La bataille de Friedland (14 juin 1807)

aiglenLa bataille de Friedland

 (14 juin 1807)

« Les peuples passent, les trônes s’écroulent, l’église demeure. »

Napoléon Bonaparte

Napoleon_friedland

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Campagne de Pologne

Situation

La bataille se déroule en Prusse-Orientale sur le territoire de Friedland (Pravdinsk aujourd’hui), à 43 km au sud-est de Königsberg dans l’enclave de Kaliningrad.


Forces en présences

Pour les Français : 70 000 hommes, sous le commandement du maréchal Jean Lannes et celui de Napoléon 1er.

Pour les Russes : 80 000 hommes, sous les ordres des généraux Levin August von Bennigsen et Pierre de Bagration.


Contexte

Après la boucherie de la bataille d’Eylau (8 février 1807) dont l’issue reste indécise, les Russes ont néanmoins abandonné le terrain pour se replier sur Königsberg. Napoléon hérite d’une victoire à la Pyrrhus, chèrement acquise.

Le 26 mai 1807, la Grande Armée commandée par Napoléon se met en marche à l’encontre de Bennigsen, qui s’est retranché dans Königsberg.


Déroulement de la bataille

Craignant d’être obligés de céder leurs entrepôts et tout leur ravitaillement à l’ennemi, les Russes anticipent et prennent l’offensive. Le 10 juin à Heilsberg, un premier affrontement voit les troupes françaises des maréchaux Jean de Dieu Soult, Jean Lannes et Joachim Murat attaquer les positions fortement retranchées de Bennigsen qui a traversé la rivière Alle. Avec un rapport de force de un contre deux, les soldats Français ne peuvent repousser les Russes qui résistent ; les pertes sont importantes dans les deux camps. Craignant de voir ses communications coupées, Bennigsen, prudent, décide d’abandonner ses positions retranchées et repasse sur la rive droite de la rivière Alle, pour se diriger sur Friedland. Il a pour objectif de retraverser le cours d’eau, et de se rapprocher de Königsberg. Napoléon, conscient de la manœuvre de son ennemi, s’apprête à le stopper.

Schlacht_bei_Heilsberg_1807

A l’aube du 14 juin, les troupes de Bagration, qui ont franchi le cours d’eau, attaquent les positions de Lannes, qui approche dans la plaine de Friedland. Quatre ponts de bateaux ont permis aux russes de traverser la Alle, et de se rendre sur la partie occidentale de la rivière. Submergé par leur nombre, Lannes contient les assauts, et face à des unités qui sont largement plus nombreuses que lui, il résiste pendant neuf heures. Ce délai providentiel permet à Napoléon de rassembler son armée. Bennigsen ne sait pas que le corps d’armée de Lannes, qu’il croit isolé et qu’il s’apprête à détruire, dissimule le gros de l’armée française. Apparaissent alors successivement, sur le champ de bataille, les unités du maréchal Joseph Mortier, puis les dragons du général Emmanuel de Grouchy, enfin les cuirassiers d’Etienne Marie Antoine Champion de Nansouty. Ces forces, destinées à ralentir la progression de l’ennemi, doivent permettre à Napoléon de lui laisser le temps d’arriver.

Il est une heure de l’après-midi lorsque Napoléon et sa Garde arrivent sur place. Ils sont rejoints vers les trois heures de l’après-midi par le corps d’armée du maréchal Ney. Enfin, vers les cinq heures, avec l’arrivée du général Victor, l’armée est au complet. Napoléon peut combattre les Russes sur le même pied d’égalité ; les deux armées qui vont s’affronter sont rassemblées.

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Il est cinq heures de l’après-midi. Contre l’avis de son Etat-major, qui propose de remettre l’attaque au lendemain, eu égard à l’heure très avancée de la journée, Napoléon répond : « Non, non, on ne surprend pas deux fois l’ennemi en pareille faute ». Et il ordonne son attaque générale, forte de ses 65 000 hommes.

Bataille_de_Friedland

Bataille_de_Friedland

Ney, qui attaque le premier, s’avance sur Friedland, alors que pendant ce temps, il incombe à Latour-Maubourg d’arrêter la charge de cavalerie qui est exécutée sur son flanc droit. L’artillerie, commandée par le général Alexandre-Antoine Hureau de Sénarmont, se déchaîne pour soutenir l’offensive de Ney, et taille les Russes en pièces. Au bout de deux heures, le flanc sud de l’ennemi est refoulé dans le village de Friedland, se trouvant ainsi en mauvaise posture, acculé en masse devant la rivière Alle. Là, agglutinées en rangs serrés, les unités russes sont enfoncées et décimées par l’artillerie française. Un grand nombre de soldats s’enfuient, forcés de se jeter dans le fleuve où ils périssent noyés, les canons français ayant détruit les ponts.

Friedland,_1807_(1875)_Ernest_Meissonier

Friedland,_1807_(1875)_Ernest_Meissonier


Pertes

Pour les Français : Environ 9000 morts et blessés.

Pour les Russes : 12 000 morts et blessés, 10 000 prisonniers et 80 canons et 70 drapeaux abandonnés à l’ennemi.


Conséquences

L’armée russe défaite, son allié prussien quitte Königsberg dès le lendemain pour Tilsit. Trois jours après, la Grande Armée arrive sur les rives du Niémen. Le Traité de Tilsit est signé le 7 juillet entre le Tsar Alexandre 1er de Russie et Napoléon 1er, puis le 9 juillet, avec le roi de Prusse Frédéric Guillaume III. Les deux nations adhèrent au blocus continental, instauré par Napoléon, qui doit fermer les ports d’Europe aux Anglais dans le but d’asphyxier leur économie.


Constat

La bataille de Friedland, avec celle d’Austerlitz, est considérée par les historiens comme étant une des plus brillantes du règne de Napoléon. Le traité de Tilsit qui s’en suit marque l’apogée de sa puissance en Europe. Dès le 20 novembre 1807, il se lance dans l’invasion du Portugal, énorme erreur qui va le conduire vers la désastreuse guerre d’Espagne, avec la terreur de la Guérilla.

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3 réponses

  1. Sylvain Foulquier dit :

    A Friedland, l’armée russe a perdu environ 15.000 à 16.000 hommes tués ou blessés. Les pertes de l’armée française s’élèvent à environ 10.000 hommes tués ou blessés. L’artillerie du général Sénarmont a joué un rôle décisif.

  1. 9 février 2015

    […] Bataille de Friedland : 14 juin 1807, Pravdinsk (Russie). […]

  2. 1 septembre 2015

    […] 14 juin : Bataille de Friedland, Pravdinsk […]

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