Premier empire | Chronologie de l’année 1807
Premier Empire
(Année 1807)
« Il y a deux puissances au monde, le sabre et l’esprit : à la longue, le sabre est toujours vaincu par l’esprit. »
Napoléon Bonaparte
« Il faut donner à l’opinion une direction plus ferme… Il n’est pas question de parler sans cesse de la paix. C’est le bon moyen de ne pas l’avoir, mais de se mettre en mesure de défense sur tous les points. »
Napoléon Bonaparte à JosephFouché
Campagne de Pologne
Chronologie de l’année 1807
- 1er janvier : Napoléon fait la connaissance fortuite de Marie Walewska. La rencontre se fait au relais de poste de Bronie, sur la route de Varsovie. La Pologne est alors morcelée entre les trois Empires de Prusse, de Russie et d’Autriche.
- 7 janvier : l’Angleterre contre-attaque au décret de Berlin du 21 novembre 1806, et instaure un blocus sur tous les ports de France et de ses colonies.
- 8 janvier : reddition officielle de la ville de Breslau. La ville est assiégée depuis le 6 décembre par Jérôme Bonaparte et le général Dominique-Joseph René Vandamme.
- 10 janvier : début du siège de Schweidnitz par le général Dominique-Joseph René Vandamme.
- 13 janvier : la Pologne est abandonnée par les troupes russes.
- 25 janvier : bataille de Mohrungen, victoire du maréchal Bernadotte sur les troupes russes commandées par le général Benningsen.
- 30 janvier : le maréchal Edouard Mortier commence le siège de Stralsund.
- Du 1er au 6 février s’ensuit une série de victoires : Passenheim le 1er, Siège de Schweidnitz le 2, batailles d’Allensteinle et Bergfried le 3, de Liebstadt et Waltersdorf le 5, de Wolfsdorf, Opeln, Heilsberg et Hoff le 6.
- 5 février : Pascal Paoli décède à Londres.
- 8 février : bataille d’Eylau. Victoire indécise de Napoléon 1er qui voit la retraite des armées russes et prussiennes commandées par le général Bennigsen. L’affrontement est terrible, et se termine dans un bain de sang. Des deux côtés les pertes sont colossales.
Lettre écrite par Napoléon au général Duroc, le 9 février 1807 : « Il y a eu hier à Preussich-Eylau une bataille fort sanglante. Le champ de bataille nous est resté, mais si on a de part et d’autre perdu beaucoup de monde, mon éloignement me rend ma perte plus sensible. Corbineau [aide de camp de l’Empereur] a été enlevé par un boulet ; le maréchal Augereau a été légèrement blessé ; d’Hautpoul, Heudelet, et quatre ou cinq autres généraux ont été blessés.»
- 10 février : début du siège de Graudrenz ; il durera jusqu’au 12 décembre de la même année.
- 15 février : reddition de la ville de Schweidnitz.
- 16 février : victoire de Savary à la bataille d’Ostrolenka (Ostrołęka de nos jours en Pologne).
- Du 19 au 26 février se succède un enchaînement de combats victorieux : Neugardt le19, reddition de Glatz le 24, bataille de Peterswald le 25, enfin la ville de Braunsberg tombe le 26.
- 23 février : siège de Nysa.
- 24 février : début du siège de Colberg ; il durera jusqu’au 2 juillet de la même année.
- 6 mars : bataille de Willenberg.
- 7 mars : combats de Zecheren.
- 12 mars : début du siège de Dantzig ; il durera jusqu’au 24 mai de la même année.
- 25 mars : signature de l’Acte de Plymouth. Les Britanniques déclarent illégaux la traite et le commerce des esclaves dans tout l’Empire.
Vers la fin mars, l’on estimait le nombre des pertes de la bataille d’Eylau à 5000 soldats tués ou blessés. Le journal de l’Empire, daté du 3 avril, fait référence à une conscription de 5000 hommes, appelés pour compenser cette saignée.
- 26 mars : en Prusse-Orientale, dans son Q.G à Osterode, Napoléon signe le décret concernant la création d’un nouveau corps, celui du train des équipages militaires.
En effet, les difficultés de mobilité et d’acheminement de matériel rencontrés en Prusse sont démesurées. L’idée est alors lancée dès le 6 mars par l’Empereur lui-même. Il est soucieux d’apporter par leurs propres troupes, l’autonomie nécessaire à l’assistance, l’aide et le soutien aux armées en campagnes. Il supprime ainsi toute utilisation de négoces mobilisés pour les besoins ou d’adjudicataires.
- 1er avril : Napoléon installe son quartier général au château de Finckenstein, à sept kilomètres au nord-est du bourg de Rosenberg.
- 7 avril : la classe 1808 est levée en masse par anticipation, soit 80 000 hommes, quatre mois à peine après la dernière conscription. Un article dans la Gazette de France stipule :
« Un arrêté de M. le conseiller d’Etat, préfet du département de la Seine, enjoint à tous les conscrits de 1808 de se présenter, avant le 10 mai prochain, au chef-lieu de la municipalité de leur arrondissement, pour s’y faire inscrire. Tous les jeunes gens nés depuis le premier janvier 1788 jusqu’au 31 décembre de la même année inclusivement, font partie de la conscription ».
- 16 avril : victoire d’Adolphe Edouard Mortier sur les Suédois à Anklam. Deux jours plus tard, l’armistice de Schlachtow sera signé entre les pays des deux belligérants.
- 25 avril : signature à Bartenstein d’une nouvelle alliance entre la Russie et la Prusse.
- 26 mai : capitulation de Dantzig.
- 4 au 7 juin : les Russes sont victorieux à la bataille de Guttstadt.
- 9 juin : Napoléon fonde le Grand Duché de Varsovie, qui durera jusqu’au Congrès de Vienne le 9 juin 1915.
- 10 juin : victoire de Napoléon sur les troupes russes à la bataille d’Heilsberg.
- 14 juin : victoire de Napoléon à la bataille de Friedland.
- 16 juin : l’armée Française entre dans Koenigsberg.
- 25 juin : entrevue de Tilsit, petite ville fortifiée de Prusse-Orientale. Napoléon et le tsar Alexandre 1er de Russie se rencontrent sur un radeau aménagé au milieu du fleuve Niémen qui sépare les deux belligérants. Ils signent un accord secret, dans ce que l’on n’appelle pas encore le « no man’s land ».
- 7 juillet : signature du traité de Tilsit qui met fin à la 4ème La paix est signée entre la France et la Russie.
- 9 juillet : la paix est signée entre la France et la Prusse.
Traité de Tilsit ou le partage de l’Europe
Napoléon reste convaincu que le Blocus continental peut être déterminant pour en finir avec l’Angleterre, principale instigatrice des Coalitions contre la France. Depuis la bataille de Trafalgar, qui a vu la flotte française détruite par les navires d’Horatio Nelson, la « Home Fleet » domine les mers. En lui interdisant l’accès aux principaux ports du continent européen, Napoléon veut ainsi ruiner son économie. L’adhésion de la Russie et de la Prusse au « Blocus continental » se veut capitale.
Défait à Eylau et à Friedland, le Tsar Alexandre 1er de Russie n’a pas d’autre solution que de signer la paix. Il lui faut gagner du temps dans la guerre qu’il mène contre l’usurpateur corse. Il en est de même pour Frédéric Guillaume III de Prusse, battu à Iéna. Après de longs mois de combats incessants, la Coalition est exsangue.
Les deux souverains, le Tsar Alexandre 1er de Russie et Napoléon, se jurent « paix et amitié ». Ils vont se partager le continent. Au Tsar l’Orient et Constantinople, à Napoléon l’Occident. (Mais cette réconciliation n’est en fait qu’une ruse ; cet accord permet à la Russie d’étendre sa suprématie sur Constantinople.) La Russie adhère au Blocus continental, et s’engage à soutenir la France dans sa lutte contre l’Angleterre. Elle accepte le démantèlement de l’Allemagne avec ses nouvelles frontières, et reconnaît l’Empire français. En compensation de cet engagement, Napoléon promet à Alexandre 1er de lui laisser le champ libre pour envahir la Finlande, alors sous la domination Suédoise, et pour son projet de démembrement de l’Empire ottoman. Pour se faire, la Russie abandonne à la France les îles Ioniennes, signe une paix sans vainqueur avec l’Empire ottoman et doit évacuer la Moldavie et la Valachie Le 7 novembre, faisant suite au bombardement de Copenhague par la marine britannique, la Russie rompt ses relations diplomatiques avec la Grande Bretagne et se considère en état de guerre.
Pour la Prusse, les exigences du traité sont plus contraignantes. D’une manière méthodique Napoléon procède à son démantèlement. En réduisant sa superficie, elle perd la moitié de sa population. Sur ses restes, il crée à l’Ouest de l’Elbe le Royaume de Westphalie, avec pour roi, son frère Jérôme. A l’Est, la Prusse doit abandonner des territoires acquis sur le partage de la Pologne (1er janvier 1772). Elle doit également renoncer à Dantzig qui devient une ville libre. C’est de cette manière qu’est créé le duché de Varsovie. De fait, la Prusse adhère au Blocus continental contre l’Angleterre, doit s’acquitter de la somme de 100 000 000 de francs comme indemnités de guerre, et ramener son armée à un effectif de 42 000 hommes.*
Méprise et erreurs
Ainsi avec le traité de Tilsit, Napoléon croit en avoir terminé des prétentions commerciales de la Grande-Bretagne. Il a ceinturé l’Europe, et fermé tous ses ports aux navires britanniques. Mais beaucoup de pays d’Europe sont mécontents, se refusent d’obéir aux exigences du traité, et les négociants se mettent à haïr les Français. Les Russes ne peuvent plus marchander vers Londres leur chanvre, leur lin et leur blé. En outre, le Tsar accepte mal de voir la résurgence de la Pologne à ses frontières.
Il en est de même avec les Espagnols et les Portugais qui vivent beaucoup des échanges commerciaux avec l’Angleterre. Pour les obliger à respecter le blocus, Napoléon se voit contraint de remplacer le roi d’Espagne Charles IV par son frère Joseph (6 juin 1808-11 décembre 1813), commettant ainsi la plus grande erreur de son règne.
- 22 juillet : promulgation de la constitution du Grand Duché de Varsovie.
- 25 juillet : réorganisation de l’armée en Prusse : le service national devient obligatoire.
- 27 juillet : retour de Napoléon à Paris.
Menaces de guerre avec le Portugal
Afin de maintenir l’isolement de la Grande Bretagne et de consolider, de la sorte, le Blocus continental, Napoléon compte fermer les ports portugais aux navires anglais. C’est tout naturellement qu’il demande son aide à Charles VII, roi d’Espagne, pour soustraire le Portugal à l’emprise britannique. Ce qui devrait amener cette dernière à demander la paix. Des tractations secrètes se déroulent alors entre Espagnols et Français, alors que les soldats de Napoléon franchissent les Pyrénées et entrent dans la péninsule ibérique…
- 29 juillet : rassemblement à Bayonne d’une armée de 25 000 hommes, commandée par le général Pierre Dupont de l’Etang. Probable intervention au Portugal si celui-ci continue son commerce avec l’Angleterre.
- 20 août : reddition de Stralsund.
- 11 août : le Danemark est sommé par les Britanniques de se rallier à la coalition contre la France.
- 2-5 septembre : bombardement de Copenhague par la marine de guerre de la Grande Bretagne. Les Britanniques se rendent maîtres de la flotte de guerre et de commerce danoise.
- 7 septembre : reddition de Copenhague.
- 17 octobre : l’armée française franchit les Pyrénées et entre en Espagne.
- 22 octobre : déclaration de guerre de la France au Portugal.
- 27 octobre : signature du traité de Fontainebleau. Ce dernier prévoit le partage du Portugal entre la France et l’Espagne.
- 28 octobre : à la cour d’Espagne a lieu l’arrestation, pour rébellion, du prince héritier Ferdinand.
- 30 octobre : alliance entre la France et le Danemark.
- 31 octobre : le Danemark rallie le Blocus continental.
- 1er novembre : en réponse au bombardement de Copenhague par la marine anglaise, la Russie déclare la guerre à la Grande Bretagne.
- 19 novembre : l’armée française, commandée par Jean-Andoche Junot, pénètre au Portugal.
- 29 novembre : embarquement pour le Brésil du prince-régent du Portugal et de la famille royale.
- 30 novembre : les troupes françaises de Junot entrent dans Lisbonne.
- 25 : décret royal abolissant le servage dans le Duché de Varsovie.
- 26 Décembre : le général Pierre Dupont l’Etang entre dans Vitoria.
Ces derniers jours mes cernes se sont creusées, j’ai dû en chercher la source tellement j’étais fatigué. Et j’ai trouvé ! Ma passion pour l’histoire m’amène souvent à terminer la rédaction de mes articles tard dans la nuit. Si vous voulez me remercier pour mes efforts, partagez mes articles sur les réseaux sociaux. Merci d’avance, et à bientôt.
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