L’église Saint-Pierre de Nant

LES TÉMOINS DU PASSÉ

L’ÉGLISE

SAINT-PIERRE DE NANT

 

L’église Saint-Pierre de Nant

 

Blason de la ville de Nant

TYPE : église, abbatiale romane.

STYLE : art roman et gothique.

L’art roman provençal se détermine par l’arc en plein cintre, ou en berceau brisé, reposant sur des murs épais et peu ouverts, consolidés par des contreforts. Il allie cette technique de construction fondamentale à des caractères plus régionaux, comme la simplicité des plans, l’harmonie des volumes, le dépouillement du décor, la perfection de la taille et de l’appareillage des pierres, et une référence profonde à l’Antiquité.

NOM LOCAL : église Saint-Pierre de Nant.

VOCABLE : Saint-Pierre.

CULTE : catholique.

DIOCÈSE : de Rodez et de Vabres.

ÉPOQUE : Moyen Âge.

PÉRIODES DE CONSTRUCTION : XIIème et XIVème siècles.

ÉTAT DE CONSERVATION : bon état, ouvert à la visite.

PROTECTION : La chapelle est classée sur la liste des Monuments Historiques de 1962.

PROPRIÉTAIRE : la commune.

COMMUNE : Nant.

DÉPARTEMENT : Aveyron.

 

 

 

RÉGION : Occitanie.

 

 

 

LOCALISATION :

L’église Saint-Pierre de Nant est une église catholique située en France sur la commune de Nant, dans le département de l’Aveyron, en région Occitanie.

Elle se trouve à 33,3 km de Millau, 40,9 km de Saint-Affrique, et à 38,2 km de Lodève (Hérault). Sources Google Maps.

NANT

Nant

Nant est une commune française située dans le département de l’Aveyron, en région Occitanie ; plus précisément au confluent de deux rivières, la Dourbie et le Durzon, entre les Grands Causses et les Cévennes.

Les habitants de Nant se nomment (comme ceux de Nantes en Loire-Atlantique) les Nantais et Nantaises.

Façade frontale de l’église Saint Pierre de Nant

Le patrimoine architectural de la commune comprend sept immeubles protégés au titre des Monuments Historiques : l’église Saint-Pierre de Nant (classée en 1862), la chapelle de Saint-Martin-du-Vican (inscrite en 1936), l’église Sainte-Marie-des-Cuns (classée en 1942), le Pont sur la Dourbie (ou Pont de la Prade, inscrit en 1944), les halles (inscrites en 1944), l’église Saint-Michel de Rouviac (inscrite en 2007), et l’Hôtel de ville (inscrit en 2007).

Avant la Révolution française, la paroisse de Nant faisait partie de la province du Rouergue.

L’ÉGLISE

SAINT-PIERRE DE NANT

Façade frontale

HISTORIQUE

En 1621, Jean Chenu (1559-1625), avocat au Parlement de Paris, publie le « Gallia Christiana » (un guide historique détaillé de la totalité des diocèses et des monastères français, avec listes biographiques des archevêques, évêques, abbés et abbesses).

Le « Gallia Christiana » rapporte cette légende :

En 664, le roi d’Austrasie Childéric II aurait donné Nant à Saint Amand (l’évêque de Maëstricht) pour y construire un monastère. Celui-ci aurait été détruit par les Sarrasins un siècle plus tard, en 730.

En Europe, durant le Moyen Âge, le mot « Sarrasins » ou « Sarrazins » était employé pour dénommer les peuples de confession musulmane. On les appelait aussi « Mahométans », « Arabes », « Ismaélites », ou bien « Agarènes ». Quant au terme « Maures », il faisait allusion aux Berbères de l’Afrique du Nord après la conquête des Omeyades. Les mots « Islam » et « Musulmans » n’existaient pas encore en Occident médiéval. En français, le mot « Musulman » est cité pour la première fois en 1551 ; « Islam » en 1697. Avant ces dates on utilisait, pour définir la religion des peuples musulmans, l’expression « loi de Mahomet », ou « loi des Sarrasins ».

Lire : les Mérovingiens.

En 926

Le premier écrit attestant de l’existence de l’église Saint-Pierre date du 11 février 926.

Bernard (vicomte de Rouergue) et sa femme Udalgarde cèdent à l’abbaye de Vabres tous les biens qu’ils possèdent à Nant (dont l’église Saint-Pierre), pour que les moines puissent y bâtir un monastère dédié à Saint Pierre de Rome.

Au cours du XIème siècle, le monastère de Nant reçoit de nombreux dons des comtes de Toulouse et de Rouergue.

En 961

Raymond Ier, comte de Rouergue, lègue des biens au prieuré.

En 988

L’évêque de Lodève, Fulcrand, fait aussi une donation au prieuré de Nant (une dépendance de l’Abbaye de Vabres).

Au XIème siècle

L’abbaye Saint-Victor de Marseille essaime et étend son influence dans le Rouergue méridional.

En 1082

L’évêque de Rodez, Pons Étienne, soumet l’abbaye Saint-Amans de Rodez et l’abbaye de Vabres, avec leurs dépendances, à l’abbaye Saint-Victor.

En 1116

Une bulle du pape Pascal II atteste de l’importance du nombre de paroisses dépendantes de la juridiction du prieuré de Nant. Ce qui conduit son prieur à demander son autonomie.

La même année, le pape intervient pour rappeler au prieur de Nant qu’il dépend de l’abbaye de Vabres, et donc de l’abbaye Saint-Victor, de Marseille.

En 1135

Les moines de Nant résistent et le pape Innocent II finira par accepter la requête du prieur Raymond. Le monastère sera élevé au titre d’abbaye bénédictine.

La bulle du pape précise cependant que les moines soumis à la règle bénédictine relèvent du Saint-Siège.

Cette bulle énumère les nombreuses églises relevant de la nouvelle abbaye, à Nant, dans les environs, ainsi que dans le diocèse de Nîmes.

Au XIIème siècle

Les dons à l’abbaye vont continuer, mais en diminuant au profit des nouveaux ordres religieux, cisterciens ou templiers.

LA GUERRE DE CENT ANS

Lire : la guerre de Cent Ans

L’abbaye, malgré la protection de ses remparts, va subir les affres de la Guerre de Cent Ans.

Les arcades du rez-de-chaussée du porche sont alors fermées. Celui-ci est fortifié et une échauguette est rajoutée.

En 1317

L’abbaye de Vabres devient le siège d’un évêché, et l’abbaye Saint-Pierre lui est rattachée.

En 1333

Les moines s’insurgent contre leur abbé. La paix ne reviendra qu’avec l’arrivée d’un envoyé de l’abbaye Saint-Victor de Marseille.

En 1361

Les Anglais s’emparent de Nant. Ils en seront chassés huit mois plus tard par les hommes de Du Guesclin.

En 1366

Une bulle du pape Urbain V rattache de nouveau l’abbaye de Nant à l’abbaye Saint-Victor de Marseille. Ce qui soulève le mécontentement et le refus des moines de payer la redevance annuelle.

Au XVème siècle

Les visites à l’abbaye de Saint-Pierre faites par les moines de Saint-Victor témoignent de ses difficultés financières.

Seconde moitié du XVIème siècle

L’abbaye met fin à deux siècles de procès et de luttes avec les seigneurs de Roquefeuil et les évêques de Vabres.

Entre 1564 et 1568

Les Guerres de Religion ont asséné un coup fatal à l’abbaye. Le cloître et les bâtiments monastiques sont détruits.

En 1701

Nant se défend contre un assaut des camisards en faisant installer des canons sur la terrasse de l’église.

Camisard. Dérivé (avec le suffixe péjoratif « ard », du languedocien camiso) de chemise (par référence à la chemise blanche qui leur permettait de s’identifier lors de leurs attaques de nuit). Les camisards sont des protestants français (huguenots) de la région des Cévennes, en France. Ils menèrent une insurrection contre les persécutions qui suivirent la révocation de l’Édit de Nantes, en 1685. La guerre des Cévennes éclata en 1702, avec des affrontements de plus en plus importants jusqu’en 1704, puis une lutte moindre jusqu’en 1710, avant une paix définitive en 1715.

L’absence de cloître désorganise la communauté des moines, et les oblige à vivre en ordre dispersé.

En 1769

L’église est sécularisée (laïcisée), puis transformée en chapitre collégial (chanoines attachés à une église, une cathédrale ou une collégiale).

La sécularisation : séparation s’instaurant progressivement entre le domaine religieux et le domaine public. L’église abandonne certaines fonctions qu’elle remplissait dans la société civile et politique.

Le 13 février 1773

Le roi Louis XVI supprime la conventualité (communauté des moines).

À cette date, l’abbaye ne compte plus que 7 moines. Le dernier évêque de Vabres, Jean de La Croix de Castries (1764-1796), supprime le chapitre. Huit ans plus tard, cette suppression est confirmée par une bulle du pape Clément XIV.

En 1785

L’église abbatiale devient paroissiale à la place de l’église Saint-Jacques, une décision qui permet de la sauver. La même année, les fenêtres de l’église sont agrandies.

Au XIXème siècle

L’église nécessite des travaux d’entretien importants.

En 1803

Le clocher qui se trouvait au-dessus de la croisée du transept est abattu.

En 1810

La vente de l’église Saint-Jacques permet de payer la construction d’un nouveau clocher au-dessus du massif de la façade.

UN TRÉSOR CACHE !

En faisant restaurer le dallage de l’église, l’abbé Barcles (abbé à Nant de 1818 à 1842) mit au jour un trésor de pièces datées de 1578, à l’effigie de Henri II de Navarre. Ces pièces remontent peut-être à l’époque de la destruction du cloître. Cette découverte permit d’entreprendre de nombreux travaux de restauration dans l’église.

L’EXTÉRIEUR

Église abbatiale Saint Pierre de Nant

L’église Saint Pierre de Nant est orientée d’est en ouest. Elle a une longueur de 37 mètres sur 20 mètres de largeur, et une hauteur de 13 à 14 mètres. Le plan de l’église s’affiche en croix latine.

LES FAÇADES

La construction de chapelles latérales a modifié ce plan. Les chapelles de la deuxième travée datent du XIVème siècle, celles de la troisième travée du XIXème siècle.

LE PORCHE D’ENTRÉE

L’INTÉRIEUR

LA NEF

A l’intérieur, on distingue cinq types de voûtes différentes de la période romane.

L’ABSIDE & LES ABSIDIOLES

L’abside a été complètement rénovée en 2006.

LES STALLES

Les stalles et l’absidiole nord

Elles sont du XVIIIème siècle, et ont été classées au titre d’objets historiques en 1989.

L’ORGUE

Église Saint Pierre de Nant-L’orgue

L’orgue qui a été placé au premier étage est antérieur à 1862. C’est le premier orgue construit par le facteur d’orgues Thiébaut Maucourt. Il a été restauré en 1985 par le facteur d’orgue Michel Giroud, de Bernin (Isère). La partie instrumentale de l’orgue a été protégée au titre d’objet historique.

LES COLLATÉRAUX & LE CHRIST DE NANT

La nef est composée de trois travées, avec des collatéraux étroits se terminant sur un transept débordant. Le Christ est en bois de sapin. Il mesure 2,30 m de hauteur.

Pendant 230 ans, il s’est dressé au centre du village, avant d’être installé dans le collatéral sud après sa restauration en 1963 et 1964. La statue, réalisée par un sculpteur anonyme du XVIIIème siècle, était à son origine peinte.

LES CHAPITEAUX

On dénombre vingt-trois chapiteaux sculptés. Le sculpteur a voulu laisser une trace de la vie qu’il pouvait observer autour de lui ; par exemple des poissons (évoquant sans doute l’abondance des truites dans les rivières).

LES COLONNES

Sources :

Mes photos

Photos publiques Facebook

https://fr.wikipedia.org/wiki/%C3%89glise_Saint-Pierre_de_Nant

https://www.nantaveyron.fr/abbatiale-saint-pierre.html

https://monumentum.fr/eglise-saint-pierre-pa00094089.html

 

 

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2 réponses

  1. 23 mai 2023

    […] architectural de la commune comprend sept immeubles protégés au titre des Monuments Historiques : l’église Saint-Pierre de Nant (classée en 1862), la chapelle de Saint-Martin-du-Vican (inscrite en 1936), l’église […]

  2. 23 mai 2023

    […] architectural de la commune comprend sept immeubles protégés au titre des Monuments Historiques : l’église Saint-Pierre de Nant (classée en 1862), la chapelle de Saint-Martin-du-Vican (inscrite en 1936), l’église […]

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