Les Témoins du Passé – Le Théâtre antique d’Arles

LES TÉMOINS DU PASSÉ

ANTIQUITÉ

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LE THÉÂTRE ANTIQUE D’ARLES

 Vestiges de colonnes (4)

65px-Blason_Arles_13.svgBlason de la ville d’Arles

Blason_département_fr_Bouches-du-Rhône.svgBlason des Bouches du Rhône

 

ÉDIFICE : théâtre romain.

STYLE : Gallo-romain.

ÉTAT : vestiges.

LIEU : Arles (Arelate).

DÉBUT DE CONSTRUCTION : 40/30 av J.-C.

FIN DE CONSTRUCTION : 12 av J.-C.

ÉPOQUE : sous le règne d’Auguste « Gaius Octavius Thurinus » (63 av J.-C / 14 apr J.-C).

DATE DE CONSTRUCTION :

Le théâtre est construit en – 15 av J.-C. Les travaux débutent peu après l’établissement de la colonie romaine en Arles (fondée par César en -46 av J.-C), et

Auguste

Auguste

s’achèvent probablement vers – 12 av J.-C.

Statue de l'Empereur Auguste - musée de la Turbie du Trophée d'Auguste)

Statue de l’Empereur Auguste – musée de la Turbie du Trophée d’Auguste)

Il fait partie de la 1ère phase d’urbanisme de la ville, alors que l’on dénombre, à cette période, plus de 60 théâtres romains en Gaule.

Érigé au sommet d’une colline, il affiche la puissance de Rome et celle du nouvel ordre politique établi par l’Empereur Auguste. La configuration du terrain ne se prêtant pas à l’adossement des gradins contre la roche, la cavea a été dans sa totalité construite sur un complexe réseau de galeries concentriques et de salles voûtées rayonnantes.

DIMENSIONS :

– Diamètre de la cavea : 102 mètres.

– Nombre de rangées de gradins : 33 (en partie disparues aujourd’hui).

– Le proscenium (avant-scène) en bois : 50m de long sur 6m de large.

CAPACITÉ : 10 000 places.

PROTECTION DES VESTIGES : classement sur la liste des Monuments Historiques de 1840.

PROPRIÉTÉ : commune d’Arles.

Blason de la ville d'Arles

Blason de la ville d’Arles

LEXIQUE DE L’ARCHITECTURE

Maquette du théâtre antique d'Arles

Maquette du théâtre antique d’Arles

La cavea : dans la Rome antique, la cavea (en latin : « creux ») désigne la partie d’un théâtre romain ou d’un amphithéâtre où se trouvent les gradins sur lesquels viennent s’assoir les spectateurs.

L’entablement : en architecture classique il désigne la partie supérieure de l’ordre antique, située au-dessus des chapiteaux et sous la toiture, comprenant l’architrave, la frise et la corniche.

Le frons scaenae : mur de scène comportant généralement un décor sur trois niveaux de colonnes, des niches pour les statues, et des portes d’accès. Sa façade faisait face à la cavea et servait de décor au proscenium (scène) du théâtre.

L’orchestra (lieu où danse le chœur) : espace plan, approximativement semi-circulaire dans les théâtres romains, compris entre la scène et les premiers gradins. Il désigne en architecture la partie du théâtre antique accueillant le chœur (chanteurs et musiciens).

Le proscenium : avant-scène chez les Grecs. C’est la partie du théâtre antique où jouaient les acteurs, comprenant à la fois ce que nous appelons la scène et l’avant-scène.

Le parascenium : chez les Romains, c’était une place derrière le théâtre où les acteurs se retiraient pour se changer.

Le pulpitum (tréteaux, estrade, chaire, tribune). Il s’étend devant la scène. Surélevé par rapport à l’orchestra, le pulpitum présente aux spectateurs une petite façade architecturale.

La Scaena : scène dans le théâtre grec. Elle désigne dans le théâtre romain les coulisses à l’arrière du mur de scène.

Le style dorique : l’ordre dorique est le plus simple et le plus dépouillé des trois ordres d’architecture grecque. Les colonnes doriques se caractérisent particulièrement par leur chapiteau à échine plate (nue, sans décors), par leur fût rehaussé de 20 cannelures, et par l’absence de base (pour le dorique grec) ; la frise dorique est définie par ses triglyphes et ses métopes.

Les vomitoires : du latin vomitere, sortir. Couloirs et galeries qui permettaient accès aux gradins.

 

ARLES

Blason de la ville d'Arles

Blason de la ville d’Arles

SITUATION

La ville d’Arles (dérive d’Arelate), qui abrite les vestiges du théâtre antique, se situe dans le sud-est de la France. C’est une commune du département des Bouches-du-Rhône, en Provence-Alpes-Côte d’Azur. La cité est traversée par le Rhône et se trouve entre Nîmes (à 27 km à l’ouest) et Marseille (à 80 km à l’est).

 

Légionnaires romains

Légionnaires romains

UN PEU D’HISTOIRE

En reconnaissance pour son aide apportée à Jules César contre Marseille en 49 av J.-C, Arles (ou Arelate, selon le toponyme de l’époque) devient une colonie

Buste présumé de Jules César

Buste présumé de Jules César

romaine. C’est à cette période que la cité doit sa prospérité.

Profitant pendant plus de cinq siècles d’une situation privilégiée et stratégique sur le Rhône, et de projets d’urbanismes successifs, Arles bénéficiera du soutien de plusieurs Empereurs. Elle devient un des premiers foyers chrétiens des Gaules et une résidence impériale puis, à la fin du 4ème siècle, préfecture du prétoire.

Assiégée en 425, 430, 453, 457 et 471, la cité est finalement prise par le roi wisigoth Euric (420-484), une première fois en 472, puis de manière définitive en 476.

 

LE THÉÂTRE ANTIQUE

 

Maquette du théâtre antique d'Arles

Maquette du théâtre antique d’Arles

SOMMAIRE

Le théâtre antique d’Arles fut érigé à la fin du 1er siècle av J.-C sous le règne de l’Empereur Auguste, « Gaius Octavius Thurinus » (63 av J.-C / 14 apr J.-C), juste après la fondation de la colonie romaine. Achevé en 12 av. J.-C, il est alors l’un des premiers théâtres en pierre de l’empire de Rome, et se positionne dans le decumanus du quadrillage romain.

Le decumanus est un axe est-ouest dans une ville romaine.

PRÉSENTATION

Le théâtre romain d’Arles est de forme semi-circulaire. L’édifice, qui pouvait recevoir 10 000 spectateurs, est constitué d’une cavea d’un diamètre de 102 m. Ses 33 rangées de gradins, dont une grande partie a aujourd’hui disparu, s’appuyaient sur une enceinte extérieure composée de trois niveaux d’arcades en plein cintre de style dorique.

Les dignitaires les plus riches prenaient place sur les gradins du bas, et le peuple sur les gradins du haut. A l’arrière de l’édifice se trouvait probablement une vaste cour entourée de portiques, avec des jardins d’agréments pour les spectateurs.

Sous l’Empire romain, le théâtre devient un lieu idéal de rencontres et d’échanges entre l’élite qui gouverne, la classe dirigeante, et le peuple. C’est aussi un espace sacro-saint où la société, répartie suivant un ordre très strict, se réunit pour glorifier l’unité du « peuple romain ».

On accède aux gradins par des galeries latérales et des vomitoires.

L’orchestra, lieu où viennent prendre place les musiciens, est séparé du proscaenium par un muret, le pulpitum (en avant duquel un espace large de 1m20 était réservé aux sièges mobiles des notables de la colonie). Ce dernier désignait la séparation entre l’orchestra et l’ensemble théâtral. Il était orné de niches décorées, notamment par l’autel d’Apollon trouvé en 1828.

Le proscaenium, construit en bois, mesure 50 m de long sur 6m de large et se termine par le mur de scène (frons scaenae). En dessous se trouve la machinerie du rideau.

Le mur de scène (frons scaenae) s’élevait sur trois niveaux et comportait de riches décorations (dont une importante statuaire). On pouvait y admirer une centaine de colonnes et des niches abritant des statues. Enfin, en son centre, se trouvait la porte royale entourée de chaque côté par deux colonnes ; une seule est encore visible aujourd’hui.

Au-dessus de cette porte monumentale trônait une statue colossale de l’Empereur Auguste (elle se trouve actuellement au musée départemental Arles antique). La célèbre statue de la « Vénus d’Arles » est, quant à elle, conservée au musée du Louvre à Paris.

Sur le périmètre extérieur du site on pouvait admirer 27 arcades, soutenues par de puissants piliers. Cette façade avait à l’origine trois étages. Il ne subsiste que ceux situés au sud de l’édifice (intégrés dans la tour de Roland, construite au Moyen Âge).

La tour de Roland

Dans l’Antiquité c’était une entrée de l’édifice. Au Moyen Âge, la Tour de Roland se transforme et devient partie intégrante du système de défense. C’était une ancienne travée de la cavea du théâtre antique. Vers le 5ème siècle, elle est incorporée dans l’enceinte fortifiée (construite pour protéger la cité d’Arles et édifiée en tour de défense). Plus tard, elle sera même transformée en lieu d’habitation.

 

HISTORIQUE

Le théâtre fut construit vers la fin du 1er siècle av J.-C, au sommet de la colline de l’Hauture (quartier du centre-ville d’Arles), sur le decumanus (axe est-ouest dans une ville romaine). On estime la fin des travaux probablement vers 12 av J.-C. La richesse des décorations témoigne de l’importance donnée par l’Empereur Auguste à la colonie arlésienne.

Le 10 octobre 353 de notre ère, l’Empereur Constance II (317-361) y aurait donné une représentation somptueuse. Le théâtre, lieu de spectacles, restera en fonction jusqu’au début du 5ème siècle. Plus tard, l’Église s’opposera violemment à ces comédiens et à leurs représentations païennes.

Sous l’épiscopat d’Hilaire (401-449), évêque d’Arles, la basilique paléochrétienne Saint-Etienne sera construite avec les pierres récupérées sur le site.

Dès la fin de l’Antiquité et durant le Moyen Âge, l’édifice est utilisé comme carrière de pierres. Pendant des siècles le site sera systématiquement pillé et spolié, pour fournir en matériaux les chantiers de construction avoisinants. Les origines antiques des lieux seront oubliées…

LE THÉÂTRE DE NOS JOURS

La tour Roland, qui nous indique la hauteur de la cavea, est, à ce jour, le seul vestige qui reste des fortifications du théâtre.

La tour Roland

La Tour Roland

Quasi effacé parce qu’enseveli, le périmètre de terrain qui dissimulait le théâtre fut habité successivement au cours des siècles par différents résidants (notamment le collège des Jésuites, un couvent des sœurs de la Miséricorde, et un des premiers musées publics d’archéologie en plein air). Seules deux colonnes étaient alors visibles.

Entre 1755 et 1789, la cour du couvent où se dressaient les deux colonnes fut utilisée pour présenter au public les découvertes archéologiques mises à jours sur place.

Ce n’est qu’en 1828 que débutent les premières fouilles. Les premières découvertes archéologiques mises à jour sont visibles au musée départemental d’Arles antique, comme la statue de la Vénus d’Arles.

La Venus d'Arles

La Venus d’Arles

Il faudra attendre 1833 pour que le monument commence réellement à émerger et à être dégagé de la terre qui le recouvrait. Les travaux de dégagement du site dureront la plus grande partie du 19ème siècle, et se termineront en 1908. Aujourd’hui on peut encore admirer les deux colonnes surplombées d’une portion d’entablement, le lieu où se situait le mécanisme du rideau, ainsi que l’orchestra et son dallage de marbre.

Blason de la ville d'Arles

Blason de la ville d’Arles

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