Les Témoins du passé – La basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LA BASILIQUE
SAINTE-MARIE-MADELEINE
DE
SAINT-MAXIMIN
LA-SAINTE-BAUME
Saint-Maximin
CULTE : catholique romain.
TYPE : basilique.
DÉBUT DE LA CONSTRUCTION : 1295.
FIN DES TRAVAUX : 1532.
STYLE DOMINANT : gothique.
PROTECTION : classé Monument Historique en 1840.
SAINT-MAXIMIN-LA-SAINTE-BAUME
Saint-Maximin la Sainte-Baume est une commune française située dans le département du Var en région Provence-Alpes-Côte-D’azur. La ville de Saint Maximin est une des étapes du Chemin de Saint Jaques-de-Compostelle, entre Arles et Menton (GR653A).
UN PEU D’HISTOIRE
Située dans une vaste plaine, la ville est bordée au sud-est par le massif du Mont-Aurélien. Dès l’époque romaine, la commune de Saint-Maximin la Sainte Baume est traversée par la Voie Aurélia, un facteur déterminant dans son essor.
La Voie Julia Augusta était une importante voie romaine qui reliait la ville de Plaisance (Italie) au Var. Elle longeait les côtes de la Ligurie et celles de la Côte d’Azur, en direction du Rhône. Elle représentait le cordon ombilical reliant la Gaule Cisalpine à la Gaule Transalpine, et formait une portion de la Via Aurelia. Cette voie a été délimitée par l’Empereur Auguste entre le 1er juillet 13 et le 30 juin 12 av J.-C, peu après la fin de la conquête des Alpes Maritimes. La voie tire son nom des deux illustres personnages, Auguste et César, juillet étant le mois de Jules César et Août celui d’Auguste. Son tracé, balisé par de magistrales bornes numérotées depuis Rome, fait de cet ouvrage l’un des grands travaux de l’Empire. Dégradée au début IIème siècle, la voie sera restaurée dans un premier temps par Hadrien, puis par Caracalla au IIIème siècle. Lire dans « Les Témoins du passé » : « Le Trophée d’Auguste ».
Dès le 4ème siècle après J.C, une riche villa gallo-romaine fut sans doute installée sur l’emplacement du prieuré. Le site deviendra le cœur d’une grande agglomération, le siège d’une église et d’un vaste baptistère de la fin de l’Antiquité (4ème-5ème siècle).
En 1279, la mise à jour de quatre sarcophages du 4ème siècle dans un tombeau romain, par Charles d’Anjou (le futur Charles II Comte de Provence), signe le début du culte de Marie-Madeleine à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume.
En effet, une de ces sépultures a été immédiatement reconnue comme étant celle de Marie-Madeleine. Dès la découverte des reliques de la Sainte avérée, un pèlerinage va lui être voué et rapidement prendre de l’ampleur. Conscient de l’importance de l’événement, Charles II d’Anjou ordonne l’érection d’une basilique sur les lieux mêmes de l’ancien mausolée. Durant cette période de construction qui s’achèvera en 1532, la cité médiévale connaitra un essor remarquable. Cette croissance va transformer considérablement l’image du premier bourg ecclésial qui se développe à proximité de l’ensemble basilical.
LA LÉGENDE DE MARIE-MADELEINE
C’est en Judée, au 1er siècle de notre ère, que les premiers écrits sur la présence de Marie-Madeleine en Provence voient le jour. Dans les textes bibliques, la tradition raconte l’existence d’une Marie-Madeleine, pécheresse repentie, descendante d’une riche famille, et proche du cercle de Jésus de Nazareth qui contribuait à l’évangélisation du bassin méditerranéen. Elle aurait fait partie de ce groupe de fidèles qui, lors de la Pentecôte, aurait reçu pour mission d’évangéliser le monde d’alors, c’est-à-dire l’Empire romain.
D’après la légende, Marie-Madeleine (ou Marie de Béthanie, sœur de Marthe et de Lazare), fuyant les persécutions d’Hérode, aurait trouvé un abri en Provence avec son frère et sa sœur en débarquant aux Saintes-Maries-de-la-Mer.
Après avoir évangélisé la Provence, elle aurait habité durant 30 ans une grotte du massif de la Sainte-Baume. Et c’est à Saint-Maximin-la-Sainte-Baume qu’elle aurait été inhumée.
L’arrivée de Marie-Madeleine et de ses disciples donne ainsi naissance à la tradition des Saints de Provence, quelque part entre la fin de l’Antiquité et le Moyen-Âge.
Son illustre tombeau aurait pris place, dit-on, dans l’actuelle crypte de la basilique, et aurait été préservé par des moines cassianites (disciples de Saint Cassien) arrivés de l’abbaye de Saint Victor, à Marseille.
Au 8ème siècle, redoutant les invasions sarrasines, les religieux se voient contraint de combler la crypte qui abritait la sépulture, afin de sauvegarder les précieuses reliques.
En 1279, s’appuyant sur cette tradition, Charles d’Anjou, Comte de Provence, ordonne des fouilles sur le site. Des ossements sont déterrés, ainsi que des reliques témoignant de l’authenticité de la sépulture (qui avait été cachée au 8ème siècle pour échapper aux hordes sarrasines). Cette découverte renforce la tradition de Marie-Madeleine qui connaît alors un vif succès. Un pèlerinage se met en place vers le sanctuaire que Charles II d’Anjou et le pape Boniface VIII confient à la bienveillance des Dominicains.
Plus tard, la basilique érigée pour célébrer la Sainte sera considérée comme le « 3ème Tombeau de la chrétienté », après Jérusalem et Rome. L’édifice est encore de nos jours le témoignage de cette rencontre entre tradition et Histoire. Il a permis d’écrire, à Saint Maximin-la-Sainte-Baume, une des plus belles pages de l’art gothique provençal. Aujourd’hui, le culte de Marie-Madeleine reste toujours vivace.
LA BASILIQUE SAINT-MARIE-MADELEINE
PRÉSENTATION
Avec ses 73 mètres de longueur, ses 43 mètres de largeur et ses 29 mètres de hauteur, la basilique Sainte-Marie-Madeleine de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume est le plus important édifice religieux de style gothique érigé en Provence.
Sa construction, qui débute en 1248, sur ordre de Charles d’Anjou (Comte de Provence, roi de Naples et de Sicile et Jérusalem, frère du roi de France Saint Louis), ne sera jamais terminée. En 1532, les travaux marquent un arrêt par manque d’argent. Puis les guerres et les épidémies de peste de l’époque auront raison de l’achèvement des travaux.
Le constat est sans appel : la nef est fermée par une haute paroi aveugle, le portail et le cocher n’ont jamais été construits, et la rosace n’a jamais été installée au-dessus de la porte d’entrée.
Ce vaste édifice (considéré comme le 3ème tombeau de la Chrétienté) a été conçu pour accueillir de nombreux fidèles. Il abrite les reliques de Saint-Marie-Madeleine, patronne de la Provence.
EXTÉRIEURS
1 – LES FAÇADES
2 – L’ENTRÉE
3 – ANCIENNE HÔTELLERIE DU COUVENT ROYAL
C’est l’actuel hôtel de ville. Il est l’œuvre de l’architecte à la Cour Jean-Baptiste Franque. Construit entre 1750 et 1785, dans le style classique, il est érigé à la place d’une première « Hostellerie des moines » devenue obsolète. C’était le lieu d’accueil des pèlerins et hôtes de marque accourus pour vénérer les reliques de Marie-Madeleine. L’actuelle entrée principale de la mairie est une haute porte en arc surbaissé. Elle donnait accès aux « hospices ». Elle était utilisée aussi comme entrée principale du couvent. On peut admirer à l’intérieur un escalier monumental avec une non moins remarquable rampe en fer forgé.
4 – LE COUVENT ROYAL & LE CLOÎTRE
Le couvent Royal de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume était à l’origine appelé couvent des Dominicains. Cet édifice, constitué de plusieurs bâtiments, se trouve dans le quartier historique de la ville. Il a été construit suivant un plan classique des couvents, avec quatre bâtiments reliés entre eux, ceinturant un cloître de forme carré.
Le couvent Royal de Saint-Maximin-la-Sainte-Baume n’est pas le premier lieu de prière attesté dans la commune. Au 5ème siècle, un premier couvent fut créé par des moines cassianites, arrivés de Marseille. Puis le couvent sera rapidement occupé par les Bénédictins.
Vers 1295, dès la découverte des reliques de Marie-Madeleine, Charles II d’Anjou, afin de les abriter, prend l’initiative d’ériger une basilique ainsi qu’un nouveau couvent. Celui-ci sera géré par les Dominicains jusqu’en 1959 (excepté pendant la Révolution Française, où la bâtisse sera transformée en prison). La basilique, dont la construction a commencé à la même période que le couvent, sera achevée, elle, en 1532.
Bénéficiant de l’accord du pape Boniface VIII, les Dominicains s’installent donc à Saint-Maximin. Ils sont sous la protection du Comte de Provence, qui subvient à leurs besoins et les exempte de pratiquer la mendicité pour qu’ils puissent se consacrer pleinement au culte de Marie-Madeleine.
En 1316, le couvent, qui ne possède alors qu’un étage, abrite 24 frères.
Au 15ème siècle, un 2ème étage voit le jour et le couvent peut ainsi loger 48 moines.
Il faudra attendre le 17ème siècle pour voir la toiture du couvent surélevée de lucarnes, et pour que les dortoirs soient convertis en cellules.
Durant la période révolutionnaire, les frères Dominicains sont chassés. L’édifice, désaffecté pendant un certain temps, reprend du service alors que règne la Terreur.
L’édifice devient alors une prison. A l’étage les cellules des frères sont transformées en geôles, et enferment tous les suspects de la région.
Le Club patriotique organise ses séances dans le réfectoire, où un dénommé Lucien Bonaparte y fait ses débuts d’orateur.
En 1859 le Père Lacordaire acquiert le couvent. Les Frères Prêcheurs reviennent alors à Saint-Maximin et peuvent réintégrer les lieux. La chapelle date de cette période, ainsi que l’aile Ouest qui sera détruite pendant la Révolution.
En 1957, les Dominicains abandonnent définitivement les lieux.
On peut voir à l’intérieur (sur les ailes Est et Sud) deux cadrans solaires. On distingue dans la galerie Ouest du cloître une borne militaire datant de 43 après J.C, sous l’empereur Claude (10 av J.C – 54 après J.C). Elle se trouvait sur la Voie Aurélia tracée au sud-est de Saint-Maximin.
Depuis 1959, le Couvent Royal est devenu un espace culturel, hôtelier (de 67 chambres) et touristique. En 1969, il est classé au titre des Monuments Historiques. Il abrite aussi l’Office du Tourisme de la commune.
5 – LE COUVENT ROYAL & LE RÉFECTOIRE
Lors des repas, un moine choisi pour ses facilités de diction prenait place dans la chaire du lecteur pour y lire un texte religieux.
6 – LE COUVENT ROYAL & L’ANCIENNE CHAPELLE
INTÉRIEUR
1 – LA NEF
2 – LA VOÛTE
3 – CLEFS DE VOÛTE
4 – COLLATÉRAUX
5 – LES ORGUES
6 – BOISERIES DU CHŒUR
7 – LES CHAPELLES
1 – Chapelle Saint-Pierre (accueil)
2 – Chapelle Saint-Blaise
3- Chapelle Saint-Louis d’Anjou
4 – Chapelle Sainte-Madeleine
5 – Chapelle Saint-Crépin avec passage vers le couvent
6 – Chapelle Saint-Éloi
Dans cette chapelle se trouve un retable, classé monument historique. Il est en bois doré et représente Saint Éloi. Sur le mur de droite, on distingue une prédelle qui faisait partie d’un retable aujourd’hui disparu, et qui représente la scène du « Noli me tangere ». Sur le mur de gauche sont accrochées quatre peintures sur bois représentant Saint Laurent, Saint Antoine, Saint Sébastien et Saint Thomas d’Aquin.
7 – Chapelle de la Réconciliation
8 – Chapelle Saint-Maximin
Quelques médaillons du retable de la Crucifixion
La Cène | La montée au calvaire | ||
Jésus devant Hérode | Jésus tombe sous le poids de la croix | ||
Le couronnement d’épines | Jésus est cloué sur la croix |
9 – Chapelle de l’Assomption
10 – Chapelle Notre-Dame de Lourdes
11 – Chapelle Saint-Antoine de Padoue
12 – Chapelle Saint-Dominique
13 – Chapelle Saint-François d’Assise
14 – Chapelle du Sacré-Cœur
15 – Chapelle Saint-Joseph
16 – Chapelle Saint-Michel
8 – LE CHEMIN DE CROIX
9 – PLAN DE LA BASILIQUE
A – L’ABSIDE & L’AUTEL
B – RETABLE DE LA PASSION
C – AUTEL DU ROSAIRE
La façade de l’autel est ornée d’un bas-relief en bois du 16ème siècle. Il faisait partie de l’ancien maître autel réalisé en 1536 par Jean Béguin, et raconte la vie et l’action de Madeleine en quatre tableaux distincts :
D – LA CRYPTE
1 – Sarcophage de Marie-Madeleine
2 – Sarcophage de Sainte Marcelle
3 – Sarcophage des Saints Innocents
4 – Sarcophage de Saint Sidoine
5 – Reliquaire de Marie-Madeleine
E – LA CHAIRE
F – LES STALLES
G – LES AUTELS DU CHŒUR
a – Chapelle Saint-Thomas d’Aquin.
b – Chapelle La Vierge à l’Enfant et le purgatoire.
c – Chapelle du saint nom de Jésus.
d – Chapelle Saint-Anne.