Hortense de Beauharnais
Hortense de Beauharnais
Hortense Eugénie Cécile de Beauharnais
(10 avril 1783 – 5 octobre 1837)
Reine consort de hollande
(1806-1810)
Duchesse de Saint-Leu
(Saint-leu la forêt, 1814)
Ses devises : « Fortuna infortuna fort, una » et « Moins connue, moins troublée. Mieux connue, mieux aimée.»
« Une belle femme plait aux yeux, une bonne femme plait au cœur ; l’une est un bijou, l’autre un trésor »
Napoléon Bonaparte
Naissance et famille
Hortense de Beauharnais naît à Paris le 10 avril 1783 et décède le 5 octobre 1810 au château d’Arenenberg en Suisse. Elle est la fille du vicomte Alexandre François Marie de Beauharnais, officier de l’armée royale, et de Marie-Josèphe-Rose de Tascher de la Pagerie, qui deviendra Joséphine de Beauharnais, future impératrice des Français.
Sa mère, venue en France très jeune, épousera à l’âge de seize ans le vicomte Alexandre François Marie de Beauharnais. Celui-ci sera guillotiné en 1794 sous la Terreur. Elle aura avec lui deux enfants : Eugène et Hortense.
- Eugène de Beauharnais (3 septembre 1781 – 21 février 1824) deviendra le gendre du roi Maximilien 1er de Bavière. Celui-ci lui donnera, le 14 novembre 1817, le titre de Duc de Leuchtenberg. Plusieurs descendants de la lignée épouseront des monarques européens.
- Hortense Eugénie Cécile de Beauharnais (10 avril 1783 – 5 octobre 1837), épousera Louis Bonaparte, un des frères de Napoléon. Elle donnera naissance au futur Napoléon III et au Duc Charles de Morny.
Jeunesse
En décembre1785, ses parents se séparent. En 1788, sa mère, Marie-Josèphe-Rose, l’emmène en Martinique où elle demeurera jusqu’en 1790.
Lorsqu’elle revient à Paris, son père, Alexandre François Marie de Beauharnais, est alors Président de l’Assemblée Constituante. Poste très haut placé, mais aussi très dangereux. Sous la Terreur, ses parents sont emprisonnés. Son père sera guillotiné alors que Joséphine, elle, sera délivrée le 9 thermidor et parviendra à sauver ses enfants : la chute de Robespierre arrivant à point nommé, tous les suspects seront libérés. De retour dans les hautes sphères du pouvoir de la capitale, sa mère devient la maîtresse de l’homme le plus important du Directoire : le vicomte de Barras.
Hortense n’a que douze ans lorsqu’en 1795 elle est placée, pour compléter son éducation, dans la pension de Mme Campan, établie dans l’hôtel de Rohan, à Saint-Germain-en-Laye (Institut National de Saint-Germain, maison d’éducation pour jeunes filles). Elle s’adonne aux arts, apprend le dessin et la peinture sous l’égide du peintre Jean-Baptiste Isabey, s’initie à la danse et au théâtre. C’est l’occasion pour elle d’y croiser ses deux jeunes tantes Caroline et Pauline, ainsi que d’autres jeunes filles en vue de la bonne société du Directoire et plus tard du Consulat. C’est durant cette période qu’elle connaîtra ses premiers émois amoureux en s’entichant de l’aide de camp du Premier consul, Géraud-Christophe Duroc.
– Le 5 octobre 1795, l’insurrection royaliste du 13 vendémiaire an IV est réprimée par le général Bonaparte sur les marches de l’église Saint-Roch à Paris.
– Le 8 mars 1796, ce dernier épouse la maîtresse du vicomte de Barras (Marie-Josèphe-Rose de Tascher de la Pagerie), dont il change le prénom en Joséphine et prend sous sa protection, en les adoptant, ses deux enfants : Eugène et Hortense.
– En 1799, après le coup d’Etat des 18 et 19 brumaire an VIII (9 et 10 novembre 1799), Napoléon Bonaparte donne à la France un nouveau régime : le Consulat. Hortense devient, de fait, la fille adoptive de l’homme le plus puissant du pays ; elle a seize ans.
Mariage
En 1802, Napoléon propose la main d’Hortense à son aide de camp Géraud-Christophe Duroc qui est devenu, depuis l’année précédente, général et gouverneur du palais des Tuileries. Mais celui-ci refuse, souhaitant épouser la fille d’un financier espagnol.
Joséphine insiste auprès de son mari pour unir sa fille Hortense à un membre de la famille Bonaparte, dans le but avoué de consolider définitivement les liens entre les deux familles. Et le 4 janvier 1802, Hortense épouse Louis Bonaparte (1778-1846), un des frères cadets de Napoléon. Avec cette union, Hortense devient la belle-sœur de sa propre mère, ainsi que celle de Napoléon, son beau-père.
Le mariage ne sera pas heureux et Hortense, toujours éprise du général Géraud-Christophe Duroc, attise la jalousie de Louis. Ce dernier, mélancolique, souffre à la fois de paranoïa, d’une paralysie du bras droit et d’une maladie vénérienne latente qui n’a jamais été guérie.
Néanmoins le couple aura trois fils :
- Napoléon-Charles Bonaparte (10 octobre 1802 – 5 mai 1807), Prince royal de Hollande. Il sera considéré tacitement comme l’héritier du trône, mais ne vivra que quatre ans.
- Napoléon Louis (11 octobre 1804 – 17 mars 1831), Prince royal de Hollande (1806), Grand-duc de Berg (1809 – 1815), et roi de Hollande du 1er au 13 juillet 1810.
- Charles Louis Napoléon (20 avril 1808 – 9 janvier 1873), lequel deviendra Président de la France (10 décembre 1848), et Empereur des Français (2 décembre 1852), sous le nom de Napoléon III. Son père, contestant sa paternité, ne le reconnaîtra que sous l’insistance de son frère Napoléon 1er.
En 1804, le château de Saint-Leu devient la propriété du jeune couple Beauharnais, et des fêtes fastueuses y seront données.
En 1810, Hortense, belle, charmante et brillante, jette alors son dévolu sur l’aide de camp de Joachim Murat, le colonel Charles de Flahaut, dont elle tombe éperdument amoureuse. Ce dernier est le fils naturel de Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord. De cet amour naîtra un fils, qui deviendra le duc de Morny (demi-frère du futur Napoléon III).
Napoléon, averti de ses frasques, dira d’elle : « Hortense, si bonne, si généreuse, si dévouée, n’est pas sans avoir quelques torts avec son mari ; j’en dois convenir, en dehors de toute l’affection que je lui porte et du véritable attachement que je sais qu’elle a pour moi. »
« Reine Hortense »
En 1806, son mari, Louis, devient roi de Hollande, ce qui oblige Hortense à le suivre à la Haye. Elle prend ainsi le titre de reine consort du peuple batave jusqu’à l’abdication de son époux en 1810. Date à laquelle le royaume de Hollande sera rattaché par Napoléon 1er à l’Empire.
C’est aussi lors de cette même année que sa mère, Joséphine, sera répudiée par l’Empereur (Le divorce est signé le 15 décembre et prononcé par un sénatus-consulte le 16 décembre 1809 ; le mariage religieux sera annulé l’année suivante. Napoléon ne s’en remettra jamais véritablement et il lui sera très dur de renoncer à cette union).
Mais si la raison d’Etat pousse Napoléon au divorce, il refusera obstinément celui de Louis et d’Hortense. En 1810, il consentira néanmoins à leur séparation.
La chute de l’Empire, et l’exil
Durant la 1ère Restauration, le 29 mai 1814, sa mère succombe à une pneumonie. C’est pendant cette période qu’on prêtera à Hortense une liaison avec le Tsar Alexandre 1er. Ce dernier lui accordera sa protection et obtiendra du roi Louis XVIII qu’elle soit élevée au titre de duchesse de Saint Leu.
Lors de la 2ème Restauration, pour avoir été fidèle à l’Empereur lors de son retour de l’île d’Elbe et durant les Cent jours, Hortense est contrainte à l’exil.
Elle part avec ses fils pour la Suisse où, grâce à l’héritage de sa mère et à la générosité de son frère Eugène, elle y fait l’acquisition du château d’Arenenberg. La propriété est située au bord du lac de Constance à Salenstein, dans le canton de Thurgovie. Elle y restera jusqu’à sa mort. Souffrant d’un cancer de l’utérus, elle s’éteint le 5 octobre 1837.
La reine Hortense repose aujourd’hui près du tombeau de sa mère en l’église Saint-Pierre-Saint-Paul de Rueil-Malmaison.
Pour connaître enfin la vérité sur les véritables sentiments de Duroc pour Hortense, il faut lire « Duroc, le confident de Napoléon, Devoir et sentiments » de Danielle Meyrueix, 2022 – Editions l’Ours de Granit, 48000 Mende- écrit à partir d’archives inédites de la famille paternelle de Duroc, qui mettent à bas les récits de Bourrienne et Constant, repris jusqu’à présent par tous les historiens. Non Duroc ne refusa pas la main d’Hortense….