La bataille de Waterloo (18 juin 1815)

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La Bataille de Waterloo

(18 juin 1815)

Bataille de Mont-Saint-Jean (dite de Waterloo)

 

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« Un homme combattra plus pour ses intérêts que pour ses droits ».

Napoléon Bonaparte


Campagne des Cent-Jours

 Septième Coalition

Situation

La bataille se déroule au sud de Waterloo, près de Bruxelles (Belgique).

Issue

Victoire décisive des armées alliées, composées du Royaume-Uni, de Prusse, des Pays-Bas et de Hanovre, ainsi que des Duchés de Nassau et de Brunswick.

Forces en présence :

Pour les Français : 74 000 fantassins, 12 600 cavaliers et 266 canons, placés sous les ordres de Napoléon 1er.
Pour les Alliés : 120 000 fantassins, 12 000 cavaliers et 156 canons, commandés par Arthur Wellesley, duc de Wellington pour les Anglais, et par Gebhard Leberecht von Blücher pour les Prussiens.

Contexte et Événements qui ont précédé la bataille :

  • Février

26 février : Napoléon quitte l’Île d’Elbe.

Le 26 février, Napoléon, l’Empereur déchu, s’évade de sa prison de l’Île d’Elbe. Le 1er mars il met le pied sur le sol de France, au Golfe-Juan, accompagné de 1100 hommes de la vieille garde et de la garde corse. Il se dirige sur Paris. Son objectif, reconquérir son trône. Tout au long du parcours il est acclamé par la foule et soulève l’enthousiasme des populations. Les généraux envoyés à sa rencontre par le roi Louis XVIII pour l’arrêter, lui font allégeance et se rallient à lui. Le 7 mars il fait une entrée triomphale dans Grenoble, le 20 il est à Paris. La dernière partie de son règne peut commencer ; il durera cent jours.

Napoléon quitte l’Île d’Elbe

Les Cent Jours

  • Mars

– 1er mars : Napoléon débarque au Golfe-Juan entre Cannes et Antibes.

Napoléon veut éviter de traverser la Provence et la vallée du Rhône. En effet, l’année précédente, ces régions ont manifesté une certaine antipathie envers lui. Il se décide donc à emprunter la route des Alpes. C’est à Laffrey (le 7 mars), au sud de Grenoble, qu’il rallie le 5ème de ligne, puis à Auxerre (le 18 mars) celui du maréchal Michel Ney. Le 20 mars il arrive à Paris, où le peuple de la capitale lui fait un triomphe. La veille, au palais des Tuileries, le roi Louis XVIII s’est enfui ; l’Empereur est à nouveau maître des lieux.

– 4 mars : arrivée à Dignes.
– 5 mars : arrivée vers les douze heures à Sisteron. A onze heures du soir Napoléon entre dans Gap.
– 7 mars : la population de Grenoble lui fait un triomphe dès son arrivée.
– 10 mars : nouvelle apothéose à son entrée dans Lyon.
– 11 mars : dès le lendemain, il rétablit le drapeau tricolore par décret.

-13 mars : les puissances alliées présentes au Congrès de Vienne déclarent Napoléon « hors la loi ». C’est le début de la Septième Coalition contre la France.
– 14 mars : le maréchal Michel Ney avait promis à Louis XVIII de ramener l’Empereur déchu dans une « cage en fer ». Venu à Auxerre avec sa troupe à sa rencontre, et poussé par la ferveur de ses soldats qui acclament Napoléon, il se rallie à lui.

Le retour de Napoléon

– 19 mars : le roi Louis XVIII quitte les Tuileries et s’enfuit de Paris pour Gand, en Belgique.

Louis XVIII

– 20 mars : Napoléon entre dans Paris et se rend aux Tuileries sous les ovations du peuple ; ses soldats le portent en triomphe. Il forme instantanément un nouveau gouvernement.
– 20 mars : nomination de Lazare Carnot au ministère de l’intérieur (du 20 mars au 22 juin 1815) ; il est fait Comte de l’Empire.

Lazare Carnot

– 23 mars : Louis XVIII est à Lille et passe en Belgique. En même temps, il publie une ordonnance qui commande à tout Français de désobéir à tout ordre venant de Napoléon.
– 24 mars : l’Empereur décrète la suppression de la censure.
– 25 mars : à Vienne, traité d’alliance des puissances européennes contre la France. Le Royaume-Uni, la Russie, la Prusse, l’Autriche et la Suède s’unissent et donnent naissance à la Septième Coalition.
– 26 mars : l’Empereur est commandant de la Garde nationale de Paris.
– 27 mars : le Conseil d’Etat décrète l’annulation de la déchéance de Napoléon 1er.
– 29 mars : en Italie, malgré la désapprobation de l’Empereur, Joachim Murat déclenche la guerre contre l’Autriche.
– 29 mars : signature d’un décret impérial qui abolit la traite des noirs.
– 30 mars : en publiant le manifeste de Rimini, Joachim Murat appelle à l’unité et à l’indépendance italienne.

  • Avril

– 4 avril : Napoléon fait savoir aux souverains d’Europe qu’il accepte le Traité de Paris du 30 mai 1814. (Le territoire de la France est ramené aux frontières de 1792, et la presque totalité des colonies sont perdues au profit du Royaume-Uni).
– 9 avril : défaite de Murat contre les Autrichiens à la bataille d’Occhiobello.
– 17 avril : Napoléon s’installe au palais de l’Elysée.
– 20 avril : réorganisation des corps d’infanterie de l’armée française.
– 22 avril : à la demande de Napoléon, Benjamin Constant rédige et promulgue l’Acte additionnel aux constitutions de l’Empire.

Benjamin Constant

  • Mai

– 3 mai : défaite de Murat contre les Autrichiens à la bataille de Tolentino.
– 2 et 3 mai : Guerre Napolitaine, bataille de Tolentino près de Tolentino dans la région des Marches, Italie. Victoire de l’armée d’Autriche, commandée par le feld-maréchal Frédéric Bianchi duc de Casalanza, sur l’armée napolitaine placée sous les ordres du roi de Naples, Joachim Murat.

 

Bataille de Tolentino

– 15 mai : la Vendée et la Bretagne royalistes se soulèvent contre le retour de Napoléon.
– Du 15 au 17 mai : bataille de San Germano.
Victoire des troupes autrichiennes, placées sous les ordres de Laval Graf Nugent von Westmeath, face aux forces du Royaume de Naples, commandées par le maréchal d’Empire Joachim Murat.
– 21 mai : Murat s’enfuit d’Italie et vient proposer ses services à Napoléon qui refuse son aide.
– 22 mai : 500 libéraux, 80 bonapartistes et 40 républicains sont élus au second tour de la Chambre des Représentants.
– 26 mai : les puissances alliées (Russie, Autriche et Prusse) créent l’armée de la libération.

  • Juin

– 1er juin : cérémonie du Champ-de-Mai. Napoléon 1er prête serment de fidélité à la nouvelle constitution sur les évangiles, en présence de l’archevêque de Bourges (Étienne André François de Paule de Fallot de Beaumont de Beaupré).

Étienne André François de Paule de Fallot de Beaumont de Beaupré

– 4 juin : à la Chambre des Représentants, le libéral Jean-Denis Lanjuinais est élu président.

Jean-Denis Lanjuinais

– 9 juin : signature définitive du traité de Vienne. La France perd tous ses territoires acquis sous Napoléon 1er.
– 12 juin : Napoléon quitte Paris pour rejoindre l’armée du Nord.

Les armées coalisées se concentrent en Belgique, qui fait alors partie du Royaume-Uni des Pays-Bas depuis la proclamation du 15 mars 1815. Les Britanniques, Hollandais et Allemands de Wellington se positionnent l’ouest, et les Prussiens de Blücher à l’est. Quant aux Autrichiens et Russes, les préparatifs ont retardé leur départ et ils s’apprêtent à se mettre en route pour rejoindre les armées alliées. Napoléon sait qu’il peut profiter de la dispersion des armées ennemies et utiliser ce délai providentiel. Il a réuni en un temps record une force de 120 000 hommes, et décide de passer à l’offensive. Dans la nuit du 14 au 15 juin, Napoléon traverse la Sambre, à Charleroi. La rapidité et la soudaineté de ses mouvements lui permettent de séparer les deux belligérants ennemis, et de s’enfoncer dans cette brèche dont il veut tirer le meilleur avantage. Son intention et de battre successivement les deux armées ainsi séparées, puisqu’il dispose de la supériorité numérique sur chacune d’elles.

– 15 juin : début de la Campagne de Belgique. L’armée française franchit la Sambre à Charleroi.
– 15 juin : combat de Gilly.
Victoire des forces françaises commandées par Napoléon, sur les Prussiens de Gebhard Leberecht von Blücher.

Gebhard Leberecht von Blücher

 

– 16 juin : bataille de Ligny.
Victoire des forces françaises commandées par Napoléon, sur les Prussiens de Gebhard Leberecht von Blücher.

 

le Prince d’Orange, Guillaume II des Pays-Bas

– 16 juin : bataille des Quatre-Bras à Genappe (entre Bruxelles et Charleroi). Bataille indécise entre l’armée Française, placée sous les ordres du maréchal Michel Ney, et les forces coalisées des Royaume-Uni, des Pays-Bas, de Hanovre, et des Duchés de Nassau et de Brunswick, commandés par Arthur Wellesley, duc de Wellington et le Prince d’Orange, Guillaume II des Pays-Bas.

Bataille des Quatre-Bras

 

– 18 et 19 juin : bataille de Wavre.
Bataille indécise entre trois corps d’armée français placés sous les ordres d’Emanuel de Grouchy, et les forces prussiennes commandées par Johann von Thielmann.

Carte de la campagne de Waterloo


Déroulement

A Ligny l’armée prussienne perd 12 000 hommes contre 7000 environ pour les Français. Son vieux général septuagénaire manque de peu d’être capturé lors de la bataille. Mais la retraite de son armé sur Wavre se fait en bon ordre et garde intacte toute possibilité de rattraper l’armée de Wellington. Gebhard Leberecht von Blücher est battu, certes, mais pas vaincu. La presque totalité de son artillerie a été préservée, et le Prussien a conservé toute sa pugnacité envers les Français.
De son côté, Napoléon a surévalué cette victoire tactique. Il pense que son ennemi est hors de combat et se retire sur Liège et Namur. Le lendemain, le 17 juin, avec du retard, il confie 34 000 hommes au maréchal Grouchy avec pour ordre de poursuivre les Prussiens.

Emmanuel de Grouchy

Sur le champ de bataille de Waterloo, l’armée de Wellington comprend 68 000 hommes. Elle est constituée comme suit : 25 000 Britanniques, 17 000 Néerlandais, 10 000 Hanovriens, 7000 Brunswickois, 6000 soldats de la King’s German Légion et 3000 Nassauviens.

Bataille de Waterloo

Wellington connaît le terrain, pour l’avoir repéré et étudié un an auparavant. C’est lui qui décide donc de l’endroit où doit avoir lieu l’affrontement. Il a placé son armée en position défensive, afin de mieux fixer l’armée française. Son dispositif est précédé d’ouest en est de trois points d’appui puissamment fortifiés : le château-ferme d’Hougoumont, la ferme de la Haie Sainte et la ferme de la Papelotte, tous organisés en redoute.

Bataille de Waterloo

Arthur Wellesley se prépare à résister et à tenir ses positions. Son but est de faciliter l’arrivée des forces prussiennes prévues sur sa gauche. Il a établi ses troupes sur le plateau de Mont-Saint-Jean de part et d’autre de l’axe Charleroi-Bruxelles, et a protégé ses effectifs sur la contre pente pour créer la surprise.

Arthur Wellesley, duc de Wellington

Il a plu toute la nuit et le sol est détrempé. Avec la boue qui s’est formée, les déplacements de l’artillerie sont difficiles et ralentissent dangereusement les dispositifs. Les mouvements de la cavalerie et de l’infanterie ne sont guère meilleurs. Voulant profiter de sa supériorité numérique du moment, Napoléon a prévu d’attaquer le lendemain matin à 9 heures. Il se voit contraint d’attendre que le soleil sèche le champ de bataille pour prendre l’initiative.

11h30 : attaque de diversion sur Hougoumont

L’assaut est mené par le Prince Jérôme et donne les trois coups de la bataille de Waterloo. Ce dernier a mal interprété les directives de son frère qui lui a ordonné une simple démonstration sur le château-ferme de Hougoumont et sur son voisinage. L’acharnement du Prince Jérôme à investir la position fortifiée sera vain.
Vers les 14 heures, les obusiers français parviennent à mettre le feu à la ferme d’Hougoumont. Pendant une heure l’incendie se propage, et ravage l’îlot fortifié.500 Anglais périssent dans les flammes, mais la division résiste; et 8000 soldats français sont tenus en échec. Après de violents combats et de grosses pertes, tous les assauts seront repoussés ; seul un jeune tambour y survivra.

Portrait équestre de Jérôme Bonaparte

C’est vers 13 heures qu’un mouvement de troupes est localisé vers le bois de la Chapelle-Saint-Lambert, à huit kilomètres environ, à l’est du champ de bataille. Ce sont les Prussiens de Blücher, plus exactement de l’avant-garde du 4ème Corps de Von-Bülow. Ce dernier, qui arrive par les défilés de la Lasne et le bois de Paris, dispose de 30 000 hommes de troupes et n’a trouvé aucun ennemi pour le ralentir. Napoléon risque de voir ses forces flanquées, ou même culbutées sur ses arrières.

Immédiatement, Napoléon envoie un message à Emmanuel de Grouchy, lui intimant l’ordre de cesser de poursuivre les Prussiens et de le rejoindre au plus tôt sur le champ de bataille. Il semblerait que ce pli, confié par Jean de Dieu Soult à un seul messager, ne soit jamais parvenu. Sans ordres précis de son Empereur, Grouchy, malgré les exhortations de ses subalternes de « marcher au canon », n’arrivera jamais.

Emmanuel de Grouchy


L’assaut du 1er Corps

L’attaque est précédée d’une puissante préparation d’artillerie. La « Grande batterie », forte de 80 canons, se déploie sur 1400 mètres et pilonne pendant une demi-heure le centre anglo-hollandais. Mais l’ennemi, caché derrière la crête, esquive en grande partie les tirs des artilleurs français. Cette action imprécise n’a pas le résultat recherché. Les boulets sont amortis par le sol détrempé et s’enfoncent dans la boue au lieu de ricocher.


Les fermes de la Haye-Sainte et Papelotte

Sur une ligne qui s’étend de la ferme de la Haye-Sainte à celle de Papelotte, 17 000 hommes du 1er Corps du général Jean-Baptiste Drouet d’Erlon se lancent à l’assaut. Mais le dispositif d’attaque employé est inaccoutumé, et non réglementaire ; il va s’avérer déplorable.

Jean-Baptiste Drouet d’Erlon

Chaque division comprend 8 bataillons en ligne qui sont déployés les uns derrière les autres, formant des rectangles de 24 rangs de 180 soldats. Ce qui représente plus de 4000 fantassins s’étirant sur un front de 150 mètres sur une largeur de 60 mètres. Cette masse compacte, qui s’articule avec difficulté sur le terrain, devient très vulnérable face à la cavalerie ennemie et aux tirs d’artillerie.

Ferme de la Haye-Sainte

Ferme de la Papelotte

Wellington, qui vient d’essuyer les tirs des 80 canons de la « Grande batterie », veut profiter de la situation qui lui est devenue propice. Ses troupes, cachées sur la contre-pente, se dressent et chargent à la baïonnette les flancs des fantassins français, qui manœuvrent avec lenteur et difficulté. L’infanterie écossaise du général Sir Thomas Picton, qui sera tué dans l’assaut, se rue sur un ennemi en plein désarroi ; c’est la confusion totale.
C’est alors que Lord Uxbridge (Henry William Paget, 2e comte d’Uxbridge) fait donner les régiments de cavalerie lourde de FitzRoy James Henry Somerset et Sir Williams Ponsomby (dont les célèbres Scots Greys), qui chargent sur cette masse de soldats français désorganisés. Ces derniers, en pleine débandade au milieu des cavaliers anglais, se font sabrer sans compter.

Sir Williams Ponsomby

Emportés par ce succès, les anglais vont poursuivre leur charge et se retrouver, bien fâcheusement, face aux 80 canons de la « Grande batterie ».

Scots Greys

Les artilleurs français ouvrent le feu à mitraille, suivis de concert par les salves nourries de l’infanterie de première ligne. Napoléon ordonne alors aux cuirassiers de charger de front les imprudents cavaliers anglais, puis aux lanciers de prendre leur flanc. La cavalerie anglaise est décimée et Wellington n’a plus de cavalerie. Le centre anglais, lui, résiste toujours.
FitzRoy James Henry Somerset sera blessé et amputé du bras droit.

FitzRoy James Henry Somerset

Vers les dernières heures de la bataille, Lord Uxbridge perdra sa jambe droite après avoir reçu un éclat d’obus au-dessus du genou.

Henry William Paget (Lord Uxbridge).

Sir Thomas Picton sera tué lors de l’assaut.

Sir Thomas Picton


15 heures : seconde attaque, et méprise de Ney

Vers les 13 heures, Napoléon se voit contraint de mener une seconde charge pour s’emparer de l’obstacle que constitue la Haye-Sainte. L’assaut se fera sans lui (l’Empereur est malade, il a eu un malaise), c’est Ney qui prend le commandement. L’armée anglaise a beaucoup souffert, ce qui décide Wellington à faire reculer son centre. D’une part pour se réorganiser, et de l’autre pour mettre à l’abri ses fantassins qui sont sous le feu de l’artillerie ennemie. Le maréchal Ney voit dans ce recul un début de retraite et décide de l’exploiter. Il fait intervenir la presque totalité de sa cavalerie entre la Haye-Sainte et Hougoumont. Les cuirassiers des généraux de division, Édouard Jean-Baptiste Milhaud et Jacques-Antoine-Adrien Delort, et les lanciers du général de division Charles Lefebvre-Desnouettes, s’élancent dans une charge massive sur le centre-droit ennemi, encore intact.

Charles Lefebvre-Desnouettes

Édouard Jean-Baptiste Milhaud

Jacques-Antoine-Adrien Delort

Pour résister à cette charge de cavalerie, Wellington a ordonné à son infanterie de former des carrés. Cette excellente disposition tactique des troupes britanniques va s’avérer payante. Les assauts français vont s’y briser les uns après les autres et ne parviendront jamais à les enfoncer.
Lorsque Napoléon revient sur le champ de bataille, il ne peut que constater les dégâts ; les deux charges ont échoué. Bien qu’ayant désapprouvé l’initiative de son maréchal, c’est sous la pression de son état-major qu’il se voit contraint de l’appuyer. Vers les 17 heures, il ordonne aux carabiniers et cuirassiers du 3ème corps du général de division François Étienne Kellermann, ainsi qu’aux grenadiers à cheval et aux dragons de la garde de la division Claude Étienne Guyot d’aller renforcer le maréchal Michel Ney.

François Étienne Kellermann

Claude Étienne Guyot

Pendant deux heures les charges de Ney (12 au total) vont se succéder. Cette obstination n’ébranlera pas les Anglais, qui malgré de lourdes pertes, restent fermes sur leurs positions. Le maréchal aura trois chevaux tués sous lui, mais son ardeur à vouloir percer coûte que coûte les lignes ennemies demeurera vaine. Vers 17 heures 30, la cavalerie française est décimée. Ney réclame alors à Napoléon un soutien d’infanterie, mais ce dernier, avec l’arrivée des Prussiens de Blücher, n’a plus de réserves à lui donner.


L’arrivée des Prussiens

Vers 17 heures, le flanc droit des Français est menacé par les Prussiens du 4ème corps de Von Bülow (17 000 hommes). Ce dernier a attaqué le village de Plancenoit défendu par les 10 000 hommes du général Georges Mouton (comte Lobau). Après avoir résisté pendant deux heures, Georges Mouton est obligé de reculer et d’abandonner la place. Des combats d’une extrême violence dureront jusqu’à 20 heures. Le petit village n’est plus qu’un théâtre de ruines couvertes de sang.
Les Prussiens finissent par faire la jonction avec l’armée de Wellington près de la ferme de la Papelotte. Avec l’intervention de ces renforts prussiens au nord, des Anglais qui résistent toujours, et de la poussée de Blücher sur le flanc droit français, la défaite s’annonce imminente.


Napoléon fait donner la Garde

Napoléon passant en revue la Garde Impériale

Toutes ces attaques dirigées contre les Prussiens, pour les empêcher de renforcer les Anglais, parviennent à stabiliser le flanc droit de l’armée française. D’autre part, ces actions libèrent quelque peu la pression exercée sur Wellington. Ce dernier, qui subit à ce moment là les instants les plus décisifs de la bataille, est dans une situation des plus critiques.
Vers les 18 heures, la Haye-Sainte tombe entre les mains des Français.
Afin de resserrer l’étau que ses troupes exercent sur l’armée de Napoléon, Blücher engage toutes ses forces et incite Wellington à résister le plus longtemps possible aux assauts des Français.
Michel Ney demande alors à l’Empereur des renforts pour enfoncer définitivement le centre anglais. L’infériorité numérique étant de plus en plus évidente, ils lui seront d’abord refusés.
Il est 20 heures lorsque Napoléon fait donner la Garde. Ces hommes d’élite, des vétérans qui n’ont jamais reculé devant le danger, ont pour ordre de percer définitivement le centre de l’armée alliée. 4000 hommes se déploient et marchent, comme à la parade, droit devant eux, sur les lignes anglaises. Ces dernières se sont reconstituées et sont en mesure de riposter alors que tout laissait croire qu’elles avaient été décimées.

Le vicomte Pierre Jacques Étienne Cambronne à Waterloo

Le général anglais Peregrine Maitland a fait coucher à terre ses fusiliers, à l’abri dans les blés. Et lorsque la Garde se présente en face d’eux à porter de tir, tous se lèvent et foudroient les soldats français par un terrible feu de mousqueterie. Au même moment, les néerlandais du général David Hendrik Chassé pourfendent ses flancs à la mitraille. Face à cette avalanche mortelle de fer et de flammes, la Moyenne Garde titube et recule pour la première et dernière fois de son existence. Le spectacle de ces vétérans qui fait retraite, entraîne un grand nombre d’unités de l’armée française à se débander et à refluer vers l’arrière. La panique gagne tout le front français et la déroute s’amplifie lorsque ce sont les colonnes de Blücher qui apparaissent au loin et non pas, comme prévu, celles de Grouchy. Dans l’armée du Nord, la défaite est totale. Elle s’enfuit dans le plus complet des désordres, en abandonnant sur le terrain son équipement et son artillerie.

Peregrine Maitland

David Hendrik Chassé


Pertes

Pour les quatre jours de la Campagne de Belgique (juin 1815).
Pour les Français : 11 500 morts dont 14 généraux, et 33 900 blessés.
Pour les Anglais : 5260 morts dont 5 généraux, et 14 500 blessés.
Pour les Prussiens : 6900 morts et 17 000 blessés.
12 000 chevaux seront tués durant les combats.

Pour la bataille de Waterloo.
Pour les Français : 5000 morts, 18 000 blessés et environ 10 000 prisonniers et 220 canons.
Pour les Alliés : 4389 morts, 13 642 blessés et 3671 disparus.


Conséquences

Après avoir abdiqué pour la seconde fois, le 22 juin 1815, Napoléon choisit de s’en remettre à l’honneur de son principal ennemi, l’Angleterre. Il compte ainsi gagner la Grande Bretagne plutôt que d’essayer de traverser l’océan pour se réfugier aux États-Unis. Mais le sort de l’Empereur déchu est déjà scellé ; les Britanniques ont décidé de le faire prisonnier et de le déporter sur l’Île de Sainte-Hélène, un petit bout de terre perdu au milieu de l’océan Atlantique. Il y restera jusqu’à sa mort, six ans plus tard, le 5 mai 1821.

Mort de Napoléon

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