Les bains publics ou « étuves » sous Charles V
LA GUERRE DE CENT ANS
De 1337 à 1453
LES VALOIS DIRECTS
CHRONIQUES MÉDIÉVALES
LES BAINS PUBLICS, « ÉTUVES » AU MOYEN ÂGE
SOUS CHARLES V
SOMMAIRE
C’est aux Romains que l’on doit l’usage des bains chauds. Ce mode de vie perdurera jusqu’à la fin du Moyen Âge. Dès le IXème siècle, des bains publics, ou « étuves », voient le jour dans de nombreuses villes.
A la fin du XIIIème siècle, on trouve à Paris une trentaine d’étuves. A l’instar des thermes romains, les bains chauds sont très fréquentés par des gens de toutes conditions. On s’y rend par souci de propreté et d’hygiène, pour s’y détendre, ou tout simplement pour y bavarder en agréable compagnie. On peut y manger, se faire raser, soigner, masser… et plus si affinité : la prostitution y est tolérée.
Ces lieux deviennent avec le temps des lieux de plaisir. Ils sont mixtes, et l’on s’y baigne nu.
Source : « Dicotem Moyen Âge – Fleurus 2006 ».
HISTORIQUE
L’homme de la fin du Moyen Age a peur de l’eau ! Et il a toutes les raisons pour çà. Il faut savoir qu’à cette époque-là, les étuves et bains publics sont devenus de dangereux lieux de promiscuité, et qu’en période d’épidémie (la peste de 1348 par exemple), la foule et les rassemblements sont à éviter. L’ignorance populaire est sans limite ; on a peur que la maladie s’infiltre dans les pores dilatés de la peau au moment de l’immersion dans l’eau chaude.
De ce fait, au XVème siècle, de nombreux bains publics ferment leurs portes. Hommes et femmes opteront pour le parfum et choisiront de se vêtir plutôt que de se déshabiller et se baigner.
Très rudimentaires pendant le haut Moyen-Age, ils deviennent dès le XIIème siècle des établissements urbains incontournables. Dès 1339, ces étuves médiévales du quartier de la Marine d’Auxerre seront si populaires que l’on observera les filles de joie s’en rapprocher. Ces dames de « petite vertu » proposeront leurs services jusqu’en 1571. Mais les plaintes du voisinage et les procès pour immoralité et débauche contre les tenanciers, seront tels que ces lieux de plaisirs devront fermer. Ils le sont toujours !
ENTRONS DE PLAIN PIED DANS LE MONDE DES BAINS CHAUDS DE MAÎTRE JEAN !
Dès potron-minet, le garçon d’étuves sillonne les ruelles de la capitale. « Les bains sont chauds, c’est sans mentir ! », crie-t-il en hurlant de toute la force de sa voix, tout en secouant sa crécelle. Il signale que l’étuve est prête depuis déjà plusieurs heures, et que l’eau est bouillante dans les cuves.
Dans cette période de l’histoire, les ruelles sombres des cités sont dangereuses, et l’on y fait des mauvaises rencontres la nuit. Alors, l’étuveur est tenu
d’attendre une heure propice et plus tardive pour faire son annonce en sécurité. Pour cette même raison, la loi exige que ces bains chauds doivent fermer à la tombée de la nuit.
Très tôt le matin, les « lève tôt » (petites gens, marchands…) se pressent vers l’étuve. Pour les pauvres, un simple bain à deux deniers fera l’affaire. Pour les autres, un bain aux herbes leur en coûtera quatre deniers.
Puis, plus tard, c’est au tour des bourgeois d’investir le bain public, au fronton duquel est inscrite la devise de la maison : « Céans, l’on tient bains et étuves ». Ceux-ci sont assez riches pour se faire masser, oindre le corps, raser pour les messieurs, épiler pour les dames.
Les étuveurs et les perruquiers ont chacun un corps de métier bien distinct ; cependant tous font « le poil » et coupent les cheveux.
TOUS NUS DANS LE MÊME BAIN !
Le patron des lieux, nommons le Jean, un gros bonhomme plein d’entrain, fustige ses valets tout en surveillant l’évacuation des eaux usées. Le règlement est strict ; la plus petite erreur lui coûterait la fermeture de son établissement.
Les Statuts de la corporation des étuveurs (codifiés sous Louis IX par le prévôt des marchands Étienne Boileau) ont été transcrits dans le « Livre des métiers ». Jean connaît tout le monde, et supervise tout. C’est lui d’ailleurs qui accueille ses clients à l’entrée de sa boutique. De la sorte, il peut s’assurer qu’aucun lépreux, ni femme de mauvaise vie, n’entre dans sa respectable étuve.
Le service est permanent. Toute la journée, l’eau chauffe en permanence, et les cuves et baquets se remplissent dans un ballet ininterrompu. Le fond des cuves est recouvert d’une épaisseur de laine, ceci afin d’éviter les possibles échardes et les glissades inopportunes. Des jeunes femmes aimables et avenantes ne s’arrêtent jamais ; elles lavent les têtes, décrassent, essuient, épilent. Elles rajoutent par ici de l’eau froide, par là de l’eau chaude. Sans jamais rouspéter (ce qui leur vaudrait une sérieuse correction de maître Jean), elles déversent leurs brocs sur les corps dénudés des femmes et des hommes.
Oui, ces bains publics sont mixtes. Les clients des deux sexes y viennent sans pudeur et bavardent tout sourire, tous nus.
BAIN OU DOUCHE, AU CHOIX !
L’établissement est l’un des plus prisés de la capitale. Il possède une salle de sudation, plusieurs salles de détente. On y trouve des lits avec des draps propres, changés tous les jours pour la relaxation des clients.
On compte aussi deux salles avec des douches, munies d’un baquet surélevé percé de trous. D’autres salles, communes, disposent d’une dizaine de baquets ronds en bois, dotés d’un escabeau pour y grimper.
Pour ceux qui souhaitent une intimité, et ne pas se mélanger aux autres, l’établissement est doté de trois petites pièces avec cuves indépendantes munies d’un rideau isoloir. Les baquets sont alimentés par deux tuyaux, un pour l’eau froide et un autre pour l’eau chaude. Ce qui permet un réglage facile et rapide de la température du bain. De telles prestations ont un coût, et seuls les clients les plus riches peuvent s’offrir un tel service ; car le prix est multiplié par deux ou trois.
Autour des cuviers, on trouve des petites tables rondes sur lesquelles sont disposées des boissons et de quoi se sustenter. Il faut savoir que, surtout le samedi, plusieurs habitués peu pressés se prélassent de longues heures dans leur bain de vapeur.
LES PRÉMICES DES MAISONS CLOSES !
De leur côté, les honnêtes gens, critiqués par les religieux et les médecins qui sont préoccupés par la recrudescence des maladies vénériennes, désertent ces « lieux de débauche ». Au XVIème siècle, les bains publics ont acquis une fâcheuse renommée : ils sont devenus des « maisons de dépravation ». Dans la plupart des cas, ils ne sont plus que d’immenses hôtels remplis de maisons de rendez-vous. De trente étuves publiques officielles à Paris sous Louis IX, il n’en reste plus que deux sous le règne de Louis XIII. Mais à partir de la Renaissance, ce changement n’affecte pas outre mesure les Parisiens. Désormais, ceux-ci n’utilisent plus les bains chauds, qui sont passés de mode ; car l’habitude de se laver est devenue obsolète. Ils préfèrent maintenant s’asperger abondamment de parfums aux senteurs orientales.
Sources :
Photos publiques Facebook
Les rois de France des Éditions Atlas (Valois directs).
https://fr.wikipedia.org/wiki/Guerre_de_Cent_Ans
https://fr.wikipedia.org/wiki/Charles_V_le_Sage
Bonjour,
Je tenais à vous féliciter pour votre article sur les bains publics ou étuves sous Charles V. J’ai appris énormément de choses intéressantes sur l’histoire de ces lieux et sur leur importance à l’époque. Votre plume est agréable à lire et vous avez su captiver mon attention du début à la fin.
Je me demandais si vous aviez des informations supplémentaires sur la manière dont les bains publics étaient gérés et si leur fonctionnement avait évolué au fil du temps. Je suis très curieux d’en savoir plus sur ce sujet et j’espère que vous pourrez répondre à mes questions.
Encore bravo pour votre article et merci d’avance pour votre réponse.
Cordialement.
Bonjour,
Je tenais à vous féliciter pour cet article très intéressant sur les bains publics ou étuves sous Charles V. Vos recherches historiques approfondies permettent de mieux comprendre l’importance de ces lieux dans la vie quotidienne de l’époque. Votre analyse est pertinente et votre plume agréable à lire. J’ai personnellement appris beaucoup de choses grâce à votre article et j’aimerais savoir si vous avez d’autres sources à recommander pour approfondir ce sujet fascinant.
Cordialement,
Bonjour,
Je tenais à vous féliciter pour cet article très intéressant sur les bains publics de l’époque de Charles V. Votre plume nous transporte dans un univers médiéval fascinant et nous apprend des anecdotes surprenantes. J’ai particulièrement apprécié la description des différentes étapes du bain et les bienfaits qu’on leur attribuait. Ce texte m’a donné envie d’en apprendre encore plus sur cette période de l’histoire. Merci pour cette belle découverte !
Bien cordialement,