Les Témoins du Passé – L’abbaye De Caunes-Minervois

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ABBAYE

SAINT-PIERRE-SAINT-PAUL

DE CAUNES-MINERVOIS

Abbaye de Caunes-Minervois

Blason de la ville de Caunes-Minervois

 

Blason de la région Occitanie

TYPE : abbaye.

CULTE : catholique romain.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

DÉBUT DE CONSTRUCTION : 780.

FONDATION : 791.

FIN DE CONSTRUCTION : XVIIème siècle.

STYLE : Art roman languedocien.

L’art roman languedocien est le reflet de nombreuses influences dues à la position géographique du Languedoc. On y dénote celles de l’antiquité romaine, de l’architecture wisigothique, de l’art roman lombard et de l’architecture hispano-mauresque.

LIEU : Decaunes-Minervois, département de l’Aude (Occitanie).

PROPRIÉTÉ : de la commune.

PROTECTION : Patrimoine architectural (Mérimée).

Inscrit Monument Historique le 25 octobre 2002.

Inscrit Monument Historique le 29 juillet 2013.

Classé Monument Historique le 22 février 2014.

Classé Monument Historique le 27 octobre 2014.

RATTACHEMENT

Ordre de Saint-Benoît.

Ordre Bénédictin.

Congrégation de Saint-Maur.

SITUATION

L’abbaye Saint-Pierre-Saint-Paul de Caunes-Minervois est une ancienne abbaye bénédictine située sur la commune de Caunes-Minervois, dans le département français de l’Aude, en région Occitanie.

PRÉSENTATION

Habituellement les civilisations se superposent, et les vestiges du passé sont ensevelis centimètre après centimètre. A l’abbaye de Caunes-Minervois, l’on ne parle pas de demi-mesures : les XIème, XIVème et XVIIème siècles ont enfoui les précédents à grandes pelletées.

Aujourd’hui, les archéologues comme les visiteurs arpentent ce dénivelé du temps qui nous conte l’extinction de l’abbaye en même temps que sa renaissance.

UN PEU D’HISTOIRE

Lire : Répertoire de la Croisade des Albigeois.

Carcassonne 1209

Le catharisme, une menace pour l’Église et pour le roi

Vers le milieu du 12ème siècle, alors que l’Europe est dominée par une profonde et ardente foi catholique, le Midi toulousain est gagné par une hérésie toute aussi enflammée, le Catharisme. Cette nouvelle religion, qui apparaît vers le 12ème siècle dans les Balkans, s’appuie essentiellement sur une dualité. Ses disciples, « les Parfaits », croient en deux principes divins opposés : d’une part un monde spirituel avec un Dieu bon, celui de l’Evangile, et de l’autre un monde matériel et corrompu avec un prince du mal et des ténèbres, le Dieu de l’Ancien Testament. Les valeurs morales et l’austérité de ses adeptes contrastent avec l’opulence et le relâchement des représentants de l’Église catholique. Les cathares rejettent les sacrements, les indulgences, le purgatoire et le culte des saints. Ils ne glorifient point le sacrifice de la croix, et ne reconnaissent pas le pape comme le successeur légal des apôtres. Refusant le concept de propriété et condamnant le serment, ils sont considérés comme subversifs par la société féodale et par la royauté. Les fondations du christianisme vont chanceler, au point de décider le pape Innocent III à déclarer les « Bons Hommes » et les « Bonnes Dames », hérétiques.

Carte du Languedoc au XIIIème siècle

En France, lorsque les croyances cathares apparaissent, la chrétienté est partagée au sein de l’Église : une grande divergence d’idées demeure entre les Français du Nord et les gens du Midi. Alors que ceux du Nord admettent la foi catholique romaine, dans les régions du Sud l’on a adopté l’« arianisme » depuis les premières heures du christianisme. Cette disparité va opposer le Languedoc à l’autorité de Rome, et faire de lui un foyer où les hérésies et les schismes vont se développer sans contrainte.

C’est à Arius (256-336), théologien alexandrin, que l’on attribue au début du 4ème siècle le courant de pensée théologien, l’« arianisme ». Sa pensée assure que si Dieu est divin, son fils Jésus, lui, est avant tout un humain mais possède cependant une part de divinité. C’est en 325 que le concile de Nicée, rassemblé par l’empereur Constantin, rejeta l’« arianisme » jugé hérétique.

L’INQUISITION

En 1237, le grand inquisiteur catalan Ferrier, surnommé le « Marteau des Hérétiques », installe son tribunal en ces lieux. C’est une marque de confiance pour les moines et, en même temps, un défi lancé à la population du Minervois où l’hérésie cathare est omniprésente. Ferrier ne tarde pas à faire arrêter une vingtaine de chevaliers qu’il accuse de crime d’hérésie. Les biens des condamnés sont confisqués au profit du roi de France, qui les revend à ceux qui ont les moyens de se les offrir, entre autre les abbayes. Tout au long du XIIIème siècle, Caunes s’enrichit. La population monacale augmente, et l’abbaye se transforme.

HISTORIQUE

Au cours des Vème et VIème siècles, une église Saint-Geniès voit le jour sur le terroir de Buffens.

En 780, l’abbé Anian, ami de Benoît d’Aniane (fondateur de la règle bénédictine), érige l’abbaye sur un ancien domaine agricole gallo-romain dénommé Villa Bufintis.

En 791, Buffens, renommé « Caunes », appartient à l’abbaye bénédictine Saint-Pierre et Saint-Paul qui s’y est implantée. Elle est protégée par les rois carolingiens.

L’église paroissiale primitive de Caunes, l’église Saint-Geniès, disparue aujourd’hui, est citée. C’est la plus ancienne mention d’une église dans le pays de l’Aude.

Le 20 juillet 794, Charlemagne (mort en 814) prend sous sa protection l’abbaye de Caunes par un acte dans lequel sont cités Anian et Milon (premier comte de Narbonne).

En 817, Louis le Pieux (778-840) place l’abbaye parmi les abbayes de troisième classe : elle ne doit que prier pour la prospérité de l’empereur et le bonheur de l’État.

En 870, Charles le Chauve (823-877) certifie le privilège d’immunité de l’abbaye et sa protection impériale.

Dès 982, la présence de reliques des saints de Caunes (Armand, Luce, Alexandre et Audalde) est attestée. L’abbaye devient rapidement un lieu de processions où l’on vient faire des offrandes et célébrer le culte des martyrs.

Par la suite, l’abbaye est acquise par la vicomté de Carcassonne, puis par les comtes de Barcelone, pour être enfin reprise par la famille Trencavel, vicomtes de Béziers.

Au XIème siècle, le village de Caunes prend son essor non loin de l’abbaye.

Au XIIème siècle, l’abbaye se décharge de la tutelle laïque des Trencavel grâce à une bulle du pape Gélase II (1060-1119), qui confirmera les possessions de l’Église sur ce domaine en 1119.

En 1362, le pape Innocent VI (1282-1362) place l’abbaye à l’autorité de l’abbaye Saint-Victor de Marseille.

Pendant la Croisade Contre les Albigeois, l’abbaye s’enrichit considérablement par l’acquisition de biens confisqués aux hérétiques cathares. Cependant, les tourments de cette guerre laisseront des séquelles dans la communauté ecclésiastique.

Par la suite, le monastère connaît de graves difficultés de gestion, ainsi que de nombreux conflits internes.

En 1467, Caunes est sous le régime de la commende. Dès lors, l’abbé n’est plus élu par les moines, ne réside plus sur place, et la Règle n’est plus respectée…

La commende : c’est l’usufruit d’un monastère, d’une église ou d’un évêché, accordé par le pape à un ecclésiastique ou à un laïc.

Vers 1610, l’abbé Jean d’Alibert fait exploiter les carrières de marbre par des sculpteurs italiens. (Jean Baux, architecte et marbrier français, utilisera les marbres de Caunes au Louvre et à Versailles).

A la Révolution Française, il n’y a plus de moines dans le monastère et Saint-Geniès devient une carrière de pierres…

Les ordres religieux sont supprimés, ce qui entraîne en 1790 la fermeture du monastère de Caunes. Les bâtiments sont vendus le 7 avril 1791 à Marc-Antoine Cathala Roquefère, à l’exception de l’église qui est réservée à la commune. La communauté des Sœurs de Saint-Joseph de Cluny font des achats successifs de bâtiments monastiques pour y installer une école libre.

PLAN DE L’ABBAYE

FAÇADE D’ENTRÉE

Vers le milieu du XVIIe siècle, la congrégation de Saint-Maur entreprend la gestion de nombreuses abbayes bénédictines. Ses membres sont des réformateurs et ont pour but d’établir un renouveau spirituel.

La Congrégation de Saint-Maur, dont les membres étaient souvent dénommés les « Mauristes », était une confrérie de moines bénédictins français. Elle fut fondée en 1618 et était célèbre pour le haut niveau de son érudition. L’ordre et ses adeptes prirent leur nom de Saint-Maur (mort en 565), disciple de Saint-Benoît. Il est à l’origine de l’introduction en Gaule de la règle et de la vie bénédictine. En 1790, la congrégation sera supprimée par l’Assemblée Constituante.

Leur installation à Caunes s’avère difficile (il en a été de même à Lagrasse). Ils sont sans cesse en conflit avec les anciens moines qui leur montrent de l’animosité. Ils doivent aussi faire face à un grave problème de vétusté des bâtiments du monastère, devenus trop vieux et inutilisables selon l’avis de nombreux moines.

Il leur faudra attendre 30 ans avant de s’installer dans de nouveaux bâtiments.

Ces bâtiments conventuels accueillent aujourd’hui l’espace BD, une salle d’exposition lapidaire, et la salle de réalité virtuelle.

LA GALERIE D’ENTRÉE & LE CLOITRE MAURISTE

Un véritable voyage dans le temps s’offre aux visiteurs.

Dans la galerie qui longe l’église, juste avant de descendre l’escalier, on peut observer, en se penchant, le sol de l’étage inférieur. Du haut du XXIème siècle, on contemple le XIVème siècle…

Le cloître de l’abbaye du XVIIIème siècle succède à un autre du XIVème siècle. Il a cependant des décalages conséquents : il n’est pas à la même place, n’a pas la même forme, et se trouve 3 m plus haut. C’est le résultat des travaux de restauration des moines mauristes qui ont réglé ainsi un problème récurrent à Caunes : les inondations.

Le cloître est sobre et de style mauriste du XVIIème siècle. Il nous réserve bien des surprises.

Tel qu’il s’affiche aujourd’hui sous nos yeux, ce cloître est une renaissance, car au XXème siècle, il ne restait presque plus rien de lui ; il était devenu invisible.

Il faudra attendre le rachat par la municipalité des bâtiments qui le bordaient encore, et de grands travaux de restauration, pour remettre en état ce cloître, cœur de l’abbaye mauriste du XVIIIème siècle.

La volonté de changement spirituel des Mauristes s’affiche dans leur architecture. Ils refoulent tout ornement et décoration, pour rechercher la sobriété des bâtiments qui deviennent dès lors plus conformes et plus pratiques.

L’ÉTAGE INFÉRIEUR

On accède à sa partie inférieure par une galerie du 1er cloitre médiéval en calade (pavement de galets), bâti à la fin du XIIème siècle.

Une galerie parcourt l’assise romane de l’église. C’est la seule voie  qui  soit  alignée avec une  galerie du  cloître moderne que nous venons de quitter. Une deuxième galerie la croise et se perd vers le béal (petit canal d’irrigation) qui achemine l’eau dans  l’abbaye.  Non  loin  de  l’escalier,  le  départ  d’une  3ème  voie  a  été  mis  au  jour.  La  4ème n’a toujours pas été découverte.

Le sol est tapissé de petits galets polis, rangés en épis, probablement récupérés dans L’Argent Double, cette rivière qui a fait à la fois la richesse et le maheur des villageois. Le visiteur ne peut qu’être intrigué par ce spectacle. Ces pierres lentement polies, aux douces couleurs, orientent son regard et ses pas vers cette émouvante calade.

Ci-dessus :

Personne ne comprend aujourd’hui ce que signifie ce motif. On peut y voir un entrelac (motif où les lignes n’ont ni début ni fin). Il s’agit sans doute d’un symbole, car le Moyen Âge, et en particulier le Moyen Âge religieux, se veut avant tout symbolique. Il n’y a pas de signe, ni d’ornement qui n’aient un sens.

L’Inquisition

Lentement l’Inquisition s’est organisée pour éradiquer l’hérésie cathare du Languedoc (Lire la Croisade des Albigeois).

Son fonctionnement s’appuie sur l’enquête et la délation. Elle succède à la Croisade contre les Albigeois, prédite par le pape Innocent III et dirigée par le roi de France Philippe II Auguste. Commencée en 1208 avec l’assassinat du légat du pape Pierre de Castelnau, elle prend fin en 1229 avec le traité de Meaux-Paris.

Cette Inquisition obtient bien plus de résultats que par l’utilisation des armes, car elle détruit les liens profonds qui unissent les familles, les amis, et les alliés.

En 1226, l’abbaye de Caunes sera le théâtre de l’un des bûchers dressés par le pouvoir civil, après condamnation par ce tribunal tout-puissant de Pierre Isarn, évêque cathare du Carcassès.

Traité de Meaux (ou traité de Paris).

Par cet accord, toutes les terres situées à l’ouest du Rhône et contrôlées par les armées du Roy deviennent partie intégrante du domaine des Capétiens. Le territoire du Marquisat de Provence, situé à l’est du Rhône, est quant à lui légué à l’autorité pontificale de Rome (jusqu’à la Révolution française, il portera le nom de Comtat-Venaissin). Sur les régions rattachées au trône de France, Louis IX fondera un port artificiel connu sous le nom d’Aigues-Mortes, duquel, le 25 août 1248, il s’embarquera pour la 7ème croisade. Raymond VII conserve quelques fiefs jusqu’à sa mort. En outre, il consent à donner en mariage sa fille unique Jeanne à l’un des frères du roi Alphonse de Poitiers. Il prend conscience alors que par cette décision, il accepte la fin de sa dynastie et de la souveraineté de son Comté.

L’ABBATIALE

Au XIVème siècle l’abbatiale est déjà très ancienne ; il est nécessaire de la restaurer. Le cœur roman est préservé, mais la nef gothique est rebâtie sur les bases de la nef romane. On construit des chapelles latérales et voûtées en croisées d’ogives. Les six travées de la nef sont surmontées d’une charpente apparente (comme c’est la mode durant l’époque gothique dans notre région). En 1770, cette construction en bois sera dissimulée à l’occasion d’un nouveau chantier, et surélevée.

LA NEF

LES CHAPELLES

Le marbre est partout ! Il apparaît dans chaque chapelle latérale ou absidiole, sur le sol, les autels ou les sculptures. Sur la droite du chœur, les trois personnages sculptés, une Vierge à l’Enfant entourée de Saint Benoît et Saint Bernard, sont en marbre de Carrare. Dans le chœur, le maître-autel est constitué de tous les marbres européens.

VOYAGE DANS LE TEMPS

Située sous le chœur de l’abbatiale, une crypte permet de contempler les vestiges de l’église primitive fondée en 790.

LA CRYPTE

Descendons quelques marches… Nous accédons par un petit couloir en pente douce à l’endroit le plus ancien de l’abbaye. Nous venons d’entrer de plain-pied au temps de Charlemagne. Et peut-être même plus loin encore : jusqu’à l’Antiquité.

Les pierres bâties en arc de cercle ont été interprétées comme étant un vestige de l’abside carolingienne. Si elles datent bien de ces temps lointains, leur agencement pose cependant question.

Prêtons un moment l’oreille : on perçoit un bruit d’eau courante dans ce lieu souterrain. Cette eau est la cause des inondations de l’abbaye, et par là-même la raison des différents chantiers de sa surélévation. On a trouvé ici le vestige d’une colonne romaine, qui peut laisser penser qu’un petit temple, un fanum, existait déjà. Comme dans beaucoup d’endroits, les chrétiens ont choisi de bâtir leurs églises sur les lieus sacrés des païens.

Au VIIIème siècle, les abbayes bénédictines se développent le long des Pyrénées, et vont participer à la reconquête des Marches d’Espagne reprises aux sarrasins. Il est vital d’affermir le Christianisme dans la région et de combattre une hérésie, l’adoptianisme, qui s’est développée en Espagne et se répand jusqu’ici. Une foi unique garantit l’unité de l’Empire carolingien…

L’adoptianisme est une doctrine religieuse selon laquelle Jésus ne serait devenu le fils de Dieu que par adoption à la suite de son baptême dans le Jourdain par Jean-Baptiste.

D’une manière insolite, un miroir est disposé sur la bordure de l’abside. Si on se penche dessus, il permet de distinguer un fragment de fresque encore mal déchiffrée.

Sur les parois, les traits rouges dessinent des pierres en trompe-l’œil : ils embellissent, en le masquant, l’agencement réel du mur.

Les quarante années de guerre contre les Sarrasins ont laissé la Septimanie (région qui correspond approximativement à la partie occidentale de l’ancienne province romaine de la Gaule narbonnaise) exsangue de ressources et d’habitants.

Ici à Caunes, une petite communauté de moines dirigée par Anianus vit pauvrement dans la tradition wisigothique. Anianus est un ami de Benoît d’Aniane, et d’autres personnages monachismes de cette fin du VIIIème siècle.

Lorsque Benoît d’Aniane, soutenu par le pouvoir carolingien, fonde la règle bénédictine, Anianus est parmi les premiers à l’adopter. Il reçoit des terres du comte de Narbonne, et fait construire, comme Benoît le préconise désormais, une abbaye en pierre, avec toit de tuiles, richement décorée…

En Europe, durant le Moyen Âge, le mot « Sarrasins » ou « Sarrazins » était employé pour dénommer les peuples de confession musulmane. On les appelait aussi « Mahométans », « Arabes », « Ismaélites », ou bien « Agarènes ». Quant au terme « Maures », il faisait allusion aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête des Omeyades. Les mots « Islam » et « Musulmans » n’existaient pas encore en Occident médiéval. En français, le mot « Musulman » est cité pour la première fois en 1551 ; « Islam » en 1697. Avant ces dates on utilisait, pour définir la religion des peuples musulmans, l’expression « loi de Mahomet », ou « loi des Sarrasins ».

UN CHEF-D’ŒUVRE D’ARCHITECTURE ROMANE

LE CHEVET ROMAN

C’est un véritable chef d’œuvre qui date du XIème siècle. Sa partie inférieure affiche entre ses colonnes un ocre rouge, et sa partie supérieure lui oppose de larges ouvertures. Il serait le plus ancien du Languedoc.

Autour du chevet on découvre, dans un jardin harmonieux, un petit amphithéâtre. L’abside romane a une forme parfaite semi-circulaire. Deux petites absidioles sont accolées au transept qui, à chacun de ses bras, se termine par une tour.

L’abside centrale est majestueuse et possède deux niveaux. Le plus ancien, celui du bas, date du début du XIème siècle. Il est décoré des mêmes joints ocre-rouge que ceux que l’on trouve dans le chœur.

Les huit demi-colonnes qui la décorent arborent des chapiteaux aux motifs végétaux.

Le niveau supérieur a été bâti autour de 1060 et affiche une construction différente : on s’aperçoit que les pierres sont soignées : elles sont blanches et grises, sans joint coloré, et des pilastres remplacent les demi-colonnes. On distingue aussi, sur le toit de la nef, les marques des consécutives surélévations.

Depuis le XIIème siècle, deux tours s’élèvent de part et d’autre du transept. Celle de gauche, au Sud, est la plus remaniée, notamment par les Mauristes. Elle aurait abrité le trésor de l’abbaye, peut être sa bibliothèque.

L’autre tour, au Nord, c’est un clocher. Certains chapiteaux ont curieusement pris place sur ses baies géminées. Ils proviennent peut-être de l’abbaye elle-même pour certains, et sont mal ajustés aux colonnes qu’ils chapeautent. Sept d’entre eux, en marbre, sont du très haut Moyen Âge. Trois autres datent du XIIème siècle…

LA SALLE LAPIDAIRE

Dans la salle lapidaire se trouve une exposition de vestiges d’époques très variées, mises à jour dans l’abbaye. L’un d’entre eux en particulier atteste le travail du maître de Cabestany à Caunes-Minervois. Un sarcophage en marbre gris est sans doute d’époque paléo-chrétienne…

LES BÂTIMENTS CONVENTUELS

En 2015, un partenariat a été lancé avec le Centre Belge de la Bande Dessinée, pour présenter au sein de l’abbaye des expositions sur l’art de la bande dessinée.

En 2016, le lieu accueille ainsi une exposition portant sur l’univers des Schtroumpfs, présentant de nombreuses planches originales de la série qui viennent enchanter les amateurs du 9ème art.

Petits et grands peuvent se plonger dans les aventures de Spirou, des Schtroumpfs, de Boule et Bill, de Johan et Pirlouit, et de bien d’autres encore…

Sources :

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_Saint-Pierre-Saint-Paul_de_Caunes-Minervois

https://www.payscathare.org/sites/payscathare/files/content/files/caunes-minervois-fr.pdf

https://www.grand-carcassonne-tourisme.fr/la-destination/incontournables/abbaye-de-caunes-minervois/

https://monumentum.fr/domaine-ancienne-abbaye-pa00102638.html

 

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4 réponses

  1. Charlotte dit :

    Bonjour, je tenais à vous féliciter pour cet article passionnant sur l’abbaye de Caunes-Minervois. Votre plume a su captiver mon attention du début à la fin. Les détails historiques et architecturaux que vous avez partagés ont éveillé ma curiosité et donné envie d’en savoir plus. Merci pour cette belle découverte et j’espère pouvoir échanger avec vous sur ce sujet fascinant.

  2. Charlotte dit :

    Bonjour,

    Je tenais à vous féliciter pour cet article très intéressant sur l’abbaye de Caunes-Minervois. Les témoignages des habitants locaux ajoutent une dimension authentique à l’histoire de cette magnifique abbaye. J’aimerais en savoir plus sur les événements culturels organisés dans ce lieu chargé d’histoire. Avez-vous assisté à l’un d’entre eux ? Merci pour cet excellent partage !

    Cordialement,

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