76 heures d’enfer sur l’atoll de Tarawa

 

                                                                                                                                                                                                                                                                            

 

 

SECONDE GUERRE MONDIALE

GUERRE DU PACIFIQUE

CAMPAGNE DES ÎLES GILBERT ET MARSHALL

Drapeau des Kiribati

76 HEURES D’ENFER SUR L’ATOLL DE TARAWA

Du 21 au 23 novembre 1943

Bataille de Tarawa – Jour 3 – 22 novembre 1943

Armoiries des Kiribati.

Tarawa est un atoll de la république des Kiribati, où se trouve Tarawa-Sud, la capitale, mais aussi Betio et Tarawa-Nord. Sa population compte près de 74 000 habitants, soit plus des deux tiers des Gilbertins.

En Océanie, les Kiribati, anciennement connues sous le nom des îles Gilbert, sont un État archipélagique composé de trois archipels de l’océan Pacifique : les îles Gilbert proprement dites, les îles Phœnix, et la majeure partie des îles de la Ligne ainsi que de Banaba.

CONTEXTE

GUERRE ÉCLAIR DANS LE PACIFIQUE…

L’Empire du Japon démontra qu’en matière de tactiques combinées (ensemble des opérations interarmées), il n’avait rien à apprendre de son allié Nazi. Après Pearl Harbour, le Japon développa en quelques semaines sa toute-puissance expansionniste en s’emparant de toutes les îles importantes du Pacifique.

A l’ouest, il porta la guerre en Indonésie, et décima la faible marine Hollandaise pourtant assistée de navires Britanniques et du Commonwealth (la force ABDA). Puis les Nippons mirent définitivement hors d’état de nuire la Royal Navy, en détruisant le fleuron de la flotte de Singapour (un croiseur de bataille et un cuirassé ultra moderne, puis plus tard, l’unique porte-avions dépêché sur les lieux, l’ « Hermès »).

HMS Hermes

Singapour elle-même ne tarda pas à tomber ; idem pour les Philippines, l’Indonésie et Java. Puis ce fut au tour de la Nouvelle Guinée, et enfin les îles Salomon, dernier rempart avant l’Australie. Si les marines s’illustrèrent par leur acharnement, malgré la situation désespérée de leur position à Guadalcanal, la Marine japonaise démontra par ses avancées incontestables qu’elle avait une maîtrise tactique indéniable (notamment lors de la bataille du « fond de ferraille », à Guadalcanal ou, de nuit et par surprise, elle décima trois croiseurs Américains).

Lire :

Victoire japonaise à Bataan

La Marche de la Mort de Bataan

La chute de Singapour

Guadalcanal

SOMMAIRE

OPÉRATION « GAVALNIC »

L’opération « Galvanic » est le nom de code donné au débarquement américain qui eut lieu du 20 au 23 novembre 1943, sur les îles Makin et Tarawa (deux atolls des îles Gilbert) dans le cadre des opérations du Pacifique.

En novembre 1943, la bataille de Tarawa devint l’un des engagements les plus violents et emblématiques de la Seconde Guerre mondiale dans le théâtre du Pacifique.

Située dans les îles Gilbert, Tarawa représentait une position stratégique pour les forces alliées dans leur avancée vers le Japon. Le 20 novembre, les Marines de la 2ème Division de Marines, sous le commandement du major-général Julian Smith, débarquèrent sur l’atoll dans l’espoir de capturer ce bastion puissamment fortifié par les Japonais.

La bataille dans les îles Gilbert fut l’une des premières opérations amphibies majeures contre des défenses japonaises massivement fortifiées. Pendant 76 heures d’enfer, les Marines affrontèrent des tirs croisés nourris, des barbelés, des bunkers en béton, et des pièges mortels sur une île à peine plus grande que Central Park.

La bataille se solda par une victoire américaine, et l’empire du Japon perdit le contrôle des deux îles qu’il possédait depuis 1941.

FORCES EN PRÉSENCE

POUR LES AMÉRICAINS

Les forces alliées, au total 35 000 hommes, étaient placées sous les commandements des généraux Chester Nimitz et Julian Smith.

– Une puissante flotte navale

– Le Vème corps amphibie

POUR LES JAPONAIS

Les forces nippones, au total 2600 hommes d’élite (1000 sapeurs du Génie et 1200 ouvriers coréens retranchés), étaient placées sous le commandement de l’amiral Keiji Shibasaki.

Keiji Shibasaki

DES SOLDATS DE L’EMPIRE DU SOLEIL LEVANT PRÊTS À EN DÉCOUDRE…

Du 12 au 27 mai 1943 se déroula à Washington la conférence interalliée « Trident », entre la délégation américaine dirigée par Roosevelt et la délégation anglaise dirigée par Churchill. Au cours de cette conférence, furent débattus et décidés des plans de guerres concernant la future campagne d’Italie, les bombardements stratégiques sur le Reich, ainsi que des plans pour la reconquête du Pacifique.

Concernant la reconquête du Pacifique, l’on adopta la méthode du « saute-mouton » d’atoll en atoll, ce qui constituait, pour plusieurs raisons, la meilleure option pour les Américains.

Au départ, il s’agissait de ne pas recommencer une bataille aéronavale de type Midway (les Américains n’avaient, à ce moment-là, que trois porte-avions lourds disponibles, alors que le Japon en possédait encore le double). Ensuite, les distances du Pacifique Centre étaient les plus rapides, alors que les atolls étaient éparpillés loin des grandes bases maritimes américaines.

En outre, les Américains voulaient éviter un nouveau Guadalcanal ; c’est-à-dire combattre dans un environnement hostile, meurtrier, tactiquement difficile à mener, et affronter des forces japonaises nombreuses ; celles-ci avaient réuni plus de 30 000 hommes au plus fort de la bataille.

Il fut donc logique de désigner les îles Gilbert et les îles Marshall, à mi-chemin entre Tokyo et Hawaii, comme le premier objectif essentiel de la conquête du Pacifique. Les Gilbert furent les premières à être attaquées. Ce sont les plus proches d’Hawaii et de Guadalcanal, car situées au sud-est des îles Marshall. L’amiral Nimitz lança alors l’opération « Galvanic » (soit la conquête des îles Gilbert), avec pour objectifs les atolls de Makin et de Tarawa.

LES JAPONAIS

En juillet 1943, les deux atolls étaient déjà occupés par les Japonais depuis décembre 1941.

Sur celui de Makin, les Japonais avaient construit une station radio. Au centre de celui de Tarawa se trouvait l’îlot de Bétio, long de cinq kilomètres (sa largeur varie de cent mètres pour sa partie la plus étroite, à cinq cents mètres à sa partie la plus étendue). Sa forme allongée (semblable à celle d’un mousquet) permit la construction d’une piste d’aviation en dur, capable d’accueillir tout type d’avion.

Depuis Bétio, les Japonais pouvaient lancer des raids aériens sur tout le Pacifique Central, et bloquer toute invasion américaine vers le Japon.

La garnison de l’atoll de Makin se composait seulement de 500 soldats, ce qui expliqua le peu de résistance des Japonais par rapport à Tarawa. Par contre, la garnison de Tarawa était beaucoup plus puissante. Elle était concentrée à Bétio afin de protéger le terrain d’aviation. La présence de ce terrain, ainsi que la situation géographique de Bétio, avaient incité les Japonais à y installer leur QG.

5000 hommes (environ 4 800 selon les sources) y étaient cantonnés, dont 2 000 travailleurs japonais et coréens, qui avaient aidé les soldats à construire les abris antiaériens et les bunkers. Ces retranchements fortifiés étaient divers : bunkers en béton résistant aux obus, et bunkers enterrés ou semi-enterrés.

Ces travailleurs coréens avaient également construit, faute de béton, des positions en rondins de bois leur offrant un bon camouflage, mais dotées d’une plus faible résistance aux obus. Bétio possédait une trentaine de canons tous types, allant du 37 mm aux lourdes pièces de marine de 140 mm et de 127 mm (DCA), en passant par des canons de campagne de 70mm.

L’îlot comportait également quatre canons anglais Vickers de 203mm, une dizaine de chars légers Ha-Go (inefficaces en raison de leur faible blindage et leur armement désuet), ainsi qu’une soixantaine de mitrailleuses légères et lourdes, disséminées dans les positions.

Le terrain, dégagé et sans relief, possédait des palmiers permettant aux défenseurs d’utiliser sans obstacles leurs mitrailleuses.

La moitié de ces troupes était constituée de soldats d’infanterie de Marine. Ces hommes n’avaient rien de commun avec les Marines US. Ils n’étaient pas lourdement équipés et ne constituaient pas un corps indépendant. Leurs unités étaient utilisées seulement à la reconnaissance des plages, et au débarquement dans les zones peu défendues. Théoriquement, ils n’étaient pas rassemblés pour défendre une position. En revanche, ils étaient particulièrement bien entraînés au combat et triés sur le volet ; ce qui expliquait en partie leur faible quantité numérique.

L’esprit de groupe et de sacrifice y était très fort, et le moral excellent. L’îlot de Bétio regroupait 1 497 soldats du 7ème Sasebo (c’est-à-dire : 7ème unité d’infanterie de marine de la base maritime de Sasebo, Japon), ainsi que les 1 122 hommes de la 6ème Yokosuka (venant de la base maritime de Yokosuka, Japon).

Bien dotés en artillerie et bien retranchés, ces hommes menèrent la vie dure aux Marines. La garnison de Bétio était disproportionnée, puisque 5 000 hommes bien préparés (dont plus de 2 600 soldats d’élite, spécialisés dans les opérations amphibies) attendaient les Américains (soit 1000 hommes pour défendre un kilomètre). Enfin, depuis juillet 1943, ils étaient commandés par le contre-amiral Keiji Shibasaki. Cet homme courageux était un vétéran de la campagne de Chine de 1937 (où il débarqua à plusieurs reprises sur des plages, ce qui lui conférait une grande expérience en la matière).

LES AMÉRICAINS

Du côté américain, on mobilisa pour l’opération « Galvanic » la Vème flotte, dirigée par le contre-amiral Ray Spruance (le vainqueur de Midway).

Raymond Ames Spruance

Cette force navale, dont la mission était la conquête des îles Gilbert, comprenait 11 porte-avions lourds et légers, ainsi que des cuirassés et des destroyers. Mais le Pacifique est vaste, ce qui obligea l’US Navy à éparpiller ses moyens pour conquérir l’ensemble de l’atoll, sans compter les raids de diversion annexes sur les îles Marshall afin de d’occuper les Japonais.

Les troupes participant à la conquête des atolls étaient celles du Vème corps amphibie. Elles comprenaient la 27ème division d’infanterie de l’US Army, et la 2ème division de Marines, surnommée « The Silent Second ».

Cette dernière était lourdement équipée en armes individuelles et collectives (mortiers, mitrailleuses, avec des obusiers de 75 et de 105mm). Elle avait combattu à Guadalcanal, et possédait de nombreux vétérans aguerris eux aussi dans les opérations amphibies.

La 27ème division d’infanterie, elle, était inexpérimentée en matière d’opération amphibie ; c’est pour cette raison qu’elle fut orientée vers Makin, où la garnison japonaise était moins importante.

Ce sont donc 20 000 Marines et hommes d’équipage de la flotte qui se dirigèrent vers Bétio, et 15 000 hommes de la 27ème division qui allèrent vers Makin. Les Américains avaient la supériorité navale et aérienne. C’est donc une véritable armada qui attaqua Bétio, dont le rapport de force était de 4 contre 1 en faveur des Américains.

Keiji Shibasaki était conscient que la perte de Bétio signifierait tout simplement la perte des îles Gilbert. Il conçut donc des positions camouflées et aménagées pour contrer un débarquement. Il entraîna et motiva ses troupes, de sorte qu’elles constituèrent un groupe cohérent. Content de ses hommes et des travaux accomplis, il aurait dit qu’une attaque ennemie « ne viendrait pas à bout des défenses en moins de cent jours ». Les Américains étaient avertis…

LA BATAILLE DE TARAWA

L’ASSAUT…

Bataille de Tarawa – Jour 3 – 22 novembre 1943

Un débarquement sous haute tension

Dans la nuit du 20 novembre, à partir de 3 heures, 48 LVT (Landing Vehicle Tracked, soit les barges de débarquement) s’apprêtèrent à donner l’assaut. Ils transportaient environ 960 soldats. Les navires américains commencèrent à ouvrir le feu sur les positions ciblées. Les Japonais ripostèrent avec les canons Vickers de 203 mm, mais furent rapidement détruits ou réduits au silence. L’armada US se déchaîna : aux 406 mm des cuirassés USS Maryland et Colorado se joignirent les 203mm des croiseurs lourds et les 127 mm des destroyers. Entre 5 heures et 7 heures environ, l’artillerie navale tira sans discontinuer, puis ce fut le tour de l’aviation de prendre le relai.

Sur le petit îlot, ce fut une vision d’enfer ; les 1,5 km carrés de Bétio étaient saturés par les explosions des obus. Les Marines estimèrent alors que la canonnade avait été efficace, et vers 9 heures, lancèrent la première vague sans aucun appui de la marine, afin d’éviter de tirer sur leurs propres troupes. De toute façon, tous pensaient qu’il n’y avait plus âme qui vive sur Betio ; lourde erreur… Et les choses sérieuses commencèrent…

Les Japonais, qui avaient transformé Tarawa en une forteresse inextricable, avaient érigé des bunkers en béton, des réseaux de tranchées dissimulés, et des points de défense bien camouflés. Ce système défensif, combiné aux positions stratégiques sur les plages, offrait aux défenseurs un avantage considérable face aux troupes de débarquement américaines. Le bombardement naval et aérien préalable à l’assaut ne permit donc pas de détruire les positions fortifiées japonaises, laissant les Marines, dès leur arrivée sur la plage, exposés à une résistance acharnée.

LES HIGGINS BOATS

Après le jour J, le général Eisenhower déclara solennellement que le débarquement n’aurait pas pu se produire sans les bateaux Higgins.

Andrew Jackson Higgins naquit en 1885, à Columbus, dans le Nebraska. En 1908, il vint dans le sud (en Alabama, et au Mississippi) pour acquérir et gérer des usines de bois.

En 1915, il déménagea à la Nouvelle-Orléans. Plus tard, en 1930, il fonda la « Higgins Industries ». En 1936, il conçut le bateau « Eureka », un navire peu profond utilisé par les foreurs et les trappeurs le long de la côte du Golfe et du Mississippi. En 1939, le Corps des Marines l’adapta comme embarcation de débarquement pour les fantassins. Higgins conçut également des torpilles et des patrouilleurs, utilisés pendant la Guerre du Pacifique, lors de la Seconde Guerre mondiale.

Des pertes insoutenables

Le débarquement sur Tarawa fut particulièrement meurtrier. Les navires de débarquement s’entravaient dans les récifs coralliens qui cernaient l’atoll, obligeant de nombreux Marines à quitter les barges (Higgins boats) prématurément, avant d’atteindre la plage et d’avancer à pied dans l’eau, sous un feu nourri.

Les renforts furent envoyés rapidement, mais la situation ne fit que s’aggraver. Les barges disponibles, qui n’étaient plus des LVT, étaient plus lourdes et moins manœuvrables ; elles s’échouèrent presque toutes sur les récifs. Les Marines durent franchir une bonne centaine de mètres dans l’eau jusqu’aux cuisses pour se diriger vers la plage ; voire plus, étant donné que de nombreuses barges furent endommagées et coulèrent corps et biens. Les Marines, par petits groupes, s’entassaient sur la plage, et les artilleurs japonais pointaient et tiraient sans réfléchir dans le tas.

Vers 9h30, pour porter secours à tous ces malheureux immobilisés dans le sable, on envoya les chars Sherman du « 2ème tank Batalion ». Mais la plupart des engins furent touchés par des obus ou finirent échoués dans le lagon. Les canons japonais de marine entrèrent alors en action. Chaque obus de 140mm faisait trembler la terre, creusant des trous dans lesquels les Marines essayaient de s’abriter.

Ces derniers étant sous le feu des mitrailleuses et des tireurs embusqués, les pertes furent considérables dès les premières heures de l’assaut.

DEUX FRÈRES DANS LES VAGUES

(Tarawa, Pacifique, 1943)

Deux frères dans les vagues

Ces deux Marines furent touchés lors de leur débarquement sur Tarawa. L’un coula sous les vagues, et son frère plongea pour le sauver. Des témoins rapportèrent que l’aîné criait : « J’ai promis à notre mère que je le ramènerais à la maison ! ». Les deux frères furent abattus quelques instants plus tard.

Ils furent enterrés côte à côte sur l’île. Plus tard, leur mère reçut deux drapeaux, pliés ensemble.

Une victoire coûteuse

L’artillerie navale américaine et l’aviation réussirent à détruire les batteries d’artilleries japonaises qui étaient repérées. Les bombardiers en piqués « Dauntless » neutralisèrent les positions défensives sur la plage. Vers 15 heures, les Marines avançaient à l’intérieur des terres, avant d’être stoppés par de nouveaux feux croisés. Les pertes furent terribles ; de nombreux officiers manquaient à l’appel, les unités étaient épuisées et désorganisées.

La plage se transforma en quelques heures en une vaste fosse commune ; le ressac des vagues ramenait sur le rivage des dizaines de cadavres ; ceux des Marines morts qui n’avaient pu accoster sur l’îlot. La frêle tête de pont n’était profonde que de 200 mètres, et à la merci de toute contre-attaque japonaise ; mais elle n’arriva pas…

Après trois jours de furieux combats (très souvent marqués par des affrontements au corps à corps et une lutte pour chaque pouce de terrain), les forces américaines parvinrent finalement à sécuriser l’île.

Au soir du 21 novembre, à peu près un tiers de Bétio était conquis, les Marines ne pouvaient plus être rejetés dans l’eau. Les Japonais n’avaient alors que deux choix : la reddition ou le combat à mort. La première option était impossible : ç’aurait été faire un affront à l’Empereur et à la volonté du défunt commandant Shibasaki (qui avait trouvé la mort dans le bombardement). La garnison résista donc jusqu’au bout ; jusqu’au dernier combattant…

Pourtant, cette victoire laissa un goût amer : sur les quelque 4500 soldats japonais présents, seuls 17 survécurent (la majorité ayant été tuée ou ayant choisi de se suicider pour éviter la capture). Du côté des Marines, les pertes furent également très élevées, avec plus de 1000 morts et des milliers de blessés.

Un tournant dans la guerre du Pacifique

La bataille de Tarawa marqua un tournant dans la campagne du Pacifique, et démontra l’ampleur et la somme des sacrifices nécessaires pour progresser vers la victoire. Elle révéla aux États-Unis la brutalité des combats à venir, et sensibilisa le public à la réalité des opérations amphibies. Les leçons tirées de Tarawa influencèrent grandement la stratégie et les préparatifs pour les futures batailles, comme celle d’Iwo Jima.

Cette bataille resta un symbole de courage et de sacrifice, soulignant la détermination des forces alliées dans leur progression vers le Japon.

Lire : Iwo Jima, l’enfer du Pacifique

PERTES

L’USS Liscome Bay

POUR LES AMÉRICAINS

Sur les 35 000 hommes engagés dans la bataille, les Américains comptèrent 1 009 tués, 400 disparus et 2101 blessés.

De plus, les combats en mer et les sous-marins japonais causèrent de lourdes pertes pour l’US Navy : 687 marins ainsi qu’un porte-avion, l’USS Liscome Bay.

L’USS LISCORNE BAY

L’USS Liscome Bay

L’USS Liscome Bay était un porte-avions d’escorte de la classe Casablanca. Il fut coulé par une attaque de sous-marin japonais (I-175) lors de l’opération Galvanic, le 24 novembre 1943.


POUR LES JAPONAIS

Sur les 4800 hommes de la garnison de Betio (2 600 soldats d’élite, 1 000 sapeurs du génie et 1 200 ouvriers coréens), les pertes japonaises s’élevèrent à 4700 tués, 17 prisonniers et 129 Coréens libérés.

CONSÉQUENCES

Le 28 novembre 1943, les îles Gilbert étaient conquises dans leur totalité ; l’opération «  Galvanic » avait réussi. Bétio ne servit que peu de temps aux Américains, puisque les îles Marshall, plus proches du Japon, furent conquises par la suite. L’affrontement s’appela désormais « bataille de Tarawa ».

QUELQUES PHOTOS

UNE PHOTO, UN INSTANT SUSPENDU DANS LA FOURNAISE…

Un Marine blessé tenant un katana japonais – Bataille de Tarawa, 1943

Un Marine blessé tenant un « katana » japonais (Bataille de Tarawa en novembre 1943)

Sur cette saisissante photographie (prise durant la sanglante bataille de Tarawa), un Marine américain, manifestement blessé aux mains, arbore hardiment un « katana » pris à un Japonais comme trophée de guerre (symbole de la victoire chèrement acquise et des combats féroces menés sur l’atoll de Betio).

La bataille de Tarawa fut l’un des premiers affrontements majeurs du Pacifique où les forces américaines rencontrèrent une résistance japonaise féroce sur une île transformée en forteresse. Pendant 76 heures de terribles combats, plus de 1 000 Marines perdirent la vie, et près de 2 300 furent blessés pour prendre une île d’à peine 5 km².

Le « katana » que tient ce Marine évoque plus qu’un simple trophée de guerre. Il est le témoin de la tradition guerrière japonaise, mais aussi de l’intensité du corps-à-corps, où chaque centimètre de terrain était abreuvé du sang des combattants. Le regard grave du soldat est le témoin d’une fatigue extrême, de la douleur et du choc, mais aussi de l’endurance de ces hommes projetés au cœur d’un enfer tropical.

Un Marine avec des trophées souvenirs

Cette photo, à la fois brutale et silencieuse, capture un instant de cette guerre, suspendu entre horreur, survie et victoire. Elle rappelle que derrière chaque conquête du Pacifique, il y eut des hommes, des blessures, et une humanité meurtrie.


LE M1 GARAND, LE FUSIL QUI CHANGEA LA GUERRE…

Un Marine américain et son « M1 Garand » à Tarawa, novembre 1943

Sur cette photo prise en novembre 1943, lors de la bataille sanglante de Tarawa, un marine américain pose, son casque percé d’une balle, tenant dans ses mains ce que l’histoire retiendra comme « The Gun That Won the War » : le M1 Garand.

Derrière la simplicité apparente de ce portrait se cachent le chaos du combat amphibie, la brutalité des assauts contre les fortifications japonaises… et l’extraordinaire fiabilité d’une arme qui a redéfini l’infanterie moderne.

Le M1 Garand : une révolution sur le champ de bataille

Adopté officiellement en 1936 sous le nom de « U.S. Rifle, Caliber .30, M1 », le « Garand » marqua un bond technologique majeur. Contrairement au fusil « M1903 Springfield » à verrou qu’il remplaçait, le M1était semi-automatique ; il permettait de tirer huit coups consécutifs sans recharger manuellement entre chaque tir.

Grâce à son mécanisme à gaz ingénieux (conçu par John Garand, un ingénieur d’origine canadienne travaillant à « Springfield Armory »), l’arme offrait une cadence de tirs et une rapidité d’action sans précédent pour les soldats américains. Le fusil utilisait toujours la cartouche « 30-06 Springfield », garantissant puissance et précision jusqu’à plus de 500 mètres.

Une adoption tardive mais décisive

L’évolution du M1 fut longue : le premier prototype date de 1922 et utilisait initialement des cartouches « 276 Pedersen ». Cependant, pour des raisons logistiques (uniformisation des calibres pour fusils et mitrailleuses), l’armée exigea le retour au « 30-06 ». Après une décennie de perfectionnement, le modèle final fut enfin validé.

En 1943, à Tarawa, au moment où la photo fut prise, le « M1 Garand » était l’arme standard des forces américaines, du front européen aux îles du Pacifique.

Le général George S. Patton lui-même le qualifia de « plus grand instrument de combat jamais conçu. »

Tarawa : la brutalité de la guerre du Pacifique

La bataille de Tarawa, dans les îles Gilbert, fut l’une des premières opérations amphibies majeures contre des défenses japonaises massivement fortifiées. Pendant 76 heures d’enfer, les Marines affrontèrent des tirs croisés nourris, des barbelés, des bunkers en béton, et des pièges mortels sur une île à peine plus grande que Central Park.

Dans cet environnement infernal, la fiabilité du « M1 Garand » devint une question de vie ou de mort. Sa capacité à envoyer rapidement plusieurs balles sur des ennemis (sans la perte de précieuses secondes, due au maniement d’un verrou manuel) permit aux Marines d’arracher la victoire au prix de terribles pertes.

Le jeune soldat photographié ici, avec son casque criblé et son fusil toujours en main, illustre cette ténacité féroce que le « M1 Garand » rendait encore plus redoutable.

Mythe et réalité : le fameux « ping »

Une légende persistante affirme que le bruit métallique distinctif du clip éjecté après les huit tirs (le fameux « ping ») prévenait les soldats ennemis qu’à cet instant précis, le tireur était vulnérable, sans défense.

Toutefois, de nombreux vétérans ont démenti cette idée : en pleine bataille, au milieu des explosions et des tirs, il était pratiquement impossible d’entendre un tel bruit isolé. Le « ping » a existé, mais son importance tactique fut grandement exagérée.

Héritage du M1 Garand

Le « M1 Garand » ne s’arrêta pas à la Seconde Guerre mondiale : il fut également utilisé en Corée, puis brièvement au début de la guerre du Vietnam, avant d’être remplacé par le « M14 ». Il reste aujourd’hui un symbole de l’innovation militaire américaine, souvent chéri par les collectionneurs, et encore utilisé lors des cérémonies militaires.


Sources :

Mes photos

Photos publique Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_de_Tarawa

https://www.navistory.com/FR/2e-guerre-mondiale/nihhon-kaigun.php

https://www.navistory.com/FR/2e-guerre-mondiale/nihhon-kaigun.php

 

 

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