Mary Livermore

                                                                                      

 

 

LES FEMMES REMARQUABLES

DE LA GUERRE DE SÉCESSION

MARY LIVERMORE

(19 décembre 1820 – 23 mai 1905)

Mary Livermore

« Si cette guerre a exacerbé certains aspects parmi les plus violents, les plus bestiaux et les plus diaboliques de la race humaine, elle a aussi révélé la part angélique qui réside en chaque homme et chaque femme ». 

Mary Livermore

« La Guerre de Sécession », de Ken Burns.

SOMMAIRE

Mary Ashton Rice (dite Mary Livermore) est une journaliste américaine, abolitionniste et défenseure des droits des femmes. Elle naît le 19 décembre 1820 à Boston, Massachusetts. Elle meurt le 23 mai 1905 à Melrose, Massachusetts.

NAISSANCE & FAMILLE

Mary est la fille de Timothy Rice (12 avril 1789 – ?) et Zebiah Vose (Ashton) Rice (1793 – ?). Elle est une descendante directe d’Edmund Rice, un des premiers immigrants puritains de la colonie de la baie du Massachusetts.

Mary Livermore est issue d’une famille de militaires : son père a lutté pendant la guerre de 1812, et sa mère est une descendante du capitaine Nathaniel Ashton, de Londres.

FRATRIE

Mary Ashton Rice a un frère et une sœur :

– Emery Rice, mort en bas âge, trois mois après sa naissance (6 mars 1817- 16 juin 1817).

– Abigail Z. (« Abbie ») Coffin Rice (18 mars 1826-11 avril 1911).

Très douée et extrêmement intelligente, Mary sort diplômée des écoles publiques de Boston ; elle n’a que 14 ans.

A l’époque il n’y a pas d’option d’école secondaire ou d’université publique pour les femmes. C’est plus tard, en 1838, dans un séminaire entièrement féminin, à Charlestown, Massachusetts, qu’elle obtiendra son diplôme.

Sa famille étant extrêmement religieuse, elle lira la Bible chaque année jusqu’à l’âge de 23 ans.

Mary Livermore, épouse d’un pasteur de Chicago, organise des volontaires du midwest en trois mille unités. Et lorsque le scorbut menace l’armée, elle envoie de telles quantités de nourriture vers le Sud, qu’un journaliste écrira : « une file de légumes reliait Chicago à Vicksburg ».

Mary Livermore

Mary Livermore « La Guerre de Sécession », de Ken Burns[

SA JEUNESSE

En 1836, une fois sortie diplômée du séminaire, Mary y enseignera pendant deux ans.

En 1839, elle exerce un travail d’instructrice dans une plantation de Virginie, et après avoir été témoin des horreurs de la cruelle institution de l’esclavage, elle devient abolitionniste.

En 1842, Mary quitte la plantation pour diriger une école privée à Duxbury (Massachusetts) ; elle y restera trois ans.

A l’époque, elle commence également à travailler avec le mouvement de tempérance, la « Washington Temperance Reform » et devient rédactrice en chef d’un journal sur la tempérance juvénile.

 

Le « mouvement de tempérance » est un mouvement social promouvant la tempérance ou l’abstinence complète de la consommation de boissons alcoolisées.

Ses militants critiquent généralement l’intoxication alcoolique ou promeuvent l’abstinence. Ses dirigeants accentuent les effets négatifs de l’alcool sur la santé, la personnalité, et la vie de famille des gens. En règle générale, le « mouvement de tempérance » incite à l’éducation à l’alcool. Il demande également l’adoption de nouvelles lois contre sa vente, soit en la réglementant, soit en l’interdisant complètement.

SON MARIAGE

En mai 1845, Mary épouse Daniel P. Livermore (1818-1899), un pasteur universaliste.

Cette année-là, son mari fonde la « Nouvelle Alliance », un journal universaliste dont elle sera pendant douze ans la rédactrice adjointe. Pendant cette période, elle publie « Le Lys ».

En 1857, le couple déménage et s’installe à Chicago.

En tant que membre du « United States Sanitary commission », elle fait campagne pour Abraham Lincoln lors de l’élection présidentielle de 1860.

Commission sanitaire des États-Unis

En 1860, dans le « Wigwam de Chicago » (centre de congrès et de réunion qui sert de site à la Convention nationale républicaine) Livermore est la seule femme journaliste assignée à un poste de travail parmi des centaines de reporters masculins.

Le Wigwam (Chicago 1860)

En 1863, Mary publie une collection de 19 essais intitulée « Pen Pictures ».

PENDANT LA GUERRE CIVILE

La « Sanitary » au chevet des blessés et des mourants dans un poste de soins avancé (New York Public Library).

Pendant la guerre civile, à 40 ans, Mary Livermore se porte volontaire comme membre associé de la « United States Sanitary Commission » (Commission sanitaire des États-Unis).

Un journaliste a écrit : « aucun conflit de l’Histoire n’a impliqué les femmes autant que cette Guerre Civile. Du Nord au Sud, elles ont cherché à prêter main forte »

« Au Nord, les citoyens influents forment la Commission sanitaire et la Commission chrétienne, afin d’organiser l’aide aux victimes et d’enrayer la propagation des maladies au sein de l’armée.

Le nombre de malades diminuera de moitié. Les volontaires de la Commission sillonnent les camps, luttent contre leur insalubrité, et réforment les conditions hospitalières. Elles veillent à la qualité des repas, distribuent des couvertures, des chaussures, et répartissent équitablement les colis et les médicaments que les familles envoient aux blessés. 

La Commission sanitaire est dirigée par des personnalités éminentes. L’avocat New Yorkais George Templeton Strong en est le trésorier, mais ce sont des centaines de milliers de femmes, réparties à travers sept mille unités dans le Nord du pays, qui assurent le travail : couture, tricot, pansements, mais aussi collecte de fonds et organisations de spectacles ».

« La Guerre de Sécession », de Ken Burns.

Mary y prend part en tant qu’agent de sa branche de Chicago (que l’on appellera plus tard la branche du Nord-Ouest.

En décembre 1862, elle assiste à Washington à un conseil de la Commission Sanitaire Nationale. Elle supervise de nombreuses aides à la société, visite des postes militaires et des hô

Jane Currie Blaikie-AK-Hoge

pitaux.

Mary Livermore

En 1863, Mary organise à Chicago la « Western Sanitary Fair », qui recueillera 86 000 $ de dons.

Le président Abraham Lincoln lui-même fait un don de sa propre copie de la « Proclamation d’émancipation », qui sera vendue aux enchères à 10 000 $.

Avec Jane Hoge (une autre avocate de l’aide aux soldats), Mary Livermore devient la codirectrice de la succursale de Chicago. Les deux femmes vont effectuer une tournée d’inspection hospitalière à travers l’Illinois, le Kentucky et le Missouri.

C’est avec une grande compétence sur les besoins hospitaliers que Hoge et Livermore parviennent à envoyer pour 1 million de dollars de nourriture et de fournitures aux hôpitaux, et aux champs de bataille les plus démunis.

DES FEMMES AMOUREUSES !

Mary Livermore, comme beaucoup d’autres infirmières, fut confrontée au délicat problème des femmes déguisées en soldats.

Au cours d’une visite au camp du « 19th Illinois Infantry », un capitaine demanda à Mary « si elle avait remarqué quelque chose d’étrange et de suspect » au sujet de deux personnes.

Livermore confirma les soupçons du capitaine : le soldat concerné était bien une femme ! Le capitaine appela le soldat pour le questionner. Au cours de l’interrogatoire, la femme travestie supplia le capitaine de rester en service auprès de sa bien-aimée.

Livermore reçut l’ordre de l’escorter hors du camp, mais sur le trajet, le soldat réussit à s’échapper et à s’enfuir.

En plus de ses services d’infirmières, Livermore est également un écrivain imaginatif.

Elle est l’auteure de nombreux livres de poésie, d’essais et d’histoires (c’est un membre reconnu de la guilde littéraire).

Livermore a dû sacrifier une grande partie de son travail de justice sociale pour son rôle d’infirmière. Malgré cette lourde charge, elle a quand même réussi à publier des articles hebdomadaires pendant toute la durée de la guerre.

Dans son livre de 1887, « Mon histoire de la guerre » elle y décrit son expérience. C’est le récit d’une infirmière dans l’armée de l’Union, de son travail de secours à domicile, dans les hôpitaux, les camps, et au front.

APRÈS LA GUERRE

Mary Livermore en 1901

En 1869, l’année où les femmes suffragistes de l’« Equal Rights Association » luttent sur la question du droit de vote des hommes afro-américains, Livermore rallie Lucy Stone et les fondateurs de l’ « American Woman Suffrage Association » .

Publicité pour le Woman’s Journal, en 1887.

Lucy Stone

Cette même année, elle fonde et édite un journal suffragiste (« consacré aux intérêts des femmes »), appelé « The Agitator » ; Mary publiera 37 numéros de la revue.

En 1870, les Livermore se sont établis à Boston. « The Agitator » fusionne avec le « Woman’s Journal », le célèbre journal fondé par Lucy Stone sur les droits des

femmes. Livermore en devient rédacteur en chef adjoint. Elle occupera cette fonction durant deux ans.

Le « Woman’s Journal » de mars 1913.

En collaboration avec Lucy Stone, Henry Blackwell et Julia Ward Howe, Livermore fonde la « Massachusetts Women’s Suffrage Association ». Elle devient présidente de l’ « American Woman Suffrage Association » .

SA FIN DE VIE

Comme de nombreux universalistes à l’époque, Mary croit au spiritualisme. Après la mort de son mari (en 1899), elle est convaincue qu’il entre en communication avec elle par l’intermédiaire d’un medium.

Elle meurt à Melrose (Massachusetts) le 23 mai 1905.

Maison Mary Livermore à Melrose, Massachusetts

UNE DIFFICILE COHABITATION…

À Lynchburg, en Virginie, les femmes de la ville éprouvaient des difficultés à travailler dans les hôpitaux locaux.

On pensait alors que les « dames » n’étaient pas « utiles » dans les hôpitaux bondés d’hommes. Cette situation s’aggrava avec le conflit. Les médecins militaires et le personnel médical n’aimaient pas du tout l’ingérence des civils dans leurs affaires.

Les femmes de Lynchburg étaient différentes des infirmières d’aujourd’hui. Au début de la guerre, elles venaient dans les hôpitaux habillées très modestement. Elles portaient leurs paniers de « friandises » pour les malades et les blessés, et apportaient de la couleur dans un milieu sombre, rempli de souffrances et de misère. Elles écrivaient des lettres pour les hommes, faisaient leurs courses, et s’impliquaient généreusement.

Infirmière lisant au chevet d’un blessé

Plus tard au cours de la guerre, elles furent affectées à des tâches médicales ; et la tension entre les dames et le personnel médical disparut définitivement.

Sources :

« La guerre de Sécession », de Ken Burns.

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/Mary_Livermore

https://en-m-wikipedia-org.translate.goog/wiki/Mary_Livermore?_x_tr_sl=en&_x_tr_tl=fr&_x_tr_hl=fr&_x_tr_pto=sc

https://www.geni.com/people/Mary-Ashton-Rice-Livermore/6000000001323241523

 

 

 

 

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