L’Hôtel-Dieu des Hospices civils de Beaune

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’HÔTEL-DIEU

DES

HOSPICES CIVILS DE BEAUNE

L’Hôtel-Dieu des Hospices civils de Beaune – La cour d’Honneur

 

TYPE : Hôtel-Dieu, Hospice.

NOM COURANT : L’Hôtel-Dieu des Hospices civils de Beaune.

ÉPOQUE : Fin de la Guerre de Cent Ans (1337-1453).

DESTINATION INITIALE : Hôtel-Dieu.

DESTINATION ACTUELLE : musée.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : 1443. 

FIN DE CONSTRUCTION : 1457.

PROPRIÉTAIRE : Hôpital moderne de Beaune.

ÉTAT DE CONSERVATION : excellent.

PROTECTION : classé Monument Historique par liste de 1862.

COMMUNE : Beaune.

DÉPARTEMENT : Cöte-d’Or.

RÉGION : Bourgogne-Franche-Comté.

BEAUNE

L’Hôtel-Dieu des Hospices civils de Beaune, toiture en tuiles vernissées de Bourgogne.

LOCALISATION

Beaune est une commune française située dans le département de la Côte-d’Or, en région Bourgogne-Franche-Comté. En 2020, sa population était de 20 122 habitants, ce qui fait de Beaune la deuxième commune de Côte-d’Or. Ses habitants sont appelés les Beaunois et les Beaunoises.

Elle se trouve à 45 km de Dijon, 29,8 km de Chalon-sur-Saône, à 49,3 km d’Autun, et à 56,1 km de Tournus. (Sources Google Maps).

L’HÔTEL-DIEU

La cour d’honneur

Les « Hospices de Beaune » sont fondés au XVème siècle par le richissime chancelier des ducs de Bourgogne Nicolas Rolin (1376-1462) et son épouse, Guigone de Salins (1403-1470). Aussi appelé « Hôtel-Dieu de Beaune », l’Hospice est de style gothique flamboyant avec des toitures en tuile vernissées de Bourgogne. C’est l’un des plus célèbres du monde, tant par sa somptueuse et exceptionnelle architecture traditionnelle bourguignonne, que par son prestigieux domaine viticole bourguignon. (Sa production est historiquement vendue aux enchères pour financer son fonctionnement, sous l’appellation « Hospices de Beaune »).

L’Hôtel-Dieu des Hospices civils de Beaune est resté fonctionnel jusque dans les années 1960. Il est classé aux Monuments Historiques depuis 1862. C’est à ce jour un musée d’histoire de la médecine. Il expose entre autres le polyptyque « Le Jugement dernier de Rogier van der Weyden ».

« Le Jugement dernier de Rogier van der Weyden

 

LE PLAN

HISTORIQUE

En 1441, à la fin de la Guerre de Cent Ans, Nicolas Rolin (riche chancelier de Philippe le Bon, duc de Bourgogne) et son épouse, Guigone de Salins, fondent l’« Hôtel-Dieu de Beaune ». (A cette époque, la misère et la famine ravageant la Bourgogne, Nicolas Rolin décide d’offrir un hôpital à ceux qui n’ont rien).

L’hôpital est richement doté. Il se situe près de la collégiale Notre-Dame de Beaune (du XIIème siècle), et du siège du Parlement de Bourgogne (l’hôtel des ducs de Bourgogne de Beaune, du XIVème siècle).

Les premières démarches du chancelier Nicolas Rolin commencent en 1441. Il a, au préalable, sollicité le pape et le duc de Bourgogne.

Le 4 août 1443, l’acte de fondation est signé.

« Moi, Nicolas Rolin, chevalier, citoyen d’Autun, seigneur d’Authume (commune française située dans le département du Jura, en région Bourgogne-Franche-Comté) et chancelier de Bourgogne, en ce jour de dimanche, le 4 du mois d’août, en l’an de Seigneur 1443 […] dans l’intérêt de mon salut, désireux d’échanger contre des biens célestes, les biens temporels […] je fonde, et dote irrévocablement en la ville de Beaune, un hôpital pour les pauvres malades, avec une chapelle, en l’honneur de Dieu et de sa glorieuse mère… »

L’établissement ne dépend pas d’un ordre religieux quelconque. Les terrains nécessaires à sa construction sont obtenus progressivement, puis les travaux peuvent débuter. Les bâtiments ont la forme d’un U, qui sera fermé au XVème siècle par une grange sur son côté nord-ouest, puis au XVIIème par le bâtiment actuel. Les travaux commencent par la grande salle sur la rue (qui sera terminée autour de 1449-50), et s’achève par le côté sud-ouest.

Entrée

Les 30 et 31 décembre 1451, la chapelle et le cimetière sont bénis.

Le 1er janvier 1452, l’« Hôtel-Dieu » reçoit ses premiers patients. Vieillards, infirmes, orphelins, malades, indigents, fréquenteront gratuitement l’établissement, et ce, du Moyen Âge jusqu’au XXème siècle.

En 1459, le chancelier Rolin obtient la création de l’ordre des « Sœurs hospitalières de Beaune », dont la règle allie la vie monastique et les soins aux pauvres et aux malades.

En 1500, un incendie contraint à remanier les combles nord, qui seront reconstruits plus modestement.

 

UNE ANECDOTE A L’HÔTEL-DIEU PENDANT LA GUERRE

Les sœurs des hospices de Beaune prirent part à la Résistance. Prenant de gros risques, elles ont caché des prisonniers et aidé des résistants. L’un d’eux, Maurice Drouhin, était par exemple recherché par la police allemande. Grâce à un réseau de souterrains datant du XIIIème siècle, il trouva refuge aux Hospices.

En 1971, les fonctions médicales de l’Hospice sont transférées dans un hôpital moderne.

LA COUR D’HONNEUR

Incontestable chef d’œuvre d’architecture, la façade gothique surpasse en éclat et en splendeur tous les établissements similaires. Elle est le témoin remarquable d’une architecture médiévale inspirée de l’esthétique des Flandres (alors sous domination du duché de Bourgogne). Cette architecture, mais aussi les tuiles vernissées de la toiture, sont célèbres dans le monde entier. C’est sans aucun doute un symbole de la Bourgogne.

La cour d’honneur est de forme rectangulaire, et dotée un puits à eau en ferronnerie gothique. Elle donne accès sur les différents bâtiments aux toits en tuile vernissée de Bourgogne (technique probablement originaire d’Europe centrale), devenue caractéristique des monuments bourguignons (la grande salle est couverte de simples ardoises de Trélazé).

Ces tuiles ont quatre couleurs (rouge, brun, jaune et vert) et forment des motifs d’entrelacs géométriques. Elles ont été reconstruites entre 1902 et 1907 par Sauvageot (les dessins originaux ayant été perdus).

Les parties nord, est et ouest ont deux étages à galerie, avec colonnettes de pierre au rez-de-chaussée, et sont élaborées en bois au premier. Ces accès permettent le passage à l’abri des sœurs soignantes.

De nombreuses lucarnes affichent des décorations sculptées en bois et en ferronnerie.

LES TUILES POLYCHROMES, SYMBOLE DE LA BOURGOGNE.

La célébrité des hospices de Beaune vient en premier lieu de leurs toits aux tuiles vernies, aux couleurs variées du bleu à l’orangé chaud. Ces tuiles émaillées et vernissées représentaient la puissance de celui qui en recouvrait sa demeure. Au Moyen Âge, elles se répandent chez les nobles et couvrent de nombreux châteaux et palais bourguignons. Chaque couleur a une signification : le bleu représente le ciel, le jaune le soleil, le vert les forêts, le rouge le vin, et le brun la terre. Ainsi, les « toits bourguignons » sont devenus renommés dans le monde entier pour définir des toits aux tuiles polychromes et aux motifs géométriques.

LA SALLE DES PÔVRES

C’est la pièce la plus vaste (50 m de long, 14 de large et 16 de hauteur). De chaque côté, bordant les murs sud et nord, s’échelonnent 15 loges individuelles occupées par des rangées de lits à rideaux rouges. La place centrale est réservée aux tables et aux bancs pour les repas. Chaque loge est dotée d’une chaise et d’une table de chevet, avec une vaisselle en étain au bord de chaque lit.

Deux patients pouvaient se coucher sur chaque lit. Derrière chaque lit, on distingue un coffre pour ranger les vêtements des malades. Un couloir comportant une banquette équipée de chaises percées se trouve le long du mur, derrière les rideaux.

Le sol est recouvert de pavés décorés d’emblèmes à l’effigie de Nicolas Rolin et de son épouse Guigone. À l’époque, on trouvait dans l’allée centrale des bancs et des tables sur lesquels les malades prenaient leur repas.

En levant les yeux, on peut admirer le plafond richement décoré de peintures et de sculptures.

LA CHAPELLE

Au fond de la Salle des « Pôvres » se trouve une chapelle ; on la découvre derrière un jubé en bois sculpté. Elle séparait ou raccordait ainsi l’espace sacré religieux et l’espace profane médical. Néanmoins, elle permettait aux malades d’assister aux offices depuis leur lit.

Sur le grand autel en marbre se tenait à l’origine le polyptyque du « Jugement Dernier », de Rogier Van der Weyden.

Le vitrail polychrome représente les scènes de la Crucifixion et la Pietà.

Les restes du corps de Guigone de Salins se trouvent dans cette chapelle, sous la plaque de bronze.

LA SALLE SAINT-HUGUES & SAINT-NICOLAS

Les salles Saint-Hugues et Saint-Nicolas furent toutes deux créées au XVIIème siècle. Elles aussi avaient pour fonction de recevoir des malades.

LA SALLE SAINT-HUGUES

Elle est plus petite que la salle des « Pôvres » ; elle ne contient que 6 lits (12 à l’époque), destinés à des malades plus aisés. Elle est cependant nettement plus décorée, avec de nombreux tableaux d’Isaac Moillon illustrant les miracles du Christ. Au-dessus de l’autel, entouré des deux anges en grisaille, on distingue « Le Miracle de Saint-Hugues » ressuscitant deux enfants morts de la peste et, au plafond, une grande toile représentant « La guérison à la piscine de Béthesda ».

LA SALLE SAINT-NICOLAS

Cette pièce était destinée à accueillir les malades agonisants afin de les séparer des autres. A l’origine plus petite, elle fut agrandie au cours du XVIIème siècle. Elle expose aujourd’hui l’histoire des Hospices de Beaune à travers des sculptures et des panneaux explicatifs.

Les deux salles furent construites grâce aux dons de généreux bienfaiteurs : Maître Hugues Bétault pour la première, et Louis XIV pour la seconde. Ce dernier avait en effet été choqué de découvrir que les hommes et les femmes étaient alors mélangés et soignés ensemble. Il créa donc une rente, afin de pouvoir financer les travaux des réaménagements nécessaires à leur séparation.

LA CUISINE

Elle est restée en fonctionnement jusqu’en 1985. Les cuisines ont aujourd’hui repris leur aspect du début du XXème siècle. Les pièces les plus impressionnantes sont bien sûr la cheminée gothique à double foyer, le grand fourneau muni de deux robinets en forme de tête de cygne, ainsi que le tournebroche qui date de 1698.

LA PHARMACIE & L’APOTHICAIRERIE

Cette apothicairerie comprend deux petites pièces avec ses étagères de pots, de flacons et de fioles. On trouve, dans la première salle, un mortier en bronze doté d’un arc accroché au pilon, permettant d’alléger son poids afin de faciliter le travail des apothicaires lors de la préparation des remèdes.

Le laboratoire affiche les instruments liés à la confection de potions et autres remèdes, dont certains étaient élaborés avec des plantes issues du jardin « des simples », situé juste derrière.

L’apothicairerie présente essentiellement des étagères avec plus de 130 pots en splendide faïence (datés de 1782), et des bocaux en verre aux contenus divers et étranges.

Dans ces grandes étagères en bois, bon nombre de décoctions énigmatiques et de plantes aux vertus médicinales y sont entreposées. Dans ces flacons y étaient conservés plantes médicinales, onguents, huiles, pilules et sirops. C’est ici que les sœurs apothicaires préparaient les remèdes pour les malades.

Lire : l’Apothicaire, négociant et savant.

LE JARDIN

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Cet article contient des infos recueillies sur des panneaux explicatifs affichés sur le parcours de la visite du château, à l’attention du visiteur.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Beaune

https://fr.wikipedia.org/wiki/Hospices_de_Beaune

https://www.bourgogne-tourisme.com/decouvrir/patrimoine-et-musees/patrimoine-religieux/les-hotels-dieu-de-bourgogne-beaune-tournus-tonnerre/visite-des-hospices-de-beaune-site-touristique-majeur/

https://www.lacotedorjadore.com/que-faire/patrimoine/hospices-beaune/

https://www.pariscityvision.com/fr/europe/france/bourgogne/hospices-de-beaune

https://www.trace-ta-route.com/visite-hospices-de-beaune-hotel-dieu/

https://www.ulysses.travel/les-hospices-de-beaune/

https://monumentum.fr/monument-historique/pa00112112/beaune-hotel-dieu-ou-hospices-civils-de-beaune

 

 

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