Les fils de Clovis – Clodomir
LES FILS DE CLOVIS
CLODOMIR
(495-524)
Cette famille descend des peuples Francs saliens qui se sont installés dès le Vème siècle dans les régions de Cambrai et de Tournai, en Belgique. L’Histoire de la dynastie est marquée par l’apparition d’une forte prédominance de la culture chrétienne au sein de l’aristocratie. Elle se caractérise aussi par l’implantation croissante de l’Église, et par une économie qui se développe suite à l’effondrement de l’Empire romain d’Occident. Le nom « Mérovingien » provient du roi Mérovée, ancêtre semi-mythique de Clovis (466-511). Mérovée Les Mérovingiens, sous l’Ancien Régime et au XIXème siècle, sont désignés par certains légistes et historiens français comme étant la « première race » des rois francs.
SOMMAIRE
Clodomir (également appelé Clodomer, « Glorieux et grand ») est né en 495. Il est le deuxième fils de Clovis et de Clotilde (leur premier fils Ingomir étant né et mort en 494).
Lire : le baptême de Clovis.
A la mort de Clovis, en 511, le royaume est partagé entre ses quatre fils, Thierry 1er, Clodomir Ier, Childebert Ier et Clotaire Ier. Clodomir devient roi d’Orléans.
En 523, il s’allie à ses frères Childebert Ier et Clotaire Ier contre les Burgondes. Le 1er mai 524, il capture et assassine le roi Sigismond (roi des Burgondes de 516 à 523, vénéré comme saint par l’Église catholique et l’Église orthodoxe), ainsi que sa femme et ses fils.
Le 21 juin 524, à la bataille de Vézeronce, Clodomir sera tué par Godomar III, le frère du roi Sigismond.
Au Ier siècle, ils migrent vers l’actuelle Poméranie aux bouches de l’Oder. Au IIème siècle, ils s’établissent en Silésie, aux sources de la Vistule. Vers la fin du IIIème siècle, ils font mouvement vers l’Elbe, puis vers le Main. À la fin du IVème siècle, à la suite de la migration des Vandales et Alains en Gaule romaine, ils s’établissent aux abords du Rhin, en Germanie supérieure. Ils constituent ainsi un premier royaume en 413. En 436, ils seront battus par les Huns en Germanie inférieure. A la fin des Migrations germaniques de la fin de l’Antiquité, les Burgondes s’établissent durablement dans le centre-est de la Gaule, comme peuple fédéré de l’Empire romain d’Occident. Au Vème siècle, lors de l’effondrement de ce dernier, les Burgondes y fondent un royaume couvrant initialement une grande partie des actuelles régions suivantes : Bourgogne, Franche-Comté, Savoie, Lyonnais, Dauphiné et Suisse romande. Dès 534, le Royaume des Burgondes est absorbé dans l’Espace Mérovingien en tant que « Regnum Burgundi », futur Royaume de Bourgogne.
Deux de ses fils, Gonthaire et Théobald, seront assassinés par leurs oncles Childebert 1er et Clotaire 1er.
Le troisième fils, Clodoald (le futur Saint Cloud), ayant pu s’enfuir, sera le seul à réchapper au massacre et aura la vie sauve.
LE ROI CLODOMIR
RAPPEL
La Neustrie : le Nord-Ouest de la France actuelle (sans la Bretagne). La Bourgogne : l’ancienne Burgondie, c’est-à-dire l’actuelle Bourgogne, le Nord de la vallée du Rhône et le Centre (Orléans).
ORIGINES ET FAMILLE
Clodomir est le deuxième fils de Clovis et de Clotilde (une descendante d’un clan burgonde converti au catholicisme au début du Vème siècle).
Il naît vers 495, et meurt le 25 juin 524, au cours de la bataille de Vézeronce. Il sera tué par Godomar III, le frère du roi Sigismond qu’il avait fait assassiner (ainsi que sa femme et ses fils) le 21 mai 524.
MARIAGE
Vers 517, Clodomir (roi d’Orléans) prend pour épouse Gondioque, ou Gontheuc (naissance et mort inconnue).
De cette union naîtront Gonthier, ou Gunthar (assassiné), Thibaut, ou Théobald (assassiné) et Clodoald (le futur Saint Cloud).
A la mort de Clodomir, Gondioque épouse en seconde noce Clotaire, le frère de Clodomir (tous deux fils de Clovis).
De cette union entre Gondioque et Clotaire naîtront trois enfants : Clodeswinthe, Gondebaud et Gothard.
DES NAISSANCES MARQUÉES PAR LE DOUTE
Lire : La reine Clotilde.
Dès les premières heures de sa vie commune avec Clovis, Clotilde manifeste une grande force de caractère. Elle affronte courageusement le cercle païen de la cour du roi, et décide de faire baptiser ses enfants.
Attitude surprenante et audacieuse pour la jeune burgonde, isolée au milieu
de tous ces barbares. Au Vème siècle, le baptême est un sacrement réservé à l’adulte, donc faire baptiser un enfant relève du jamais vu. Un tel acte est considéré comme une innovation des plus osées.
Malheureusement pour la reine, cet acte courageux va se retourner contre elle : en 494, alors qu’elle fait baptiser en « grande pompe » son jeune fils Ingomer, celui-ci décède quelques heures après avoir reçu le sacrement. « Si l’enfant avait été consacré au nom de mes Dieux, il vivrait encore ! », hurle de douleur le roi des Francs. Clotilde murmurera : « Notre fils est auprès de Dieu. ».
Vers 495, le drame faillit se reproduire après la naissance de Clodomir (vers 495-524), mais celui-ci se rétablira in-extrémis. Le couple aura d’autres enfants : d’abord deux fils, Childebert (vers 497- 558) et Clotaire (vers 498-561), puis une fille, Clotilde (500-531). Tous seront baptisés et parviendront à l’âge adulte.
En 495, la malédiction faillit bien se répéter pour la malheureuse Clotilde qui, à la naissance de son second fils Clodomir, le fait pareillement baptiser. L’enfant tombe malade aussitôt le sacrement reçu, mais la chance cette fois sourira à Clotilde : il ne décèdera pas. Après de longues heures de prières passées à son chevet, Clodomir guérira et se rétablira.
UN ROYAUME FRANC EN PARTAGE !
Lors du partage de 511, et en raison du droit de la mère (das Mutterrecht), Thierry se taille « la part du lion ». En effet, la tradition octroie aux diverses reines pour leurs fils respectifs une partie égalitaire du royaume. Clovis ayant eu deux épouses, l’on a d’abord scindé le royaume en deux parties, que l’on a partagées entre les fils de chaque femme (les territoires au nord de la Loire d’un côté, et l’Aquitaine récemment conquise de l’autre). C’est ainsi que Thierry sera considérablement favorisé en héritant du royaume de Reims.
Partage du royaume franc, entre les quatre fils de Clovis :
– Thierry devient roi de Reims ou d’Austrasie. C’est lui qui recevra la part la plus importante de l’héritage paternel (il hérite du Nord-Est et de l’Auvergne, avec Reims pour capitale).
– Clodomir devient roi des Francs du royaume d’Orléans.
– Childebert devient roi des Francs du royaume de Paris.
– Clotaire devient roi des Francs du royaume de Soissons.
De fait, Clodomir se partage la moitié du royaume de son père avec ses deux autres frères. Il reçoit le royaume d’Orléans, pris sur l’ancien royaume de Syagrius. C’est le seul qui forme un territoire entier et non scindé comme les autres. Il est situé de part et d’autre de la Loire, avec Orléans comme capitale.
Lire : La bataille de Soissons.
LA GUERRE CONTRE LES BURGONDES
En 523-524, Sigismond (roi des Burgondes de 516 à 524), marié vers 494 à Ostrogotha (fille du roi ostrogoth Théodoric le Grand), est devenu veuf. Il se remarie, dit-on, avec la servante de sa défunte femme, dont le nom est inconnu et qui est probablement catholique. De cette union naîtront trois enfants :
– Ségéric (494/95 – 522), qui sera assassiné par son père
– Suavegotha (495/96 – ?), qui épousera Thierry Ier, fils de Clovis
– Une fille, qui épousera Leudesius, maire du palais de Neustrie. Ils auront un fils, Etichon, qui deviendra premier duc d’Alsace.
De son premier mariage, Sigismond a eu un fils, Sigéric. Celui-ci est âgé d’une vingtaine d’années lorsque son père se remarie.
Mais Sigéric est arien, et probable héritier de Théodoric le Grand. Il pourrait être en mesure de
fusionner les royaumes burgondes et ostrogoths. Il devient donc un gros obstacle pour les futurs enfants de la nouvelle épouse de Sigismond.
L’Histoire raconte qu’elle profite d’un jour de fête pour endosser les vêtements de la reine burgonde, Ostrogotha. Presque aussitôt, Sigéric entre dans une violente colère envers sa belle-mère, et lui reproche vivement d’avoir revêtu les habits de sa propre mère.
La nouvelle épouse va se plaindre à Sigismond en lui disant que son fils projette de le tuer, afin d’unir son royaume à celui de Théodoric, dont il est le petit-fils et l’héritier par sa mère.
Sigismond se laisse alors berner par son épouse. Un jour où son fils est en état d’ivresse, il lui propose d’aller dormir. Afin de l’éliminer de la succession royale, il ordonne à deux de ses serviteurs de l’étrangler.
Mais son fils est à peine mort qu’il regrette son geste et se jette sur son corps en pleurant. On dit qu’il s’enfermera en pénitence dans le monastère d’Agaune en Valais, pour prier et jeûner.
Ce meurtre va contraindre Théodoric le Grand à mettre en place une « faide » (vengeance obligatoire d’après les coutumes germaniques), et à partir en guerre contre la Burgondie.
Sigismond, qui pressent cette guerre, a besoin de soutien. Dans un premier temps, il marie sa fille Suavegothe (qu’il a eue avec Ostrogotha lors de son premier mariage) à Thierry Ier (fils aîné de Clovis). Ainsi, il renouvelle l’alliance de son peuple burgonde avec celui des Francs rhénans.
La reine Clotilde (qui n’a pas oublié l’assassinat de son père, Chilpéric II, de sa mère et de ses deux frères), estime Sigismond indigne d’être roi de Burgondie. Elle met en place une « faide » pour les venger.
Lire : la reine Clotilde.
Elle envoie ses fils pour venger cette offense. Mais Thierry, qui n’est pas le fils de Clotilde et qui a épousé la fille de Sigismond, n’est pas tenu d’y participer.
Pour effectuer la « faide » Clodomir et ses deux frères, Childebert Ier et Clotaire Ier, vont unir leurs forces dans une expédition contre les Burgondes.
De son côté, Théodoric le Grand est partagé. Il a le devoir d’appliquer la « faide » mais aussi de protéger le royaume tampon de Sigismond (ce dernier n’a-t-il pas épousé en première noce sa fille Ostrogotha ?).
Francs et Ostrogoths vont donc négocier les événements qui vont suivre. Clodomir exige qu’en plus du partage du royaume entre les vainqueurs, une amende de composition (« ou wergeld ») soit instaurée en cas de désaffection d’une des parties lors de l’affrontement.
Théodoric ordonne donc à ses troupes de marcher lentement et de ne s’activer qu’en cas de succès des Francs. Ceci afin de rétablir l’engagement de ses forces vis-à-vis de son allié.
Une fois la victoire acquise, les Francs reprocheront aux Ostrogoths leur lenteur au cours de la bataille et leur retard volontaire. Comme excuse, ceux-ci avanceront qu’il est difficile pour une armée en campagne de manœuvrer sur des routes de montagne.
Nonobstant, les Ostrogoths devront s’acquitter de l’amende, et une fois le partage effectué, ils récupèreront la moitié du royaume de Burgondie.
LA CONTRE-OFFENSIVE DES BURGONDES
Sigismond, lui, après avoir été déchu, se réfugie à Saint-Maurice d’Agaune. Il est remplacé par son frère Godomar III, qui le livrera aux Francs.
De retour dans sa capitale, à Orléans, Clodomir apprend que Godomar III, fait un retour triomphant en Burgondie, à la tête d’une armée envoyée par son allié et parent, le roi ostrogoth Théodoric le Grand. Toute la garnison franque que Clodomir avait laissée sur place est massacrée.
L’abbé Avit de Saint-Mesmin de Micy avertit Clodomir que la « faide » va se retourner contre lui.
Le 1er mai 524, Clodomir fait alors décapiter Sigismond, sa femme et les fils de ce dernier. Il exigera que leurs corps soient jetés dans un puits, comme il l’avait fait avec la mère de Clotilde. Les meurtres seront commis à Saint-Péravy-la-Colombe, au lieu-dit Saint-Sigismond.
LA MORT DU ROI CLODOMIR
Aidé par son frère Thierry Ier, Clodomir entreprend une seconde guerre contre les Burgondes.
Le 21 juin 524, il trouve la mort lors de la bataille de Vézeronce.
Suivant la coutume de la loi salique et conformément à l’accomplissement d’une « faide », sa tête sera plantée au bout d’une lance.
Gondomar III récupèrera son royaume pour une durée de dix ans.
En l’an 534, Clotaire Ier, Childebert Ier et Thibert (Thierry Ier étant occupé à soumettre l’Auvergne insurgée) mèneront une nouvelle expédition en Burgondie. Ils se rendront maître d’Autun, et Gondomar III prendra la fuite.
Le royaume de Burgondie sera alors partagé entre les vainqueurs.
A peine a-t-il appris la mort de son frère aîné que Clotaire Ier, roi de Neustrie, envisage déjà d’agrandir son royaume en s’emparant de l’héritage de ses neveux. Il se précipite à Orléans, où il épouse presque de force la malheureuse Gondioque, la veuve de son frère Clodomir. Ainsi, conformément à la tradition germanique (que Clovis, son père, avait voulu abolir), il s’octroie la « régence » sur un territoire sans roi dominant.
DES COUTUMES BARBARES
A la mort du roi Clodomir, la reine Clotilde recueille ses trois petits-fils, Thibaut, Gonthier et Clodoald.
Les jeunes enfants, qui ont trouvé un refuge auprès de leur grand-mère dans son palais parisien de la montagne Sainte-Geneviève, reçoivent une éducation de choix digne de leur rang. Clotilde espère leur offrir un avenir somptueux et les faire assoir un jour, une fois majeurs, sur le trône de leur père. Mais elle sera impuissante à contrecarrer les funestes projets de ses fils…
De son côté, Clotaire ne peut s’octroyer le royaume de son défunt frère, la loi salique lui imposant le partage de son territoire avec ses héritiers, les fils de Clodomir.
LA LOI SALIQUE
Elle sera par la suite plusieurs fois modifiée. La dernière version, connue sous le nom de « lex salica emen data », remonte au règne de Charlemagne (né en 742, 747 ou 748, mort en 814). Cette loi est un recueil des coutumes et des règles de procédure en vigueur chez les Francs saliens, qui lui ont donné leur nom. L’un de ces titres, « de alodis », est sans doute le plus célèbre : en effet il exclut la femme de la succession à la terre, car en se mariant, celle-ci quitte sa famille. Nonobstant, elle peut en revanche hériter de biens immobiliers, et posséder une immense fortune personnelle.
TROIS ORPHELINS BIEN GÊNANTS
En 524, Childebert Ier (le roi de Paris), qui brigue lui-aussi l’héritage de Clodomir, redoute d’autant plus les desseins de sa mère, la reine Clotilde, sur l’avenir de ses petits-fils. Il convie
donc son frère Clotaire à Paris afin qu’ils se concertent et prennent une décision concernant leurs embarrassants neveux.
Les deux frères, désirant récupérer le royaume de leur frère disparu, se mettent d’accord pour tondre ou tuer leurs neveux.
Les cheveux longs chez les Francs sont un symbole de la royauté. Mais si les deux frères optent pour la tonte des fils de Clodomir, ils savent que leurs
cheveux finiront par repousser, et que les enfants pourront à nouveau prétendre au trône un jour.
Tous deux finissent donc par trouver un accord. Pour parvenir à leur tristeméfait, il leur faut éloigner leurs neveux de la protection de leur grand-mère, la reine Clotilde.
Ils dépêchent un messager auprès de la reine par lequel ils l’informent qu’ils sont disposés à reconnaître officiellement les droits à la souveraineté de leurs neveux, Thibaut, Gonthier et Clodoald. Pour l’occasion, une grande cérémonie sera donnée en leur honneur à Paris, au Palais de l’Île de la Cité. Clotilde est loin de connaitre les intentions morbides de ses deux fils, et ne doute pas un seul instant de leur bonne foi. La reine revêt ses petits-fils de beaux habits et les fait mener auprès de leurs oncles.
Aussitôt arrivés au palais de Childebert Ier, les trois enfants sont soustraits à la garde de leur escorte.
Puis Childebert Ier et Clotaire Ier envoient un second message à leur mère. Cette fois, ils lui révèlent leurs macabres intentions : « C’est à ta volonté que tes fils font appel. Que penses-tu qu’il faut faire des enfants ? Donnes-tu l’ordre de les laisser vivre avec les cheveux coupés ou de les égorger tous les deux ? »
« PLUTÔT MORTS QUE TONDUS »
Terrorisée et rouge de colère, Clotilde n’a pas le courage de choisir la tonsure. (La longue chevelure est l’apanage des rois mérovingiens. Leur tonte attesterait symboliquement l’abandon des droits de ses petits-enfants).
Partagée entre la douleur de la trahison de ses fils et celle de perdre ses petits-fils, la reine se serait exclamée : « Plutôt morts que tondus ».
D’après cette coutume, le successeur d’un roi ou d’un chef de clan doit être issu de sa parenté, mais de préférence parmi des proches (frères, cousins, neveux) plutôt que parmi ses descendants directs. Il est en général choisi du vivant du chef précédent et est alors appelé « tanist ».
Il n’en faut pas plus pour décider les deux oncles en quête de pouvoir et de sang… Pour Childebert Ier et Clotaire Ier, c’est la réaction qu’ils souhaitaient.
Dès le retour du messager avec la réponse de leur mère, Clotaire Ier se précipite sur l’aîné de ses neveux, Gonthaire, et le poignarde en plein cœur. Théodebald, épouvanté par la mort de son
frère, se jette au pieds de son oncle Childebert, et en pleurant le supplie de le laisser vivre. Surpris et ému par les larmes de ce garçonnet de huit ans, le roi de Paris propose à son frère Clotaire de lui abandonner la part du royaume de Clodomir s’il épargne la vie de Théodebald.
Mais Clotaire Ier n’entend pas les suppliques de son frère. Il lui rappelle que c’est à sa demande qu’ils ont convenu de régler définitivement le destin des héritiers de leur frère Clodomir. Contre sa volonté, Childebert Ier repousse donc Théodebald vers son frère. Le jeune garçon vient s’empaler sur l’épée de Clotaire, qui le transperce. Le roi de Neustrie achèvera son neveu en l’étranglant.
Mais où est passé Clodoald, le troisième enfant ? Celui-ci s’est enfui, il s’est sauvé, secouru grâce à un guerrier dévoué. Après de vaines recherches, les oncles assassins ne le retrouveront pas.
Alors que Clotaire Ier retourne dans sa capitale à Soissons, Childebert Ier quitte son palais parisien pour une de ses demeures de la rive gauche de la Seine.
Ravagée par la douleur, Clotilde viendra récupérer les dépouilles de Gonthaire et de Théodebald. Elle les fera inhumer dans la basilique Saint-Pierre, au sommet de la montagne Sainte-Geneviève, non loin de leur grand-père Clovis. Puis elle partira s’exiler à Tours, où elle sèchera ses larmes et sa souffrance au service de Dieu.
SAINT CLOUD LE MIRACULÉ
Préservé de ses féroces oncles paternels, le malheureux enfant reçoit une éducation digne d’un prince. Dès sa majorité, Clodoald (qui est très croyant) se rend à Agaune pour aller se recueillir sur la tombe de Saint Maurice. Sur place, il décide de vouer sa vie à Dieu et de retourner à Paris. Ayant choisi la carrière ecclésiastique, il ne représente plus un danger aux velléités expansionnistes de ses oncles Childebert Ier et Clotaire Ier. Adepte de l’anachorète (ermite) Séverin, il accède à la prêtrise en 551. Mais cela ne suffisant pas à son désir d’ascèse, il retourne à la vie érémitique (mode de vie des ermites) à Novientum (actuelle commune de Saint Cloud), près de Paris. Il deviendra par la suite abbé de Nogent. Préférant renoncer à la royauté plutôt qu’à la vie, il se fera tondre les cheveux. Clodoald vécu quelque temps solitaire, mais dès que le lieu de sa retraite fut connu, ses disciples accoururent de toute part pour se mettre sous sa direction. Il y fondera un monastère, à l’origine de la ville qui porte son nom, Saint Cloud. Il y mourra vers 560.
Sources :
Les rois de France des Éditions Atlas (Les Mérovingiens).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clodomir
https://fr.wikipedia.org/wiki/Thierry_Ier
https://fr.wikipedia.org/wiki/M%C3%A9rovingiens
https://fr.wikipedia.org/wiki/Clovis_Ier
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