Le « Raid Doolittle » sur l’Empire du Japon
SECONDE GUERRE MONDIALE

GUERRE DU PACIFIQUE

LE « RAID DOOLITTLE » SUR L’EMPIRE DU JAPON

Bombardier nord-américain B-25B Mitchell à bord de l’USS Hornet .
SOMMAIRE
Cette action fut connue sous l’appellation de « Raid Doolittle ». C’est en effet le lieutenant-colonel James H. Doolittle qui mit sur pied et dirigea ce raid. L’opération, bien qu’à hauts risques, fut considérée comme un succès stratégique : elle força l’état-major japonais à redéployer ses forces, contribuant indirectement à la victoire américaine à « Midway » quelques semaines plus tard. Général quatre étoiles James H. Doolittle Chaque appareil transportait cinq hommes d’équipage. Le courage, la précision de planification, et la maîtrise du risque de James H. Doolittle marquèrent l’histoire militaire américaine. Bien que les dégâts matériels causés aux Japonais fussent relativement modestes, l’impact psychologique fut immense. Du côté américain, on retrouva le moral et l’espoir ; un moral considérablement ébranlé depuis Pearl Harbor, le 7 décembre 1941. Pour la première fois, l’ennemi Japonais prenait conscience qu’il n’était pas aussi invulnérable qu’il le pensait, et que son Empire pouvait être atteint.

CONTEXTE
Le 7 décembre 1941, lorsque les forces combinées nipponnes, menées par l’amiral Nagumo, frappèrent la base navale de Pearl Harbor, le Japon n’avait pas encore déclaré officiellement la guerre aux États-Unis. Cette attaque-surprise contre le port de l’archipel hawaïen ne fut pas considéré par les Américains comme une défaite, mais comme une infamie.
Aussitôt vint l’idée, en guise de revanche, de bombarder l’archipel japonais. Mais l’Océan Pacifique était bien vaste, et le Japon clairement hors de portée. Pourtant il fallait réagir, et au plus vite. Pour l’Amérique, il devenait urgent de riposter, même symboliquement, à cet expansionnisme Japonais qui dominait effrontément l’immensité du Pacifique.
En février 1942, il devenait vital de montrer aux Japonais qu’ils n’étaient pas à l’abri des bombes. C’est ainsi que le capitaine Francis Law mit sur pied une opération, semblait-il suicidaire, sur l’archipel nippon.
Ce fut vraiment un pari risqué en tous points de vue. D’abord parce que la machine de guerre des Etats-Unis n’était pas prête ; elle commençait à peine à se mettre en route. Et surtout parce que l’Empire du Soleil Levant dominait alors presque toutes les parties de l’Océan Pacifique.

LES PRÉPARATIFS
L’homme de la situation, celui auquel on fit appel, était le lieutenant-colonel Doolittle, un aviateur exceptionnel, hors du commun… Son idée un peu folle fut de faire décoller depuis un porte-avions des bombardiers « B25 Mitchell ». Puisque l’on ne pouvait pas bombarder le Japon directement par les airs (parce que trop éloigné), alors il fallait emmener, grâce aux porte-avions, les bombardiers sur place.
Général James H. Doolittle Jimmy Doolittle fut l’un des grands pionniers de l’aviation des années 1920 et 1930. Pilote de course, il fut l’unique vainqueur des trophées Schneider, Bendix et Thompson, considérés par beaucoup comme les courses les plus importantes de l’époque. Pilote d’essai et titulaire d’un doctorat en ingénierie aéronautique, il était à la pointe des nouvelles technologies. Entre les deux guerres, il devint l’un des plus célèbres pilotes américains, pionnier de nombreux vols. Volant sur le « De Havilland DH-4 » (équipé des premiers instruments de navigation), il effectua la première traversée du pays, de Pablo Beach (en Floride) à Rockwell Field, à San Diego (en Californie), en 21 heures et 19 minutes ; ne s’arrêtant qu’une fois pour prendre du carburant à Kelly Field. L’US Army le décora alors de la « Distinguished Flying Cross ». À la fin des années 1930, Doolittle était une figure emblématique. Après l’entrée en guerre des États-Unis, il planifia et mena la première attaque contre le Japon, le célèbre « Raid Doolittle », le 18 avril 1942 ; ce qui lui valut la Médaille d’honneur. Général quatre étoiles James H. Doolittle Après le raid, Doolittle fut nommé général de brigade. Puis il fut rapidement promu général de division. Pendant la guerre, il continua à diriger les opérations aériennes sur les fronts d’Europe, d’Afrique du Nord et du Pacifique, et en 1944, fut promu lieutenant-général. Il commanda la 8ème Air Force lors de ses attaques contre l’Allemagne en 1944-1945. Après la guerre, il retourna chez « Shell Oil ». Il y occupa des postes de conseiller dans les secteurs public et privé, puis demeura actif dans l’industrie aérospatiale après sa retraite, en 1959. Il reçut la Médaille présidentielle de la Liberté en 1989. Les services rendus par le lieutenant Doolittle à l’aviation sont inestimables. Leur accomplissement aurait été impossible sans son intrépidité et ses compétences exceptionnelles.


Le choix des cibles était délicat. Il fut décidé d’épargner le palais impérial de Tokyo, et de se concentrer uniquement sur des cibles militaires ou industrielles.
Le plan final prévoyait d’utiliser16 bombardiers moyens B-25B Mitchell, chacun avec un équipage de cinq personnes. Ils seraient lancés dans l’océan Pacifique, depuis le porte-avions américain USS Hornet, sans escorte de chasseurs. Après avoir bombardé les cibles militaires et industrielles, les équipages devaient poursuivre leur route vers l’ouest et atterrir en Chine.

Pont d’envol arrière de l’USS Hornet en route vers le point de lancement du Doolittle Raid Hornet (CV-8) était un porte-avions américain, quatrième et dernier de la Classe Yorktown. Il entra en service en 1941 mais fut coulé l’année suivante, pendant la bataille des îles Santa Cruz (25 et 27 octobre 1942). Le Hornet se rendit célèbre lors de sa première mission le 18 avril 1942. L’USS Hornet, en route vers Tokyo, avec les 16 bombardiers B-25 du raid Doolittle sécurisés sur son pont d’envol C’est de son pont d’envol que furent lancés les seize bombardiers B-25 Mitchell qui allaient réaliser le premier raid aérien sur Tokyo. Les avions bombardèrent « Yokohama » et « Tokyo » avec pour objectif de poursuivre jusqu’à des terrains d’aviation situés en Chine. L’USS Hornet, en route vers Tokyo, avec les 16 bombardiers B-25 du raid Doolittle sécurisés sur son pont d’envol Le 5 juin 1942, L’USS Hornet participa ensuite à la « bataille de Midway ». Ses 15 bombardiers torpilleurs « TBD Devastator », de l’escadrille VT-8 du Lieutenant Commandeur Waldron, furent tous abattus, et ses bombardiers en piqué « SBD Dauntless » ne parvinrent pas à atteindre les navires ennemis. Mais le lendemain, ils participèrent à la destruction du croiseur lourd « Mikuma ». Au cours de la « bataille des îles Santa Cruz », l’USS Hornet fut au centre des attaques japonaises. En 15 minutes, le porte-avions fut frappé par trois bombes d’un « Aichi D3A Val », puis ce furent les « Nakajima B5N » qui l’attaquèrent, endommageant les systèmes des moteurs électriques. Deux bombardiers en piqué « Val » kamikazes s’écrasèrent volontairement sur le porte-avions : un à bâbord près de la proue, et l’autre sur l’îlot, tuant 7 personnes et répandant son carburant sur le pont. Son navire sérieusement endommagé, le contre-amiral George D. Murray appela le croiseur lourd USS Northampton pour tenter de se faire remorquer. Ce qui fut fait à une vitesse d’environ cinq nœuds (9 km/h). Les réparateurs étaient sur le point de rétablir les moteurs lorsqu’une autre vague de neuf avions torpilleurs l’attaquèrent de nouveau. Huit appareils furent abattus ou ne le touchèrent pas ; seul un toucha sa cible du côté tribord ; ce fut le coup fatal : la torpille détruisit la réfection du système électrique et provoqua une gîte de 14°. Le vice-amiral William F. Halsey fut informé de l’approche de nouvelles forces japonaises ; pensant que les efforts de remorquage seraient inutiles, il donna l’ordre d’évacuer le navire. Le capitaine Charles P. Mason quitta le porte-avions le dernier. La majeure partie de l’équipage fut transférée sur des destroyers. Bien que gravement touché et sans équipage, l’USS Hornet restait toujours à flot. Ce furent finalement les destroyers japonais « Makigumo » et « Akigumo » qui, à 22 h 40, l’achevèrent à l’aide de quatre torpilles. L’USS Hornet coula le 27 octobre à 1 h 35. La perte du porte-avions coûta la vie à 140 marins. L’USS Hornet fut rayé du registre des navires le 13 janvier 1943. Son épave fut retrouvée en janvier 2019.



L’OPÉRATION DOOLITTLE…
Doolittle devait trouver des avions capables d’atteindre le Japon en emportant chacun une tonne de bombes. Son choix se porta sur des bombardiers moyens Douglas B-25, qui devaient décoller d’un porte-avions. Il solutionnait ainsi l’obstacle de la base de lancement et celui de l’autonomie des appareils. La distance nécessaire au décollage d’un B25 était normalement de 700 mètres, et ne correspondait en rien à celle d’un chasseur. Sur une distance aussi courte que celle d’un pont de porte-avions (150 mètres), Doolittle et son équipe durent alléger au maximum les appareils pour décoller.
Le nombre de membres des équipages fut réduit à cinq hommes au lieu de six. Il fut décidé d’enlever un maximum d’armements inutiles. Les avions devaient voler en rase-motte, et la tourelle sous l’appareil ne servait pas à grand-chose. Les mitrailleuses arrière furent retirées, ce qui excluait le risque qu’un avion japonais ne restât dans le sillage du bombardier en cas d’attaque. Pour donner le change, on installa des manches à balais en guise de faux canons de fusil dans le cône de queue.
De nombreux essais furent effectués sur la terre ferme, à Norfolk, en Virginie ; on pensa alors que l’opération devenait réalisable.
Le B-25 Mitchell Le B-25 n’avait pas encore vu le feu des combats, mais les essais prouvèrent qu’il pouvait répondre aux exigences de la mission ; Doolittle le choisit donc. Son autonomie étant d’environ 1 300 milles, les bombardiers durent être modifiés pour contenir près du double des réserves normales de carburant. Le B-25 Mitchell Deux bombardiers furent également équipés de caméras pour enregistrer les résultats du bombardement.

Dès le 1er mars 1942, 24 équipages furent sélectionnés. Ils prirent possession des bombardiers modifiés à Minneapolis, pour les faire voler jusqu’à Eglin Field, en Floride.
Arrivés sur place, les équipages reçurent un entraînement intensif de trois semaines : simulation de décollages depuis un porte-avions, vol en rase motte et de nuit, bombardement à basse altitude, et navigation au-dessus de l’eau. Ils opérèrent principalement depuis l’Eglin Auxiliary Field n° 1, un site plus isolé.
Le lieutenant Henry L. Miller, instructeur de vol de l’US Navy à la base aéronavale de Pensacola (qui était toute proche), contrôla leur entraînement au décollage et accompagna les équipages jusqu’au lancement.
Le 25 mars 1942, 22 B-25 décollèrent d’Eglin à destination de McClellan Field , en Californie. Ils arrivèrent deux jours plus tard au dépôt aérien de Sacramento, pour inspection et modifications finales.
Le 31 mars, 16 B-25 furent envoyés à la base aéronavale d’Alameda. 15 d’entre eux constituaient la force de mission, et le 16ème fut chargé, après être lancé peu après son départ de San Francisco, de prouver aux pilotes que la distance sur le pont était suffisante pour un décollage en toute sécurité. Ce bombardier sera finalement intégré à la force de mission.

L’EMBARQUEMENT
Le 1er avril 1942, les 16 B25 modifiés, leurs équipages de cinq hommes et le personnel de maintenance de l’armée (soit 71 officiers et 130 hommes du rang) furent embarqués sur le Hornet, à la base aéronavale d’Alameda, en Californie. Chaque appareil était doté de quatre bombes de 230 kg (500 livres), spécialement réalisées pour la mission (trois étaient des bombes hautement explosives, et la quatrième un projectile incendiaire) ; en tout 64 bombes.
Cinq d’entre elles portaient des médailles japonaises « d’amitié » (médailles décernées, avant la guerre, par le gouvernement japonais aux militaires américains).
Le 2 avril, le Hornet et la « Task Force » appareillèrent, et quittèrent la baie de San Francisco à 8h48, les 16 bombardiers étant alignés sur le pont. Quelques jours plus tard, le porte-avions rencontra la « Task Force 16 » (commandée par le vice-amiral William Halsey Jr), ainsi que le porte-avions USS Enterprise et son escorte de croiseurs et de destroyers, au milieu de l’océan Pacifique, au nord d’Hawaï.
Les chasseurs et les avions de reconnaissance de l’Enterprise assurèrent la protection de l’ensemble de la « Task Force », en prévention d’attaques aériennes japonaises. C’était une judicieuse précaution, car les chasseurs du Hornet se trouvaient rangés sous les ponts inférieurs pour laisser le pont d’envol libre aux B-25, bien visibles.
Cette armada (force combinée) était composée de deux porte-avions (le Hornet et l’Enterprise), de trois croiseurs lourds (le Salt Lake City, le Northampton, et le Vincennes), d’un croiseur léger (le Nashville), de huit destroyers (le Balch, le Fanning, le Benham, le Ellet, le Gwin, le Meredith, le Grayson, et le Monssen) et de deux pétroliers de la flotte (le Cimarron et le Sabine). L’escadre progressait dans un total silence radio. L’après-midi du 17 avril, les pétroliers lents ravitaillèrent la force opérationnelle, puis se retirèrent vers l’est avec les destroyers. Les porte-avions et les croiseurs filaient, eux, vers l’ouest à 20 nœuds (37 km/h), vers leur point de lancement prévu : dans les zones ennemies, à l’est du Japon.

LE RAID
À 7 h 38, le matin du 18 avril 1942, l’escadre fut repérée par quelques chalutiers japonais espions : ces derniers n’étaient pas armés, mais dotés d’antennes puissantes. Le bateau de patrouille japonais n° 23, « Nittō Maru », un patrouilleur de 70 tonnes, envoya par radio un avertissement d’attaque au Japon. Il fut instantanément coulé par des tirs provenant du Nashville, et l’on donna l’ordre de démarrer la mission en urgence, soit 10 heures plus tôt et 170 milles nautiques (310 km ; 200 miles) plus loin du Japon que prévu. Dès lors, le temps était compté ; il fallait agir vite… Mais le Hornet se trouvait encore à une demi-journée du point prévu, à 1000 km de leur objectif. Pendant plus de 60 minutes, les 16 bombardiers s’arrachèrent un par un de l’USS Hornet ; Doolittle décolla le premier.
Puis tout se passa très vite. Les quelques patrouilles de la défense aérienne japonaise et la DCA furent prises par surprise ; la population, qui ne se doutait de rien, vaquait à ses occupations. Les B-25 ne devaient pas s’occuper des autres appareils du raid, et agir en solitaire. Doolittle fut le premier à arriver sur Tokyo, et largua ses bombes sur des objectifs militaires. Puis il s’éloigna des côtes, et prit la direction de la Chine.
Après avoir bombardé Yokohama, Tokyo, Nagoya, Kobe, Nagasaki et Osaka, les autres appareils en firent de même.
Les 15 autres appareils, après 13 heures de vol, atteignirent les côtes chinoises et s’écrasèrent (ou, dans le meilleur des cas, leurs équipages sautèrent en parachute).
Un membre d’équipage du B25 N°2270, le caporal Leland D. Faktor, mécanicien de bord/mitrailleur du lieutenant Robert M. Gray, fut tué lors de sa tentative de saut en parachute au-dessus de la Chine. Il fut le seul de cet équipage à disparaître.
Le B-25 N°2242, piloté par le capitaine Edward J. York, manquant cruellement de carburant, préféra se diriger vers l’Union soviétique plutôt que d’être contraint d’amerrir en pleine mer de Chine orientale.
L’URSS n’étant pas en guerre avec le Japon (le pacte de neutralité soviéto-japonais étant officiellement en vigueur), le gouvernement soviétique était manifestement incapable de rapatrier immédiatement tout personnel allié impliqué dans les hostilités et pénétrant sur son territoire. Par conséquent, conformément au droit international, les membres de l’équipage furent internés, malgré les demandes officielles américaines de libération ; et le B-25 fut saisi.
L’équipage du B-25 N° 2298 du lieutenant Dean E. Hallmark eut deux hommes morts par noyade, lorsque le pilote posa son appareil sur l’eau à proximité des côtes chinoises. Les trois officiers survivants nagèrent jusqu’au rivage, mais furent capturés dès le lendemain.
L’équipage du B-25 N° 2268, après avoir effectué sa mission, n’eut d’autre choix que de sauter en parachute dans une zone chinoise contrôlée par les Japonais, et fut lui aussi rapidement capturé.
Sur les huit prisonniers de ces deux appareils, trois furent exécutés six mois plus tard, un autre mourut de malnutrition, et les quatre autres restèrent en captivité jusqu’à la fin de la guerre.
Les autres avions essayèrent de rejoindre la Chine, qui n’était pas encore occupée par les Japonais. A court de carburant, les avions se « crashaient » les uns après les autres. Certains n’atteignirent pas la zone prévue et atterrirent sur le sol ennemi.
Eu égard à la perte de tous ces appareils, Doolittle était convaincu que la mission était un échec. Il pensait que tous ses hommes étaient morts ou capturés et que les bombes n’avaient eu aucun impact. L’équipage de Doolittle rallia un poste de garde chinois, et regagna par la suite les États-Unis.
Sur cette photographie, on distingue le lieutenant Robert L. Hite, les yeux bandés par ses ravisseurs japonais. Ce moment dramatique s’inscrit dans la suite du fameux raid de Doolittle du 18 avril 1942, première frappe aérienne américaine contre le Japon, menée à bord de seize bombardiers B-25 Mitchell décollant du porte-avions USS Hornet. L’audace de cette opération, dirigée par le colonel James Doolittle, marqua un tournant psychologique dans la guerre du Pacifique en démontrant que l’archipel japonais n’était pas invulnérable. Sur cette photographie, on distingue le lieutenant Robert L. Hite, les yeux bandés par ses ravisseurs japonais. Hite servait comme copilote de l’équipage n°16, à bord du B-25B n°40-2268, « Bat Out of Hell », affecté au 34th Bomb Squadron. Après avoir largué ses bombes sur Nagoya, l’avion, comme tous les autres engagés dans l’opération, manqua de carburant et ne put rejoindre les terrains d’atterrissage prévus en Chine libre. Contraint d’abandonner l’appareil, l’équipage tomba aussitôt aux mains des forces japonaises. Les huit hommes capturés furent transférés de Shanghai à Tokyo après un vol en avion de transport, puis ramenés en Chine par bateau pour y être jugés et incarcérés. Leur calvaire allait durer des années. Le 15 octobre 1942, trois d’entre eux furent exécutés sommairement, et un autre mourut en captivité des suites de mauvais traitements. Les quatre survivants, dont Hite, restèrent emprisonnés dans des conditions extrêmement difficiles, souffrant de malnutrition, d’isolement et de brutalités. Ce n’est que le 20 août 1945, quelques jours après la capitulation japonaise, que Hite et ses compagnons furent finalement libérés. Marqué à vie par cette épreuve, Hite demeura une figure emblématique des « Doolittle Raiders ». Ces aviateurs qui, en sacrifiant presque tout espoir de retour, offrirent aux États-Unis une victoire morale cruciale dans les premiers mois de la guerre du Pacifique.


PERTES
Au total, sur les 80 aviateurs partis du Hornet, trois furent exécutés par les Japonais, un mourut en captivité, trois se tuèrent lors du crash de leur appareil. Les 73 autres rejoignirent l’Amérique en héros ; 18 seront tués en reprenant le combat.
Le Raid Doolittle sur l’archipel détruisit 112 bâtiments et fit 87 morts, plus qu’on ne l’avait cru. Il avait touché un symbole, Tokyo. A l’instar de Pearl Harbor, l’attaque fut une surprise…
Une rare photo de l’équipage N° 14 de « Doolittle Raiders », prise après leur sauvetage réussi sur la Chine, le 18 avril 1942. Debout (de gauche à droite) : – Lieutenant James H. Macia Jr – Navigateur/Bombardier Lieutenant John A. Hilger – Pilote Lieutenant Jack A. Sims -Artilleur Assis (de gauche à droite) : – Sergent Jacob E. Eierman-Ingénieur/Artilleur (blessé lors du sauvetage) – Sergent Edwin V. Bain-Artilleur Équipage 14 en Chine – Après le raid Ensemble, ces cinq hommes ont formé l’un des équipages les plus expérimentés et les plus équilibrés du Doolittle Raid-résilients, déterminés et à jamais liés par l’histoire. 

Le Lieutenant-Colonel Richard (« Dick ») E. Cole, copilote de Jimmy Doolittle et dernier survivant du raid sur Tokyo le 18 avril 1942, décéda le 9 avril 2019 ; il avait 103 ans.
BILAN & CONSÉQUENCES
Dans les semaines qui suivirent, le Service aérien de la Marine impériale japonaise fit des porte-avions américains sa cible prioritaire. De son côté, l’armée impériale japonaise, menée par le général Shunroku Hata, occupa la Chine en force; ce pays ne devait plus servir de repli aux bombardiers. A l’été 1942, l’armée nipponne massacra environ 250 000 civils des provinces du Zhejiang et du Jiangxi.
En retour, le Raid fut un succès pour la propagande américaine et l’effort de guerre, en montrant que le Japon n’était plus à l’abri des bombes. Un autre résultat fut l’assignation d’une partie de la chasse japonaise, affectée à la défense du territoire ; ce qui permit de déplacer un certain nombre d’avions du Pacifique sud.
La décision de s’en prendre prioritairement aux porte-avions déboucha sur la bataille décisive de Midway. L’objectif des Japonais était d’attirer alors les « bribes » de l’US Navy (décimée à Pearl Harbor) pour les détruire, pour que plus jamais les Américains ne soient en capacité de bombarder le Japon.
En février 1946, quatre officiers japonais furent jugés par un tribunal militaire allié pour les mauvais traitements brutaux infligés à des aviateurs capturés du Raid Doolittle. Ils furent reconnus coupables de crimes de guerre pour leur rôle durant la détention des prisonniers de guerre, après le raid sur le Japon en 1942 (accusés d’avoir employé la torture, et d’avoir exécuté délibérément plusieurs aviateurs américains). Chacun des quatre officiers fut condamné à cinq ans d’emprisonnement ; une punition que beaucoup ensuite considéreront comme indulgente, compte tenu de la gravité des abus infligés aux prisonniers.


Sources :
Mes photos
Photos publique Facebook
https://fr.wikipedia.org/wiki/Raid_de_Doolittle
http://www.cieldegloire.fr/batailles_tokyo.php
https://fr.wikipedia.org/wiki/USS_Hornet_(CV-8)