Les Croisades. Des origines à l’appel du pape
LES CROISADES
1095 – 1291
DES ORIGINES A L’APPEL DU PAPE URBAIN II
Lire: la Première Croisade
Un long chemin vers la terre du Christ
INTRODUCTION
PROLOGUES
REPÈRES CHRONOLOGIQUES
Vers 325-326
L’Empereur Constantin 1er fait bâtir l’Église du Saint-Sépulcre à Jérusalem sur l’emplacement du tombeau du Christ. Le monument deviendra un lieu de vénération pour de nombreux Chrétiens.
330
11 mai : Constantin le Grand fonde une « nouvelle Rome » sur la cité grecque de Byzance qu’il baptise de son nom, Constantinople.
395
Mort de l’Empereur Théodose : séparation définitive de l’Empire romain entre Orient grec et Occident latin.
638
– Les Arabes s’emparent de Jérusalem.
– 15 octobre : mort à Rome du pape Honorius 1er ; Séverin lui succède.
Avant 711
Les Wisigoths occupent l’Ibérie.
711
Les Omeyyades, avec à leur tête le chef berbère Tariq ibn Ziyad, envahissent le sud de la péninsule. C’est le début de l’Espagne musulmane.
718
Siège de Constantinople par les Arabes.
732
Charles Martel arrête les Arabes (Omeyyades) à Poitiers (France).
Fin du 10ème siècle
Amorce d’une reconquête byzantine.
969
La ville d’Antioche est reprise par l’Empereur byzantin Nicéphore II Phocas.
L’empereur byzantin Jean Ier Tzimiskès envahit la Syrie, s’empare de Damas et progresse jusqu’en Galilée.
997
Saint-Jacques-de- Compostelle est prise par le chef musulman Al-Mansur.
1009
– Le Calife fatimide du Caire, Al-Hakim, fait détruire toutes les églises de Jérusalem, notamment la rotonde du Saint-Sépulcre, causant ainsi un véritable choc en Occident.
– 31 juillet : à Rome, Serge IV devient pape.
1036
Byzantins et Musulmans s’accordent pour reconstruire ces églises.
SITUATION EN L’AN 1050
EN ORIENT
A Jérusalem, le premier hôpital pour les pèlerins voit le jour.
Au milieu du 11ème siècle, la communauté musulmane se partage entre deux grandes observances religieuses :
– D’une part, le Califat Fatimide du Caire. Il est de tradition shiite et s’étend à l’Égypte, la Palestine et la Syrie.
– D’autre part, le Califat Abbasside de Bagdad. Ce dernier, de tradition Sunnite, s’étend des rives de l’Euphrate aux plaines de l’Indus.
Les Califes Abbassides, faibles et impuissants, sont tributaires et vassaux des émirs « Buyides ». Ces derniers représentent une puissante dynastie, islamisée, aux pouvoirs grandissants, qui régnera sur l’Iran avant l’invasion des Turcs seldjoukides. Leur déclin, et les querelles internes entre les adeptes des deux obédiences religieuses respectives, vont aboutir à la disparition de la puissance des Abbassides. Cet événement voit l’avènement d’une nouvelle suprématie : les Turcs Seldjoukides, venus des plaines de l’Aral.
L’Empire Byzantin, pour sa part, est secoué par de sévères luttes intestines pour la maîtrise du pouvoir. Il s’efforce, avec grandes difficultés, de conserver les limites de ses frontières orientales, qui sont continuellement harcelées par les intrusions des émirs « Buyides ».
EN OCCIDENT
L’Europe Occidentale, fondamentalement chrétienne, est un véritable patchwork de petits états féodaux, aux alliances contradictoires, constamment en lutte les uns contre les autres.
– En France : Henri 1er, roi des Francs, essaie d’imposer son autorité contre ses rivaux ; parmi eux se trouvent son propre frère, le duc de Bourgogne, Robert II de France et le comte Eudes II de Blois. L’enjeu est important puisqu’il s’agit de sauvegarder la dynastie des Capétiens.
– En Angleterre : une véritable guerre de succession entre branches rivales des dynasties saxonnes conduit sur le trône Édouard, dit le Confesseur, le dernier de la lignée des Wessex.
– Dans le Saint-Empire : l’Empereur des Romains Henri III s’immisce dans les affaires de l’Église qui vient d’élire trois papes, Benoit IX, Sylvestre III et Grégoire VI. Il organise une expédition, et intervient militairement au Saint-Siège à Rome pour remettre de l’ordre en déposant les trois pontifes (Synode de Sutry du 20 décembre 1046). Henri III imposera alors un pape allemand nommé Swidger, évêque de Bamberg, qui prendra le nom de Clément II.
– En Espagne : dans la péninsule ibérique, les invasions des Omeyyades, alliés aux Abbassides de Bagdad, ont anéanti depuis longtemps le royaume wisigoth, et font de Cordoue leur capitale. Vers le début du 10ème siècle, l’émir Abd er Rhaman III se prononce calife et provoque ainsi un schisme spirituel entre Bagdad et Cordoue. Plus tard, les Omeyyades disparaîtront dans l’anarchie totale. Une pléiade de petits royaumes indépendants et rivaux vont naître de cet effondrement. Dans le nord de la péninsule ibérique, les trois petits États chrétiens, Castille, Navarre et Aragon, mettent à profit cette situation et s’allient pour faire front à la menace musulmane.
1054
– Désaccord et rupture sur le plan religieux entre Rome et Constantinople.
– 19 avril : mort à Rome du pape Léon IX ; Victor II lui succède.
1055
Les Turcs seldjoukides s’emparent de Bagdad. Le calife abbasside décerne le titre de sultan au vainqueur, le Turc seldjoukide Toghroul-Beg.
1060
Début de la conquête de la Sicile par les Normands ; elle se terminera en 1091.
1063
Croisade de Barbastro en Espagne, prêchée par le pape Alexandre II contre les Maures. Elle représente la première concentration guerrière chrétienne.
1065
La ville est reprise par les Maures lors d’une contre-attaque. Ces derniers massacreront la garnison, réduisant à néant la victoire des Croisés deux ans plus tôt.
1066
Septembre : conquête de l’Angleterre par Guillaume le Conquérant, septième Duc de Normandie.
1069
Les Seldjoukides prennent Jérusalem aux Fatimides.
1071
26 août 1071 : Bataille de Manzikert.
Défaite de l’armée byzantine conduite par l’empereur Romain IV Diogène, face aux troupes du sultan seldjoukides Alp Arslan, neveu et successeur de Toghroul-Beg.
1078
Les Turcs seldjoukides s’emparent de Jérusalem au profit des califes abbassides et aux dépens des califes fatimides. Les routes des pèlerins chrétiens d’Occident sont définitivement fermées vers Jérusalem.
1085
– Prise de Tolède, en Espagne. Le roi de León et de Castille Alphonse VI s’empare du royaume de Tolède, sous domination maure depuis 711. Cette bataille marque une date clé dans le processus de la « Reconquista » en Espagne, et sera souvent considérée comme une « croisade » en Occident.
– 25 mai : à Salerne, mort du pape Grégoire VII.
1088
12 mars : à Rome, Urbain II est élu pape.
1095
– 27 novembre : Concile de Clermont. Il se tient près de Notre-Dame du Port, au pied des remparts.
En ce jour de novembre 1095, la capitale de l’Auvergne grelote sous la neige. Malgré les morsures du froid, une foule considérable s’est réunie à Clermont pour l’arrivée du pape Urbain II. Lorsque celui-ci s’adresse à la foule perché sur une simple estrade en bois, la foule se tait et observe un grand silence. Tous les fidèles connaissent les bruits qui ont traversé toute l’Europe Occidentale concernant les événements en Terre Sainte ; et ils sont désastreux pour la chrétienté.
Lors du Concile, Urbain II, assisté de l’évêque Adhémar de Monteil, lance un appel aux chevaliers d’Europe occidentale, et prêche la Première Croisade afin de libérer les routes de la Terre Sainte. Il leur demande d’aller aider les Chrétiens d’Orient et de rétablir le Saint Sépulcre de Jérusalem. Ceux qui font le vœu de répondre à la requête du pape doivent coudre une croix d’étoffe sur leur tunique (d’où le nom de Croisé). Urbain II promet le salut aux pèlerins, lesquels seront absous de leurs péchés. Cet appel est considéré comme le facteur déclenchant de la Première Croisade.
Le prêche enflammé du pape Urbain II
Foucher de Chartres, Historia Hierosolymitana, dans Recueil des historiens des croisades, historiens occidentaux. Cité par M. Balard, A. Demurger, P. Guichard dans Pays d’Islam et monde latin Xe-XIIIe siècles. Hachette, Paris, 2000.
1– Allusion possible à la venue d’une ambassade byzantine au concile de Plaisance en mars 1095.
2– Le Bosphore.
3– L’Empire byzantin en tant que seul héritier de l’Empire romain.
4– Le pape s’adresse aux évêques.
Bonjour,
Je voulais vous féliciter pour votre article très intéressant sur les croisades. Vous avez su expliquer de manière claire et précise les origines de cet événement historique majeur. Votre analyse est très pertinente et j’ai appris de nouvelles informations. Merci pour ce partage enrichissant ! J’aimerais beaucoup échanger avec vous sur ce sujet passionnant.
Bien à vous,