Les Témoins du Passé – L’aqueduc et la meunerie de Barbegal
LES TÉMOINS DU PASSÉ
ANTIQUITÉ
L’AQUEDUC
ET LA
MEUNERIE DE BARBEGAL
Blason de la ville de Fontvieille
Blason du département des
Bouches du Rhône
ÉDIFICE : aqueduc.
STYLE : Gallo-romain.
THÈME : transport de l’eau.
ÉPOQUE : antiquité (paléochrétien).
CONSTRUCTION : IIème siècle apr J.C.
PROTECTION DES VESTIGES :
– Classement par arrêté du 12 juillet 1886.
– Classé sur la liste des Monuments Historiques du 5 février 1937.
– Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO en 1981.
PROPRIÉTÉ : Commune de Fontvieille.
SITUATION
Fontvieille est une commune française située dans le département des Bouches-du-Rhône, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.
L’AQUEDUC
LOCALISATION
L’aqueduc se situe au sud du village de Fontvieille, dans le département des Bouches-du-Rhône. La portion des vestiges la mieux préservée se trouve au sud de la commune de Fontvieille, à environ 7 kilomètres au nord-est d’Arles.
Le monument alimentait en eau la ville d’Arelate (Arles) et, par son écoulement, la force de l’eau servait en même temps à faire tourner les roues des moulins à farine. La meunerie pouvait produire 4,5 tonnes de farine par jour, ce qui permettait d’alimenter les 12 000 habitants d’Arles de l’époque.
A son origine, l’ouvrage (dont il subsiste des vestiges dans le voisinage de la meunerie de Barbegal) se composait de deux réseaux qui rejoignaient un bassin collectif. Une déviation de l’aqueduc de « Caparon » acheminait l’eau du versant des Alpilles, et approvisionnait Arles en eau. Sa canalisation orientale fut déviée pour alimenter la meunerie de Barbegal, se détournant ainsi du conduit occidental qui, lui, continuait à desservir Arles. L’eau actionnait deux séries de huit roues verticales à augets (godets), situées de chaque côté de l’allée centrale de l’édifice, fournissant ainsi la principale énergie motrice des moulins à farine.
Aujourd’hui, il ne subsiste plus que des ruines de l’aqueduc, ainsi que les fondations de la meunerie.
LA MEUNERIE DE BARBEGAL
LES MOULINS DE BARBEGAL :
UNE MANUFACTURE DU HAUT EMPIRE ROMAIN
La meunerie de Barbegal est, à ce jour, la plus vaste et la mieux préservée du monde antique. Trois campagnes de fouilles, dirigées par Fernand Benoit entre 1937 et 1939, ont permis de dégager de l’oubli ce formidable complexe romain du Haut Empire, et de détailler l’architecture globale de l’édifice.
La meunerie utilise la configuration naturelle du terrain : son dénivelé est de 18 mètres sur une longueur de 61 mètres, soit approximativement une pente de 30 %.
Une fois l’aqueduc construit, des transformations furent apportées afin d’utiliser l’eau à un usage industriel : celui de faire fonctionner les moulins de Barbegal. L’eau, une fois arrivée au sommet de la colline, se déversait en faisant tourner une série de roues à aube savamment disposées en cascade, les unes en dessous des autres. Elles formaient ainsi deux « trains » de huit chutes actionnant seize roues. Le complexe se composait de 16 moulins hydrauliques, et produisait ainsi une énergie suffisante pour moudre le grain nécessaire à la consommation de farine pour la ville d’Arles.
Un escalier central se trouvait entre chaque groupe de moulins, permettant ainsi d’accéder aux deux séries de huit meules. Une fois que l’eau avait entraîné toutes les roues, elle finissait son chemin dans les champs, au pied de la colline. Le précieux liquide n’était pas gaspillé : il irriguait en même temps les prés avoisinants.
La meunerie hydraulique de Barbegal vue de haut en bas (maquette du musée départemental Arles-Antique).
La meunerie a fonctionné jusqu’au 3ème siècle, fournissant ainsi 5,5 tonnes de farine par jour.
LE MÉCANISME ANTIQUE
Les chambres abritant les mécanismes antiques de moutures se situaient entre l’escalier central et chaque bief.
Cet ingénieux système était circonscrit dans un mur d’enceinte. Le mur sud de cette enceinte a été identifié à 19 mètres du fond du portique. Il contenait une petite cour où venaient déboucher les deux émissaires (canaux d’évacuation des eaux) qui avaient fait tourner les roues à aubes du moulin. Des fouilles ont été pratiquées sur l’émissaire oriental : il mesurait 20,10 mètres de long. Son conduit voûté vidangeait les eaux dans une douve longue de 5 mètres qui, pour terminer le processus, les rejetait à l’extérieur du périmètre de l’enceinte.
La meunerie hydraulique de Barbegal vue de bas en haut (maquette du musée départemental Arles-Antique).
Le caractère du dispositif et des mécanismes est astucieux. Une goulotte de bois conduisait l’eau en avant de la roue à aube et, par le dessus, déversait le précieux liquide dans les augets (godets). Ces derniers, une fois remplis, mus par leur poids, actionnaient la roue ; la rotation s’effectuait dans le sens du courant.
De nos jours, le site souffre d’un manque d’entretien ; les vestiges subissent les affres du temps et se dégradent invariablement.
NB : on peut admirer des maquettes représentant l’ensemble hydraulique du site à son origine au musée de la ville d’Arles.
Bonjour,
Merci pour ce travail très éclairant.
Je travaille au sein de la Fabrique des Savoirs et le Musée de la corderie Vallois prêt de Rouen, nous préparons une exposition autour de l’énergie hydraulique. Nous aurions souhaité réutiliser la modalisation 3D du moulin de la meunerie du Barbegal. Pourriez-vous nous indiquer les références ou les contacts nécessaires ?
Je vous remercie infiniment.
Lise Gilbert
Assistante de projets,
Fabrique des savoirs – Musée de la Corderie Vallois