L’abbaye de Saint-Papoul

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ABBAYE DE SAINT-PAPOUL

ORDRE : Bénédictin.

CULTE : catholique.

STYLE DOMINANT : roman, gothique pour le cloître.

TYPE :

– Abbaye jusqu’en 1317.

– Cathédrale jusqu’en 1801.

– Église paroissiale depuis 1801.

ÉTAT DE CONSERVATION : Bon.

RATTACHEMENT : Diocèse de Carcassonne et de Narbonne.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIIème, XIIIème, XIVème et XVème siècles.

FONDATION : VIIIème siècle, par les moines bénédictins.

PROTECTION DU SITE :

– Classé Monuments Historiques en 1846.

– Inscrit aux Monuments Historiques le 31 juillet 2007.

PROPRIÉTAIRE : Propriété de la commune, propriété privée et propriété d’une association diocésaine.

SITUATION :

COMMUNE : Saint-Papoul.

Blason de la ville de Saint-Papoul

DÉPARTEMENT : Aude.

Blason du département de l’Aude

RÉGION : Occitanie.

Blason de la région Occitanie

LOCALISATION

Saint-Papoul est une commune française située dans le département de l’Aude, en région Occitanie. Ses habitants sont appelés les Saint-Papoulais. La ville se trouve à 8,7 km de Castelnaudary et à 33 km de Carcassonne (sources Google Maps).

PRÉSENTATION

De 1317 jusqu’à la Révolution française, l’abbaye sera le siège du diocèse de Saint-Papoul et l’église abbatiale deviendra cathédrale. Aujourd’hui, l’abbaye est l’un des 22 sites du Pays cathare.

EN BREF !

C’est au VIIIème siècle que des anachorètes fondent un monastère bénédictin et lui donnent le vocable de Saint-Pierre.

Ermite ou Anachorète : « qui s’est retiré du monde ». C’est une personne qui s’est volontairement soustraite de la société temporelle pour des raisons religieuses, afin de suivre une vie basée sur l’austérité, la rigueur et la pénitence. Les anachorètes sont des ermites qui vouent leur existence à la spiritualité, à la prière et à l’Eucharistie.

Au XIème siècle, grâce à Saint Béranger, l’un de ses moines, l’abbaye va acquérir une grande renommée ; l’homme, faisant des miracles, va attirer une foule de pèlerins.

Au XIIème siècle, l’abbaye fera intervenir l’atelier du Maître de Cabestany pour l’enjolivement du chevet de son église.

Le Maître de Cabestany

On sait peu de choses sur ce maître sculpteur anonyme de la seconde moitié XIIème siècle. D’où venait-il ? Était-il un homme d’église ? Comment apporter une chronologie à son immense œuvre artistique ? Pourquoi est-il allé en Toscane et en Navarre ? Avait-il des élèves ou bien travaillait-il seul ?

Toutes ces questions restent encore sans réponse satisfaisante aujourd’hui. L’homme et son œuvre restent un mystère.

L’association de plusieurs de ses sculptures remarquables par leur style (on cite par exemple le tympan de Cabestany) lui a valu le nom de « Maître de Cabestany ». Ces dernières sont pour la plupart recensées dans les départements actuels de l’Aude et des Pyrénées-Orientales, et aussi dans le nord de la Catalogne ; mais on a aussi reconnu la touche de l’artiste en Toscane et en Navarre.


 

Cet illustre sculpteur va réaliser une série de magnifiques modillons et chapiteaux.

Modillons et chapiteaux

Au cours de la Croisade contre les Albigeois, l’abbaye accueillera le tombeau de Jourdain de Roquefort (grand seigneur cathare de la Montagne Noire), et obtiendra de sa famille la seigneurie de Saint-Papoul.

Lire : La Croisade Contre les Albigeois

Au cours des siècles qui vont suivre, l’abbaye sera maintes fois pillée. A la Révolution, les éléments de marbre du cloître disparaîtront. Il faudra attendre l’année 1846 pour que le site soit définitivement protégé grâce à son classement aux Monuments Historiques.  

Blason de la ville de Saint-Papoul

HISTORIQUE & ORIGINES

VIIIème siècle

La confrérie bénédictine de Saint-Papoul aurait été fondée au VIIIème siècle, au cours de la reconquête de la Septimanie par Pépin Ier et son fils Charlemagne. A la mort de celui-ci, l’abbaye aurait fait partie, en 819 (première mention attestée), des monastères bénédictins du sud de la Gaule, sous la protection ce dernier (avec en contrepartie un devoir de prières pour l’âme de l’Empereur défunt et pour la stabilité de l’Empire).

IXème siècle

L’abbaye est déjà assez importante quand elle est citée dans le capitulaire du 10 juillet 817 de l’empereur Louis le Pieux (fils de Charlemagne). Elle figure parmi les abbayes de troisième classe, n’ayant pour obligation que des prières pour la prospérité de l’empereur et le bonheur de l’État.

Le capitulaire est un document législatif de l’époque carolingienne. Il est divisé en petits chapitres nommés capitula, d’où le nom de capitulaire.

XIème siècle

Dès la seconde moitié du XIème siècle, l’abbaye entre dans une période de prospérité grâce à son abbé Raymond. Celui-ci est célèbre jusqu’à Rome pour son action en faveur de la Réforme Grégorienne. 

Sous son abbatiat, l’abbé Raymond accueille le moine Saint Bérenger, un exemple de vertu (des miracles se seraient accomplis de son vivant, puis sur sa tombe). L’abbé Raymond favorise alors son culte, tout comme celui de Papoul.

Saint Bérenger

– En 1068, l’abbaye participe au concile de Toulouse avec son abbé, Raimond Ier.

– En 1071, ce dernier est cité une nouvelle fois à l’élection de l’abbé de Sorèze.

– Le 26 juin 1093, Saint Béranger meurt la nuit de l’Ascension. Sa tombe deviendra par la suite un lieu de pèlerinage.

XIIème siècle

En 1119, l’abbaye de Saint-Papoul (avec l’abbaye de Saint-Polycarpe et l’abbaye de Saint-Paul-de-Fenouillet) est citée dans une bulle du pape Calixte II (1060-1124) parmi les possessions de l’abbaye d’Alet. Les raisons et la durée de ce rattachement demeurent inconnus.

XIIIème siècle

L’abbaye n’est pas mentionnée avant 1205. L’abbé Guillaume II souscrit à une donation faite à l’abbaye de Lagrasse.

– En 1209, l’abbaye acquiert la seigneurie de Villespy (Aude).

– En décembre 1234, l’abbé de Moissac confie à l’abbé de Saint-Papoul la gestion de l’abbaye de Saint-Pierre de Camprodon. Cette dernière est en conflit pour retrouver son autonomie. (Lorsque l’abbé Bernard de Milhau arrive pour prendre le contrôle de la gestion de l’abbaye, l’évêque de Gérone s’y oppose et l’excommunie).

– En 1241, l’abbaye est prise par une cinquantaine de Cathares venus délivrer deux Bons Hommes.

– En 1254, l’abbé accorde des droits aux habitants du village dans le but d’en assurer le développement.

Au cours de la Croisade des Albigeois, l’abbaye n’aura pas de rôle important à jouer. Cependant, Jourdain de Roquefort, seigneur cathare, est inhumé dans le cloître. La même année, l’abbé de Saint-Papoul obtient la seigneurie de Saint-Papoul de la famille Roquefort.

Lire : La Croisade Contre les Albigeois

L’ÉVÊCHÉ DE SAINT-PAPOUL

XIVème siècle

– Le 11 juillet 1317, le pape Jean XXII érige l’évêché de Saint-Papoul, et l’église abbatiale en devient la cathédrale.

– Le 22 février 1318, la bulle de délimitation du diocèse est publiée et cite cinquante églises, chapelles, prieuré ou monastères.

– Les règles du nouveau chapitre de la cathédrale ne seront établies qu’en 1320.

– L’abbaye conserve une grande partie de sa spécificité antérieure. Elle est dirigée par un prieur-mage, avec douze chanoines à la place des douze moines. Le chapitre ne sera sécularisé qu’en 1670. Trente-quatre évêques se succéderont jusqu’à la Révolution.

– En 1361, au cours de la guerre de Cent ans (1337-1453), la cathédrale est pillée par les routiers, et en 1412 par les Bourguignons.

SAINT-PAPOUL DANS LA GUERRE DE CENT ANS… 

L’abbaye connaît des temps tourmentés pendant la guerre de Cent Ans. En 1348, le Lauragais est touché d’abord par une période de disette, puis par l’épidémie de peste.

En 1355, Édouard de Woodstock, dit le « Prince Noir » (15 juin 1330- 8 juin 1376), envahit le diocèse et dévaste tout. Les villes sont brûlées sur son passage. Saint-Papoul est épargné mais pas le château de Villespy, la résidence d’été des évêques.

Entre chaque trêve, les compagnies de routiers, désœuvrées et désargentées rançonnent les villes et pillent les villages. En 1361, l’abbaye n’y échappera pas et sera mise à sac.

Chaque communauté assure sa propre défense. Les églises se fortifient. Le temps presse, il faut trouver un refuge efficace face à cet envahisseur. Sur les remparts érigés dans la précipitation, les villageois montent la garde.

En 1367, l’évêque passe un accord avec les habitants du village pour que ces derniers dressent une seconde fortification, qui se rajoutera au fort constitué par la cathédrale et la tour de l’évêque.

Mais en 1412, à Saint-Papoul, les Bourguignons, alliés aux Anglais, pillent à nouveau l’abbaye. Comme pour rajouter à tous ces malheurs, le tremblement de terre du 2 février 1426 causera des dégâts et des morts jusqu’en Catalogne.

Lire : Mercenaires, routiers et écorcheurs au Moyen Âge

XVIème siècle

En 1595, la cathédrale est pillée par les protestants durant les Guerres de Religion.

Guerres de Religion : nom donné en France aux guerres qui opposèrent catholiques et protestants dans la seconde moitié du 16ème siècle.

SAINT-PAPOUL DANS LES GUERRES DE RELIGION…

Au XVIème siècle, la religion protestante se répand en Lauragais. C’est la période des évêques italiens. Ceux-ci sont nommés et agissent sous l’influence de la régente Catherine de Médicis, comtesse du Lauragais.

De 1558 à 1565, le Lauragais subit de nouveau une épidémie de peste, engendrée par la misère et les périodes de dévastation de la guerre.

En 1575, le château de Villespy est pillé et brûlé par les huguenots.

Le 15 juin 1595, les troupes protestantes, commandées par le capitaine Portal de Rous, pillent et mettent à sac la ville de Saint-Papoul, l’abbaye et le palais. Les moines sont contraints d’abandonner l’abbaye peu de temps après. Les Guerres ont malmené le trésor de l’abbaye et les revenus ne peuvent plus subvenir à l’entretien des bâtiments, qui tombent en ruines.

XVIIème et XVIIIème siècles

Durant cette période, l’abbaye va connaître d’importantes restaurations et le palais épiscopal sera reconstruit.

À la Révolution, l’évêché est supprimé et la cathédrale devient une église paroissiale.

Papoul, disciple de Saint Sernin, est le saint patron du monastère. La tradition catholique associe son culte à celui de Saint Sernin (contraction de Saint Saturnin), évangélisateur du Lauragais, et premier évêque de Toulouse.

Cependant, Saint Saturnin vécut au IIIème siècle et l’ermite Papoul au Vème ou au VIème siècle. Ce n’est qu’au XIème siècle que les cultes des deux saints seront associés.

Il existait autrefois, à 3,5 km au sud-est de Payra-sur-l’Hers, le castrum d’Antioche, connu aujourd’hui sous le nom de La Tour. Il y avait aussi une grande forêt qui portait le nom d’Antioche, nom peut être rapporté par les Croisés des États chrétiens, en Terre Sainte. À l’époque de Saint Papoul, un ermitage dédié à saint Pierre se trouvait dans cette forêt.

Une autre tradition fait de Saint Papoul un disciple de Saint Pierre, alors évêque d’Antioche, qui aurait été envoyé avec Saturnin en Gaule, en mission évangélique pour christianiser la région de Toulouse. Après plusieurs étapes, ils sont emprisonnés à Carcassonne par le juge Rufinus. Ils ne seront libérés que grâce à l’intervention d’un ange, puis tous deux continueront leur route vers Toulouse.  

Lorsque Saturnin ira évangéliser « l’Espagne », Papoul en fera de même dans la ville rose et sa région. Arrêté par les appariteurs du « Sénat du Capitole toulousain », il va subir le martyre.

Le récit du martyre de Saint Papoul rapporte qu’au lieu-dit « L’Ermitage », il est attaché à un arbre, agenouillé les mains jointes, puis il est battu, et la calotte de son crane tranchée d’un coup de glaive. On raconte que, lorsque Papoul posa ses mains et ses genoux sur une pierre qui se trouvait à ses pieds, au même moment les traces de ses mains et de ses genoux y laissèrent leurs marques.

Selon la légende, à l’endroit de la décollation jaillit une source d’eau vive. Papoul se baissa, ramassa son crâne, et le porta dans ses mains. Il y parvint sous la conduite de Dieu et avec l’aide de ses anges, et déposa son fardeau.

Buste reliquaire de saint Papoul en bois doré du XVIIIe siècle. Le saint porte dans sa main sa calotte cranienne rappelant son martyre.

Une chapelle fut érigée sur le lieu de la décapitation, dans le vallon des Arnouls, à 8 km de Castelnaudary et à 3 km de Saint-Papoul. Ce sanctuaire fut détruit lors de la Révolution. Il ne sera reconstruit qu’en 1821, et fera l’objet d’une procession annuelle.

Certains témoignages attestent que la dépouille du Saint fut déposée dans la basilique Saint-Sernin. La tête, elle, resta à Saint-Papoul avant d’être translatée à Toulouse à une date inconnue.

Saint Papoul est fêté le 3 novembre.

L’ABBAYE DE SAINT-PAPOUL

LE PLAN

L’EXTÉRIEUR

ENTRÉE

LES FAÇADES & LE CLOCHER

LA TOUR PORCHE

C’est l’ancienne entrée de l’église abbatiale. Son portail est surmonté d’un chrisme. Ce monogramme du Christ, formé des deux premières lettres de son nom en grec, symbolise le commencement et la fin de toute chose.

Le Chrisme est un symbole chrétien datant du christianisme primitif. Il est formé des deux lettres grecques Ι (iota) et Χ (khi).

LE CHEVET

Un chemin extérieur contourne l’église. On découvre alors son  architecture romane du XIIème siècle. Le  Maître  de  Cabestany a réalisé ici une œuvre homogène, un véritable programme architectural.

À l’extérieur, le chevet roman possède une toiture originale composée de dalles de pierres taillées en « écailles de poissons ». L’abside et l’absidiole nord sont ornées de chapiteaux et de modillons attribués au fameux maître de Cabestany.

L’exposition dans le réfectoire où l’on repasse à l’issue de la visite est une présentation de l’œuvre du Maître de Cabestany. Elle nous permet d’apprécier les chapiteaux et modillons de Saint-Papoul de près, et de mieux comprendre l’originalité de ce sculpteur exceptionnel. Vivacité, mouvement, composition qui casse le cadre du chapiteau, visages triangulaires aux yeux globuleux, fronts et mentons bas, chevelures peignées… Son œuvre est alors identifiable partout, pour tous.

L’abside centrale est harmonisée par des colonnes reposant sur de hauts « stylobates » (soubassement portant un rang de colonnes ou de pilastres).

Dans sa partie supérieure, la corniche sculptée affiche un motif de cordage torsadé ; sa couverture est unique en son genre. La toiture est constituée de dalles rectangulaires superposées, dont la face supérieure est taillée en cônes. C’est ce qui lui donne cette forme en écailles de poisson.

LES CHAPITEAUX DU CHEVET

Sur chaque colonne, des chapiteaux, dont deux historiés, illustrent la vie de Daniel dans la Fosse aux Lions. Le tout réalisé en grès local (une habitude du Maître de Cabestany d’utiliser les matériaux sur place, issus de la région).

L’INTÉRIEUR

L’ACCUEIL & LE RÉFECTOIRE

Dès que l’on sort de l’accueil, on pénètre dans l’ancien réfectoire des moines, où est installée une exposition consacrée au maître de Cabestany. A Saint-Papoul, les sculptures sont omniprésentes et d’une qualité remarquable.

Toutes les périodes y trouvent leur style : simplicité du roman, expressivité du Maître de Cabestany pour le XIIème siècle, finesse du gothique, et perfection du classique.

L’Histoire de Saint-Papoul commence au VIIIème siècle : c’est alors un monastère bénédictin, sous la protection des rois carolingiens. Il n’est pas la propriété des diocèses de Carcassonne ou de Narbonne, mais à celui de Toulouse. Au XIVème siècle, Toulouse devient un archevêché, et Saint-Papoul un évêché. C’est un tournant dans son Histoire. L’abbé devient évêque et vit désormais dans son propre palais. Les moines devenus chanoines continuent de suivre la règle de Saint Benoît. Au XVIIème siècle, les chanoines obtiennent leur sécularisation et ne vivent plus en communauté. Le réfectoire est transformé en cellier, et doté d’arcs diaphragmes pour supporter le poids d’un grenier aménagé à l’étage.

Dans le réfectoire, on remarque un objet très rare : un reliquaire à « paperoles » (étroites bandelettes, ou frisures de papier, enroulées sur elles-mêmes et fixées sur un support ou dans un cadre).

LA CHAIRE DU LECTEUR

Lors des repas, un moine choisi pour ses facilités de diction prenait place dans la chaire du lecteur pour y lire un texte religieux.

Lors de la transformation du réfectoire en cellier, la chaire du lecteur a été condamnée. On peut en apercevoir encore le départ, sur le mur à droite de la porte d’entrée. Un lecteur, que l’on appelait « semainier » parce qu’il était remplacé chaque semaine, lit la bible pendant que les moines prennent leur repas dans le silence.

LE CLOÎTRE

Il a plusieurs fonctions, mais c’est avant tout un lieu idéal pour la prière. On y déambule, on y fait les « cent pas ». C’est un lieu aéré et pratique, avec ses galeries qui répartissent les volumes et les espaces.

Édifié au XIVème siècle, probablement sur le cloître roman primitif, ce cloître est typique du gothique languedocien.

LES GALERIES

LES COLONNES & LES CHAPITEAUX

Plusieurs chapiteaux de colonnes ou de piliers sont enjolivés, ils nous racontent des histoires. Ils rappellent aux moines leur mission : prier pour les autres, et en cela combattre le mal. On découvre la représentation d’épisodes symboliques, comme la légende de Saint-Papoul. On y aperçoit aussi des monstres, des hommes qui se font avaler par des dragons, des êtres hybrides à figure de femme… incarnation du mal à combattre.

Ses galeries, aux colonnes doubles en brique ponctuées de piliers en pierre monolithiques, sont surmontés de chapiteaux, pour la plupart à motif végétal. Quelques-uns cependant nous parlent de légendes fabuleuses.

LE PILIER DE SAINT-PAPOUL

D’après la tradition locale, le premier pilier en sortant du réfectoire représente la légende de Saint-Papoul. Ce compagnon de Saint-Sernin, 1er évêque de Toulouse, est chargé d’évangéliser le Lauragais.

Il est martyrisé au lieu-dit l’Ermitage, à 3 km de Saint-Papoul. Décapité, il ramasse sa tête, la pose sur le sol où une source miraculeuse jaillit. La rivière Limbe qui arrose l’abbaye naît aussi à cet endroit.

SAINT-PAPOUL, UN SAINT CÉPHALOPHORE !

Céphalophore : désigne un saint qui porte sa tête après sa décapitation ou qui porte la tête d’un autre saint décapité.

LES ÉPITAPHES, UN CIMETIÈRE DANS LES GALERIES.

Le cloître est aussi un lieu d’inhumation : moines, puis chanoines, abbés, puis évêques, se font enterrer dans le cloître de l’abbaye, au plus près de l’église ; au plus près de Dieu

Dans les galeries, des épitaphes gravées rappellent le souvenir d’abbés du Moyen Âge, une plaque funéraire celui d’un évêque du XVème siècle… Plus étonnant, vers 1247-1249, Jourdain de Roquefort, illustre seigneur cathare et protecteur avéré des hérétiques, se fait enterrer ici. (Sa femme Beatris finira ses jours à Toulouse condamnée par l’Inquisition à la prison perpétuelle).

LE BAPTISTÈRE

Cette petite chapelle était autrefois incluse dans l’église. Elle a été aménagée au XXème siècle par le curé, qui voulait que les fonts baptismaux soient à l’entrée de l’église. Il y installa cette cuve en marbre de Caunes du XVIIIème siècle. Les quatre têtes à la retombée des arcs sont de style roman…

LA SALLE CAPITULAIRE, OU SALLE DU CHAPITRE

Décorée d’une belle façade, cette vaste salle est somptueuse. Elle est aujourd’hui meublée, car elle sert de sacristie. En effet, des messes sont célébrées dans l’église devenue paroissiale.

C’est la salle où se réunit chaque jour la communauté religieuse du monastère. Autour de son abbé, chacun écoute un chapitre de la règle de Saint-Benoît ; celle-ci en compte soixante-treize. C’est le seul endroit où il est autorisé de parler. C’est dans ce lieu que les moines prennent des décisions concernant la communauté. C’est ici aussi que se font les prises d’habits, les professions monacales et l’élection du Père Abbé. Les religieux prennent place sur des gradins, le Père Abbé au centre de la pièce. Les lieux sont propices à l’écoute, car l’acoustique y est excellente grâce aux nervures de pierre de la voûte d’arête. On peut ainsi y parler sans effort…

L’ÉGLISE

LE CHŒUR, L’ABSIDE ET LES CHAPELLES…

L’ENFEU DE MONSEIGNEUR SAINT-MARTIAL

Enfeu : caveau ou niche, aménagés dans l’épaisseur d’un mur pour y placer un cercueil ou une urne funéraire.

LA CHAPELLE SAINT-PAPOUL

Au XVIIIème siècle, une chapelle est consacrée à Saint-Papoul. Il y est représenté tenant dans ses mains sa calotte crânienne.

LA CHAPELLE SAINT-BERANGER

Au XIIème siècle, l’abbaye connaît une période de prospérité, et cela grâce à son abbé Raymond. En effet celui-ci est connu jusqu’à Rome pour sa réforme grégorienne. Au cours de son abbatiat, il reçoit le moine Béranger : un modèle de vertu : on dit que des miracles auraient eu lieu de son vivant, puis sur sa tombe.

L’abbé Raymond instaure alors son culte, ainsi que celui de Papoul. Ce qui va marquer le début d’un pèlerinage. Ses reliques, réputées miraculeuses, auraient été déposées dans cette chapelle afin d’être conservées et mises à l’abri d’une foule de fidèles toujours plus nombreuse.  

LA CHAPELLE DE L’ÉVÊQUE DONNADIEU

Dans cette chapelle, à droite du chœur, deux styles de sculptures s’opposent : le réalisme de la sculpture de l’évêque Donnadieu priant sur son tombeau, et le symbolisme des figures des chapiteaux romans.

LE LUTRIN

Un lutrin monumental situé dans le chœur est un meuble utilisé pour soutenir les gros livres de chant, appelés « antiphonaires ». Il est conçu pour être pratique, à hauteur d’homme. Avec de quoi poser des chandelles pour s’éclairer à chaque angle. Enfin, avec un coffre en bas pour ranger les livres.

L’ORGUE

LES STALLES

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

Fascicule explicatif offert au public avec le droit d’entrée.

https://monumentum.fr/ancienne-abbaye-saint-papoul-pa00102891.html

https://fr.wikipedia.org/wiki/Abbaye_de_Saint-Papoul

https://abbaye-saint-papoul.com/labbaye-cathedrale/

https://abbaye-saint-papoul.com/les-visites/

https://www.payscathare.org/les-sites/abbaye-cathedrale-de-saint-papoul

 

 

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