La Guerre de Sécession – 1862, Lincoln et la valse des généraux.
LA GUERRE DE SÉCESSION
(1861-1865)
ANNÉE 1862
(De Juillet à décembre)
LINCOLN
ET LA VALSE DES GÉNÉRAUX
SOMMAIRE
Pendant quatre années, des maisons ont été réquisitionnées, des écoles et des églises se sont transformées en hôpitaux de fortune et ont abrité des blessés et des agonisants des deux camps. Des hordes de soldats en maraude ont arpenté les contrées et incendié les villes, ravageant les campagnes en détruisant les récoltes et les fermes. Les Américains se sont massivement massacrés, chez eux, dans les champs et les vergers de leurs maisons, le long des sentiers de leur jeunesse, sur les berges des rivières dont les noms avaient été baptisés par leurs aïeux. Ces jeunes hommes, qui ne s’étaient jamais éloignés de plus de quelques dizaines de kilomètres de leur Comté, se sont instantanément retrouvés enrôlés dans de gigantesques armées. Ils ont livré de glorieuses batailles aux noms prestigieux, à des centaines de kilomètres des lieux de leur naissance. Ils étaient conscients d’écrire une page d’Histoire, et de vivre la plus grande aventure de leur existence. Pendant quatre années, les Américains se sont entretués en masse, pour finalement donner naissance à une nation dorénavant incapable de comprendre comment une pareille tragédie a pu exister. Ce qui avait débuté comme un perpétuel désaccord sur les droits de l’Union et ceux des États, est très vite devenu une lutte sur le sens à donner au mot « liberté ». Avec le recul, il semblerait qu’Abraham Lincoln, sans en être conscient peut-être, ait vu juste lors de son discours d’inauguration du cimetière de Gettysburg. Le 19 novembre 1863, il prononça des mots qui resteront à jamais gravés dans les mémoires : « cette guerre était celle de la renaissance de la liberté ».
LES FEMMES DU SUD
Inexorablement, l’armée du Nord occupe lentement le Vieux Sud ; les femmes se révoltent contre l’envahisseur yankee.
Après la reddition des Forts Jackson et Saint Philip, La Nouvelle-Orléans tombe sans résistance aux mains des forces nordistes, commandées par le major-général Benjamin Butler et l’amiral David Farragut.
Elle évitera ainsi sa destruction, à l’inverse de bien d’autres cités sudistes. La chute de la plus grande ville de la Confédération marque un tournant dans le conflit, et aura un impact particulier sur la vision de cette guerre fratricide à l’étranger.
Il est à noter que La Nouvelle-Orléans sera gérée d’une main de fer par le général Benjamin Franklin Butler (1818-1893). Installé comme gouverneur militaire, il se montrera implacable et son administration provoquera un immense ressentiment envers lui au sein de la population. Il sera d’ailleurs surnommé « la bête ».
Occupation de La Nouvelle-Orléans par les troupes nordistes. Une affiche sur les murs de la ville :
Nouvelle-Orléans, 15 mai 1862. Ordre du jour n° 28. Les officiers et les soldats des États-Unis ayant été sans cesse en butte au mépris des femmes de la Nouvelle-Orléans, soi-disant des dames, alors que nous faisions preuve de courtoisie et de bonne volonté envers elles, nous ordonnons dorénavant que toute femme qui par son attitude ou par le moindre geste insultera des soldats des États-Unis ou leur témoignera du mépris sera considérée et pourra être traitée comme une femme se livrant à son métier dans la rue. Par ordre du major général Butler. George Crockett Strong, chef d’état-major ». Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
LE CLIN D’ŒIL
D’après « la Guerre de Sécession », de Ken Burn.
L’Angleterre s’offusque. Le premier britannique, lord Palmerston, à l’ambassadeur des U.S.A. à Londres :
Brocket, 11 juin 1862 Cher monsieur, Je ne puis moins faire que de vous écrire pour vous dire combien il est difficile, sinon impossible de trouver les mots susceptibles d’exprimer l’indignation soulevée, chez tout homme digne de ce nom, par l’ordre du jour du général Butler, dont je vous joins ici l’extrait publié par le Times d’hier. Même lorsqu’une ville est prise d’assaut, le commandant de l’armée victorieuse fait tout son possible pour assurer la protection des civils et surtout des femmes, et j’irai jusqu’à dire que, dans l’histoire des peuples civilisés, on ne peut citer aucun exemple d’un acte semblable à la proclamation de cet ordre : un général, livrant délibérément et de sang-froid, les femmes d’une ville conquise à la licence débridée de la soldatesque. Si le gouvernement fédéral accepte les services d’hommes capables d’actes aussi révoltants, il doit s’attendre à encourir le jugement que mérite une telle conduite de ce genre. Je vous prie de croire, monsieur le Ministre, à…. Lord Palmerston ». Extrait de « Il y a toujours un reporter ». (« La guerre de Sécession », de Victor Austin, paru aux éditions René Julliard.)
CHRONOLOGIE
JUILLET
Homestead Act : loi de propriété fermière signée par Abraham Lincoln, le 20 mai 1862. Cette loi concède gratuitement 160 acres (647 000 m2) à tout fermier les ayant cultivées au moins cinq ans.
Au 19ème siècle, l’Union Pacific participa à l’épopée de la construction du premier chemin de fer transcontinental entre l’est et l’ouest des États-Unis. Cette épopée, qui devint une compétition pour déterminer qui construira la plus grande portion de ligne, opposait l’Union Pacific et la Central Pacific. La construction s’est officiellement terminée le 10 mai 1869 par la jonction des deux compagnies à Promontory Summit (Utah).
– Du 30 juin au 1er juillet : bataille de Tampa, Floride.
Affrontement mineur entre une canonnière de l’Union, placée sous les ordres du capitaine A.J. Drake [US], et la ville de Tampa Bay, défendue par le capitaine JW Pearson [CS]. La canonnière se retire dans l’après-midi du 1er juillet après avoir envoyé quelques obus sur la ville.
Victoire confédérée non concluante.
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– Le 1er juillet : bataille de Malvern Hill, aussi appelée bataille de Pointdexter’s Farm, Comté de Henrico, Virginie.
Issue de la bataille indécise ; victoire tactique de l’Union.
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– Le 1er juillet : fin de la bataille des 7 Jours, aux environs de Richmond, Virginie.
Victoire confédérée.
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– Le 1er juillet : seconde bataille de Mesilla, État de l’Arizona confédéré (actuellement État du Nouveau-Mexique).
Victoire de l’Union.
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– Le 1er juillet : bataille de Booneville, comté de Prentiss, Mississippi.
Issue indécise.
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– Le 7 juillet : Bataille de Hill’s Plantation (aussi appelée bataille de Cotton Plant ou bataille de Cache River), comté de Woodruff, Arkansas.
Victoire de l’Union.
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– Le 13 juillet : Première bataille de Murfreesboro, comté de Rutherford, Tennessee.
Victoire confédérée.
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– Les 15 et 16 juillet : Bataille d’Apache Pass, Apache Pass en Arizona.
Victoire des volontaires de l’Union de la colonne Californie, contre les guerriers Apaches des chefs Mangas Coloradas et Cochise.
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– Le 18 juillet : Raid de Newburgh, Newburgh, en Indiana.
Victoire confédérée.
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Le 5 août : bataille terrestre et navale de Bâton Rouge, Paroisse orientale de Bâton Rouge, Louisiane.
La victoire de l’Union stoppe les tentatives des confédérés de reprendre la capitale de la Louisiane.
L’État du magnolia : « the magnolia state ». Devise : Virtute et armis (latin) : « Par le courage et les armes ». 20ème État. Capitale : Jackson. Date d’Entrée dans l’Union : 10 décembre 1817. Le Mississippi est bordé par le Tennessee au nord, l’Alabama à l’est, le golfe du Mexique au sud-est, la Louisiane au sud-ouest, et l’Arkansas au nord-ouest. L’État tire son nom du fleuve Mississippi. Au 18ème siècle, les Amérindiens qui habitaient dans l’actuel Mississippi étaient principalement des Chicachas et des Chactas de langues creeks, avec des minorités Natchez, Yazoo et Biloxi. En 1699, une première colonie française sédentaire en Louisiane s’installe à Biloxi, sous la direction de Pierre Le Moyne d’Iberville. En 1720, la capitale de la Louisiane française est transférée de Mobile à Biloxi, puis en 1723 à la Nouvelle-Orléans. En 1763, la Louisiane, à l’est du fleuve Mississippi, est cédée à la Grande-Bretagne. En 1783, lors de l’Indépendance, ce territoire devient Américain. En 1798, la région se réorganise avec l’apport de territoires cédés par la Géorgie et la Caroline du Sud. Plus tard le nouvel Etat sera agrandi avec l’annexion de contrées supplémentaires (dont le littoral, qui était jusqu’alors rattaché à la Floride occidentale). En 1800, deux ans après sa création, le Territoire du Mississippi compte 5 750 habitants d’origine européenne, 4 500 dans le Natchez District et 1250 à Tombigbee, à l’ouest de Mobile. Secteur qui deviendra très vite une partie de l’Alabama. En 1802, la population non-amérindienne des comtés d’Adams et Pickering (appelé ensuite Comté de Jefferson) compte au total 4 446 blancs et 2 995 esclaves. En 1810, la population non-amérindienne est de 15 826 blancs et de 13 924 noirs, soit 29 700 habitants, pour la plupart dans le Natchez District et ses terres très fertiles. En 1811, on compte 31 306 non-amérindiens, dont 14 706 esclaves. Ils se répartissent dans cinq comtés au Nord de celui d’Adams, sur les états actuels du Mississippi, de l’Alabama et de la Louisiane. En 1812, on assiste à la première vague d’immigration suite à la guerre anglo-américaine. En 1814, on assiste à une seconde vague d’immigration, due à la fin de la Guerre anglo-américaine de 1812. Le 10 décembre 1817, le Mississippi est le vingtième État à intégrer l’union des États-Unis d’Amérique ; il devient un État esclavagiste. En 1820, la population non-amérindienne a doublé : c’est la « Mississippi fever ». En 1830, à la suite du traité de Dancing Rabbit Creek, la population amérindienne est entièrement transférée à l’ouest du fleuve Mississippi. La population blanche et noire ne cesse de s’accroitre, dans un système économique essentiellement basé sur l’esclavage. En 1835, le comté de Madison et ses environs font l’objet d’affrontements sanglants (actions des vigilantes). Une dizaine de Blancs (soupçonnés d’antiesclavagisme) et des dizaines de Noirs sont exécutés. Les populations blanches, devenues minoritaires, redoutent une révolte des esclaves ; ce qui provoque une hystérie collective. Le 9 janvier 1861, le Mississippi est le deuxième État à faire sécession et à rejoindre la Confédération des États américains. De nombreuses batailles se dérouleront sur son sol, notamment le célèbre siège de Vicksburg (du 18 mai au 4 juillet 1863). Le 23 février 1870, après une tutelle de cinq ans, le Mississippi réintègrera l’Union. L’esclavage sera officiellement aboli, remplacé par une stricte ségrégation raciale. Le 28 juin 2020, le Congrès du Mississippi vote le retrait de l’étendard confédéré du drapeau.
– Du 6 au 9 août : bataille de Kirksville, comté d’Adair, Missouri.
Victoire de l’Union.
Avec cette victoire, les nordistes confortent leur emprise sur la partie sud-est de l’État du Missouri.
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– Le 11 août : première bataille d’Independance, comté de Jackson, Missouri.
Victoire confédérée.
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– Du 15 au 16 août : bataille de Lone Jack, comté de Jackson, Missouri.
Victoire confédérée.
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– Du 21 au 22 août : bataille de Fort Ridgely, comté de Nicollet, Minnesota.
Victoire de l’Union.
Le fort Ridgely fut construit entre 1853 et 1855, dans le sud de ce qui était alors le Territoire du Minnesota. Cet unique poste militaire se situait entre les réserves indiennes des Sioux et les colons américains.
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– Du 29 au 30 août : bataille de Richmond, comté de Madison, Kentucky.
Victoire confédérée.
15ème État. Capitale : Frankfort. Date d’Entrée dans l’Union : 1er juin 1792. État esclavagiste, mais en raison de la faible importance de la culture du coton, l’esclavage y est moins répandu que dans le Sud. Durant toutes les années de la guerre civile, il se déclarera neutre et n’aura de cesse de proclamer sa neutralité jusqu’à la fin du conflit. Néanmoins, une partie pro-sécessionniste de la population affirmera son allégeance à la Confédération et proclamera un gouvernement confédéré alors que l’État était convoité par l’Union. Cet État-frontière sera par la suite le théâtre de batailles importantes entre les deux belligérants.
CAMPAGNE DE VIRGINIE SEPTENTRIONALE
(Août à septembre 1862)
Les forces confédérées sont commandées par le général Robert E. Lee. Ce dernier vient d’être victorieux au printemps, lors de la bataille des Sept Jours, au cours de la campagne de la Péninsule (lire : Le sud défend sa capitale).
La campagne de Virginie Septentrionale, aussi connue sous le nom de « Seconde campagne de Bull Run » ou de « Seconde campagne de Manassas », est une suite de batailles qui se sont déroulées en Virginie, entre Août et septembre 1862, sur le théâtre oriental de la Guerre de Sécession. Le général Robert E. Lee, commandant en chef de l’armée des États confédérés, choisit de se diriger vers le nord, vers Washington. Il veut affronter et battre tout de suite l’armée de Virginie, commandée par le général John Pope (1822-1892), avant que celle-ci ne s’unisse à celle du Potomac du major-général George McClellan.
Pour stopper la progression de John Pope, qui marche sur Gordonsville, Lee envoie le major-général Thomas J. « Stonewall » Jackson.
« Toujours mystifier, tromper et surprendre l’ennemi, si possible; et quand vous le frappez et le vainquez, ne cessez jamais de poursuivre tant que vos hommes auront la force de suivre; car une armée mise en déroute, si elle est vivement poursuivie, devient paniquée, et peut alors être détruite par la moitié de son nombre. L’autre règle est, ne jamais se battre contre un ennemi supérieur en nombre ; si vous pouvez lancer votre assaut sur une partie de ses forces seulement, attaquez sa partie la plus faible et écrasez-le. Une telle tactique gagnera à chaque fois, ainsi, une petite armée peut en détruire une plus grande, et la victoire répétée la rendra invincible ». La Guerre de Sécession, Ken Burns
LES BATAILLES
– Le 9 août : bataille de Cedar Mountain, connue en anglais comme bataille de Slaughter’s Mountain (bataille de la montagne du Massacre), ou battle of Cedar Run (bataille du ruisseau des Cèdres), La bataille s’est déroulée dans le comté de Culpeper, État de Virginie.
Victoire des forces confédérées commandées par le général Thomas J. « Stonewall » Jackson, face à l’armée de l’Union placée sous les ordres du général Nathaniel P. Banks (1816-1894).
La bataille de Cedar Mountain fut la première bataille de la Campagne de Virginie Septentrionale. Elle se terminera par la défaite des Unionistes lors de la seconde bataille de Bull Run.
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– Du 22 au 25 août : bataille de Rappahannock Station, dans les Comtés de Fauquier et Culpeper, Virginie.
Bataille indécise entre les forces confédérées commandées par le général Thomas J. « Stonewall » Jackson, face à l’armée de l’Union placée sous les ordres du général John Pope (1822-1892).
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– Du 25 au 27 août : combats de Manassas station (aussi connus sous les noms de Bristoe Station, de Kettle Run, de Bull Run Bridge ou d’Union Mills), dans le Comté du Prince-William, Virginie.
Victoire des forces confédérées commandées par le général Thomas J. « Stonewall » Jackson, face à l’armée de l’Union placée sous les ordres du général John Pope (1822-1892).
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– Le 28 août : bataille de Thoroughfare Gap, dans les Comtés du Prince-William et Fauquier, Virginie.
Victoire confédérée.
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– Du 28 au 30 août : seconde bataille de Bull Run, dans le Comté du Prince-William, Virginie.
Victoire des forces confédérées commandées par les généraux Robert E. Lee, James Longstreet et Thomas J. « Stonewall » Jackson, face à l’armée de l’Union placée sous les ordres du général John Pope (1822-1892).
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– Le 1er septembre : bataille de Chantilly, appelée aussi bataille de Ox Hill, dans le Comté de Fairfax, Virginie.
Bataille indécise entre les forces confédérées commandées par les généraux Thomas J. « Stonewall » Jackson et Jeb Stuart (1833-1864), face à l’armée de l’Union placée sous les ordres des généraux Philip Kearny Jr (1815-1862) et Isaac Ingalls Stevens (1818-1862). Les deux généraux de l’Union seront tués au cours de la bataille.
– Les 17 et 18 septembre : bataille de Munfordville, comté de Hart, Kentucky.
Victoire confédérée.
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– Le 19 septembre : bataille d’Iuka, comté de Tishomingo, situé dans l’État du Mississippi.
Victoire de l’Union.
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– Le 23 septembre : bataille de Wood Lake, comté de Yellow Medicine, Minnesota.
La bataille de Wood Lake est une victoire décisive pour les États-Unis, avec de lourdes pertes infligées aux Sioux.
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Le 24 septembre, Abraham Lincoln suspend l’ordonnance d’habeas corpus contre « tous les rebelles insurgés ».
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– Le 30 septembre : première bataille de Newtonia, comté de Newton Missouri.
Victoire confédérée.
24ème État. Capitale : Jefferson City. Date d’Entrée dans l’Union : 10 août 1821. Explorée en 1673, cette région peuplée par les Indiens est incorporée à la Louisiane française jusqu’en 1803. Le Missouri devient « territoire » américain en 1812, avant d’être admis dans l’Union près de 10 ans plus tard comme État esclavagiste. La Guerre Civile divise l’État : si son gouvernement reste fidèle à l’Union, un gouvernement dissident fait sécession en septembre 1861.
ARMÉE DE VIRGINIE DU NORD
(1861-1862)
Placée sous les ordres du général Robert E. Lee, cette armée se composait en majorité de soldats venant des États de Virginie, de Caroline Du Sud, de Caroline du Nord, et du Maryland. Certaines unités étaient issues d’États tels que l’Alabama, l’Arkansas, le Tennessee et le Mississippi. L’armée de Virginie du Nord occupait une position stratégique. Placée en limite de la ligne de séparation avec les États frontaliers, elle bloquait tout accès à la terre sacrée de Virginie en faisant face aux États de l’Union et à l’armée nordiste du Potomac. Les deux armées se retrouveront sur différents champs de batailles : à Bull Run (le 21 juillet 1861), lors du terrible affrontement de Gettysburg (les 1, 2, 3, juillet 1863), et à Cold Harbord (du 31 mai au 12 juin 1864).
CAMPAGNE DU MARYLAND
(Du 4 au 20 septembre 1862)
La Campagne du Maryland, ou Campagne d’Antietam, se réfère à une suite de batailles qui se sont déroulées entre le 4 et le 20 septembre 1862, sur le théâtre oriental de la Guerre de Sécession. Lors de cette campagne, le général Robert E. Lee, fort de ses succès du printemps dans la Péninsule, décide de porter pour la première fois la guerre dans le Nord. Il envahit le Maryland neutre dans l’espoir de rallier à sa cause un grand nombre de sympathisants sudistes.
Après son échec lors de la Campagne de la Péninsule, Abraham Lincoln a démis McClellan du commandement de l’Armée du Potomac. La défaite de John Pope (1822-1892) et de l’armée de l’Union à la deuxième bataille de Bull Run oblige Lincoln à changer encore de chef. Mais il ne sait plus qui choisir comme commandant : tous ses généraux se font battre par Lee. Lincoln décide donc de faire à nouveau confiance à George McClellan qui, de ce fait, réintègre son poste à la tête de l’armée du Potomac. Le Président lui donne l’ordre de stopper l’invasion de l’armée confédérée de Lee, qui vient de pénétrer dans le Maryland.
LES BATAILLES
– Du 12 au 15 septembre : bataille de Harpers Ferry, Comté de Jefferson, Virginie, et Comté de Loudoun, Virginie Occidentale.
Victoire de l’armée confédérée commandée par Thomas Jonathan Jackson, face aux forces de l’Union dirigées par le colonel Dixon S. Miles.
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– Le 14 septembre: bataille de South Mountain, Boonsboro, Maryland.
Victoire de l’armée l’Union commandée par George McClellan, face aux forces confédérées placées sous les ordres de Robert E. Lee.
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– Le 17 septembre : bataille d’Antietam, près de Sharpsburg, Maryland.
Bataille indécise entre les forces de l’Union commandées par George McClellan, et l’armée confédérée dirigée par Robert E. Lee.
LE GRAIN DE SABLE !
Un soldat nordiste découvre, dans un champ, une boîte de cigares contenant les copies des plans de bataille du général Lee, malencontreusement égarées. McClellan sait à ce moment-là que l’ennemi qui a divisé son armée est en nette infériorité numérique. Si McClellan avait alors attaqué l’armée de Lee, il l’aurait mise en déroute. Mais fidèle à lui-même, il ne bougera pas. Il ne prendra aucune initiative pendant les 18 heures cruciales qui vont suivre, laissant ainsi passer l’occasion de détruire l’armée confédérée une bonne fois pour toutes. Au sein de son état-major des voix s’élèvent, et l’on n’hésite pas à le critiquer. Certains le qualifient d’inconscient, d’autres de traître !
Le 17 septembre 1862, près de Sharpsburg, la bataille d’Antietam, qui met un terme à cette Campagne, reste indécise. Mais Lee a perdu un quart de son armée et ne peut continuer le combat. Malgré des pertes plus importantes, McClellan publie un bulletin de victoire… Cette bataille demeure comme la plus sanglante de toute l’Histoire des États-Unis.
Une fois encore, Abraham Lincoln retire à McClellan son commandement de l’armée du Potomac, pour le remplacer par le général Ambrose Burnside. Bien que surpassée en nombre, l’armée de Lee de Virginie du Nord réussit le tour de passe de s’échapper au nez et à la barbe de son ennemi ; Abraham Lincoln est furieux. Le Jeune Napoléon ne recevra jamais plus de commandement.
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– Du 19 au 20 septembre : bataille de Shepherdstown, aussi appelée bataille de Boteler’s Ford, Comté de Jefferson, Virginie.
Victoire des forces confédérées commandées par Robert E. Lee et William Nelson Pendleton (1809-1883), face à l’armée de l’Union placée sous les ordres de George McClellan et de Fitz John Porter (1822-1901).
Ses photos déclenchent la stupeur chez les visiteurs New Yorkais : c’est la première fois que les horreurs des combats s’affichent aux yeux du public.
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– Du 1er au 3 octobre : bataille de St. Johns Bluff, comté de Duval, en Floride.
Victoire de l’Union.
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– Les 3 et 4 octobre : seconde bataille de Corinth, Mississippi.
Victoire de l’Union.
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– Le 5 octobre : bataille de Hatchie’s Bridge, comté de Hardeman et comté de McNairy, Tennessee.
Victoire de l’Union.
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Le 8 octobre : bataille de Perryville, comté de Boyle, Kentuky.
Victoire tactique des États confédérés, victoire stratégique de l’Union.
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– Le 22 octobre : bataille d’Old Fort Wayne, Fort Wayne, territoire indien.
Victoire de l’Union.
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– Le 27 octobre : bataille de Georgia Landing (ou Labadieville ou Texana), paroisse de La Fourche, État de Louisiane.
Victoire de l’Union.
ARMÉE DU TENNESSEE
(1862-1865)
Cette armée confédérée aura pour commandants successifs : – Braxton Bragg, du 20 novembre 1862 au 2 décembre 1863. Bataille de la Stones River (du 31 décembre 1862 au 2 janvier 1863). Bataille de Chickamauga (du 18 au 20 septembre 1863). Bataille de Chattanooga (les 23 et 25 novembre 1863). – Joseph Eggleston Johnston, du 27 décembre 1863 au 18 juillet 1864. Campagne d’Atlanta (du 7 mai au 5 juillet 1864). – John Bell Hood, du 18 juillet 1864 au 23 janvier 1865. Campagne d’Atlanta (18 juillet au 2 septembre 1864). Campagne de Franklin-Nashville (du 18 septembre au 27 décembre 1864). – Joseph Eggleston Johnston, du 25 février 1865 au 26 avril 1865. Campagne des Carolines (de janvier à avril 1865).
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– Le 7 novembre : bataille de Clark’s Mill, comté de Douglas, Missouri.
Victoire confédérée.
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– Le 28 novembre : bataille de Cane Hill, comté de Washington, Arkansas.
Victoire confédérée.
– Le 5 décembre : bataille de Coffeeville, près de Coffeeville, comté de Yalobusha, Mississippi (bataille de la Campagne de Vicksburg).
Victoire confédérée.
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– Le 7 décembre : bataille de Prairie Grove, comté de Washington, Arkansas.
Issue indécise.
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– Le 7 décembre : bataille de Hartsville, Hartsville, Tennessee.
Issue indécise.
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– Le 13 décembre : bataille de Fredericksburg, Fredericksburg, Virginie.
Victoire de l’armée confédérée placée sous les ordres du général Robert E. Lee, face à l’armée de l’Union commandée par le général Ambrose Burnside (1824-1881).
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à Long Island, il meurt le 26 mars 1892 à Camden. Son chef-d’œuvre est sans conteste son recueil de poèmes « Feuilles d’herbe » (Leaves of Grass). Ce qu’il voit dans les hôpitaux de la Guerre le bouleverse. Dès lors, il n’aura de cesse d’apporter réconfort et assistance aux blessés. Un médecin lui dira : « Vous prodiguez aux blessés tout ce que nos baumes et médecines, sont incapables de donner pour soulager leurs souffrances, et leur misère ».
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– Le 14 décembre : bataille de Kinston, comté de Lenoir, Caroline du Nord.
Victoire de l’Union.
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– Le 16 décembre : bataille de White Hall, aussi appelée bataille de White Hall Ferry, comté de Wayne, Caroline du Nord.
Victoire confédérée.
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– Le 17 décembre : bataille de Goldsboro Bridge, près d’Everettsville, Caroline du Nord.
Issue indécise.
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– Le 19 décembre : bataille de Jackson, comté de Madison, Tennessee.
Victoire confédérée.
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– Du 26 au 29 décembre : bataille de Chickasaw Bayou, également appelée bataille de Walnut Hills, près de Vicksburg, Mississippi (bataille de la Campagne de Vicksburg).
Victoire confédérée.
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– Le 31 décembre : bataille de Parker’s Cross Roads, comté d’Henderson, Tennessee.
Victoire confédérée.
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– Du 31 décembre 1862 au 2 janvier 1863 : bataille de la Stones River (appelée bataille de Murfreesboro par les Confédérés), Murfreesboro, Tennessee.
Victoire de l’Union.