Les Grands Maîtres de l’Ordre du Temple – Gilbert Hérail
MOYEN ÂGE
LES GRANDS MAÎTRES
DE
L’ORDRE DU TEMPLE
reconnaît officiellement l’Ordre du Temple dont la règle, transcrite par Bernard de Clairvaux, est ratifiée par le Concile. L’Ordre est créé selon la règle du « chevalier du Christ » : simplicité, pauvreté, chasteté et prières. Cette règle s’appuie sur celle de Saint Benoit, avec quelques nuances empruntées à celle de Saint Augustin. Cette doctrine est suivie par les chanoines de l’Ordre du Saint Sépulcre, près desquels vivent les premiers Templiers. L’ordre a alors plusieurs appellations : la milice des Pauvres Chevaliers de Christ, les Chevaliers de la Sainte Cité, les Chevaliers du Temple de Salomon de Jérusalem, la Sainte Milice hiérosolymitaine du Temple de Salomon. Au fil du temps, le nom qui deviendra le plus usité sera celui de « Templiers ».
L’Ordre du Temple était un « Ordre religieux et militaire » issu de la chevalerie chrétienne du Moyen Âge. Il fut créé en 1129, lors du Concile de Troyes. A l’origine, ses membres constituaient
une milice nommée les « Pauvres Chevaliers du Christ et du Temple de Salomon ». L’ordre eut pour mission, au cours des 12ème et 13ème siècles, d’accompagner et de protéger les pèlerins qui se rendaient en Terre Sainte, à Jérusalem, dans le contexte de la Guerre Sainte et des Croisades. Les soldats du Christ seront présents dans de nombreuses batailles lors des Croisades en Terre Sainte, ainsi que dans la péninsule ibérique lors de la « Reconquista ».
Pour accomplir et financer ses missions, l’Ordre va pouvoir, grâce à des dons fonciers, essaimer et construire à travers
l’Europe tout un réseau de monastères (commanderies), puis
s’étendre dans tout l’Occident chrétien. Cette montée en
puissance va lui donner un rôle privilégié parmi les souverains de l’époque. Les Pauvres chevaliers du Christ vont devenir des partenaires financiers de premier choix auprès des monarques occidentaux. Ils effectueront même, avec certains rois, des transactions à caractère non lucratif, voire devenir les gardiens des trésors royaux.
Le 28 mai 1291, après la chute de Saint-Jean-d’Acre et le retrait définitif des armées croisées de
la Terre Sainte, l’Ordre va tomber en disgrâce. Devenus trop puissants aux yeux du roi de France, Philippe le Bel, les chevaliers du Temple seront condamnés en procès pour hérésie.
Le 14 septembre 1307, le roi dépêche des messagers à tous ses sénéchaux et baillis, leur ordonnant de saisir tous les biens mobiliers et immobiliers des chevaliers du Temple.
Le 13 octobre 1307, sur ordre du roi, l’on procède en France à l’arrestation de la totalité des Templiers, au cours d’une même journée.
Le 13 mars 1312, l’Ordre est dissout par le pape Clément V.
Le 18 mars 1314, le dernier Grand Maître des Templiers, Jacques de Molay, est brûlé sur un bûcher dressé sur l’île aux Juifs, à Paris.
LA TROISIÈME CROISADE
(1189-1192)
octobre 1187, et verra le sultan d’Égypte et de Syrie entrer en vainqueur dans la ville sainte. La chute de la cité entraînera l’appel à la 3ème Croisade. Elle prendra le nom de « Croisade des rois », parce qu’elle sera conduite par les souverains les plus illustres d’Europe occidentale : l’empereur Frédéric Barberousse, le roi de France Philippe Auguste, et le roi d’Angleterre Richard Cœur de Lion. Les trois armées rassemblées sont très puissantes et nombreuses. Mais dès le début, un incident majeur va compromettre l’expédition : le 10 juin 1190, en route pour rejoindre la croisade, l’Empereur Frédéric 1er de Hohenstaufen, dit Barberousse, se noie dans le fleuve Saleph, (Göksu en Asie Mineure) pour l’avoir traversé avec son armure. Les deux autres monarques restent seuls pour poursuivre leur campagne militaire. Dans la foulée, ils reprennent la ville de Saint-Jean d’Acre. Puis les opérations vont évoluer de manière déterminante. Philippe Auguste abandonne la croisade et retourne en France. Son but, reconquérir les possessions françaises du roi d’Angleterre. Isolé, Richard Cœur de Lion va se distinguer sur les champs de batailles, mais il n’est plus assez puissant pour rivaliser avec Saladin et le battre. Le 2 septembre 1192, une trêve de trois ans est signée entre les deux vaillants adversaires, Richard 1er Cœur de Lion et Saladin. Elle prévoit l’arasement des défenses du port d’Ascalon entre Jaffa et Gaza. La côte entre Saint-Jean-d’Acre et Jaffa restera sous contrôle des Croisés. Les ports du Levant ainsi que l’île de Chypre demeureront des possessions franques, Saladin se réservant la Palestine et Jérusalem. Les Chrétiens seront autorisés à venir se recueillir au Saint-Sépulcre de la ville Sainte.
GILBERT HERAIL
Les origines de Gilbert Hérail (ou Erail ou Horal ou Eril) sont aragonaises. Probablement né en 1152, il entre très tôt (dès son plus jeune âge) dans l’Ordre du Temple. En 1183, il est cité comme Commandeur de la Terre de Jérusalem. De 1184 à 1189, il est Maître en « Provence et partie des Espagnes ». De 1185 à 1190, il est Maître de la province d’Aragon où il est élu Visiteur de France. En février 1194, après la mort de Robert de Sablé, il est élu Grand Maître de l’Ordre du Temple. Un an après son élection à la tête de l’Ordre, le pape Célestin III confirme la bulle pontificale « Omne Datum Optimum », qui affirme et prolonge tous les privilèges accordés précédemment aux Templiers. Homme prudent et raisonnable, Gilbert Hérail essaie de préserver, par une politique de bon sens, le fragile équilibre qui semble se maintenir en Terre Sainte entre Chrétiens et Musulmans. Il promet formellement de faire respecter par les Chrétiens l’accord de paix signé entre Saladin et le roi d’Angleterre, Richard Cœur de Lion. Cette attitude provoque la colère du pape Innocent III ainsi que celle de certains seigneurs francs, qui accusent Gilbert de Hérail de trahison envers l’Église et de complicité avec les « infidèles ». Cette brouille entre Innocent III et Gilbert de Hérail a pour effet d’attiser les tensions entre l’Ordre du Temple et celui des Hospitaliers. Durant son magistère, les querelles entre Templiers et Hospitaliers ne cessent de s’accroitre pour atteindre des proportions colossales qui frôlent la guerre fratricide. Dans cette altercation, l’arbitrage du pape tourne à l’avantage des Hospitaliers, qui en profitent pour s’accaparer des fiefs et des châteaux appartenant aux Templiers. Il faudra toute la diplomatie de Gilbert de Hérail pour éteindre les ardeurs et les esprits des protagonistes en présence. Durant le mandat de Gilbert de Hérail, les Templiers vont participer activement à la « Reconquista » en Espagne. En 1196, en remerciement des services rendus, le roi Alphonse II d’Aragon fera don à l’Ordre du Temple de la forteresse de l’Alfambra. Pendant son magistère, Gilbert De Hérail organisera et consolidera les propriétés templières en France et dans les Pouilles. En 1188, l’Ordre monastique des Hospitaliers de Sainte-Marie des Allemands est créé en Ordre militaire, à l’image de celui des Templiers et des Hospitaliers. Ce nouvel Ordre prendra le nom d’«Ordre Teutonique ». Gilbert Hérail meurt en décembre 1200, alors que débute la 4ème Croisade. Philippe du Plaissis lui succède.