La Marche de la Mort de Bataan

 

                                                                                                                                                                                                                                                                           

SECONDE GUERRE MONDIALE

GUERRE DU PACIFIQUE

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BATAILLE DES PHILIPPINES

Drapeau des Philippines

LA MARCHE DE LA MORT DE BATAAN

Du 9 avril au 1er mai 1942

La Marche de la mort de Bataan- Prisonniers morts-au camp O’Donnell

SOMMAIRE

La première bataille de Bataan fut un événement vital de l’invasion des Philippines par l’Empire du Japon.

Au terme de trois mois de combats particulièrement durs, les Japonais s’emparèrent de la province de Bataan, ce qui leur permit, par la suite, de s’assurer le contrôle de l’archipel.

En février 1945, la seconde bataille de Bataan se soldera par la reconquête de la péninsule par les troupes américaines.

CONTEXTE

Dès janvier 1942, après le bombardement de la base navale américaine de Pearl Harbor, les forces de l’armée et de la marine impériales japonaises envahirent Luçon ainsi que plusieurs îles de l’archipel des Philippines.

Le commandant en chef des forces américaines et philippines dans les îles, le général Douglas MacArthur, rassembla toutes ses forces basées à Luçon, sur la péninsule de Bataan, pour combattre les Japonais. À cette époque, ces derniers contrôlaient la presque-totalité de l’Asie du Sud-Est. Seules la péninsule de Bataan et l’île de Corregidor demeuraient des bastions alliés dans la région.

La première bataille de Bataan fut une phase décisive de l’invasion des Philippines par l’Empire du Japon.

Au terme de trois mois de combats particulièrement durs, la prise de la province de Bataan permit aux Japonais de s’assurer le contrôle de l’archipel.

Le 8 avril 1942, la bataille se termina par la reddition de 79 000 soldats Américains et Philippins. Les Nippons ne s’attendaient pas à faire autant de prisonniers : ils n’avaient prévu ni ravitaillement ni moyen de transport, et la majeure partie d’entre eux ignorait (ou dédaignait) les obligations de la Convention de Genève relatives aux prisonniers de guerre.

Lire : victoire japonaise à Bataan

Commença alors la terrible et odieuse « Marche de la Mort » ; elle durera du 9 avril au 1er mai 1942.

DÉROULEMENT

La « marche de la mort de Bataan » eut lieu sur la péninsule de Bataan, aux Philippines. Elle fit suite à la défaite de la bataille de Bataan par les forces américano-philippines. Cet épisode douloureux sera déclaré plus tard comme étant l’un des crimes de guerre japonais.

Cette marche forcée concerna de 70 000 à 85 000 prisonniers de guerre (américains et philippins) capturés par l’armée impériale japonaise après la bataille de Bataan, qui avait duré trois mois (du 7 janvier au 9 avril 1942).

Les prisonniers étaient soumis à des conditions de détention brutales et à la torture. De plus, la maladie et la malnutrition faisaient des ravages. A tous moments, les prisonniers craignaient d’être exécutés par leurs bourreaux japonais. Leurs corps décharnés et squelettiques témoignèrent des souffrances endurées.

Le trajet, long de 97 km, commençait à Cabcaben, dans la péninsule de Bataan, pour s’achever au camp O’Donell. Pour les prisonniers, ce fut une épreuve terrible : une marche permanente, jour et nuit, sans nourriture et avec très peu d’eau. Tout au long du trajet, les Japonais leur appliquaient des violences physiques, des meurtres, ainsi que d’autres actes de sauvagerie ou de sadisme. Tout prisonnier qui s’arrêtait de marcher était abattu d’une balle de fusil, ou mis à mort à coups de baïonnette, ou encore avait la gorge tranchée et la tête décapitée à coups de sabre.

On cite, parmi les actes de barbarie qui furent rapportés, les camions japonais qui, empruntant la route des prisonniers, roulaient systématiquement sur tous les corps tombés à terre.  En outre, les soldats japonais, transportés dans ces mêmes camions, laissaient volontairement dépasser leur baïonnette à hauteur d’homme pour faire le plus de dégâts possible.

La malnutrition était systématique. On cite par exemple le cas du capitaine Harold Keith Johnson : après avoir vécu la marche de la mort, la détention au camp O’Donnell et au camp japonais à Inchon (Corée du Sud), il ne pesait plus que 42 kg au lieu de 82 kg (qui était son poids normal). Les corps décharnés (squelettiques) des prisonniers étaient les témoins indubitables du calvaire et des souffrances qu’ils avaient endurés.

BILAN & PERTES

Aujourd’hui, nul ne peut comptabiliser avec certitude les pertes exactes de cette période. Le nombre de morts est inconnu (certains historiens ont indiqué un minimum de 6 000 à 11 000 morts).

Le rapport officiel de l’armée américaine a estimé ce nombre à environ 23 500, dont 22 000 Philippins. Le Tribunal de Manille, où fut jugé le général Masaharu Honma, a, quant à lui, avancé le chiffre de 20 000 morts sur 78 000 prisonniers.

Après-guerre, certains rapports américano-philippins révélèrent que seulement 54 000 des 72 000 prisonniers étaient arrivés à destination. À ces chiffres, on doit rajouter le nombre de morts dans les jours qui suivirent l’arrivée dans les camps.

En tout cas, la mortalité fut effrayante : sur les 22 000 Américains de toutes armes capturés par les Japonais sur la péninsule de Bataan, seuls 15 000 rentrèrent aux États-Unis ; soit un taux de mortalité de plus de 30 %. En comparaison, les Alliés prisonniers de guerre détenus par les Nazis connurent un taux de mortalité de 3 %.

CABANATUAN

Après la « marche de la mort de Bataan », un grand nombre de survivants fut envoyé au camp de détenus de Cabanatuan. Les Japonais disséminèrent la plupart des prisonniers vers d’autres zones, et ne laissèrent qu’un peu plus de 500 prisonniers de guerre (civils, américains et alliés) dans la prison de Cabanatuan.

Lire : Le Raid de Cabanatuan

CONDAMNATIONS POUR CRIMES DE GUERRE…

                                                   LE LIEUTENANT GÉNÉRAL MASAHARU HOMMA

(28 janvier 1888-3 avril 1946)

Lieutenant Général Masaharu Homma

C’était le commandant de la 14ème armée de l’armée impériale japonaise qui envahit les Philippines en 1941. En tant que général commandant, il fut tenu responsable des actions de ses troupes, y compris des atrocités commises lors de la Marche de la mort de Bataan. Condamné à mort le 11 janvier 1946, le général Homma fut fusillé le 3 avril de la même année à la prison de Los Baños (où son collègue, le général Tomoyuki Yamashita, fut exécuté le 23 février 1946 par pendaison).

Après la guerre, Homma fut jugé à Manille pour crimes de guerre par une commission militaire américaine. Il fut condamné pour ne pas avoir empêché ses subordonnés de commettre des crimes de guerre, et fut mis à mort par un peloton d’exécution en avril 1946. Son cas est un exemple marquant du principe de la responsabilité du commandement en droit international : un commandant peut être tenu responsable des crimes commis par ses troupes, même s’il ne les a pas personnellement ordonnés.

De nombreux doutes furent évoqués quant à sa responsabilité directe dans les événements, bon nombre de faits soupçonnant notamment le chef d’état-major de l’armée, Hajime Sugiyama, ainsi que son envoyé spécial, le colonel Masanobu Tsuji.

Hajime Sugiyama se suicida en 1945. Masanobu Tsuji ne fut jamais jugé, et retourna au Japon en 1952. Il fut élu député du Parti libéral démocrate au sein du gouvernement de Nobusuke Kishi.


                                                                 LE GÉNÉRAL TOMOYUKY YAMASHITA

(8 novembre 1885 – 23 février 1946)

Tomoyuky Yamashita

C’était un général japonais de l’armée impériale pendant la Seconde Guerre mondiale. Yamashita dirigea les forces japonaises pendant l’invasion de la Malaisie et la bataille de Singapour. La conquête de la Malaisie et de Singapour en 70 jours lui valut le sobriquet « Le Tigre de Malaisie ».

Le Premier ministre britannique, Winston Churchill, qualifia la chute ignominieuse de Singapour de « pire désastre » et de « plus grande capitulation » de l’histoire militaire britannique.

Yamashita fut chargé de défendre les Philippines. Et bien qu’il ne fût pas en mesure d’arrêter l’avancée alliée, il put tenir une partie de Luzon jusqu’à la reddition officielle du Japon, en août 1945.

Après la guerre, Yamashita fut jugé pour crimes de guerre commis par des troupes sous son commandement, lors de la défense japonaise des Philippines, occupées en 1944. Dans un procès controversé, Yamashita sera déclaré coupable des atrocités de ses troupes, même s’il n’y avait aucune preuve qu’il les approuvait ou qu’il les connaissait. En fait, beaucoup d’entre elles furent commises par des troupes qui n’étaient pas sous son commandement.

Yamashita fut condamné à mort et exécuté par pendaison en 1946. La décision de le tenir pour responsable des crimes de guerre de ses subalternes (tant que celui-ci n’essaya pas de les découvrir et de les empêcher de se produire) fut connue sous le nom de « norme Yamashita ».


LES ANGES DE BATAAN

Les « Anges de Bataan » (aussi connus sous le nom d’« Anges de Bataan et de Corregidor », ou « Les Belles de Bataan ») représentaient les membres des Corps d’infirmières de l’armée américaine et de la marine américaine, stationnés aux Philippines. Ces femmes servirent dès le début de la guerre du Pacifique, et pendant la bataille des Philippines (1941-1942).

Lorsque Bataan et Corregidor tombèrent, 11 infirmières de la marine, 66 infirmières de l’armée et une infirmière anesthésiste furent capturées et emprisonnées à Manille et dans les alentours. japonaiseElles continuèrent à servir et à prodiguer des soins infirmiers tout au long de leur statut de prisonnières de guerre. Après des années d’épreuves, elles seront enfin libérées en février 1945.

Stationnées initialement dans les hôpitaux de Manille, elles se déplacèrent dans la jungle de Bataan, établissant des quartiers en plein air où elles soignèrent des milliers de soldats blessés. Elles exercèrent au milieu des bombardements japonais constants et des maladies tropicales (comme le paludisme et la dysenterie), travaillant souvent 20 heures d’affilée avec de cruelles pénuries de fournitures.

Évacuées vers le tunnel Malinta de Corregidor en avril 1942, elles continuèrent à s’occuper des blessés lors d’attaques incessantes, jusqu’à ce que l’île tombe le 6 mai 1942. Capturées par les forces japonaises, elles furent d’abord emprisonnées sur divers sites autour de Manille. Puis, transférées au camp d’internement de « Santo Tomas » en juillet 1942, elles furent déménagées à « Los Baños » en mai 1943.

Pendant près de trois ans, elles conservèrent une unité de soins disciplinée, soignant les prisonniers de guerre et les civils pour des maladies liées à la famine (le béribéri et la dysenterie). Malgré de faibles rations de 700 calories par jour, perdant en moyenne 30 % de leur poids corporel, elles ne failliront jamais à leur devoir.

Toutes les 77 survécurent. Les infirmières de l’armée de « Santo Tomas » (municipalité de la province de Batangas) furent libérées le 3 février 1945 par la 1ère division de cavalerie (au cours de la bataille de Manille). Les infirmières de la marine seront délivrées de « Los Baños » (municipalité de la province de Laguna) trois semaines plus tard, au cours d’un audacieux raid aérien.


                                                                          ROSEMARY HOGAN LUCIANO

Héros de la Seconde Guerre mondiale

Colonel Rosemary Hogan Luciano

Le colonel Rosemary Hogan Luciano naît le 13 mars 1912 à Oklahoma. Elle meurt le 12 juin 1964, à San Antonio (Texas).

En 1930, elle sortit diplômée du lycée de Chattanooga, où elle fut major de sa promotion.

En 1936, Hogan s’enrôla dans l’armée, à Fort Sill, et fut nommée sous-lieutenant dans le corps des infirmières jusqu’en avril 1940, quand elle fut transférée à Fort Stotsenburg, à Manille, aux Philippines.

Après l’attaque japonaise du 7 décembre 1941, à Pearl Harbor et aux Philippines, Hogan et 98 autres infirmières soignèrent les soldats blessés des batailles de Bataan et de Corregidor. Le 30 mars 1942, elle y fut gravement blessée lors d’un bombardement japonais, mais refusa de quitter ses patients.

Le 29 avril, le général Jonathan Mayhew Wainwright l’envoya en Australie avec 19 autres infirmières. Lors d’un arrêt à Mindanao, son avion fut endommagé, et elle fut capturée par les Japonais et emprisonnée au camp d’internement de Santo Tomas, à Manille.

En tant que prisonnière de guerre, avec ses collègues infirmières, elle y soigna jusqu’à la fin de la guerre de nombreux malades et blessés ; notamment 4 000 civils, principalement américains et britanniques.

Connue comme l’un des « Anges de Bataan » et de « Corregidor », Rosemay Hogan, toujours blessée et à moitié affamée, y restera prisonnière de guerre pendant 999 jours.

Elle reçut la citation présidentielle avec feuilles de chêne, « Bronze Star », et « Purple Heart », entre autres.

Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, Hogan fut transférée au Corps des infirmières de l’US Air Force, devenant l’une des quatre premières femmes de l’armée de l’air à atteindre le grade de colonel.

En 1962, elle épousa le Major Arnold Luciano, et prit sa retraite avec le grade de colonel. Elle mourut prématurément le 12 juin 1964, à 52 ans.

Rosemary Hogan Luciano fut enterrée dans la section des infirmières au cimetière national d’Arlington (Virginie).


Sources :

Mes photos

Photos publique Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Raid_de_Cabanatuan

https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Raid_at_Cabanatuan?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Corregidor

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Bataan_(1942)

 

 

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