Azincourt, le désastre de trop !
LA GUERRE DE CENT ANS
De 1337 à 1453
LES VALOIS DIRECTS
AZINCOURT, LE DÉSASTRE DE TROP !
Le 25 octobre 1415
LOCALISATION
Azincourt est une commune française située dans le département du Pas-de-Calais, de nos jours en région Hauts-de-France. Ses habitants sont appelés les Azincourtois.
Elle se trouve à 54,7 km d’Arras, 58,2 km de Boulogne-sur-Mer, à 72,2 km de Calais et à 35,4 km de Crécy-en-Ponthieu. (Sources Google Maps).
CONTEXTE
Le 13 août 1415, l’armée anglaise débarque sur le sol de France au lieu-dit « Chef-de-Caux », près de la ville d’Harfleur. Au bout de 35 jours de siège (du 18 août au 22 septembre 1415), Henri V, le roi d’Angleterre, s’empare de cette dernière. Les Anglais ont désormais une solide tête de pont en Normandie.
SOMMAIRE
Henri V, estimant que la saison est trop avancée, renonce à marcher sur Paris. Comme l’avait fait bien avant lui, en 1346 (bataille de Crécy), son aïeul Edouard III, il décide de remonter vers le nord pour rembarquer ses troupes vers l’Angleterre.
Lire : la bataille de Crécy.
Le 24 octobre, l’armée française, commandée par le connétable de France Charles d’Albret, parvient à intercepter les Anglais avant qu’ils ne s’en retournent sur leur île (le roi de France Charles VI est absent car atteint par la folie).
Contre toute attente, car avec des effectifs largement inférieurs, les Anglais vont battre l’ost royal et décimer la chevalerie française qui est mise en déroute. La défaite est désastreuse pour les Français.
La cavalerie lourde, rendue moins efficace par un terrain boueux, sera incapable de transpercer les retranchements anglais. Comme à Crécy en 1346, les archers anglais et gallois, équipés de grands arcs à très longue portée, feront des ravages dans les rangs français.
Cette bataille marque probablement la fin d’une époque. C’est la fin de l’ère de la chevalerie, et le début de la suprématie des armes à distance sur la masse de la piétaille et de la cavalerie.
NB : dans les armées françaises, les armes de distance incluent depuis 1340 les armes à feu qui deviendront une spécialité française.
Du côté anglais, cette bataille demeure l’une des victoires les plus célébrées, notamment par William Shakespeare dans Henri V.
EN BREF
Bien que très supérieur en nombre, l’ost royal de France n’a pas su tirer profit des défaillances de son ennemi anglais. A plusieurs reprises, il a failli répliquer avec efficacité, mais en l’absence du roi et faute d’un véritable commandement avéré, les seigneurs du royaume ont été incapables de maîtriser leur indiscipline et leur arrogance. Plusieurs milliers d’entre eux sont morts par un excès de confiance démesuré. Le temps de la chevalerie féodale est devenu désormais obsolète. De son côté, Henry V d’Angleterre, en rouvrant la Guerre de Cent Ans, espère par cette victoire rien moins que de s’attribuer le trône de France.
AZINCOURT, LE DÉSASTRE DE TROP…
Après de longues années de trêve entre les deux belligérants, on a envisagé l’espoir d’une éventuelle paix. Mais c’est sans tenir compte des événements qui se déroulent sur le sol anglais.
En effet, le changement de dynastie royale a sensiblement changé le contexte chez l’ennemi d’Outre-Manche. Cet épisode a remis en cause le fragile équilibre d’une paix précaire, consentie dans les deux camps.
Contrairement aux Plantagenêt, les Lancastre eux, à l’instar de leur roi Henry V, sont pourvus d’un fort sentiment patriotique. Jusqu’alors, leurs prédécesseurs n’ont revendiqué que le duché de Guyenne ; eux réclament surtout la couronne d’Angleterre.
Lorsque Henry V succède à son père, le roi Henry IV, il demande aussitôt l’héritage des possessions anglaises sur le continent. Dans la foulée, il revendique la couronne de France, à l’instar de son arrière-grand-père Édouard III.
En outre, il requiert la main d’une des filles du roi de France (Charles VI le « Fol »), Catherine de France, ainsi qu’une colossale dot de deux millions de francs.
Le Valois accordera d’importantes concessions, mais refusera tout compromis quant à la souveraineté et l’abandon de la Normandie. Il devient alors inévitable que les hostilités vont reprendre…
UN SIÈGE AVANT LA BATAILLE…
Le mardi 13 août 1415, Henri V, à la tête d’une flotte forte de 1 600 navires, arrive en vue de Saint-Denis-Chef-de-Caux, près de l’estuaire de la Seine.
Le 14 août, il accoste avec une armée de près de 30 000 hommes (6 000 hommes d’armes et 24 000 archers), et aussitôt met le siège devant Harfleur avec ses troupes. La cité est un port vital pour l’approvisionnement de Rouen et Paris.
Les chefs du port d’Harfleur lui demandent de leur accorder un délai jusqu’au 23 septembre. C’est à cette condition qu’ils donneront leur reddition si, entre temps, ils ne sont pas secourus par le roi de France. Après avoir appelé au secours l’armée française qui stationne à Vernon et avoir essuyé un refus, Harfleur capitule le 22 septembre 1415, vaincue par les assauts de l’ennemi et par la dysenterie.
Henri V a l’intention de faire comme l’avait fait son aïeul le roi d’Angleterre Édouard III avec Calais, c’est-à-dire transformer Harfleur en colonie anglaise. Les habitants qui sont prêts à servir la couronne d’Angleterre sont autorisés à rester.
Mais Henry V ne va pas continuer plus loin sa progression en terre normande. Le ravitaillement de ses troupes ne se fait pas comme il le souhaite, et les provisions sont au plus bas. De plus, son armée est également touchée par la maladie qui commence à décimer ses troupes. Sa seule issue, quitter le continent au plus vite…
Après avoir laissé une garnison pour occuper Harfleur, il part pour Calais, d’où il compte s’embarquer pour l’Angleterre, en prenant soin d’éviter l’ost royal français qui se rassemble.
Henry V progresse par la rive gauche de la Somme. Il espère trouver un pont ou un gué mal défendu. Après avoir franchi sans problème la Somme, il découvre au loin une armée française qui essaie de lui barrer la route de Calais.
Le 24 octobre, il est intercepté par cette armée, largement supérieure en nombre, près du village d’Azincourt et doit livrer bataille.
FORCES EN PRÉSENCE
POUR LES ANGLAIS
L’armée anglaise est forte d’environ 9000 hommes et dotée d’une nombreuse archerie. Elle se compose de 1000 chevaliers, 6000 archers, et une piétaille de 2000 fantassins.
L’armée royale d’Angleterre est commandée par :
– Le roi d’Angleterre Henry V (1386-1422).
– Humphrey de Lancastre (1390-1447), comte de Pembroke et duc de Gloucester (il est le dernier fils du roi d’Angleterre Henri IV, et frère cadet d’Henry V).
– Édouard d’York (1373-1415). Il sera tué le 25 octobre à la bataille d’Azincourt.
POUR LES FRANÇAIS
L’armée française est forte d’environ 15 000 à 20 000 hommes. Elle est commandée par :
– Charles 1er sire d’Albret (1368-mort au combat à la bataille d’Azincourt, le 25 octobre 1415).
– Jean II Le Meingren (1364-1421), surnommé Boucicaut. Il fut maréchal de France.
– Jean Ier d’Alençon (dit le Sage). Il naît en 1385 et meurt tué à la bataille d’Azincourt. Il fut comte, puis duc d’Alençon et comte de Perche. Il était le fils de Pierre II d’Alençon et de Marie Chamaillard, et fut le premier de la lignée à porter le titre de duc.
– Charles Ier d’Orléans (1394-1465). Il fut duc d’Orléans et de Valois. Il est le fils de Louis Ier, duc d’Orléans (le frère du roi de France Charles VI), et de Valentine Visconti (1368-1408). Il sera fait prisonnier au cours de la bataille d’Azincourt. Il est le père du roi de France Louis XII.
LE CHAMP DE BATAILLE
Le Valois a rassemblé environ 20 000 hommes. Malgré l’écrasante supériorité numérique de l’ost français, les Anglais acceptent le combat.
Mais Henry V veut choisir l’endroit où affronter les Français. C’est-à-dire près du château d’Azincourt, sur un terrain qu’il pense lui être favorable. Laisser l’initiative à l’Anglais va s’avérer être une lourde erreur.
La bataille se déroule entre les petits bois d’Azincourt et de Tramecourt, dans une zone étroite, inondée par la pluie.
DISPOSITION DES ARMÉES EN PRÉSENCE
POUR LES FRANÇAIS
Du côté français, seuls les chevaliers se présentent en ligne pour attaquer, en se bousculant pour être en première ligne. Les archers, les arbalétriers et la piétaille sont relégués d’une manière méprisante à l’arrière du dispositif.
Les seigneurs sont groupés sur trois lignes et en masse. Un grand nombre d’entre eux s’avance d’une manière désordonnée, au point que des bannières doivent être repliées pour ne pas gêner la vue du corps de bataille principal. Ils sont manifestement plus nombreux que les Anglais, mais à Azincourt, le sol est détrempé, et ils ne pourront pas utiliser la puissance de leur charge. Le terrain boueux fait glisser les chevaux lourdement chargés de leurs cavaliers en armure. Les quatre vagues d’attaque successives qui se présentent au combat s’empêtrent les unes dans les autres.
L’avant-garde française est composée de 3 000 chevaliers, commandée par les grands seigneurs tels que le maréchal Boucicaut, le connétable Charles d’Albret, le duc d’Orléans, le duc de Bourbon, David de Rambures (grand maître des arbalétriers), le seigneur de Dampierre (amiral de France), Guichard Dauphin, etc…
Mais la présence du puissant duc de bourgogne n’était pas souhaitée, à cause notamment de la rivalité entre les partis bourguignon et armagnac. Jean sans Peur donna donc à ses vassaux l’ordre de ne pas se rendre à la bataille ; ordre qui ne fut pas respecté, puisque nombre de chevaliers français tués à Azincourt étaient sujets du duc de Bourgogne (parmi ceux-ci, ses propres frères, Antoine de Brabant et Philippe de Nevers).
Le corps de bataille principal, 150 mètres plus loin, derrière l’avant-garde, comprend 4 000 hommes commandés par les comtes d’Aumale, de Dammartin et de Fauquembergues.
L’arrière-garde se compose de combattants de petite noblesse et de combattants de basse naissance (soldats et hommes de traits), soit au total, 4 100 combattants. Ces hommes ont été relégués à l’arrière comme le veut la présentation traditionnelle des batailles. A savoir que les seigneurs sont placés devant les gens issus du petit peuple.
En outre, l’ost royal, fort de sa supériorité numérique et de sa puissance de frappe, dédaigne l’aide des 4000 arbalétriers génois.
Sur les flancs de l’armée française, on dispose deux contingents de cavalerie lourde, soit 2 400 cavaliers, afin d’enfoncer les rangs des archers anglais.
POUR LES ANGLAIS
Dans le camp anglais, c’est tout le contraire : eux sont parfaitement organisés et disciplinés et s’affichent en un seul corps, massé en ligne sur toute la longueur du front. Au premier rang se trouvent les célèbres archers, bien protégés derrière une ligne de pieux. Ils ont leurs bassinets (casques) et leurs arcs devant eux, destinés à stopper net la charge de la chevalerie française.
Dès potron-minet, le vendredi 25 octobre, Henry V positionne ses faibles forces (environ 6000 hommes, dont 5 000 archers et 1 000 hommes d’armes). Il est probable qu’ils ont été placés sur une ligne, flanquée de part et d’autre par les archers, et la piétaille au centre. Les archers sont placés en avant, dans des avancées en forme de coin (un peu comme l’avait fait Édouard III à la bataille de Crécy, en 1346).
Henry V se place à la tête de ses hommes. Il est entouré de sa garde personnelle, dans le corps de bataille principal qui, lui, est formé d’une ligne ininterrompue de soldats sur quatre rangs.
Le duc d’York commande l’aile droite, tandis que le sire de Camoys est à la tête de l’aile gauche. Les archers, dont une grande majorité se trouve sur les flancs de l’armée, ont à leur tête le duc d’Erpyngham. 200 autres archers ont pris positions dans le bois de Tramecourt afin d’empêcher un encerclement par les Français.
ÉCHEC DES NÉGOCIATIONS…
Pendant les trois premières heures de la journée, c’est le calme plat ; les armes se taisent, et les deux camps négocient.
Les Français demandent à l’ennemi de renoncer à la couronne de France. Les Anglais, eux, réclament l’accès libre à Calais. Ils sont même disposés à restituer les forteresses qu’ils tiennent dans le nord du royaume de France (Harfleur, entre autres, qu’ils viennent de conquérir après un long siège d’un mois,). Mais les pourparlers échouent.
DÉROULEMENT DE LA BATAILLE
PRÉLUDE AUX HOSTILITÉS
En ce matin du 24 octobre 1415, la pluie tombe en abondance sur Azincourt. Rien d’anormal ; c’est l’automne, et il y fait un temps du nord. Les paysans des villages alentours viennent tout juste de labourer la terre pour y semer le blé d’hiver, celui que l’on moissonnera au printemps.
Depuis des heures, il pleut sur ce petit bourg de l’Artois. Une bonne averse, une « drache » (comme on a l’habitude de la nommer dans la région), arrose les deux armées qui se font face.
De part et d’autre de la longue clairière qui s’étire en pente douce entre deux petits bois, d’un côté les chevaliers français qui s’impatientent, et de l’autre les Anglais qui ont pris position au sud, au sommet de la côte. Les troupes françaises de Charles d’Albret leur font face au nord, à 900 mètres à peine.
Il est dix heures du matin. L’armée anglaise met genou à terre et embrasse le sol de France. Le roi d’Angleterre est à la tête d’une armée fatiguée, malade de la dysenterie, qui n’a pas été ravitaillée. Mais il ne peut reculer ; il doit accepter le combat.
Du côté français, toute la fine fleur de la chevalerie française est là : 6.000 cavaliers pressés d’en découdre face à une triste bande de gueux grelottante et épuisée, qui depuis des heures attend sous la pluie d’octobre. Au sommet de cette petite côte insignifiante, l’ennemi anglais paraît en bien mauvaise posture, et ses lignes semblent bien étriquées.
Henri V donne l’ordre d’avancer de 600 mètres vers les lignes françaises. Il veut d’une part provoquer les Français et les faire attaquer, et d’autre part occuper l’étroite bande de plaines située entre les deux forêts.
Il sait qu’en se rapprochant aussi près, il met les Français à portée des flèches des grands arcs anglais. Les archers se réfugient aussitôt à l’abri derrière les pieux qu’ils ont auparavant apportés, taillés et plantés dans le sol pour se préserver des charges de la cavalerie lourde.
Vers dix ou onze heures, les archers anglais passent à l’attaque. 5000 arcs, dans un bruit sourd, viennent de décocher une première volée de flèches en direction de la masse que constitue la cavalerie ennemie. Puis ils continuent de lâcher leurs traits sans interruption.
Les chevaliers français lèvent la tête instinctivement : le spectacle de ces 5000 flèches, qui montent à 30 mètres de haut avant de chuter comme de la grêle, est magnifique mais meurtrier.
Certes, les armures et les casques protègent du choc et dévient le tir. Mais il faut comprendre la stupeur de la troupe lorsqu’elle entend le son effrayant des traits qui s’abattent sur les hommes et les croupes des chevaux (qui sont, eux, moins bien protégés).
Dans une confusion et une indiscipline totales (oubliant les déroutes des batailles de Crécy et de Poitiers), les chevaliers français (1 200 hommes de cavalerie lourde sur chaque aile) chargent les rangs anglais. Mais en raison du terrain détrempé (il a plu toute la nuit), seuls 900 cavaliers peuvent donner l’assaut. A cela il
faut rajouter le principal obstacle que représente l’archerie anglaise et sa redoutable efficacité.
Lourdement chargés de leurs armures, les hommes d’armes de l’avant-garde s’enlisent profondément dans la boue à chaque pas. Quelques-uns atteignent malgré tout les lignes anglaises et parviennent à se battre, dans une lutte intense, avec les hommes d’armes anglais qui se voient contraint de reculer.
Henri V est presque mis à terre par le connétable Charles d’Albret, qui a réussi à pourfendre la garde rapprochée du roi ; mais il sera rapidement désarmé.
Criblés de flèches, s’empalant sur les pieux plantés par les Anglais, les cavaliers et leurs montures ne peuvent atteindre les rangs ennemis, et finissent par reculer ; piétinant dans leur débâcle le gros de la piétaille qui les suivait.
Les rares qui ont réussi à s’approcher sont capturés ou tués. Les Anglais en profitent pour pénétrer les rangs français et entrer dans la mêlée, délaissant leurs arcs pour utiliser d’autres armes : dagues, épées, haches, maillets, becs de faucons… Les archers se ruent sur les combattants mis à terre dans un chaotique corps à corps. L’avant-garde française est taillée en pièces en une demi-heure.
D’après Le Fèvre : « Alors commencèrent à cheoir hommes d’armes sans nombre » Les archers anglais déversent leurs flèches et en noircissent le ciel. Du côté français, les hommes de traits sont bloqués derrière l’arrière-garde. Les Français utilisent des « canons et serpentines ».
Les archers anglais se remettent à leur dévastatrice besogne et piègent les Français, qui embourbés, obligés de baisser la tête face aux flèches, sont incapables de lever leurs armes dans cette mêlée trop serrée. Ils sont vite immobilisés et réduits au silence.
LE MASSACRE DES PRISONNIERS FRANÇAIS
Les Anglais font de nombreux prisonniers, espérant en tirer rançon comme c’est alors l’usage. Henry V prend alors une cruelle et morbide décision : pour éviter que les prisonniers (ceux qui ne sont pas de hautes lignées) ne soient libérés et ne reprennent les armes contre ses troupes, il ordonne leur exécution. Près de la moitié des captifs (environ 2000 hommes) seront massacrés sans pitié.
PERTES
POUR LES FRANÇAIS
Après seulement trois heures de combat, les Français perdent 6000 chevaliers (la fine fleur de la chevalerie française a péri au cours de la bataille), dont le connétable Charles 1er, sire d’Albret.
L’ost royal déplorera en tout environ 2200 prisonniers.
POUR LES ANGLAIS
Les pertes totales des Anglais sont de 13 chevaliers (dont le duc d’York, petit-fils d’Édouard III, tué par le duc d’Alençon) et 600 simples soldats.
BILAN
A Azincourt, la France n’a pas perdu que la bataille, elle a aussi perdu la haute lignée de sa noblesse ; en particulier celle de la langue d’oïl (Artois, Normandie, Beauvaisis, et Soissonnais) qui a enregistré les plus lourdes pertes. Les conséquences sont terribles pour l’administration militaire qui est, pour ainsi dire, décapitée, et celle du domaine royal entièrement désorganisée.
Azincourt bouscule les fondements d’une monarchie qui va devoir dorénavant recruter aussi bien les civils que les militaires, dans les territoires épargnés par l’hécatombe causée par cette défaite. C’est ainsi que des hommes venus d’ailleurs, du centre et du sud du pays, vont accéder aux plus hautes fonctions.
Cette douloureuse défaite ne va pas permettre la réconciliation nationale qui advient bien souvent après les grandes catastrophes. Les jours les plus sombres de cette guerre restent à venir…
LES LANCASTRE BIEN DÉCIDÉS A GUERROYER
En novembre 1396, le roi d’Angleterre Richard II reprend une tradition des Plantagenêt. Il épouse, deux ans après la mort de sa première femme, Anne de bohême, Isabelle de France, la fille de Charles VI. Il espère ainsi pérenniser l’avenir de sa dynastie et se réconcilier avec les Valois. Mais en septembre 1399, Richard II est détrôné par son cousin Henry IV de Lancastre. L’héritier de celui-ci, Henry V, profite de la guerre civile en France entre les Armagnacs et les Bourguignons, pour revendiquer la couronne de France et réenclencher la Guerre de Cent Ans. Il est désormais décidé à tout entreprendre pour porter un coup définitif aux Valois, et soumettre sa supériorité militaire et politique. De toute évidence, pour le monarque anglais, Azincourt n’est que le commencement d’un ambitieux projet.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Bataille_d%27Azincourt
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_VI_(roi_de_France)
13 réponses
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