L’église romane Saint-Pierre-sous-Brancion
LES TÉMOINS DU PASSÉ
L’ÉGLISE SAINT-PIERRE-SOUS-BRANCION
TYPE : église.
STYLE : roman.
NOM LOCAL : église Saint-Pierre-sous-Brancion.
VOCABLE : Saint-Pierre.
CULTE : catholique.
ÉPOQUE : Moyen Âge.
PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIIème siècle.
ÉTAT DE CONSERVATION : restaurée (libre à la visite).
PROTECTION : L’église est classée sur la liste des Monuments Historiques depuis 1862.
RATTACHEMENT : Édifice consacré du diocèse d’Autun, relevant de la paroisse Saint-Philibert en Tournugeois (Tournus).
DIMENSIONS : L’église a une longueur de 30 mètres et une largeur de 14,40 mètres.
COMMUNE : Martailly-lès-Brancion.
DÉPARTEMENT : Saône-et-Loire.
RÉGION : Bourgogne-Franche-Comté.
MARTAILLY-LES-BRANCION
LOCALISATION
Martailly-lès-Brancion est une commune française située dans le département de Saône-et-Loire, en région Bourgogne-Franche-Comté. La commune fait partie du Mâconnais, plus précisément du Tournugeois, à la lisière du Haut-Mâconnais.
Elle se trouve à 12 km de Tournus, à 23,6 km de Cluny et à 39,1 km de Chalon-sur-Saône (via A6 et D14).
Ses habitants sont appelés les Martaillons et les Martaillonnes. En 2020 sa population s’élevait à 137 habitants.
Brancion est une place fortifiée qui se dresse sur une position élevée dominant le paysage du Mâconnais. Au Moyen-âge, le village était un haut-lieu de première importance ; il protégeait la région entre les abbayes de Cluny et de Tournus.
Le petit bourg abrite d’importants vestiges de son histoire : l’église romane, les halles, des maisons anciennes, et le Château des seigneurs de Brancion.
HISTORIQUE
Brancedunum fut un ancien oppidum gallo-romain.
La première église de Brancion, dédiée à Saint-Pierre, est citée dans une charte de l’abbaye de Cluny en 964. L’église actuelle est attestée dans une bulle du pape Alexandre III de 1180, mentionnant que Brancion dépend du chapitre de Saint-Vincent de Chalon.
En 2003, des fouilles archéologiques ont mis au jour l’existence d’un cimetière et la présence de murs de l’époque mérovingienne sous l’actuel parvis. Il est donc vraisemblable qu’un sanctuaire religieux ait existé à Brancion dès le VIIème siècle.
L’église actuelle fut construite au début du 12ème siècle par les Seigneurs de Brancion, et devint l’église paroissiale du bourg (dont l’importance était immense à cette époque).
L’église abrite le gisant de Jocerand III de Brancion, l’un des derniers seigneurs, mort en 1250 à la bataille de Mansourah, en Terre Sainte.
A la fin du XIIIème siècle, des peintures (fresques) furent réalisées afin d’orner le chœur et le collatéral nord de l’église.
Ultérieurement, avec le temps, la petite église romane changera plusieurs fois de propriétaire. Elle sera peu retouchée, et ne subira aucune dégradation importante concernant son plan. Mais elle manquera d’entretien.
Au début du XIXème siècle, l’édifice est en très mauvais état et nécessite des réparations urgentes. La totalité du bâtiment se trouve dans une instabilité précaire, de la toiture aux maçonneries, y compris les fresques sur les murs.
En 1834, on projette la réalisation de travaux pour la reprise d’un arc-doubleau de la nef qui s’est effondré.
Entre 1840 et 1850, Marcel Canat de Chizy réalise les plus anciennes reproductions des peintures médiévales. Ces reproductions, déjà très imprécises, témoignent de l’état de dégradation avancé dans lequel se trouvait l’édifice.
En 1860, les peintures sont de plus en plus abîmées par l’humidité, et rien n’a été fait pour les préserver.
En 1862, l’église est classée Monument Historique. Désormais, on peut en assurer sa protection et programmer sa restauration.
Mais les réparations tardent à être exécutées.
En 1893, la commune de Brancion et celle de Martailly s’unissent, et forment la nouvelle commune de Martailly-lès-Brancion.
En 1898, l’église romane est tellement à l’abandon qu’il est question de la désaffecter complètement.
Il faudra attendre finalement le XXème siècle pour que des restaurations (certes incomplètes) soient exécutées.
En 1908, Jean Virey mentionne dans son livre (« édifices romans de l’ancien diocèse de Mâcon ») que les peintures de l’église Saint-Pierre sont en péril tant elles sont abîmées.
En 1909, l’édifice est totalement à l’abandon.
Les restaurations commencent au 20ème siècle :
– En 1909, l’on procède à la réouverture des baies romanes de l’abside, au rebouchage de la large baie ouverte au XIVème siècle, et au ponçage des murs.
– En 1911, les joints de maçonnerie des murs sont refaits.
– En 1928, on procède à la réfection de la toiture pour éviter les infiltrations d’eau joints.
– A la fin des années 1930, les rénovations précédentes ayant permis de ralentir les dégradations dues au temps, les peintures du chœur et du collatéral nord sont restaurées. Les parties les plus endommagées sont déposées et reproduites sur toiles.
– En 1942, 1943 et 1949, un inventaire est réalisé grâce à des photographies et des relevés à l’aquarelle des fresques.
– Dans les années 1960, les problèmes d’humidité de l’église persistent.
– En 1974 et 1976, de nouvelles rénovations des peintures sont effectuées : celles de l’absidiole sud sont notamment refixées, celles de l’absidiole et du collatéral nord sont nettoyées et renforcées, certaines peintures sont ôtées et d’autres réinstallées.
– En 1983, la toiture du bas-côté nord est refaite pour protéger les fresques restaurées à plusieurs reprises.
– En 1999, les fresques du chœur et de l’abside sont temporairement consolidées (elles nécessitaient une restauration urgente).
Des travaux d’assainissement et de restauration sont alors organisés par le service des Monuments Historiques, ce qui permet d’établir un diagnostic sanitaire complet de l’édifice.
D’autres travaux de stabilisation de l’édifice seront entrepris après 2000.
Malgré tous ces travaux, l’église Saint-Pierre est aujourd’hui encore dans un état incertain de dégradation et nécessiterait de nouvelles restaurations.
L’ÉGLISE ROMANE SAINT-PIERRE DE BRANCION
Bâtie sur un plan en croix latine, elle se compose :
– d’une nef à cinq travées voûtées, pour une partie en berceau, et pour l’autre en berceau brisé.
– d’un transept.
– de deux bas-côtés (collatéraux).
– d’une abside flanquée de deux absidioles.
– d’un clocher carré, qui repose sur un massif barlong doté d’une coupole à trompe à la croisée du transept.
L’église est construite en pierre de taille assemblée en appareil irrégulier. Sa toiture est recouverte de lauzes.
L’EXTÉRIEUR
La façade ouest de l’église présente un pignon aves trois baies et un simple portail à double arc brisé.
Le clocher domine le massif barlong de la croisée. Il est d’une grande simplicité (avec une petite baie par face), et coiffé d’une flèche maçonnée.
La toiture est aujourd’hui couverte de laves (en Bourgogne, la « lave » désigne les dalles en pierre calcaire utilisées comme matériau de couverture). A l’origine, elle était couverte de « tegulae » (dans l’Antiquité, tuile plate qui servait à couvrir les toits, comme en témoignent les nombreux fragments retrouvés dans les niveaux liés à la construction et à l’utilisation de l’église paroissiale romane lors des fouilles de 2006).
Le chœur possède des corniches de modillons nus, et l’abside est flanquée de contreforts. Elle possède un chevet roman, comportant une abside et deux absidioles semi-circulaires intercalées par des pilastres plats.
L’INTÉRIEUR
L’ABSIDE
Dans l’abside principale, on découvre le Christ en Majesté dans une mandorle quadrilobée, et les douze apôtres dans des arcades.
LES ABSIDIOLES
LA NEF
La nef de cinq travées est aveugle. La voûte est en berceau brisé sur quatre doubleaux qui retombent sur les simples impostes des piliers carrés.
Cette dernière assise du piédroit sous l’arc se présente généralement sous la forme d’une tablette saillante.
Certaines dispositions de son édification originelle laissent penser que cette église a connu plusieurs étapes de construction, qui attestent l’évolution de son architecture :
– les travées des bas-côtés sud et nord ne sont pas voûtées à l’identique.
– les systèmes étayant les cintres liés à l’élaboration de la voûte sont également différents selon les travées.
LA VOÛTE ET LA COUPOLE
Le transept présente une haute coupole entre deux petits arcs brisés latéraux qui soutiennent le massif barlong.
La travée de chœur voûtée en berceau brisé aboutit sur l’abside (en cul-de-four) qui est éclairée par trois baies. L’intérieur est presque entièrement dépouillé de décor roman.
LE GISANT DE JOSSERAND IV DE BRANCION
Le gisant du seigneur Josserand III, du 13ème siècle, est conservé dans la 5ème travée Nord, la dernière du bas-côté nord.
Il a été détérioré par les siècles, mais on peut imaginer que ses pieds reposent sur un lionceau ou un lévrier, et que sa tête est cernée de deux anges agenouillés en prière.
LES FRESQUES
Les fresques gothiques sont les principaux ornements de l’église. Elles s’affichent sur le chœur, l’abside, les absidioles, et sur certaines parties du bas-côté nord.
Longtemps considérées comme du 14ème siècle, elles ont récemment été datées du 13ème. Elles ont fait l’objet de plusieurs restaurations dans les années 1930, 1960, en 1975 et en 1999.
LES PIERRES TOMBALES GRAVÉES
Réparties sur son dallage, des pierres tombales gravées viennent enrichir le décor nu et dépouillé de cette petite église romane.
Sources :
Mes photos
Photos publiques Facebook
https://www.chateau-de-brancion.fr/fr/explorer-brancion/eglise-saint-pierre/
http://www.bourgogneromane.com/edifices/brancion.htm
http://brancion.fr/monuments_eglise.php
https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Pierre_de_Brancion
https://monumentum.fr/monument-historique/pa00113347/martailly-les-brancion-eglise-de-brancion