Les Témoins du Passé – L’Arc de Triomphe d’Orange

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ARC DE TRIOMPHE

D’ORANGE

Blason de la ville d’Orange

Blason du département du Vaucluse

 

 

ÉDIFICE : arc de Triomphe romain.

STYLE : gallo-romain.

ÉTAT : a fait l’objet d’une restauration exceptionnelle en 2009.

LIEU : la Gaule narbonnaise, Orange (Arausio, nom latin de la ville d’Orange), Vaucluse.

L’empereur Auguste avait découpé la Gaule en quatre provinces :

trois impériales (la Gaule lyonnaise, la Gaule aquitaine et la Gaule Belgique) et une sénatoriale (la Gaule narbonnaise).

 

Auguste

 

Géographiquement, la Gaule romaine recouvrait la France actuelle et une grande partie des Belgique et Suisse actuelles. Lugdunum fut désignée comme étant la capitale des Trois Gaules et le centre névralgique où siégeaient leurs gouverneurs.

Lire : l’Amphithéâtre des Trois Gaules.

 

DATE DE CONSTRUCTION : entre 10 et 27 après J.-C, et vers 20-25 après J.-C.

ÉPOQUES :

Sous le règne d’Auguste. En latin : « Gaius Octavius Thurinus » (63 av J.-C / 14 apr J.-C).

Auguste – Théâtre d’Orange

Sous le règne de Tibère. En latin : « Tiberius Cæsar Divi Augusti Filius Augustus » (42 av J.-C / 37 ap J.-C).

Tibère

DIMENSIONS

L’Arc de triomphe d’Orange est le troisième plus grand arc romain préservé après ceux de Constantin et de Septime-Sévère, à Rome.

Longueur :  19,57 m.

Largeur : 8,40 m.

Hauteur : 19,21 m.

 

PROTECTION :

– Inscrit sur la première liste des monuments historiques en 1840.

Inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO depuis 1981.

 

ARAUSIO, LA ROMAINE !

Blason de la ville d’Orange

 

 SITUATION

Orange, surnommée la « Cité des Princes », est une commune française située au nord-ouest du département de Vaucluse, en région Provence-Alpes-Côte d’Azur.

L’arc monumental d’Arausio (nom latin de la ville d’Orange) est placé à l’entrée de la ville d’Orange, au début de la Via Agrippa qui reliait Arles à Lyon (RN 7 actuelle).

Carte topographique représentant les principales voies romaines construites en Gaule sous l’Empire Romain.

La via Agrippa représente le réseau de voies romaines en Gaule romaine mis en place par Agrippa, à qui Octave (Auguste) avait confié l’organisation des Gaules au Ier siècle av.

J.-C. Agrippa choisit Lugdunum (Lyon) pour en faire le point de départ des grands chemins de la Gaule, lesquels sont au nombre de quatre :

– Une route vers l’Atlantique, de Lugdunum vers Saintes : la Via Agrippa Lyon-Saintes, ou voie d’Aquitaine.

– Une route vers la Manche et la Mer du Nord, par Reims, Beauvais, Amiens : la Via Agrippa de l’Océan Lyon-Boulogne.

– Une route vers le Rhin, par Langres et Trèves : la Via Agrippa Lyon-Cologne.

– Une route vers le sud, par Arles et Marseille : la Via Agrippa Lyon-Arles.

Arc de triomphe face nord

 

Marcus Vipsanius Agrippa

Marcus Vipsanius Agrippa (né vers 63 av. J.-C, mort en mars de l’année12 av. J.-C.) était un général et homme politique romain du Ier siècle av. J.-C.

 

 

PRÉSENTATION

Ce monument est le témoin de la grandeur romaine à Orange. Cet Arc de Triomphe est en fait un vestige urbain du passé, à caractère commémoratif, et sert de porte d’entrée de la ville.

Il fut érigé entre 10 et 27 après JC, sous le règne de l’empereur romain Auguste. Ce monument exceptionnel de l’art romain provençal commémore la Guerre des Gaules. Il fut construit à la gloire des vétérans de la 2ème légion gallique, fondateurs de la colonie romaine d’Orange (Arausio), puis à la gloire de Tibère.

Glorifiant les victoires du général romain Germanicus sur les hordes barbares (Cimbres, Teutons, et Ambrons), il représente le symbole de la suprématie de Rome sur mer comme sur terre.

Bas relief sur l’attique de la façade nord

L’arc se compose de trois arches de blocs superposés de pierre calcaire : une arche majestueuse au centre, et de chaque côté, une porte avec un arc étroit et plus court, le tout surmonté d’un attique en escalier.

Attique : petit étage placé au sommet d’un édifice, au-dessus d’une frise. Couronnement au-dessus d’un arc de triomphe.

L’arc est orné d’un riche décor de bas-relief : armes, boucliers, casques, enseignes…

On remarque d’ailleurs sur le 1er attique, la présence inhabituelle de particularités maritimes évoquant l’hégémonie de Rome sur le monde des mers.

Arc de triomphe- bas relief

HISTORIQUE

20-25 après J.-C : construction de l’arc d’Orange afin de glorifier les victoires du brillant général romain Germanicus (fils adoptif et neveu de l’empereur Tibère), mort en 19.

– 26-27 après J.-C : le monument est probablement « restitué » à l’empereur Tibère, si l’on se fie à une interprétation donnée à la dédicace ajoutée à cette date sur les deux faces du monument.

– Du IVème au VIIème siècle, l’Arc est vraisemblablement vandalisé par les peuples barbares Goths (IVème et Vème siècles) et Sarrazins (VIIème siècle) …

En Europe, durant le Moyen Âge, le mot « Sarrasins » ou « Sarrazins » était employé pour dénommer les peuples de confession musulmane. On les appelait aussi « Mahométans », « Arabes », « Ismaélites », ou bien « Agarènes ». Quant au terme « Maures », il faisait allusion aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête des Omeyades. Les mots « Islam » et « Musulmans » n’existaient pas encore en Occident médiéval. En français, le mot « Musulman » est cité pour la première fois en 1551 ; « Islam » en 1697. Avant ces dates on utilisait, pour définir la religion des peuples musulmans, l’expression « loi de Mahomet », ou « loi des Sarrasins ».

MOYEN ÂGE

– Jusqu’au XIIème siècle, l’Arc est abandonné, soumis aux ravages du temps.

Moyen Age : longue période qui s’étend du 5ème au 15ème siècle.

– Au XIIème siècle, Raimond 1er des Baux, prince d’Orange (né vers 1075-1085 ou en 1095, mort en 1149), transforme le monument en forteresse. Ces aménagements, malgré quelques détériorations, permettront une certaine conservation de l’édifice. Une tour (donjon) est érigée au-dessus des ruines de l’Arc de Triomphe. Les arches sont murées afin de rendre l’intérieur habitable. Certaines sculptures sont effacées, et l’ensemble est cerné par un rempart crénelé de 4,60 mètres de hauteur, muni de fossés.

– En 1348, la peste noire arrive dans la ville d’Orange. Elle fera disparaître près de la moitié de la population de l’époque.

GUERRES DE RELIGION

Guerres de Religion : nom donné en France aux guerres qui opposèrent catholiques et protestants, dans la seconde moitié du 16ème siècle.

– Au XVIème siècle, les ravages dus aux Guerres de Religions (incendies, dévastations et pillages) causent d’importantes destructions dans la région.

– En 1562 (1ère Guerre de Religion), les protestants brûlent les reliques de Saint Eutrope, malmènent l’Évêque et détruisent le clocher de la cathédrale.

– Peu de temps après, les troupes catholiques, venues d’Avignon et menées par Fabrizzio Serbelloni, s’emparent de la cité d’Orange et massacrent la population protestante. Le récit de ces carnages provoque une colère et des représailles sanglantes par le terrible et cruel baron des Adrets.

– En 1571, les troupes catholiques pillent à nouveau la ville.

– En 1572, lors de la 4ème guerre de religion, le capitaine huguenot Hugues de Lères s’empare de la ville et la rançonne.

ÉPOQUE MODERNE

– En 1622, le prince de Nassau fait reconstruire le Château d’Orange qui datait du XIIIème siècle, et le dote d’un réseau de fortifications. Le Château d’Arc est inclus dans la muraille extérieure.

– En 1660, Louis XIV fera démolir les fortifications, puis le Château d’Orange en 1673. Par chance le Château d’Arc est conservé.

– En 1720, la peste s’abat sur Orange ; elle fera 550 victimes.

– En 1721, l’Arc n’est plus qu’un tas de ruines ; et une partie de la façade occidentale s’effondre. Des travaux de restaurations sont vitaux et urgents si on veut sauver l’édifice. On entreprend la démolition de la bâtisse construite sur l’Arc ; les arches sont à nouveau ouvertes ; la partie effondrée est reconstruite, les murs de fortifications abattus ; les fossés sont comblés, et le talus qui sert d’appui est nivelé.

– En 1820, l’architecte Auguste Caristie commence une première restauration, en dégageant les contreforts et les ajouts faits au Moyen-Âge.

– En 1840, l’Arc d’Orange est inscrit sur la première liste des Monuments Historiques.

– En 1981, l’Arc d’Orange figure sur la liste du Patrimoine Mondial en Europe.

– En 1981, le Théâtre antique et l’Arc de Triomphe d’Orange sont inscrits à l’UNESCO.

– En 2009, un grand nettoyage du monument est effectué. (Très exposé à la circulation routière, et aux intempéries, l’Arc se devait de faire un brin toilette.) L’Arc retrouve sa splendeur d’autrefois !

Arc de triomphe- face sud

DESCRIPTION

L’Arc fut érigé en honneur des victoires romaines sur la région d’Orange et ses environs.

Le monument était entièrement orné de sculptures. Il est constitué de trois baies et bâti avec des gros blocs de pierres montés à sec, retenus par des crampons de fer et de plomb.

Il présente la caractéristique unique d’être doté d’un second attique, constitué de piédestaux de statues monumentales (aujourd’hui disparues), raccordés entre eux de façon à afficher un ensemble maçonné sans interruption visible. On peut déplorer que l’édifice ait perdu, au fil des siècles, une partie de son bâti d’origine.

L’ARC DE TRIOMPHE, LES FAÇADES

LA FAÇADE LATÉRALE EST

LA FAÇADE LATÉRALE OUEST

LES ARCHES

LES VOÛTES

ATTIQUES, COLONNES ET CHAPITEAUX

LES BAS-RELIEFS & LES SCULPTURES

 

DÉDICACE

L’emplacement de cette dédicace est assez insolite. Elle se trouve sur une bande étroite non prévue à cet usage, ornée de nervures, et ne disposant que de très peu d’espace pour les deux lignes du texte. L’inscription devait être très peu lisible car très resserrée. Nonobstant, cette dédicace gravée sur les deux faces de l’arc, au niveau de la frise située juste au-dessus des chapiteaux corinthiens, nous donne les dates de construction du monument. Ce bandeau était constitué de lettres de bronze, scellées dans la pierre par des tenons et des mortaises. Au XIXème siècle, une lettre a été trouvée puis égarée par la suite. De nos jours, seules les mortaises subsistent, en majorité sur la façade nord.

Il est admis aujourd’hui que l’Arc a pu être commencé vers 20 et achevé vers 25 après J.-C. Il fut érigé en l’honneur de Germanicus, fils adoptif de Tibère et général de la IIème légion Augusta. Il célébre ses victoires auxquelles avait participé la ville d’Arausio, qui entretenait cette légion.

Après de longs débats d’experts, la traduction de la dédicace semble aujourd’hui acceptée de tous les commentateurs, mais la fin de l’inscription reste incertaine.

TI • CAESAR • DIVI • AVGVSTI • F • DIVI • IVLI • NEPOTI • AVGVSTO • PONTIFICI • MAXI POTESTATE • XXVIII • IMPERATORI • IIX • COS • IIII • RESTITVIT • R • P • COLONIAE (ou RESTITVTORI • COLONIAE).

Ti(berio) Caesar(i), divi Augusti f(ilio), divi Iuli nepoti, Augusto, Pontifici Maximo, [Tribunicia]Potestate XXVIII Imperatori IIX Co(n)s(uli) IIII restituit R(es) P(ublica) coloniae (où : restitutori coloniae)

À Tibère César, fils du divin Auguste, petit-fils du divin Jules, Auguste, grand pontife, dans sa 28ème puissance tribunitienne, imperator pour la 8ème fois, consul pour la 4ème, restitué à celui-ci par l’administration de la colonie (ou refondateur de la colonie).

Blason de la ville d’Orange

Sources :

https://lachezleswatts.com/fr/articles/26/84100-orange/orange-le-destin-etonnant-de-larc-de-triomphe

https://www.provence7.com/a-a-z-des-articles/arc-de-triomphe-romain-dorange/

https://fr.wikipedia.org/wiki/Arc_d%27Orange

 

 

 

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