Les Témoins du Passe – Église de Saint-Jean-Soleymieux
LES TÉMOINS DU PASSÉ
ÉGLISE DE
SAINT-JEAN-SOLEYMIEUX
Saint-Jean-Soleymieux
Loire
TYPE : église.
CONSTRUCTION : du 11ème au 15ème siècle.
STYLE : roman et pseudo-gothique.
PROTECTION : le porche : inscription par arrêté du 1er mai 1930 ; la crypte : classement par arrêté du 22 décembre 1952.
PROPRIÉTAIRE : commune de Saint-Jean-Soleymieux.
LE BOURG
Saint-Jean-Soleymieux est une commune des monts du Forez dans le département de la Loire, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Le bourg se situe à une altitude de 750 mètres. Le relief et le paysage sont essentiellement montagneux. La commune est traversée par la Mare, rivière affluente de la Loire.
L’histoire de la commune se confond dans le temps avec celle de son église, citée pour la première fois en 1278. Ce chef-lieu de canton recèle de très belles maisons en pierres, dont certaines sont très anciennes. Mais ce qui retient surtout notre attention, c’est l’église et sa crypte.
L’ÉGLISE SAINT-JEAN-BAPTISTE
Elle est mentionnée en 1278 sous le nom de Saint-Jean-Baptiste, saint protecteur de l’eau : sources, puits, et fonds baptismaux… La fondation, l’histoire de l’église et de sa crypte gravitent autour de l’existence de cette source.
L’église connaîtra de nombreux agrandissements au 15ème siècle. Sa partie la plus ancienne se situe dans le chœur, sous la voûte en pierre.
EXTÉRIEURS
A l’origine, l’église comportait une nef unique. En 1469, à la demande de ses paroissiens, le monument est agrandi. Suivant la tradition forézienne, on lui érige un imposant clocher carré, de forme barlongue et à toiture plate.
A sa base se trouve un magnifique portail en granit d’architecture gothique, surmonté d’un oculus quadrilobe.
Les voussures du portail reposent sur des chapiteaux décorés de feuilles de chênes et de châtaigniers. Dans une de ces courbures, on peut voir un ange qui montre le blason des Lothons, seigneurs du Rousset (une seigneurie située dans les alentours de Saint-Jean-Soleymieux).
INTÉRIEUR
LA NEF
Un détail insolite attend le visiteur qui se présente pour la première fois dans l’édifice. En effet, l’assise de la bâtisse est construite en contrebas de sa façade, ce qui oblige les fidèles à descendre une série de marches pour entrer dans la nef.
Vers le 19ème siècle, la nef latérale côté crypte est agrandie, et un chevet pseudo-gothique est construit en 1840.
La nef principale, également romane, est dotée de doubleaux en ogive, et date probablement du 13ème siècle. Elle comprend deux travées décorées de parures en dents de scie, employées comme chapiteaux. Les clefs de voûtes sont toutes différentes ; les plus anciennes sont plus belles que les récentes parce que plus élaborées. Elles se trouvent du côté de l’autel de la Vierge.
Au même endroit, on peut remarquer deux modillons soutenant les retombées des voûtes. Détail insolite, les baies de l’étage supérieur sont plein cintre.
La travée du clocher est, comme ce dernier, de style gothique.
En 1840, la nef latérale sud a été élargie.
En 1967, des travaux de restauration ont été effectués. De nombreuses statues ainsi que la chaire sont retirées de l’édifice. Seules les statues de la Vierge et de Saint-Jean-Baptiste sont conservées.
L’AUTEL
La pierre d’autel est supportée par deux piliers prélevés dans la crypte. L’un est orné de la palme de martyrs, l’autre d’un orant (personnage en prière).
L’ABSIDE
LES VITRAUX
LA CRYPTE NOTRE-DAME-SOUS-TERRE
Au 11ème siècle, une petite chapelle consacrée à Notre-Dame-sous-Terre se trouvait en bordure du chemin. Les gens accouraient pour boire à sa source, afin de guérir des « fièvres jaunes » (malaria) qui sévissaient dans la plaine, et jetaient quelques pièces dans le bassin. Tous venaient y vénérer une Vierge noire, représentant le culte de l’eau chez les Celtes.
La source représente l’essence même de la crypte. Sans elle, la Crypte de Notre-Dame-des-Fièvres (autre nom attribué à la source) n’aurait peut-être jamais existé. Les Celtes vouaient une dévotion particulière au culte de l’eau.
Ce sanctuaire primitif est devenu la « Crypte ». En descendant l’escalier qui y mène, on découvre sur la gauche, la fontaine et la statue de Notre-Dame. La statue a été portée, lors de processions, chaque 1er dimanche de septembre, jusqu’au milieu des années 60.
L’église chrétienne, désireuse de ne pas s’opposer de front à des croyances païennes tenaces, se contenta de sanctifier ces lieux particuliers en y instaurant les symboles de la nouvelle doctrine. Les chapiteaux antiques et l’adoration d’une vierge noire attestent de l’origine païenne du site.
L’abside est semi-circulaire, et les dimensions de la chapelle sont assez réduites. Hormis la statue de la source, on peut contempler les piliers massifs supportant des chapiteaux décorés et les peintures du plafond. Les voûtes d’arêtes s’appuient sur quatre colonnes qui dessinent ainsi trois nefs et trois travées. Cette voûte, portée par des chapiteaux antiques, est colorée de peintures datant de 1905.
La voie Bolène, venant de Soleymieux, rejoignait la Cruzille. Les pèlerins qui se rendaient à Saint-Jacques de Compostelle effectuaient probablement un détour pour aller se recueillir dans la crypte de Notre-Dame-sous-Terre. Ce lieu saint reste toujours très fréquenté.
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