Les Témoins du Passé – La cathédrale Notre-Dame de Saint-Paul-trois-Châteaux
LES TÉMOINS DU PASSÉ
LA CATHÉDRALE NOTRE-DAME
DE
SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX
STYLE : roman.
CULTE : catholique romain.
STYLE DOMINANT : art roman provençal.
On trouve comme style d’architecture : Des porches évoquant un arc de triomphe, des frontons triangulaires, des entablements à l’antique constitués d’une architrave, d’une frise et d’une corniche, des colonnes cannelées, des pilastres cannelés, des chapiteaux à feuilles d’acanthe, des bas-reliefs décorés de rinceaux et des triglyphes. On distingue également divers types de frises : Des frises de feuilles d’acanthe, de rinceaux, de palmettes, d’oves, et de grecques (variante de la frise de méandres).
TYPE : ancienne cathédrale ; église paroissiale depuis 1801.
RATTACHEMENT : diocèse de Valence.
DÉBUT DE CONSTRUCTION : milieu du 12ème siècle.
PÉRIODES DE CONSTRUCTION : 12ème siècle, 15ème siècle.
PROTECTION : l’église est classée Monument Historique en 1840.
PROPRIÉTAIRE : la commune.
SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX
ET
SA CATHÉDRALE
SITUATION
Saint-Paul-Trois-Châteaux est une commune française située dans le département français de la Drôme, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Ses habitants se nomment les Tricastins.
HISTORIQUE
PRÉHISTOIRE
Des traces de civilisation apparaissent sur la commune dès le Néolithique.
C’est une période empreinte d’importants bouleversements techniques et sociaux, directement liés au développement par les humains d’un modèle de survie basé sur l’agriculture et l’élevage, qui les oblige à se sédentariser. De nouvelles innovations voient alors le jour, avec l’essor de l’outillage en pierre polie, la poterie et l’évolution de l’architecture.
A L’ÂGE DU BRONZE
Un peuple celto-ligure vivait sur ce territoire, les Tricastini, dont le nom reste présent dans la plaine du Tricastin. Ils habitaient entre le Rhône et les Préalpes.
ANTIQUITÉ
Cette nouvelle capitale du peuple gaulois des Tricastini est fondée vers le Ier siècle de notre ère. Elle s’étendait sur plus de 42 hectares, et représentait une des cités les plus importantes de la Gaule Narbonnaise. La région où étaient installés les Tricastini se trouvait essentiellement là où se situe aujourd’hui la commune de Saint-Paul-Trois-Châteaux. Elle fut appelée Augusta Tricastinorum par Pline l’Ancien (écrivain et naturaliste romain du Ier siècle de notre ère, né en 23 apr. J.-C., mort en 79 apr. J.-C.).
Une nécropole de la cité a été mise à jour au Valladas, à l’extérieur des remparts antiques. On y a dénombré 240 tombes et trouvé du mobilier funéraire.
Il semblerait que la cathédrale fut érigée sur une zone sépulcrale du Haut Moyen Âge ; des fouilles archéologiques récentes ont révélé la présence de sépultures des IVème au VIème siècles,
dont celle du saint évêque Paul (372-412). Il s’agirait peut-être d’une basilique funéraire
dédiée aux Saints Apôtres et Martyrs.
ÉPOQUE PALÉOCHRÉTIENNE
Dès le IIème siècle de notre ère, Saint-Paul-Trois-Châteaux construit sa cathédrale et devient siège épiscopal.
MOYEN ÂGE
Une autre cathédrale, dont les travaux commenceront à l’est vers le milieu du XIIème siècle, sera achevée par la façade occidentale vers 1220.
– Vers 1120 : début de la construction du chevet et du transept, puis élévation des murs de la nef.
– Vers 1180 : modification des croisillons et voûtement de l’édifice.
– La dédicace sera prononcée sous Geoffroy de Voguë (évêque de Saint-Paul-Trois-Châteaux de 1211 à 1230).
Les bâtisseurs de cet édifice se sont largement inspirés de l’art antique, dont les vestiges de cette période étaient forts nombreux dans la région. Sa construction est effectuée en moyen appareil de pierres calcaires, issues de la carrière de Saint-Restitut.
La cité est entourée d’un rempart défensif percé par quatre portes fortifiées, dont Notre-Dame, Fanjoux et les Fontaines.
– Entre le XIIIème et la moitié du XVème siècle, la cité abritera une importante communauté de Juifs. En attestent aujourd’hui le nom de « la rue juiverie », et la découverte à l’occasion de fouilles, des vestiges d’un « mikvé » (bain rituel juif).
– Le porche méridional de l’église a été rajouté au XVème siècle.
GUERRES DE RELIGION
A l’image du Dauphiné, la ville est confrontée aux luttes fratricides entre Catholiques et Protestants. Occupée successivement par les deux partis, elle sera détruite, puis reconstruite.
– En 1535 ou 1536, les Protestants pillent une première fois le sanctuaire en le spoliant de tous ses objets précieux. A la veille de Noël 1561, l’église est saccagée pour la seconde fois. Par la suite, la cathédrale sera abandonnée une quarantaine d’année (le temps de l’exil de l’évêque). C’est durant cette période que le clocher et plusieurs voûtes s’écrouleront. Des travaux de restauration sont alors entrepris au XVIIème siècle.
– En 1635, un dôme baroque est érigé au-dessus de la coupole (il sera démoli en 1858-1859).
Enfin la cité est entièrement restaurée au XVIIème siècle, une fois la paix religieuse rétablie.
RÉVOLUTION
Durant cette période bouleversée de notre Histoire, le monument subira maintes dégradations, mais les dommages se limiteront seulement aux ornements liturgiques.
L’édifice religieux conservera son appellation de cathédrale jusqu’à la Révolution. Elle est l’une des trois cathédrales du diocèse de Valence (avec celles de Die et de Valence).
Classée Monument Historique en 1841 sur recommandation de Prosper Mérimée, l’église connaîtra d’importantes restaurations au XIXème siècle.
LA CATHÉDRALE
NOTRE-DAME
DE
SAINT-PAUL-TROIS-CHÂTEAUX
PRÉSENTATION
La cathédrale est un magnifique exemple de l’art roman provençal.
En architecture, l’arc plein cintre est un arc parfaitement semi-circulaire sans brisure. Il se distingue des arcs surbaissés et des croisées d’ogives. Constitués d’un appareil régulier, tous les moellons sont de même taille et de même forme.
Elle présente un plan basilical à trois nefs, terminé par une abside en cul de four à arcades et colonnettes. Les pierres, à l’intérieur comme à l’extérieur, portent de nombreuses marques de tâcherons. Sa décoration est inspirée de l’architecture antique : frontons triangulaires, colonnes cannelées, pilastres cannelés, chapiteaux à feuilles d’acanthe, frises de grecques, frises d’oves, frises de feuilles d’acanthe. Cette ornementation se retrouve partout : au niveau de la façade occidentale, de la façade méridionale, du chevet, et du chœur.
LES EXTÉRIEURS
LES FAÇADES & CONTREFORTS
LE CHEVET
Le chevet est sobre. Il affiche une triple abside ainsi qu’une triple arcature aveugle (en haut à droite). Malgré la sobriété du chevet, on retrouve une décoration à l’antique au niveau de l’abside centrale :
– un entablement à l’antique
– des chapiteaux carrés ornés de feuilles d’acanthe
– une frise d’oves et une frise de palmettes ou de feuilles d’acanthe
– des modillons ornés de feuilles d’acanthe.
A l’est, le chevet est constitué d’une abside principale à pans coupés, entourée de deux absidioles demi-circulaires qui parachèvent les nefs latérales (bas-côtés ou collatéraux).
Le décor délimité autour des ouvertures aveugles et sur la corniche de la toiture se révèle très élaboré. On y découvre de nombreuses pierres arborant des signes lapidaires (œuvres des tâcherons qui les ont sculptées).
LA FAÇADE OCCIDENTALE
Elle donne une large part à l’architecture antique. On y découvre :
– un fronton triangulaire orné d’une frise de grecques
– des oculus ornés d’une frise d’oves et d’une frise de feuilles d’acanthe
– un portail occidental orné de plusieurs frises de feuilles d’acanthe et d’une frise d’oves
– des colonnes cannelées et pilastres cannelés ornant la base de la façade, de part et d’autre du portail.
Le portail encadre des vantaux de bois du XVIIe siècle.
Architrave : fraction rectiligne de longue portée reposant sur des colonnes, parfois en bois. Frise : disposition horizontale de peintures ou de sculptures. Corniche : partie saillante d’architecture qui sert à couronner le faîte d’un mur. Voir aussi corbeaux et modillons.
1 – Le portail d’entrée
La façade occidentale comprend un splendide portail roman avec son archivolte finement sculptée. De chaque côté, quatre pilastres cannelés ont traversé difficilement les époques. Autrefois coiffés de chapiteaux, ils devaient probablement supporter un entablement.
Le portail affiche des vantaux de bois du XVIIème siècle.
2 – l’archivolte du portail d’entrée
3 – Les colonnes et les pilastres du portail d’entrée
LA FAÇADE MÉRIDIONALE
Elle affiche la même référence à l’Antiquité que la façade occidentale :
– une frise de grecques et une frise de feuilles d’acanthe sous la corniche
– une fenêtre haute ornée d’une frise d’oves et cernée de pilastres cannelés surmontés de chapiteaux à feuilles d’acanthe
– un portail méridional (sous le porche) : colonnes torsadées, chapiteaux à feuilles d’acanthe, frises de feuilles d’acanthe, et frise d’oves.
1 – Le porche
2 – Fenêtres décorées et arcatures aveugles
Le flanc sud de la dernière travée est décoré de trois arcatures aveugles plein cintre et d’une riche corniche décorée.
LE TRANSEPT & LE CLOCHER
La façade méridionale du transept est dominée par un fronton triangulaire inspiré de l’antique. Ses côtés sont surmontés d’un entablement à l’antique. Le croisillon nord est décoré de bandes lombardes.
Le clocher est désaxé sur le bras méridional du transept ; il domine le monument de sa masse colossale. Gravement détérioré en 1561, il sera réaménagé « dans l’esprit roman » au XIXème siècle.
LES SIGNES LAPIDAIRES & LES BAS-RELIEFS SCULPTES
De petites sculptures romanes (signes du zodiaque, animaux, cavaliers…) sont incrustées dans les murs croisillons sud du transept. Celui-ci affiche également de nombreuses marques de tâcheron, et des bas-reliefs sculptés.
LES MARQUES DES TÂCHERONS
L’INTÉRIEUR
LA NEF
L’intérieur est un parfait exemple de la rigueur et de la splendeur des constructions romanes. La nef est voûtée en berceau sur doubleaux. Longue de 28 m, la cathédrale atteint une largeur maximale de 24,90 m et une hauteur à la voûte de 19 m.
L’ABSIDE EN CUL DE FOUR
L’abside est voûtée en cul-de-four sous-tendu par quatre nervures plates. Elle présente un décor fait de cinq arcades aveugles avec colonnettes cannelées ou torsadées, surmontées de chapiteaux à feuilles d’acanthe.
1 – La coupole & l’autel
2 – Les mosaïques
Derrière l’autel on trouve des mosaïques des XIIème et XIIIème siècles. Elles sont sans doute contemporaines des deux premières croisades, soit trente ans environ après la construction de la cathédrale ; ce qui nous apprend que l’église actuelle en a remplacé une autre dont le sol a été surélevé.
Lire :
LES CHAPELLES
LES CHAPITEAUX DÉCORES & LES COLONNES
La séparation des travées s’effectue par des demi-colonnes délicatement travaillées, mais inachevées. Les symboles des évangélistes se positionnent dans les angles de la nef centrale : l’aigle de Saint Jean (au nord-est), le lion de Saint Marc (au sud-est), le taureau de Saint Luc (au nord-ouest), et l’ange barbu de Saint Matthieu (au sud-ouest).
LES FRESQUES & LES PEINTURES
Face à l’entrée sud, un des piliers de la nef présente un décor sculpté très détérioré qui illustre la Résurrection des Morts (fin de l’époque romane). Des peintures murales des XIVème et XVème siècles ornent plusieurs arcs et piliers. On remarque notamment des motifs végétaux, une Vierge à l’enfant, un Christ en majesté entouré des symboles des évangélistes, un baptême du Christ, où le chanoine donateur est figuré entre Jésus et Saint Jean-Baptiste.
Dans le transept se trouve une copie de « La Cène » de Léonard de Vinci, par Molinari (1838). En face, on peut admirer « L’Adoration des Bergers » du peintre valentinois Choisnard (1844).
L’ORGUE
LES STALLES & LE MOBILIER
Les stalles des chanoines, récemment restaurées, datent de la seconde moitié du XVIIIème siècle.
Sources :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cath%C3%A9drale_Notre-Dame_de_Saint-Paul-Trois-Ch%C3%A2teaux
https://www.art-roman.net/stpaultrois/stpaultrois2.htm
http://www.villes-cathedrales.fr/fiche.php?cat_n_id=366
http://lafrancemedievale.blogspot.com/2016/03/saint-paul-trois-chateaux-26-cathedrale.html
http://lieuxsacres.canalblog.com/archives/2007/03/01/4177311.html
https://monumentum.fr/ancienne-cathedrale-actuellement-eglise-paroissiale-pa0011705