Le château de Montaigut

 

LES TÉMOINS DU PASSÉ

LE CHÂTEAU DE MONTAIGUT

 

Le château de Montaigut

TYPE : château fort.

STYLE : médiéval.

NOM COURANT : Château de Montaigut.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PREMIÈRE TRACE DU CHÂTEAU : Xème siècle.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : XIIème siècle.

FIN DE CONSTRUCTION : XVème siècle.

DESTINATION INITIALE : forteresse.

PROPRIÉTAIRES : Association des Amis du château de Montaigut.

ÉTAT DE CONSERVATION : bon état, réhabilité.

PROTECTION : inscription sur la liste des Monuments Historiques le 1er juin 1987.

COMMUNE : Gissac.

DÉPARTEMENT : Aveyron.

RÉGION : l’Occitanie.

LOCALISATION

Le château de Montaigut est un château fort dominant le Rougier de Camarès. Il dépend de la commune de Gissac, en Aveyron.

GISSAC

Gissac est une commune française située dans le département de l’Aveyron, en région Occitanie. Elle se trouve entre les vallées de la Sorgues, du Dourdou et du Grauzou (où ce dernier prend sa source). Elle se situe à 20 km de Saint Affrique, à 29,8km de Roquefort-sur-Soulzon, et à 47,8 km de Millau (sources Google Maps).

La commune appartient à la Communauté de communes du Rougier de Camarès. (Région naturelle de l’Aveyron qui a pour particularité d’avoir un sol constitué d’argilites rouges, car riches en oxyde de fer et friables).

HISTORIQUE

Le château de Montaigut

Au Xème siècle, le château de Montaigut fut construit sur un promontoire rocheux, sur l’emplacement d’une nécropole mérovingienne. Il protégeait Saint Affrique des attaques en provenance du sud, et surveillait le Rougier de Camarès. En ce temps-là, le château était une simple tour de guet rectangulaire.

MONTAIGUT, UN DES PLUS ANCIENS CHÂTEAUX DU ROUERGUE

Dès 996, le cartulaire de Gellone (Saint-Guilhem-le-désert) atteste de la présence du « castrum de Montagut ».

Dans leur cartulaire de 1135 à 1167, les moines de l’abbaye de Sylvanès ont reporté les dons faits par Raymond de Montaigut pour la construction de cette abbaye.

LA GUERRE DE CENT ANS

De 1362 à 1369, au cours de la Guerre de Cent Ans, les anglais occupent la région. Ils sont battus dans la plaine au pied du château, où leur sénéchal Thomas de Wetenhale trouvera la mort.

XVème siècle

Au XVème siècle, le seigneur De Blanc, alors propriétaire de l’édifice, l’agrandit. Il fait bâtir des salles et construire les deux ailes qui vont venir encadrer l’escalier à vis. Il va le rendre plus confortable en rajoutant dans les étages, qui sont séparés par des voûtes en pierre, des cheminées gothiques, des latrines, et fait aménager une fontaine à eau presque courante.

Le grand donjon est protégé par un mur d’enceinte, renfermant une basse-cour et des communs ; le tout fortifié par un fossé creusé dans le roc.

A la même époque, l’édifice est embelli ; des portes en accolade voient le jour, ainsi que des mâchicoulis et des échauguettes.

C’est aussi au XVème siècle que le seigneur fait construire le porche de 10 mètres de hauteur. Sa fonction est avant tout militaire (présence de meurtrières). C’est également une façon ostentatoire d’affirmer sa richesse et d’impressionner les visiteurs.

LES GUERRES DE RELIGION

De 1562 à 1628, les Guerres de Religion ravagent la région. Le baron Guillaume de Blanc est assassiné dans son propre son château, par ses propres gens d’armes.

De 1596 à 1670, Jean d’Annat est le propriétaire de Montaigut ; durant cette période, le château est dévasté.

XVIIème SIÈCLE

Au XVIIème siècle, le système de défense est démantelé, et le château recouvert d’un toit en lauzes. Montaigut était également un lieu où la justice était rendue ; d’ailleurs, le château a gardé sa prison intacte.

Dès 1670, Jean de Rouvellet est le seigneur de Montaigut.

Le 6 janvier 1673, il reçoit l’hommage des habitants et entreprend de restaurer le château.

C’est du XVIIème siècle que datent les gypseries et les enduits en plâtre des murs.

LA RÉVOLUTION

A partir de la Révolution, le château est la propriété d’agriculteurs des alentours qui l’habiteront jusqu’en 1918.

XXème SIÈCLE

A partir des années 1920, il est abandonné et tombe en ruine (le mobilier et les pierres sont récupérés pour du réemploi).

En 1965, l’aile droite du château s’écroule.

En 1968, l’association des Amis du château de Montaigut devient propriétaire du lieu, et entreprend une colossale restauration. Le chantier va durer plus de vingt ans. 3000 bénévoles viendront de partout pour prêter main forte.

En 1989, le château est définitivement réhabilité.

Le château est ouvert au public toute l’année. De nombreuses animations et visites y sont proposés : histoire régionale, reconstitution d’une maison rurale, d’une école, expositions d’art et des traditions populaires, musée du plâtre…

Chaque été, un festival de théâtre est organisé dans la cour.

LE CHÂTEAU DE MONTAIGUT

Le château de Montaigut

LES EXTÉRIEURS

LE PANORAMA

LES REMPARTS

LA FERME

L’ÉCOLE DE MONTAIGUT

LE CHÂTEAU

Le château de Montaigut

LE CELLIER

Cette pièce servait de garde-manger. C’est ici que l’on stockait l’eau, le vin et la nourriture. Cette zone est l’une des pièces les plus importantes du château. Au XVème siècle, l’accès s’y faisait uniquement par l’échelle et les trappes du plafond qui donnent dans la cuisine. Une citerne de 80m3 se trouvait sous vos pieds. Un système de récupération d’eau de pluie avait été mis en place dans le mur. Le seau permettait de puiser l’eau de la citerne et de la remonter jusqu’à la cuisine. La porte fut probablement percée au XVIème siècle.

LA PRISON

Située stratégiquement entre la salle et la chambre des gardes, une fenêtre donne sur cette dernière pour communiquer avec le prisonnier sans ouvrir la porte. Cette prison est liée à l’époque où le seigneur rendait la justice.

LA SALLE DES GARDES

L’ancienne chambre des gardes fut transformée en musée sur l’environnement archéologique de Montaigut. Les objets exposés ont été retrouvés aux abords du château ou dans la région. Spécifiques du sud de la France, les statues-menhirs datent de l’époque préhistorique (environ 2000 ans avant J.-C). Elles représentent des hommes ou des femmes (des « attributs » permettent de les identifier). Ce sont probablement des Dieux païens.

Le squelette placé sous verre a été trouvé sous les dalles dans cette position. Cet homme d’1,80 m, très fort, a été tassé afin de rentrer dans sa tombe. La colonne vertébrale en atteste.

De nombreuses sépultures, toujours en place, furent recensées sous cette pièce. Au Moyen Âge, il n’existait aucun accès avec le cellier.

LA GRANDE SALLE DU SEIGNEUR

On se trouve dans la plus grande pièce du château. Ici, le seigneur rendait la justice, accueillait ses vassaux et prenait ses repas.

Deux siècles cohabitent :

– le XVème siècle est surtout représenté par la porte en accolade (à gauche de l’entrée), la voûte en berceau de 6 mètres de hauteur, et la magnifique cheminée.

L’assemblage du linteau de cette dernière est dit « à clé en T », ou « crossette » (car il évoque la crosse d’un évêque), avec un système où chaque pierre soutient l’autre.

– la grande porte (près du chevalier) et les grandes fenêtres sont les témoins du XVIIème siècle. A gauche de la porte, la fontaine du XVème siècle, alimentée depuis la cuisine, permettait de se laver les mains : preuve de grand confort pour cette époque. C’est un système rare.

A table, on ne mange pas avec des fourchettes, on mange avec les doigts. On ne mange pas dans des assiettes, mais sur des tranchoirs (tranches de pain rassis ou planches en bois).

LA CHAMBRE DU SEIGNEUR

Cette chambre est elle aussi le témoin des XVème et XVIIème siècles : la cheminée, la petite fenêtre et ses latrines (les plus confortables du château) datent du XVème, alors que le plafond en bois et la grande fenêtre sont du XVIIème (la voûte en pierre a été démontée au XVIIème siècle).

Au Moyen Âge, les lits étaient plus courts qu’aujourd’hui ; on ne dormait pas totalement allongé mais bien semi-allongé, avec d’énormes coussins au niveau de la tête et des épaules. Cela pour conjurer la mort. Des rideaux permettaient de conserver la chaleur (lit à baldaquin).

LA CUISINE

Dans cette pièce, on trouve différents éléments architecturaux ingénieux :

– à droite, un petit réservoir qui alimentait la fontaine de la salle du seigneur (qui se situait de l’autre côté du mur).

– à gauche, deux trappes au sol donnant sur le cellier (une pour les gens, l’autre pour le seau).

– à côté de ces trappes, un baquet (bugadier) servait à faire la lessive (la bugade).

LE BUGADIER

Bugadier : issu du provençal (bugada, lessive). Il désigne une structure maçonnée qui ressemble à un placard, réalisée en pierre ou en torchis, et destinée à accueillir le linge sale et la cendre du foyer par-dessus.

Le « bugadier » était taillé dans une pierre scellée en partie dans le mur, près de la cheminée. C’était une simple cuve avec un trou en bas. Plus tard est arrivé le cuvier en zinc.

Pour faire la lessive, on recueillait et on tamisait les cendres de bois. On alternait dans le bugadier une couche de linge, une couche de cendre ; on arrosait ensuite le tout d’eau bouillante, puis on laissait tremper toute une nuit. Le lendemain, on plaçait le linge dans des corbeilles, afin de le porter à la rivière pour le frotter et le rincer.

LA SALLE DU XVIIème SIÈCLE

LA SALLE PLÂTRÉE

LA CHAMBRE DE LA PRINCESSE

On retrouve les éléments typiques d’une chambre seigneuriale, avec un lit à colonne (celui-ci est une copie faite par un artisan de la région d’après un original conservé à Paris, au musée des Arts Décoratifs), une cheminée et des latrines qui datent du XVème siècle, et des fenêtres du XVIIème siècle.

LE GRENIER NORD

Au XVème siècle, il était probablement voûté. La charpente a été construite au XVIIème siècle, puis restaurée en 1970. Elle était recouverte d’un toit en lauzes d’environ 100 tonnes.

A droite, sous les planches en bois, se cacha un prêtre réfractaire nommé Mercadier. Il était pourchassé par les troupes révolutionnaires (qui tentèrent de le capturer en vain). Remarquez, à gauche de la cachette, le banc de veille où se plaçait le garde pour surveiller les alentours.

LE GRENIER SUD

On peut y découvrir une exposition sur les éléments défensifs du XVème siècle. Quelques domestiques ou gardes vivaient ici et surveillaient l’entrée (depuis l’échauguette et grâce aux mâchicoulis). Ils défendaient le château en utilisant les archères et les canonnières.

On voit aussi la présence de latrines. A la différence de celles des chambres, celles-ci étaient directement ouvertes sur l’extérieur.

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Ch%C3%A2teau_de_Montaigut

https://fr.wikipedia.org/wiki/Rougier_de_Camar%C3%A8s

https://monumentum.fr/chateau-montaigut-pa00094035.html

https://www.seigneurs-du-rouergue.fr/wp-content/uploads/MONTAIGUT.pdf

 

 

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