L’abbaye Saint Philibert de Tournus

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ABBAYE SAINT PHILIBERT DE TOURNUS

Abbaye Saint-Philibert de Tournus

Blason de la ville de Tournus

TYPE : monastère bénédictin.

NOM COURANT : ancienne abbaye Saint-Philibert.

STYLE : roman.

L’architecture romane est un style architectural qui a pris son essor en Europe au cours du Moyen-Âge (entre le milieu du 10ème siècle et le 12ème siècle). Il est emblématique des monuments religieux de cette époque, et se définit par l’utilisation de voûtes en berceau de plein cintre, de voûtes brisées ou de voûtes d’arêtes, soutenues par des colonnes latérales. Ces dernières, qui soutiennent les arcs, sont essentiellement cylindriques et surmontées de chapiteaux. Elles sont dans la plupart des cas sculptées de reproductions d’animaux, de plantes, ou bien de symboles géométriques.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

CULTE : catholique.

DESTINATION INITIALE : monastère.

DESTINATION ACTUELLE : l’église abbatiale est devenue église paroissiale en 1802.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIème, XIIème, XIIIème, XVIème, et XVIIème siècles. 

FONDATION : 19 avril 875.

PROPRIÉTAIRE : propriété de la commune, propriété privée.

ÉTAT DE CONSERVATION : très bon.

PROTECTION :

– Le 12 avril 1927 : inscription aux Monuments Historiques, par arrêté de la tour du Trésorier et des bâtiments claustraux.

– Le 29 avril 1928 : classement aux Monuments Historiques, par décret, des restes de l’ancienne enceinte comprenant la tour Quincampoix (ou du Colombier) et la partie de courtine attenante à l’est.

– Le 23 octobre 1928 : classement aux Monuments Historiques par arrêté, des restes de l’ancienne courtine attenante à l’ouest, de la tour nord de l’entrée, de la tour sud de l’entrée, et de la tour dite « du Portier ».

– Le 29 janvier 1932 : inscription aux Monuments Historiques par arrêté (au titre de la loi du 2 mai 1930), du jardin public de la Légion d’honneur (square de l’abbaye).

– Le 28 mai 1951 : classement aux Monuments Historiques par arrêté, du logis abbatial, de la salle capitulaire, du réfectoire des moines, et des deux caves anciennes dites « Les Grandes Caves ».

COMMUNE : Tournus.

DÉPARTEMENT : Saône-et-Loire.

RÉGION : Bourgogne-Franche-Comté.

TOURNUS

Tournus

Tournus (petite capitale du Tournugeois) est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté. Préfecture de la région Bourgogne-Franche-Comté, elle est traversée par la Saône, et se trouve à 86,9 km d’Autun, à 28,3 km de Chalon-sur-Saône, et à 36 km de Mâcon. (Sources Google Maps).

En 2020, la ville comptait 5 552 habitants, appelés les Tournusiens et les Tournusiennes.

L’ABBAYE SAINT PHILIBERT

L’abbaye Saint-Philibert

L’abbaye Saint-Philibert fut construite par des moines fuyant Noirmoutier devant l’envahisseur normand, afin d’y abriter les reliques de leur Saint fondateur Philibert.

L’abbaye de Tournus est l’un des plus illustres édifices religieux du premier art roman. C’est un chef d’œuvre admirablement préservé. L’abbatiale domine la cité de Tournus sur la rive droite de la Saône.

L’intérieur de l’abbaye surprend par les dimensions vertigineuses de sa hauteur sous voûte. On y trouve aussi une crypte, la chapelle Saint-Michel, et des mosaïques médiévales représentant le zodiaque. Attenants à l’église par le parloir, les bâtiments abbatiaux comprennent le cloître, la salle capitulaire, le réfectoire, et le cellier.

HISTORIQUE

L’abbaye Saint-Philibert

DE L’ÉPOQUE ROMAINE JUSQU’AU HAUT MOYEN ÂGE

En 175, les Romains établissent un camp fortifié sur le site. Il sert d’étapes et de transits pour les légions et les courriers de l‘Empire.

En Juin 177, à Lugdunum (Lyon), débutent des persécutions contre les Chrétiens (« les martyrs de Lyon »).

Lire : l’amphithéâtre des trois Gaules.

L’empereur Auguste avait découpé la Gaule en quatre provinces : trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule belgique) et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise). Lugdunum fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs.

Auguste

Le 1er août de chaque année (date anniversaire de la prise d’Alexandrie par Octave et aussi fête de Lug, dieu solaire gaulois vénéré sur la colline de Fourvière), un rassemblement des représentants des soixante nations gauloises (sanctuaire fédéral des trois Gaules) se tenait à Lugdunum.

Certains Chrétiens fuient vers le nord, dont un dénommé Valérien, qui s’établit à Tournus et qui va évangéliser la petite cité du Tournugeois.

En 178, Saint Valérien est décapité et inhumé dans la crypte de l’église. Le tombeau du martyr devient alors un lieu de rassemblement clandestin et de prières pour les Chrétiens.

On sait très peu de chose ; seul vestige, un sarcophage est actuellement entreposé dans la crypte.

Le site a été peu fouillé, et on ne possède presque rien comme renseignements, concernant les constructions dressées sur l’emplacement actuel de l’abbatiale (entre la fin de l’Antiquité et la fin de la période carolingienne, soit un demi-millénaire).

Au IVème siècle, après l’Edit de Milan (en 313), un oratoire est érigé à l’emplacement du tombeau de Saint Valérien.

L’« Édit de Milan » est le nom d’un acte administratif donné par écrit sous forme de deux lettres, adressées à l’été 313 aux gouverneurs des provinces orientales de Bithynie et de Palestine par les Empereurs romains Licinius (vers 263- 325) et Constantin (272-337).

Il représente un accord conclu entre eux lors de leur rencontre à Milan, en février de la même année. Le texte accorde la liberté de culte aux Chrétiens, et ordonne que leur soient restitués tous les biens qui leur ont été confisqués durant la Grande Persécution. Cette tolérance s’applique sans distinction à chaque individu ainsi qu’à tous les cultes et toutes les religions de l’Empire.

Au VIème siècle, Grégoire de Tours mentionne la présence d’un sanctuaire près de la cité fortifiée.

Lire : Grégoire de Tours.

En 731, un probable raid de Sarrasins remonte le Rhône et la Saône.

En Europe, durant le Moyen Âge, le mot « Sarrasins » ou « Sarrazins » était employé pour dénommer les peuples de confession musulmane. On les appelait aussi « Mahométans », « Arabes », « Ismaélites », ou bien « Agarènes ». Quant au terme « Maures », il faisait allusion aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête des Omeyades. Les mots « Islam » et « Musulmans » n’existaient pas encore en Occident médiéval. En français, le mot « Musulman » est cité pour la première fois en 1551 ; « Islam » en 1697. Avant ces dates on utilisait, pour définir la religion des peuples musulmans, l’expression « loi de Mahomet », ou « loi des Sarrasins ».

En 854, le roi Charles II le Chauve donne Tournus à l’évêque de Mâcon.

Le 19 mars 875, sept siècles après le martyre de Valérien, l’abbaye de Saint-Valérien et ses dépendances, ainsi que la ville de Tournus et son castrum, sont à nouveau donnés par l’empereur Charles II le Chauve à la communauté des moines bénédictins de l’abbaye Saint-Philibert de Noirmoutier (ces moines, qui gardaient les reliques de Saint Philibert, fondateur du monastère de Noirmoutier, furent contraints de fuir les attaques vikings, et vinrent se réfugier à Tournus avec les reliques du saint).

La date du 19 avril 875 est retenue comme étant celle de la fondation de l’abbaye.

En mai 875, les moines de Saint Philibert s’installent, malgré quelques antagonismes, aux côtés des moines de Saint-Valérien. Ils apportent les reliques de Saint Philibert (ancienne orthographe : Filibert). L’empereur confirme aux moines le privilège d’élire leur abbé, ainsi que plusieurs avantages économiques : dispense du droit de tonlieu et droits de marché.

Au Moyen Âge, le droit de tonlieu (forme latine «toloneum»)  est une taxe payée pour être autorisé à déballer ses marchandises sur les marchés. C’est aussi un péage que le commerçant doit acquitter pour franchir un obstacle naturel, tel que les rivières, les fleuves (ponts, bacs), ou les entrées de certaines cités.

Lire : routes, véhicules et transports au Moyen Âge.

Un an plus tard, ces prérogatives seront confirmées par le pape Jean VIII. L’abbaye devient le centre d’un réseau monastique de l’Aquitaine, de la vallée de la Loire à la Lotharingie, s’étendant également au sud, dans la vallée du Rhône.

Lotharingie : Royaume de l’arrière-petit-fils de Charlemagne, Lothaire II (855-869). Il s’étendait des Vosges à la Frise. Il fut dès l’origine convoité par Charles le Chauve et Louis le Germanique. En 926, il fut définitivement intégré au royaume de Germanie, dont il constitua un duché du Saint Empire Romain Germanique.

En 889, le roi des Francs, Eudes (888-898), en raison des persécutions des normands, confirme par écrit la restauration du rempart du castellum.

Entre 889 et 1316, autorisation est faite aux abbés du droit de battre monnaie.

De 936 à 937, des invasions hongroises pillent et incendient les bâtiments de l’abbaye ; mais les précieuses reliques sont sauvées.

En 960, l’abbé Étienne est élu. Il est désigné par la tradition comme le premier constructeur de l’abbaye.

En 979, on procède au transfert du sarcophage et des reliques de Saint Valérien vers l’autel du fond de la crypte.

Le 16 octobre 1006, suite à un incendie, de nouvelles constructions sont réalisées dans l’abbaye, et l’on entreprend la restauration du chevet de l’église.

En 1140, les reliques de Saint Ardain sont transférées dans l’église.

En 1422, les Armagnacs s’emparent de Tournus. L’abbaye ne sera pas mise à sac grâce à ses puissantes fortifications.

Le dimanche 14 avril 1482, Louis XI, effectuant un pèlerinage vers Saint-Claude, passe à Tournus.

Au XVème siècle, le palais abbatial actuel est construit.

En 1498, l’abbaye est donnée en commende.

La commende : c’est l’usufruit d’un monastère, d’une église ou d’un évêché, accordé par le pape à un ecclésiastique ou à un laïc.

En 1562, l’abbaye est saccagée par les Huguenots. Quelques reliques sont détruites.

En 1627, à la suite de sa sécularisation (sous l’abbatiat du cardinal François de La Rochefoucauld), l’abbaye telle qu’elle fut fondée est dissoute. Les moines réguliers restants cèdent la place à un collège de dix chanoines et de six demi-chanoines.

En 1785, le collège de chanoine est supprimé.

En 1790, l’abbaye devient propriété de la commune.

En 1802, l’église est restituée au culte et devient celle de la paroisse.

En 1953, le Centre international d’études romanes (CIER) est créé.

En 2000, le centre historique est protégé au titre des « secteurs sauvegardés ».

En 2005, le nombre de visiteurs avoisine les 300 000 (statistique du Comité régional du tourisme).

En 2019 a lieu la célébration du Millénaire de la consécration de l’autel du chœur de l’abbatiale.

En 2020, le nombre de visiteurs annuels approche les 200 000.

L’ABBAYE SAINT PHILIBERT

L’abbaye Saint-Philibert

LES EXTÉRIEURS

L’INTÉRIEUR

LE NARTHEX

Le narthex : Nommé parfois avant-nef, vestibule, ou antéglise, le narthex est avant tout un portique intérieur, bâti à l’entrée de certaines églises paléochrétiennes ou médiévales. Cet espace intermédiaire se situe avant de pénétrer dans la nef. Il représente la transition entre l’extérieur (lieu profane) et l’intérieur (lieu sacré). Cet accès transversal est le plus souvent placé au-devant du portail, ou situé entre le portail d’entrée et la nef, ou fait corps avec cette dernière. Il se différencie du porche, généralement grand ouvert sur l’extérieur. Le narthex, lui, est ouvert sur la nef, et fermé sur l’extérieur par des portes et des fenêtres. 

LA NEF

L‘ORGUE

LA VOÛTE

LA VIERGE A L’ENFANT

Notre-Dame la Brune est une vierge en bois de cèdre de la seconde moitié du XIIème siècle. Elle fut sauvée de l’autodafé par une Tournusienne (madame Lassalle) qui la voulut comme jeu pour ses enfants. Elle la rendra plus tard à l’église (la Vierge sera réinstallée dans sa niche en 1802, année de la réouverture de l’église).

Vierge à l’enfant du XIIème siècle (dorée en 1860)


LES MOSAÏQUES

LA CHAIRE

LE LUTRIN

LES CHAPITEAUX

LE CHRIST ET L’ABBÉ MENA

LA CRYPTE

LE CHEMIN DE CROIX

LES AUTELS, TOMBEAUX ET SARCOPHAGES

LES CHAPITEAUX

LES COLONNES

LES GALERIES

LES FRESQUES

LE CLOÎTRE

LE MUSÉE LAPIDAIRE

LA SALLE CAPITULAIRE OU SALLE DU CHAPITRE & LE RÉFECTOIRE

C’est la salle où se réunit chaque jour la communauté religieuse du monastère. Autour de son abbé, chacun écoute un chapitre de la règle de Saint-Benoît ; celle-ci en compte soixante-treize. C’est le seul endroit où il est autorisé de parler. C’est dans ce lieu que les moines prennent des décisions concernant la communauté. C’est ici aussi que se font les prises d’habits, les professions monacales et l’élection du Père Abbé. Les religieux prennent place sur des gradins, le Père Abbé au centre de la pièce. Les lieux sont propices à l’écoute, car l’acoustique y est excellente grâce aux nervures de pierre de la voûte d’arête. On peut ainsi y parler sans effort…

Le réfectoire

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Cet article contient des infos recueillies sur des panneaux explicatifs affichés sur le parcours de la visite du château, à l’attention du visiteur.

http://www.bourgogneromane.com/edifices/tournus.htm

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Philibert_de_Tournus

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00113488/tournus-ancienne-abbaye-saint-philibert

https://www.mon-coin-de-bourgogne.fr/tournus/abbaye-st-philibert/?doing_wp_cron=1696562425.5135180950164794921875

 

 

Donnez votre avis sur l'article

commentaire(s)

Ecrit par le .

Vous aimerez aussi...

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

CommentLuv badge