La campagne d’Italie par Napoléon
Napoléon Bonaparte (1769-1821)
Campagne d’Italie (1796-1797)
« Avec de l’audace on peut tout entreprendre, on ne peut pas tout faire. »
(Napoléon Bonaparte)
Le 2 mars 1796 (12 ventôse An IV), Napoléon Bonaparte est nommé général en chef de l’armée d’Italie.
Les objectifs du Directoire
En 1795, afin de repousser l’ennemi qui se presse aux frontières de la Nation française, le Directoire, dirigé par Paul-François Barras, décide d’envoyer les armées de Jourdan et Moreau combattre les Autrichiens sur le Main et le Danube. Pendant ce temps, plus au sud, le général Napoléon Bonaparte affrontera les Austro-Sardes dans la fertile vallée du Pô. En fait, l’armée de Napoléon doit seulement servir d’appât, pour faire diversion et attirer les Autrichiens en Italie ; ses troupes sont démunies, affamées et sans renfort. Dès son arrivée à Menton le 2 avril 1796, le jeune Bonaparte va découvrir une armée désœuvrée et des soldats désemparés.
Proclamation à l’Armée du 27 mars 1796
Dès le 27 mars, à Nice, ses premières paroles démontrent une aptitude exceptionnelle de meneur d’hommes.
Soldats, vous êtes nus, mal nourris : le gouvernement vous doit beaucoup, il ne peut rien vous donner. Votre patience, le courage que vous montrez au milieu de ces roches sont admirables : mais il ne vous procure aucune gloire, aucun éclat ne rejaillit sur vous. Je veux vous conduire dans les plus fertiles plaines du monde. De riches provinces, de grandes villes seront en votre pouvoir : vous trouverez honneur, gloire et richesses. Soldats d’Italie, manqueriez-vous de courage ou de constance ?
L’armée d’Italie
L’armée d’Italie est forte de 30 000 hommes. Les 4 généraux de division sous les ordres de Napoléon sont Augereau, Sérurier, Laharpe et Masséna. Tous les quatre refusent d’être commandés par un général novice d’après eux, qui a pour seules expériences le commandement de l’artillerie lors du siège de Toulon, et le massacre du 13 Vendémiaire.
Première campagne d’Italie : Début de l’offensive
Napoléon doit se battre à un contre deux, les armées de la coalition qui lui fait face étant fortes de 70 000 hommes. Il doit éviter de les affronter ensemble. Sa difficulté majeure consiste à séparer les armées ennemies et les battre chacune séparément. C’est ce qu’il va faire !
Dès le 10 avril, le général Bonaparte passe à l’attaque, d’une part contre les Piémontais commandés par Giovani Provera et Colli, d’autre part contre les Autrichiens commandés par von Beaulieu et Agenteau. Les victoires s’enchaînent : il va battre, les unes après les autres, cinq armées de la coalition Austro-Sarde.
Il remporte successivement la bataille de Montenotte le 12 avril 1796, puis celle de Millesimo le 13. Il est encore victorieux le 15 avril à Dego et le 21 à Mondovi.
En six jours d’affrontements, l’armée d’Italie met hors de combat 12 000 Autrichiens, prend 40 canons, s’empare des forteresses de Coni, Ceva, Tortonel, Alexandrie, et occupe la presque totalité du Piémont, abandonné par les Autrichiens.
Le 28 avril, les Sardes capitulent. Les émissaires du Roi Victor-Amédée III signent l’armistice de Cherasco (futur traité de Paris).
Deuxième campagne d’Italie
Le 7 mai, Napoléon traverse le Pô et entre avec son armée à Plaisance. L’armée autrichienne est en fuite, et le 10 mai (21 floréal An IV) il est vainqueur à la bataille du Pont de Lodi.
Mantoue
Le 15 mai, il entre à Milan avec son armée et les réquisitions se succèdent : argent, œuvres d’art, vivres, fournitures militaires, ce qui provoque une insurrection des milanais, et entraîne une répression impitoyable. Napoléon s’installe à Milan et conclut, tel un souverain, des traités avec Naples, le duché de Parme et la papauté. Pendant ce temps il commence le siège de Mantoue, alors tenue par les Autrichiens. Il durera 8 mois. La prise de la ville lui permettra, par la suite, d’attaquer le cœur de l’Autriche en passant par le Tyrol. La ville ne tombera qu’en janvier 1797.
Le même jour de la prise de Milan, un traité de paix est signé à Paris. Le roi de Sardaigne cède à la France le Duché de Savoie, Tende et le Comté de Nice.
André Masséna
André Masséna n’a toujours pas accepté d’être sous le commandement d’un cadet de promotion (un général plus jeune que lui de onze ans). Cette déception va le stimuler. Pour prouver sa valeur, en avant-garde de l’armée, il va exécuter et accumuler une série de victoires à la tête de ses grenadiers. Le 10 mai 1796, il traverse en force le Pont de Lodi, il entre le premier à Milan (14 mai), à Vérone (3 juin), et écrase les Autrichiens à Lonato (3 août). Il prend une part décisive à Arcole (15-17 novembre), à Rivoli (14 janvier 1797), et enfin à la Favorite (16 janvier), et reçoit le surnom d’ « Enfant chéri de la victoire » de la part de Napoléon. Il contribue ensuite à la marche sur Vienne. Cet événement est jalonné par de nombreuses mises à sac des territoires conquis. Ce qui lui vaut le surnom de pillard, une réputation qu’il gardera pour toujours.
Objectif la Lombardie
- Le 26 juillet 1796, le nouveau commandant autrichien Dagobert von Wurmser passe à l’attaque.
- Le 3 août, (16 thermidor An IV) Napoléon lève le siège de Mantoue. Il se dirige vers les Autrichiens qui ont divisé leurs forces, et les bat à Lonato.
- Le 5 août, les Autrichiens sont défaits à la bataille de Castiglione.
- Ils sont à nouveau battus à Bassano ; Wurmser trouve refuge dans Mantoue.
- Le 1er novembre, les Autrichiens, commandés par le général Josef Alvinczy von Borberek, reprennent l’offensive, puis sont une nouvelle fois vaincus, le 17 novembre à Arcole.
1797
- Le 14 janvier, les Autrichiens sont battus à Rivoli.
- Le 2 février, Dagobert von Wurmser arrête son offensive et abandonne Mantoue.
- Le 19 février, le Pape Pie VI signe un traité de paix à Tolentino.
- Le 12 mars, Napoléon traverse le Piave.
- Le 16 mars, il bat l’Archiduc Charles à Tagliamento.
- Le 23 mars, il pénètre dans Trieste. S’ensuit le 7 avril une trêve qui aboutit à la conférence de Leoben, et le 18 à des préliminaires de paix (29 germinal An V).
- Le 15 mai, Napoléon occupe Venise, qu’il restructure administrativement.
Remaniement complet de l’Italie du Nord
- Le 17 juin a lieu à Gênes la proclamation de la République Ligurienne.
- Le 9 juillet a lieu à Milan la proclamation de la République Cisalpine.
- Le 25 mai, des négociations débutent avec l’Autriche, et le 17 octobre est signé le traité de paix de Campo-Formio (26 vendémiaire An VI).
- Du 27 novembre au 1er décembre, Napoléon assiste au congrès de Rastadt. Il signe avec le Comte de Cobentzel une convention militaire se rapportant à l’évacuation respective, par les deux belligérants, des territoires vénitiens pour l’armée française, et de la rive gauche du Rhin pour l’empereur d’Allemagne.
- Le 5 décembre 1797, il est de retour à Paris.
3 réponses
[…] victorieuse campagne d’Italie de Napoléon Bonaparte permet au Directoire de sortir vainqueur de la première coalition, et de […]
[…] Napoléon Bonaparte qui, tout auréolé de ses victoires, vient de se couvrir de gloire lors de la campagne d’Italie. Le Directoire y voit une occasion de l’éloigner momentanément du pouvoir : sa renommée ayant […]
[…] Napoléon Bonaparte qui, tout auréolé de ses victoires, vient de se couvrir de gloire lors de la campagne d’Italie. Le Directoire y voit une occasion de l’éloigner momentanément du pouvoir : sa renommée ayant […]