Les Témoins du passé – La cathédrale Notre-Dame de Rodez

LES TÉMOINS DU PASSÉ

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LA CATHÉDRALE

NOTRE-DAME

DE RODEZ

 

 Cathédrale_Notre-Dame_de_Rodez 1

(Rodez, Aveyron)

Blason de la ville de Rodez

TYPE : cathédrale.

CULTE : catholique romain.

STYLE : gothique.

RATTACHEMENT : diocèse de Rodez et Vabres.

CLASSEMENT& PROTECTION : le site est inscrit sur la liste des monuments historiques en 1862.

DÉBUT DE LA CONSTRUCTION : 1277

FIN DES TRAVAUX : 1542

RÉGION : Occitanie.

Occitanie

Occitanie

PRÉSENTATION

Lorsqu’on arrive à Rodez, l’on est stupéfait d’apercevoir cette immense bâtisse qui écrase la cité par ses dimensions et sa masse colossale. Son clocher et ses tours, en se dressant vers le ciel, affichent aux yeux des visiteurs son imposante stature. Ce bloc massif, qui paraît austère au premier regard, dévoile toute sa splendeur au fur et à mesure que l’on se rapproche de son enceinte. On y découvre alors le travail des bâtisseurs qui ont affiné au fil des siècles sa majestueuse structure. En lui prodiguant un ouvrage composé de mille et une facettes de pierres taillées, les sculpteurs lui ont donné vie. La cathédrale, entièrement construite en grès rose, faisait jadis partie intégrante des remparts de la ville. D’ailleurs, sur sa façade ouest, l’édifice prend des allures de citadelle fortifiée.

HISTORIQUE & FONDATION

La cathédrale retrace 700 ans d’histoire. Elle est le témoin de périodes représentatives, comme celles du gothique et de la Renaissance. Aujourd’hui encore, elle subit des restaurations pour faire perdurer et affiner l’ouvrage d’un chantier qui semble ne jamais se terminer…

La visite d’un tel monument s’apparente à un inoubliable voyage dans le temps et dans l’espace. Il est vrai que ni les siècles qui s’écoulent inexorablement, ni la démesure de la construction et de son volume, ne semblent altérer l’éternité. Cette projection dans le temps s’avère mouvementée, et n’est pas sans incidents ni sans embûches (épidémies, guerres, incendies…). C’est toutefois le reflet de témoignages et de légendes qui prennent place dans la mémoire des Ruthénois.

CHRONOLOGIE

– A la fin du 3ème siècle, Rodez et le pays des Rutènes sont christianisés par Saint Martial, puis, au milieu du 5ème siècle, par Saint Amans qui fut le 1er évêque de Rodez.

Les Rutènes : peuple de la Gaule celtique du sud du Massif Central. Leur territoire couvrait à peu près la superficie des départements actuels du Tarn et de l’Aveyron, bordé par le plateau de l’Aubrac au nord et limité par la Montagne Noire au sud. Les Ruthènes ont donné leur nom à la ville de Rodez.

– 485 : l’existence de la cathédrale de Rodez apparaît pour la première fois dans une lettre, envoyée à Elaphius de Rodez par Sidoine Apollinaire, évêque d’Auvergne (430-486). Cette missive fait mention d’une nouvelle église, le sanctuaire primitif de Rodez. Il se dressait alors à proximité de l’édifice actuel, et à l’extérieur des remparts. Il faudra attendre le 12ème siècle pour qu’il prenne place à l’intérieur de l’enceinte fortifiée.

– Avec Saint Dalmas (524-580), 3ème évêque de Rodez, le sanctuaire mérovingien, vestige primitif de la future cathédrale, est restauré et enrichi. D’après Grégoire de Tour (538/539-594), Saint Dalmas aurait passé son épiscopat à démolir et à rebâtir l’édifice pour le magnifier.

– En 725 l’église est saccagée  par les Sarrasins.

– Il faut attendre la fin du 9ème ou le début du 10ème siècle pour voir la reconstruction de la bâtisse. Dans un acte d’août 907, l’église prend le nom de Notre-Dame (Sacro sanctae basilicae Sanctae Mariae, matris Domini Jhesu Christi vel ceterorum sanctorum qui ibidem conditae sunt, qui est ipsa ecclesia fundata in honore Sanctae Mariae, quae constructa in Rutenis (sic) civitate….).

– Dans la nuit du 16 au 17 février 1276, un vacarme assourdissant réveille les habitants de la cité. Le clocher de la cathédrale romane vient de s’effondrer, démolissant par là même le chevet de l’édifice. D’aucuns, à cette époque-là, ont vu une intervention divine, car le mois précédent la catastrophe, l’autel de marbre blanc avait été déplacé et donc épargné. Il est aujourd’hui conservé dans la cathédrale actuelle. Il ne subsiste de cette période, que peu de témoignages (trouvés en partie lors de fouilles). Avec l’effondrement du clocher de l’église romane, il sera décidé une reconstruction intégrale de cette dernière. Le chantier s’étendra sur plus de trois siècles.

– Le 25 mai 1277 : l’évêque de Rodez, Raymond de Calmont, pose la première pierre de la cathédrale actuelle.

– Entre 1277 et 1300, les bâtisseurs démarrent la construction du chevet ; l’abside et les chapelles rayonnantes voient le jour, et les chapelles rayonnantes du chœur sont les premières à être bâties.

– 1291 : la 2ème chapelle côté sud, consacrée à Saint Pierre, est achevée.

– 1298 : les deux premières travées du chœur sont terminées.

– En 1301, l’évêque Gaston de Corn est inhumé dans la chapelle axiale.

– En 1316, la 1ère chapelle côté nord est fondée par le chanoine Aldebert de Pierrefort. La 2ème chapelle côté nord date de 1317.

– En 1320, les 5 chapelles rayonnantes du chevet sont édifiées.

– En 1330, les 11 chapelles polygonales du chœur voient le jour.

– Après 1300, avec la baisse des revenus de l’évêché, l’on observe un net ralentissement des travaux.

De plus, plusieurs fléaux vont entraîner une interruption de ce colossal chantier. Il faut citer entre-autres, la Guerre de Cent Ans (1337-1453), et les diverses épidémies comme la peste noire de 1348. Enfin, il faut rajouter les différents conflits qui vont naître au sein du diocèse. Tous ces inconvénients majeurs vont engendrer l’abandon des travaux pour une durée indéterminée.

– Entre 1366 et 1386, à l’angle nord-est de la cathédrale, un clocher surmonté d’une flèche de bois est érigé.

– A la fin du 14ème siècle, les travaux s’accélèrent. Le chœur surmonté de sa voûte sont achevés. Les travaux de la construction du transept et des premières travées de la nef débutent.

– A partir du milieu du 15ème siècle, sous l’épiscopat de Guillaume de la Tour d’Olliergues, évêque de Rodez (1430-1457), le portail sud et la 3ème travée du chœur sont construits.

– En 1468, Bertrand de Chalençon, évêque de Rodez (1547-1510), achève la construction du chœur et du transept et érige le jubé. Quelques années plus tard, on achève le majestueux portail du transept nord ; l’on peut distinguer sur ce dernier le couronnement de la Vierge et les rois mages.

– En 1510, le clocher est détruit par un incendie. Sa reconstruction, telle que l’on peut l’admirer de nos jours, nécessitera l’intervention d’une centaine de tailleurs de pierre.

– 1531, le clocher et la cathédrale sont achevés.

Ce magnifique vaisseau de grès rose semble immortel et indestructible. Son imposante corpulence de pierre lui donne un aspect de titan. Pourtant il demeure fragile aux ravages du temps. Au fil des siècles, les intempéries, ainsi que la pollution, ont altéré inexorablement le bel édifice, fragilisant ainsi ses nombreuses gargouilles, chimères et statues. De nos jours, de longs travaux d’entretien et de restauration sont entrepris de façon permanente, pour conférer à Notre-Dame de Rodez sa magnificence d’antan.

DIMENSIONS & PLANS

Longueur : 101,57 m

Largeur du transept : 36,89 m

Hauteur de la nef : 30 m

Hauteur du clocher : 87 m

 

LES EXTÉRIEURS

LA FAÇADE

 

LE CLOCHER

Le grand clocher, construit par François d’Estaing, est à la fois imposant et harmonieux. Son assise est de section carrée. Il faut gravir les étages pour que se dévoilent, au fur et à mesure, son allure raffinée et ses tourelles d’angle. Dans les niveaux les plus élevés, les décorations révèlent un véritable travail d’orfèvre : les tailleurs de pierre ont fait des prouesses. On y découvre des alcôves dans lesquelles viennent se blottir des statues de saints, des arcs dont les motifs ornementaux représentent trois ou quatre lobes (en forme de trèfle à trois ou quatre feuilles), etc…

 

L’INTÉRIEUR

LA NEF

 

LES CHAPELLES

Une des chapelles de la cathédrale, dite de Gaillard Roux (ou chapelle du Saint-Sépulcre), date de la Renaissance. Un retable grandiose y représente un groupe sculpté de la mise au tombeau (16ème siècle).

 

GISANTS, STÈLES & TOMBEAUX

LES PEINTURES MURALES

En 1978, on a mis à jour sur le mur de clôture du chœur, côté déambulatoire, une fresque relatant la vie de Saint Éloi. Ces peintures datent probablement du 15ème siècle.

LE JUBÉ

Il date du 15ème siècle. On suppose qu’il a été réalisé en 1478. Peut-être construit ultérieurement sous l’épiscopat de Bertrand de Chalençon, évêque de Rodez de 1457 à 1501. En 1872, il sera démonté et placé contre le revers de la façade sud du transept.

LES STALLES & L’AUTEL

– les stalles, richement décorées, datent du 15ème siècle.  Elles ont été réalisées par l’atelier du maître sculpteur André Sulpice.

 

LE BUFFET D’ORGUE

Le buffet du grand orgue date du 17ème siècle. C’est un superbe buffet renaissance d’un équilibre parfait, qui prend sa place dans l’arc du transept nord. Sa construction débute en 1628 et sera achevée en 1631. Il subira de nombreuses restaurations au fil du temps.

Quelques noms de facteurs d’orgues :

– 1629 : Antoine Vernhole.

– 1657 : André Eustache.

– 1676 : Jean de Joyeuse.

– 1728 : François de l’Epine.

– 1775 : Joseph Isnard.

– Après la Révolution : Clavel d’Albi.

– 1839 : les frères Claude.

– 1872 : Maison TH. Puget.

– 1934/ Maurice Puget.

– 1975 : Paul Manuel.

VITRAUX

Les premiers vitraux des fenêtres hautes du chœur ont été installés vers 1460.

 

RODEZ

Quelques maisons à colombages dans la ville.

Blason de l'Aveyron

Blason de l’Aveyron

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