui semble avoir été une pneumonie aiguë.
SARCOPHAGES CAROLINGIENS
– Lire : La Chapelle Notre-Dame de la Gayole
En 1964, à Cornillon-Confoux (Bouches du Rhône), en creusant un nouvel accès au cimetière, neuf sarcophages d’une nécropole paléochrétienne (Vème, VIIème siècle) furent mis au jour, ainsi que dix-huit autres en 1971.
Lire : Cornillon-Confoux
Sources :
Les rois de France des Éditions Atlas (Les Carolingiens).
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